On pourrait dire qu’ils sont l’âme de New York. Parquet Courts sont aussi wilds, créatifs, libres que les habitants qui peuplent ses rues, et s’élevant plus haut que ses grattes ciels. Cette fois ci, ses sonorités hantent même celles de leur nouvel album. Plus de dix ans de carrière, sept albums et des titres iconiques, ils viennent réveiller notre fougue avec leur nouvel album Sympathy For Life, qui attendait sagement dans les placards un monde post pandémique. Même si c’est involontaire, il résonne comme un appel à la fête, à la révolte, dans un monde qui ne sera plus jamais comme avant. Rencontre avec Andrew, guitariste du groupe, pour parler capitalisme, boites de nuit et clubs de foot.
ENGLISH VERSION BELOW
LFB : Salut Andrew ! Comment ca va?
Andrew : Tout va bien mec !
LFB : Sympathy for Life, est votre septième album en seulement 11 ans mais le précédent album Wide Awake est sorti il y a trois ans quand même ! La pandémie vous a-t-elle ralenti ?
Andrew : Eh bien, ouais… Il était censé sortir en septembre 2020. Et il est sorti un an plus tard. Mais je suppose que nous avons également pris un peu plus de temps entre Wide Awake et cet album. Human Performance est sortie en 2016, Wide Awake est sorti en 2018. Cela fait quelques années là. Avant cela, nous sortions quelque chose presque chaque année. Et en 2015, nous avions sorti deux disques: Sunbathing Animal et Content Nausea. Donc, je suppose que nous avons ralenti le rythme. Cependant je ne sais pas si cela a quelque chose à voir avec la pandémie. S’il était sorti en septembre 2020, cela aurait été les deux mêmes années qu’entre Human Performance et Wide Awake. Mais évidemment, c’était vraiment décevant que nous ne puissions pas sortir le disque et septembre 2020, surtout après avoir travaillé si dur dessus. Mais je suis content qu’il sorte là parce que maintenant nous pouvons partir en tournée. Et il y a beaucoup de bonne énergie quand on démarre une tournée avec la sortie d’un disque. Cela m’a aussi donné beaucoup de temps pour travailler sur l’artwork de l’album. Je pense que c’est le meilleur que j’ai fait. Et aussi, nous avons pu faire des choses sympas autour du disque, comme les 11 clips. Nous n’aurions pas pu le faire si il était sorti plus tôt.
LFB : Alors c’est grâce au COVID ?
Andrew : Ouais, je suppose. La meilleure façon de le dire est : nous avons fait de la limonade avec des citrons. (rires)
LFB : Comment vit le groupe après 10 ans de travail ensemble ?
Andrew : Eh bien, c’est comme un énorme sentiment d’accomplissement d’être dans une relation pendant 10 ans. Que ce soit une amitié, une relation amoureuse, ou un partenariat créatif comme un groupe, je pense que c’est un énorme accomplissement. C’est la relation la plus longue de ma vie. (rires) J’en suis donc extrêmement fier. Tu sais, ce n’est vraiment pas facile d’être dans un groupe aussi longtemps. Je suis donc très heureux et fier que nous soyons un groupe depuis aussi longtemps et que nous sortions, à mon avis, notre meilleur album en 11 ans d’existence.
LFB : Vous habitez toujours à New York ?
Andrew : Deux d’entre nous sont toujours à New York, puisque Austin et moi sommes à Brooklyn, et deux vivent en dehors de la ville. Je vous appelle de mon appartement où j’habite depuis 10 ans, même si je vis à NY depuis 2009. Donc 12 ans maintenant au total !
LFB : Pour commencer, donnez-nous trois mots pour décrire votre nouvel album ?
Andrew : Le meilleur à ce jour. (rire) (ndrl: Best Album Yet)
LFB : Plus dansant, votre prochain album Sympathy For Life a-t-il la volonté de nous accompagner vers une nouvelle vie normale et festive ?
