Plus de trois ans après son dernier album, Petit Biscuit revient avec un nouveau projet dénommé Discipline, au travers duquel il démontre une nouvelle fois sa finesse technique et vocale.
Alors que l’année 2020 nous a tous marqués pour des raisons sanitaires, elle nous avait aussi permis de découvrir à quel point Petit Biscuit est un artiste qui sort du lot. Constellation nous avait offert les premiers morceaux sur lesquels le Normand posait sa voix de façon affirmée ainsi que des sonorités assez variées, s’éloignant de ses premières productions.
Avec Discipline, l’artiste va encore plus loin et nous offre onze titres très personnels où les questions psychologiques sont omniprésentes et accompagnées de productions électroniques à la fois complexes et efficaces.
L’album commence en douceur avec Honor Your Goals. La voix de Petit Biscuit est posée sur des synthés rétro, mêlés à des notes de piano subtiles. Le chant promeut les mots et conseils donnés par sa mère depuis son enfance, qui semblent guider sa vie. Cela nous amène vers My Youth Is Fading Away, morceau où la mélancolie des jours passés est contrebalancée par une production rythmée. Les synthés planants accompagnent des percussions rapides.
Titre déjà dévoilé et décliné par l’artiste en plusieurs versions, You Don’t Ignore (Too Late) rappelle les sonorités très pop et les boucles vocales utilisées par le passé. Après cela, Petit Biscuit dévoile Cruel Heart qui est une petite pépite. Le jeu de textures et de sonorités crée une production fascinante, ponctuée par un final renversant.
Retour à un rythme plus pop, Shorter Than A Night nous parle de jeux de séduction, de la peur de s’engager et du retour de la noirceur. Les percussions sont ici captivantes, avec des sons électroniques étouffés. Il nous semble apercevoir le tiraillement intérieur et l’abandon de la relation percer. Abandon certainement motivé par la traversée des émotions expérimentée dans Bad Episode et son atmosphère percutante.
Seul titre instrumental du projet, Finale met en avant les talents musicaux du Normand. Chaque instrument trouve sa place pour créer un rendu saisissant. Dernier instrument à faire son arrivée, les synthés jouent avec nos oreilles et nous amènent vers Nevermind. Nouveau morceau à la fois percutant et captivant, le drop combine des sonorités que l’on retrouve dans la trap et dans la techno. À l’écoute, on a le sentiment d’être piégé mais la musique semble être le moyen de s’en sortir et de briller. À chaque écoute, l’envie de danser est présente.
I Forgot What’s Love mêle un rythme incisif à une voix trainante, créant ainsi un contraste assez pertinent au regard des paroles qui décrivent un jeu d’attirance.
Morceau assez personnel, Follow The Line traite de la pression que l’artiste semble se mettre constamment, et notamment sur la conception de cet album, l’amenant ainsi à vivre à travers les yeux d’autrui. La structure complexe est d’une efficacité redoutable.
Pour clôturer l’album, Petit Biscuit termine en douceur avec I Won’t Stay Strong, titre abordant l’instabilité psychologique engendrée par le milieu musical. La production assez calme finit par une explosion.
Discipline est une réussite musicale. La voix omniprésente de Petit Biscuit est à la hauteur de ses productions musicales, d’une qualité remarquable. Encore une fois, il nous tarde de découvrir la retranscription de cet univers musical sur scène.