L’album Les années Lumière de Pépite est bel et bien lancé. Il était tant de discuter avec le duo composé de Thomas et Edouard pour qu’ils nous racontent l’aventure de ce disque fabuleux.
La Face B : Les années lumières est sorti il y a un peu plus d’un mois , toujours chez microqlima. Ma première question est donc la suivante, comment ça va ?
Thomas : Ecoutes, très bien. Très heureux d’avoir sorti le disque qui a mis presque deux années à se construire. Très heureux de le sortir et très hâte de le jouer devant les gens.
La Face B : Vous travaillez en ce moment la partie live ?
Thomas : Exactement. On part en résidence, on répète depuis 2 mois. On a bossé les nouvelles chansons ainsi que les anciennes car ça fait un petit moment qu’on ne les a pas jouées. Très hâte de faire écouter ça.
La Face B : La release party était il n’y a pas si longtemps, il y a un petit mois.
Thomas : Tout à fait, mais on a joué la release en acoustique, on a pas forcément joué avec tout le groupe orchestré etc.
Edouard : Ouais, ça fait très longtemps qu’on a pas retrouvé tout le groupe donc c’est très excitant pour nous. C’est un peu la deuxième partie de l’aventure du disque.
La Face B : Vous travaillez essentiellement tous les 2 avant, ou le groupe à participé aussi à l’élaboration du disque ?
Edouard : Dans ce groupe qui nous accompagne il y a Paul Hazan qui fait la basse sur scène qui nous a aidé sur l’album. Pour ce qui est de la création, il y a beaucoup de collaborations en tout cas comme Benoît David qui a beaucoup aidé sur les textes. Tomasi aussi, et un pote qui s’appelle PAG avec qui on a coproduit vraiment l’album.
La Face B : Les années Lumières, c’est un titre hyper évocateur. Est-ce que c’est une façon d’écrire de partir d’un mot, d’une image forte comme ça ?
Thomas : Dans l’écriture, moi pas vraiment. Après c’est sûr, des fois on s’accroche un peu à ça quand on fait une chanson. En général quand on fait un disque, moi j’aime bien écrire tout ce qui me passe par la tête pendant plusieurs mois et ensuite on écrit le titre des chanson, ça vient de façon très naturelle. C’est un peu le bilan de tout et les années lumières ça représente bien.
Edouard : On trouvait que ça sonnait un peu comme une évidence, comme le nom d’une époque , on vit dans les années lumières. C’est ça, entre le passé et le futur.
La Face B : Dans cette idée, je trouve qu’il y a comme 2 environnements dans ce disque. J’imagine un dialogue entre l’un dans la ville, l’autre sur la plage. Je sais pas si vous voyez ça comme ça aussi ?
Thomas : C’est rigolo. Moi je voyais pas du tout ça comme ça mais c’est ça qui est intéressant quand on fait des disques. C’est super que les gens fassent un peu leur interprétation des choses. C’est vrai qu’il y a cette dualité entre la nature, surtout la mer et la ville, c’est quelque chose qui a toujours existé, depuis le début chez nous avec Pépite.
La Face B : Il y a des lieux particuliers qui vous inspirent ?
Thomas : Bien évidemment, il y a des chansons qui parlent de lieux sans les nommer. Après d’inspiration non pas vraiment. On a fait l’enregistrement au Point Ephémère, donc près du canal à Paris, ça c’est le lieu du disque.
Edouard : Il y a eu plusieurs sessions de composition, d’arrangement. On a commencé le disque au bords de la mer en Charente maritime et après on m’a prêté une péniche pour l’été il y a 2 ans où il y avait un studio dessus et j’ai pu y faire des arrangements sur 2 chansons de disque. Donc plusieurs lieux, souvent au bord de l’eau, c’est vrai que ça se tient.
La Face B : Musicalement, on sent pas mal d’exploration. Des sons nouveaux qui ont été piochés ailleurs. C’était un défi pour ce disque ?
Edouard : Je pense que sur le disque précédent Rêve Réalité, c’était le disque du confinement, on était resté entre nous pour le faire. Il y avait juste un peu l’Impératrice qui était venu nous aider. Là, ça faisait du bien pour cet album d’aller collaborer avec un maximum de personnes. C’est qu’avec notre pote, ça a apporter de nouvelle sonorités. Juste à triper chez lui avec d’autres synthés que les miens, d’autres techniques de travail
Thomas : Je pense qu’on a essayé d’aller jusqu’au bout des démos. On essayait des choses sans chercher à homogénéiser le son, juste pour aller au bout et ça donne aussi un son particulier.
La Face B : Il y a un effet de juxtaposition, même de collage, j’ai envie de dire.