Andrew : Je considère le disque comme appartenant au monde d’avant. Il a été créé avant la pandémie et tout était différent après. Nous avons terminé l’enregistrement au Royaume-Uni en mars 2020 et je suis rentré à New York le 10 mars, soit trois jours avant la fermeture. Je ne veux pas vraiment le définir selon la pandémie parce que nous l’avons fait avant, dans un autre contexte. De plus, je pense que la vie ne redeviendra jamais comme avant. Je ne veux pas vraiment que ce soit une célébration d’un retour à la normale parce que je ne sais tout simplement pas si la normalité existe encore. Maintenant, évidemment, quand je l’écoute je peux percevoir des choses un peu bizarres et un nouveau contexte. Je le vois différemment, c’est sûr. Et je pense que le public aussi ! Mais pour moi, je ne l’associe pas à la pandémie parce que nous l’avions terminée à une époque heureuse et innocente.
LFB : Ce sont donc plus des souvenirs de ce temps perdu.
André : Je suppose. Il peut être tout ce que tout les gens veulent. (rires) La musique est interprétée dans son contexte et c’est l’une des belles choses de cet art. Il continue d’avoir une nouvelle vie et un nouveau contexte.
LFB : Sur Sympathy for Life, vous combattez toujours (et merci !) le capitalisme (Homo Sapiens) et l’oppression des minorités (Marathon of Anger) tout en magnifiant le sentiment de fête (Zoom Out). Votre nouvel album est-il un hymne à l’émancipation ?
Andrew : Je ne sais pas si je dirais que nous combattons le capitalisme. Ce serait hypocrite, car nous sommes un groupe de rock, et nous sommes en quelque sorte des « produits du capital ». Tacitement, nous sommes complices du capitalisme, de la même manière que nous sommes tous complices du racisme, de vivre dans des sociétés racistes comme la France et les États-Unis. Je peux critiquer le racisme de la même manière que je peux critiquer le capitalisme, et pourtant, d’une certaine manière j’en profite. Ma vie est basée là-dessus. Donc je critique le capitalisme mais je ne sais pas si je dirais que je le combats parce que je ne connais pas beaucoup d’exemples où la musique rock a vaincu le capitalisme. Mais la musique rock est pour moi, et pour beaucoup d’artistes, un moyen d’exprimer nos frustrations envers les États-Unis, le capitalisme, le racisme, la brutalité policière et globalement le monde. Je suppose que vivre à New York m’a fait voir tout ça. Just shadows et Black Widow Spider parlent tous deux de la vie à New York ou dans n’importe quelle grande ville. Vous êtes confrontés au capitalisme dès lors que vous quittez votre porte, vous êtes sur un marché et vous ne vous en réchappez pas vraiment lorsque vous rentrez chez vous. Surtout si vous vous plongez dans la technologie. C’est comme une toile dans laquelle vous êtes prisonniers. C’est aussi au sujet des moments fugaces où vous êtes capable d’échapper au capitalisme et oubliez d’être un consommateur, d’être sur le marché. La liberté implique un marathon de colère. Je ne suis pas l’auteur de cette chanson mais je suis sûr que le mouvement Black Lives Matter est quelque chose qui a inspiré Austin à écrire cette chanson.
LFB : Très intéressant. Merci.
On va jouer au jeu « le titre le plus représentatif de l’album ». Quel est le morceau le plus surprenant de l’album ?
Andrew : C’est difficile à dire pour moi et c’est plus pour l’auditeur ! Je veux dire, je ne suis surpris par aucun d’entre eux parce que j’étais là quand ils ont tous été faits. Mais peut-être que je devrais assumer une seconde l’identité d’un auditeur de Parquet Courts et réfléchir à ce qui serait le plus surprenant pour eux. Peut-être que le premier morceau Walking At A Downtown Pace commence avec une sorte de beat acid house. Ou peut-être qu’une chanson comme Plant Life ne sonne probablement pas non plus comme les chansons de Parquet Courts.
LFB : Quels sont pour vous les morceaux les plus militants ou rageurs ?
Andrew : La chanson la plus colérique est peut-être Homosapiens, c’est une chanson qui exprime la frustration à coup sûr. Mais aussi dans un genre un peu comique d’un « fuck all » punk. Honnêtement, je pense que nous avons trop d’humour pour être considérés comme vraiment militants à propos de quoi que ce soit. (rire)
LFB : Cet album a commencé par une jam session. On sent que le groove prend le dessus sur le rythme. De quels artistes vous êtes-vous inspiré ? Talking Heads, bien sûr…
Andrew : Eh bien, voyons, nous avons écouté beaucoup de choses. Austin a définitivement apporté un tas de disques dance et disco que nous avons écoutés. Beaucoup d’Arthur Russell. Je me souviens en essayant de trouver un bon son de batterie pour Walking At a Downtown Pace, nous avions cette poubelle que mon frère frappait. Nous avons écouté des trucs industriels pour obtenir une sorte de texture métallique sur ce morceau.
LFB : Qu’est-ce qui vous a amené à produire ensuite aux côtés de Rodaidh McDonald (The xx, Hot Chip,…) et John Parish (PJ Harvey, Aldous Harding,…) et qu’ont-ils apporté à cet album?
Andrew : Je ne me souviens pas exactement pourquoi, ni comment nous avons fini par travailler avec Roddy. Je me souviens juste qu’il a été recommandé par Jeff Travis de Rough Trade. Je ne connaissais pas trop son travail pour être honnête. Je connaissais John Parrish et je l’ai toujours aimé en tant que producteur. Il est excellent pour produire le meilleur son possible en utilisant très peu d’effets, il passe juste du microphone à l’enregistreur. Il est vraiment doué pour faire sonner un instrument le mieux possible dans une pièce. C’est aussi un musicien extraordinaire et il joue du piano sur Pulcinella. Et Roddy mérite vraiment le crédit pour la façon dont l’album finit par sonner. Il était vraiment encourageant sur la direction dans laquelle nous sommes allés. Nous faisions une jam, remplissions une cassette avec 40 minutes de musique, puis nous en faisions la chanson. Austin ne joue pas beaucoup de guitare sur le disque, il travaillait en quelque sorte depuis le poste de contrôle, où il contrôlait les instruments de tout le monde. Il joue des claviers, joue du synthé et a une table de mixage qu’il utilise. Robby était très encourageant à ce sujet. Je pense que c’était son idée de faire passer ma guitare dans un synthé. Il était donc assez doué pour penser à de nouvelles textures et à de nouvelles façons d’aborder la musique. Une fois que je lui ai parlé de l’esprit industriel, il a vraiment aimé et a commencé à chercher des glitch. Le meilleur exemple serait Application/Apparatus où vous pouvez vraiment nous entendre construire cette jam et superposer ses idées par-dessus. La chanson durait à l’origine 40 minutes, et nous l’avons transformée en cinq minutes. Et Robby était vraiment une clé dans ce processus. Il était également prêt à travailler 24 heures sur 24. Donc, quand nous travaillions avec Ronnie, nous étions en quelque sorte au taquet 24 heures non-stop. (rires)
LFB : Vous réussissez à chaque album à ajouter de nouvelles sonorités à votre identité musicale. Jusqu’où peut-on aller pour se renouveler ?
Andrew : Eh bien, je pense qu’il est important que le groupe change et évolue. Et nous l’avons fait ! Ce serait bizarre qu’un groupe ne change pas en 10 ans. Mais je pense aussi qu’il est important de conserver une certaine identité de base. Si vous comparez cet album Sympathy for Life à notre premier album American Specialties, ou même notre deuxième album, ils semblent être deux groupes totalement différents, et d’une certaine manière ils le sont. Parce que nous sommes des personnes différentes de ce que nous étions il y a 10 ans, naturellement. Mais quand vous regardez toutes les étapes au cours des 10 dernières années, d’album en album, vous pouvez voir une évolution et c’est évidemment le même groupe. Ce que je veux dire, c’est qu’il est important que nous changions toujours à chaque album, car cela doit être excitant pour nous afin d’être excitant pour le public. Si nous faisions deux fois le même disque, ce ne serait pas amusant. Et donc nous n’aurions probablement pas plaisir à les jouer sur scène. Nous sommes toujours des artistes et il est important d’avoir des défis créatifs lorsque vous faites un disque. Donc de cette façon, il est impossible de ne pas évoluer.
LFB : Walking at a Downtown Place a été joué au Lesbian & Gay Big Appel Corp et vous annoncez un événement mondial très cool : The Power of Eleven. Pouvez-vous décrire ce concept ?