Thomas : C’est exactement ça. On a enregistré des batteries très différentes, il y a des synthés qui sont là que pour une chanson. On a vraiment voulu garder cette disparité et ce mélange sur tout le disque surtout vers la fin du processus , on s’est dit allons jusqu’au bout.
Edouard : C’est marrant que tu parles de collage par ce qu’il y a eu des puzzles entre plusieurs chansons pour en faire qu’une. Notamment le morceau Facile est un mélange de 3 morceaux qu’on avait sur des démos.
La Face B : Les Impressionnistes, en peinture, travaillaient l’ombre et la lumière par la juxtaposition des couleurs. Il y a la musique ici qui est comme ça, en plus c’est traduit par les pochettes des disques et l’ombre et la lumières sont des thèmes qui reviennent énormément sur les chansons.
Thomas : Wah , c’est un très bon parallèle en tout cas. Moi c’est une imagerie qui me touche, qui nous touche tout les 2, et Baptiste c’est sûr.
La Face B : C’est ton frère Edouard, c’est bien ça ?
Edouard : Oui, c’est ça, Baptiste, c’est lui qui fait toutes les pochettes et la plus part de nos clips aussi.
La Face B : Vous avez fait un truc génial. Vous avez recomposé la chambre de la pochette illustrée pour faire une session live.
Edouard : Oui sur Nénuphar . L’idée de la pochette a la base était de faire une chambre. C’est sortit de la tête de Baptiste et c’était très drôle de la refaire en vrai, c’était hallucinant de voir ça prendre vie.
La Face B : Etes-vous d’accord pour dire que Les Années Lumières est plus léger, moins sombre et plus psyché que Virage ?
Thomas : Oui il y a un petit côté léger. J’ai voulu parfois changer de ton sur quelques chansons comme Qu’est ce que j’y peux, plus second degré, plus sarcastique que sur le 1er disque. Je pense que ça fait du bien.
Edouard : Un peu plus psyché, c’est vrai aussi. Nénuphar est plus champêtre électronique posé et joyeux.
La Face B : Ainsi que des choses un peu pop italienne
Thomas : Surtout sur un morceau. C’est vrai que c’est des choses qui nous ont intéressé en travaillant avec Calcutta en 2019. Il y a toute cette pop italienne moderne qui a son particulier dans la manière de composer les morceaux, de chanter. Si ça a pu nous inspirer c’est super bien, après en français c’est un peu différent. En tout cas, on adore.
La Face B : La chanson qui a été compliquée à sortir, il y en a toujours une, c’est laquelle ?
Edouard : Il y en a une, c’est Les Grandes Tours qui a été vraiment galère. Enfin c’est bizarre, il y avait une version qu’on a adoré, qui s’appelle la version du 7 décembre. A partir de là PAG et moi, on a voulu partir plus loin dans les arrangements. On voulait faire une chanson de 10 minutes, très instrumentale, développer des arrangements de violon. Peut être, on a voulu voir un peu trop grand; A chaque fois qu’on a fait écouter à Thomas il disait Pas mal, mais la version du 7 décembre est mieux. Et au final, Thomas avait raison, on est revenu sur la version du 7 décembre qui était vraiment bien.
Thomas : Et il y a le morceau Silence qui était prévu pour le premier disque et qu’on avait pas réussi à finir à temps. En réécoutant, on s’est dit qu’il serait bien sur le disque, il a une bonne place. Il est assez chantant. C’est la première fois qu’on fait ça d’ailleurs. On n’avait jamais reprit de morceaux d’une autre période. Il a une énergie particulière, on ne voulait pas rater ça .
La Face B : Le plus rapide, a contrario ?
Thomas : Aspirine et A l’Epoque. Une écriture plus ou moins automatique, une inspiration qu’on a eu avec Benoît David au tout début du disque. Des morceaux fait en une journée.
La Face B : C’est complet à la Cigale, le Casino de Paris c’est prévu en fin d’année. Entre temps, il y a une tournée de prévue ?
Thomas : Effectivement, elle commence vendredi à Vannes. Une tournée de festivals et tournée dans toute la France à partir du mois de septembre.
La Face B : Pour terminer, quelles sont vos découvertes musicales du moment. Quels sons devons nous courir écouter ?
Thomas : Qui n’est pas assez connu, il y a Gregory Isaacs, mais faut écouter toute ça discographie. Comme on est en France je dirais qu’il faut écouter Calcutta, le dernier disque est assez exceptionnel. Et en dernier, écoutez Yoa, c’est super.
Edouard : J’ai un morceau qui me vient là c’est Foot de Bingo Club. J’ai découvert récemment, j’aime beaucoup. Et il y a aussi Manuel Laisné, Terreau et Galore de Oklou . Voilà ça c’est mon top 3 .