Andrew : Il y aura un événement à Paris ! Le disque devait sortir, qu’on puisse faire de la musique live ou non. Nous nous préparions donc à un scénario où nous sortions le disque et nous ne pouvions pas faire de concerts. Nous voulions organiser des événements qui pourraient se produire dans un environnement COVID, mais où les gens peuvent se réunir, ce dont tout le monde mourrait d’envie. Heureusement, il semble que la musique live revienne à nouveau. Nous avons joué le mois dernier notre premier spectacle en deux ans. Mais nous voulions promouvoir l’album dans le monde entier, où les gens pourraient se réunir, parce qu’être fan d’un groupe, c’est faire partie d’une communauté. Et ce concept de communauté est devenu un peu abstrait l’année dernière. Donc, je suppose que le concept consiste simplement à donner aux gens l’opportunité de s’engager dans une communauté, d’être à nouveau un fan.
LFB : Vous avez beaucoup fréquenté les lieux festifs lors de la création des titres, avant le confinement. Du coup, vous connaissez donc de jolis endroits pour danser maintenant à New York. Pouvez-vous nous donner vos meilleures adresses ?
Andrew : L’une des belles choses à propos de New York, c’est que personne ne se soucie de ce que vous faites, jamais. (rires) Vraiment, vous pouvez danser n’importe où ! Vous pouvez danser sur votre poêle, vous pouvez danser sur le quai du métro. Personne ne vous regardera ! C’est ce qui est magnifique. Maintenant, si vous vouliez aller danser dans un club, les expériences les plus drôles que j’ai eues étaient dans ce genre d’entrepôts sans noms. En entrant uniquement avec un texto sur votre téléphone et en attendant minuit. (rires) Il y a aussi un endroit appelé Havana social à Bushwick qui est super. Au coin de chez moi, il y a Lovers Rock, axé sur le dub et le reggae. Et si vous voulez danser sur du rock ? Vous pouvez assister à un spectacle de Parquet Courts. (rire)
LFB : Venant de Brooklyn, quels sont selon vous les groupes les plus emblématiques de New York depuis 2000/2010, c’est-à-dire depuis vos débuts ?
Andrew : Nous avons joué un concert en août avec deux très bons amis à nous. L’un était Public Practice et l’autre était P.E. Ce dernier est un nouveau groupe formé à partir de deux groupes différents, Pill et Eaters, dont j’ai tous les deux sorti des disques sur mon label. C’était vraiment cool de jouer notre premier concert avec des gens avec qui nous sommes dans la scène depuis longtemps. P.E. est super. Ils ont un disque qui sort sur WorldCat, tout comme Public Practice. Je suis sur le point de sortir un disque de Mike Patton sur mon label. Mike Patton est du groupe PC Worship, qui est probablement mon groupe préféré de New York au cours des 10 dernières années. Nous avons fait un disque avec eux sous le nom de PC PC. Et j’ai aussi sorti des disques PC Worship sur mon label. La scène hardcore à New York était vraiment très bonne il y a quelques années avec des groupes comme Crazy Spirit et Kaleidoscope. Hank Wood et les Hammerheads, Dawn of Humans. C’étaient tous de grands groupes issus de la scène punk hardcore de New York. Du côté expérimental, vous avez Ashcan Orchestra. En plus de cela, New York est un endroit idéal pour voir de nombreux types de musique différents. Pour en revenir aux bons endroits pour danser, il y a un endroit appelé Luna Tico à seulement deux pâtés de maisons de chez moi. J’y vais peu importe qui joue. Un genre de jazz afro-caribéen. Cet endroit a été ouvert depuis le début du groupe. C’est une ville inspirante et c’est un endroit formidable pour être un artiste car il y a tellement d’autres artistes qui vous inspirent.
LFB : Enfin, cette question me tourmente depuis le précédent album. Quel est votre club de football préféré et pourquoi ?
Andrew : (rires) D’accord, je suppose que j’ai une réponse à cela. Je ne suis pas le fan de sport du groupe. Mais je peux vous dire que le club préféré d’Austin est Manchester United. Et j’ai pris l’engagement d’être solidaire avec ça. (rires) De plus, ma petite amie est bruxelloise et son équipe préférée est Sanjeeda, l’équipe bruxelloise. Je suppose que je dois aussi le balancer parce que toute sa famille sont de grands fans de cette équipe, et elle l’est aussi.
LFB : Elle serait très en colère si tu ne les citais pas.
Andrew : Ouais, mieux vaut prévenir que guérir. (rires) J’aime regarder le sport surtout avec des gens qui s’y connaissent. Mais pour être honnête, je ne suis pas un observateur actif. Je l’étais quand j’étais enfant, mon père était journaliste sportif. J’ai regardé le baseball, le football américain, le basket-ball. C’était une grande partie de mon enfance mais quand j’ai découvert la musique et les guitares, c’est devenu moins important pour moi.
LFB : Merci beaucoup pour ton temps. Nous avons hâte de voir Parquet Courts en France !
Andrew : Ouais, j’espère ! C’était une très bonne interview.
LFB : Merci beaucoup pour tout et à bientôt !
ENGLISH VERSION
LFB: Hi Andrew ! How are you?
Andrew: Doing good man!
LFB: You released your seventh album in just 11 years but the previous Wide Awake! album came out three years ago anyway! Has the pandemic slowed you down?
Andrew: Well, yeah… It was supposed to come out in September of 2020. And it did come out a year later. But I guess we did take a little bit more time as well, between wide awake and this record. So human performance came out in 2016, Wide awake came out in 2018. That’s a couple of years right there. Before that, we were pretty much releasing something every year. And in 2015, released two records that year, we did sunbathing Animal and content Nausea. So I guess we have slowed down and I don’t know if that has anything to do with the pandemic, though. Other than that, if it had come out in September 2020, it would have been the same two years as in between Human Performance and Wide Awake. But obviously, it was really disappointing that we couldn’t have the record out and September 2020, especially after having worked so hard on it. But I’m glad it’s coming out now because now we’re able to tour. And there’s a lot of good energy when you are starting out a tour with the release of a record. It also gave me a lot of time to work on the album artwork. Which is the best I’ve ever done, I think. And also, we’re doing some cool things around the record, like doing 11 music videos. We wouldn’t have been able to do that hadn’t come out.
LFB: So it’s thanks to the COVID?
Andrew: Yeah, I guess. The better way to say is : we made lemonade out of lemons. (laugh)
LFB: How does the group live after 10 years in the laboratory together?
Andrew: Well, it feels like a huge sense of accomplishment to be in any relationship for 10 years. Whether it’s a friendship, or romantic relationship, or a creative partnership, like a band, I think is a huge accomplishment. This is the longest relationship of my life. (laugh) So I am extremely proud of it. You know, it’s definitely not easy to be in a band for that long. So I am very happy and proud that we have been a band for as long as we have and are releasing, in my opinion, our best record in 11 years into our existence.
LFB: You all still living in New York?
Andrew: Two have us are still in New York, Austin and I are in Brooklyn, and two live outside the city. I’m calling you from my apartment where I’ve lived for the past 10 years, even if I’m living in NY since 2009. So 12 years now!
LFB: To begin with, give us three words to describe your new album?
Andrew: Best one yet. (laugh)
LFB: Does your next album Sympathy For Life have the will to accompany us towards a new normal and festive life?
Andrew: So I view the record as being from the before times. It was created before the pandemic and everything was different after. We finished the record in the UK in March 2020 and I flew back to New York on March 10 which was three days before everything close. I don’t really want to define it in proximity to the pandemic because we made it before then. Also, I don’t think life will ever be normal again. I don’t really want it to be a celebration of a return to normalcy because I just don’t know if normalcy even exists anymore. Now obviously, when I listened to it now I can pick up on things that are a bit weird and a new context. I see it differently for sure. And I think the audience will as well! But for me, I don’t associates with the pandemic because we had finished it in the happy innocent time.
LFB: So it’s much more the memories of this lost time.
Andrew: I guess. You know, it’s whatever anybody wants. (laugh) Music is interpreted in its context and that’s one of the beautiful things about that art. It continues to have a new life and a new context.
LFB: On Sympathy of Life, you still fight (and thank you!) Capitalism (Home Sapiens) and the oppression of minorities (Marathon of Anger) while glorifying the feeling of celebration (Zoom Out). Is your new album a hymn to emancipation?
Andrew: I don’t know if I would say that we’ve fighting it. That might be hypocritical, because we’re a rock band, and we are in a way « products of it ». Tacit, we complicit in capitalism, in the same way all of us are complicit in racism, in living in racist societies like France and the United States. I can be critical of racism in the same way I can be critical of capitalism, and still, in a way I benefit from it. My life is based on it. So I am critical of capitalism but I don’t know if I would say I’m fighting it because I can’t really think of many examples where rock music has kind of vanquished capitalism. But rock music is for me, and a lot of artists, a way to express our frustrations with the United States, capitalism, racism, police brutality and globally the world. I guess living in New York made me see all of that. Just shadows and Black widow spider are both about this idea of living in New York or any real urban city. You’re confronted with capitalism as soon as you leave your door, you’re in the marketplace and you really don’t escape that much when you go inside. Especially if you’re engaging with technology. It’s like a web that you’re always in. It’s also about like the fleeting moments of when you are able to escape from the capitalism and forget about being a consumer, being in the marketplace. The freedom involved a marathon of anger. I am not the author of that song but I’m sure that the Black Lives Matter movement is something that inspired Austin to write that song.
LFB: Very interesting. Thank you.
We’re going to play « the most representative title on the album » game. What is the most surprising track on your playlist?
Andrew: That’s hard for me to say and it’s more for listener ! I mean I’m not surprised by any of them because I was there when they were all made. But maybe I’d have to assume the identity of a Parquet Courts stand for a second and think about what would be most surprising for them. Maybe the first track Walking At A Downtown Pace starts off with a kind of like an acid house beat. Or maybe a song like Plant Life probably doesn’t sound like any Parquet Courts songs either.
LFB: What is the most militant or angry tracks for you?
Andrew: The angriest song might be Homosapiens it’s a song that expresses frustration for sure. But also in a somewhat comical kind of « fuck everything » in a punk way, you know. Honestly, I think we have too much humor to be considered truly militant about anything. (laugh)
LFB: This album started with a jam session. We feel that the groove takes over the rhythm. By which artists were you inspired? Talking Head, of course …
Andrew: Well, let’s see, we listened to a lot of stuff. Austin definitely brought a bunch of dance and disco records that we listened to. Listen to a lot of Arthur Russell. I can remember when trying to find a good drum sound for Walking At a Downtown Pace, we have that trash can but that my brother beat. We listened to some industrial stuff to get like a kind of like industrial texture on that track. Personally, when I started writing stuff for the album.
LFB: What led you to then produce alongside Rodaidh McDonald (The xx, Hot Chip,…) and John Parish (PJ Harvey, Aldous Harding,…) and what do they have? brought to this album?
Andrew: I can’t exactly remember why, or how we ended up working with Roddy. I know he was recommended by Jeff Travis from Rough Trade. I wasn’t too familiar with his work to be honest. I was familiar with john Parrish, and always liked him as a producer. He does a really great way of making the best sound possible with using very little effects, just goes straight from microphone to tape machine. He’s really talented at making an instrument sound the best it possibly can in a room. He’s also an amazing musician and plays piano on Pulcinella. And Roddy really deserves credit for the way that the album ends up sounding. He was really encouraging on the direction that we went in. We were jamming, filling up a tape with 40 minutes of music, and then making that into the song. Austin doesn’t play a lot of guitar on the record, he was kind of working from the control station, where he was kind of controlling everybody else’s instruments. He is playing keys, playing synth, and got a mixer that he’s operating. Robby was very encouraging of that. I think it was his idea to put my guitar through a synth. So he was just pretty good at just thinking of new textures and new ways to approach. Once I told him about the the industrial spirit he was really into that and liked finding glitchy stuff. The best example would be Application Apparatus where you can really kind of hear us building this jam up and layering these ideas on on top of it. The song was originally 40 minutes long, and we turned it into five minutes. And Robby was really a key in that process. He was also willing to work around the clock. So when we were working with Ronnie, we were just kind of non stop 24 hours. (laugh)
LFB: You succeed with each album in adding new sounds to your musical identity. How far can you go to renew yourself?
Andrew: Well, I think it’s important that the band change and evolve. And we have ! It would be weird if a band didn’t change over the course of 10 years. But I also think that it’s important to maintain a certain core identity. If you compare this album, Sympathy for Life to our first album, American specialties, or even our second album they would seem two totally different bands, and in a way they are. Because we are different people than we were 10 years ago, naturally. But when you look at everything and steps over the last 10 years, and you look album to album, you can see an evolution and it obviously is the same band. My point is that it’s important that we always change with every record, because it has to be exciting for us in order to be exciting for the audience. If we were making the same record twice, it wouldn’t be any fun. And so we probably wouldn’t enjoy performing them. We’re still artists and it’s important to have creative challenges when you’re making a record. So in that way, it’s impossible not to evolve.
LFB: Walking at a Downtown Place was played at Lesbian & Gay Big Appel Corp and you’re announcing a top cool global event: The Power of Eleven. Can you describe this concept?
Andrew: There will have an event in Paris ! The record had to come out whether live music was ending or not. So we were preparing for a scenario where we released the record, and we’re not able to play shows. We wanted to organize events that could happen in a COVID environment, but where people can come together, which is something that everybody was craving. Luckily, it seems that live music is happening again. We played our first show in two years, last month. But we wanted to promote the album around the world wanted to do it in a way where we could have events around the world and where people could come together, because. Being a fan of a band, it’s being a part of a community. And that concept of community becomes kind of abstract last year. So I guess the concept is just getting people the opportunity to be engaged in a community, being a fan again.
LFB: You frequented the festive places a lot during the creation of the titles, before confinement. Suddenly, you therefore know some nice places to dance now in New York. Could you give us your best places?
Andrew: One of the beautiful things about New York is that nobody cares about what you do, ever. (laugh) Really, you can dance anywhere! You can dance on your stove, you can dance on the subway platform. Nobody will look at you! I think what it’s beautiful about it. Now, if you wanted to go to a club to dance, the funniest experiences I’ve had where in this kind warehouses without names. Only entering with a text on your phone and waiting for midgnight. (laugh) There’s also a place called Havana social in Bushwick that’s great. Around the corner from my place there is Lovers Rock, which is for dub and reggae. And if you want to dance on some rock music? You can come to a Parquet Courts show. (laugh)
LFB: Coming from Brooklyn, what do you think are the most iconic bands in New York since 2000/2010, that is, since your beginnings?
Andrew: We played a show in August with two really good friends of ours. One was Public Practice and the other was P.E. P.E. is a new band that was formed out of two different bands, Pill and Eaters, both of which I’ve put out records on my label. That was really cool to play our first show back with people that we’ve been in the scene with for a long time. P.E. is great. They have a record coming out on WorldCat as Public Practice. I’m about to release record by Mike Patton on my label. Mike Patton is from the band PC Worship, which is probably my favorite band from New York in the past 10 years. We’ve did a record with them under the name PC PC. And I’ve put out PC worship records on my label as well. The hardcore scene in New York was really really good. A few years back with bands like Crazy Spirit and Kaleidoscope. Hank Wood and The Hammerheads, Dawn of Humans. These were all great bands that came out of the hardcore punk scene in New York. On the experimental side you got Ashcan Orchestra. Besides that, New York is a great place to see lots of different types of music. Going back to good place to dance, there’s a place called bar Luna Tico just two blocks away from me. I just go there, no matter who’s playing. Afro Caribbean jazz kind of stuff. That place has been something that’s opened up since the band started. This is an inspiring city and it’s a great place to be an artist because there’s so many other artists that inspire you.
LFB: Finally, this question has tormented me since the previous album. What is your favorite football club and why?
Andrew: (laugh) Okay, I guess I have an answer for that. I’m not the sports fan of the band. But I can tell you that Austin’s favorite club is Manchester United. And I took a pledge to be in solidarity with that. (laugh) Also, my girlfriend is from Brussels and her favorite team is Sanjeeda the Brussels team. I guess I have to throw that out there too because her whole family big fans of the this team so is she.
LFB: She would be very angry if you don’t say it.
Andrew: Yeah, better safe than sorry. (laugh) I like watching sports especially with people who know a lot about them. But to be honest, I’m not an active watcher. I used to be when I was a kid, my father was a sports reporter. I watched baseball, American football, basketball. It was a big part of my childhood but when I found out about music and guitars, it became less important for me.
LFB: Thank you so much for your time. We can’t wait to see Parquet Courts in France!
Andrew: Yeah, I hope so ! Was a really good interview.
LFB: Thank you so much for your time and see you soon!