Pitchfork Music Festival Paris 2025 : les 13 artistes à ne pas manquer !

Depuis 2011, le Pitchfork Festival Paris s’est imposé comme l’un des rendez-vous phares pour explorer la scène alternative et émergente mondiale. Entre indie, pop, électro ou post-punk, tous les styles s’y rencontrent, dessinant un panorama musical aussi éclectique que stimulant.
Pour nombre d’artistes, c’est même la première occasion de se produire en France, sous le regard attentif des professionnels du secteur. Cette année encore, le programme s’annonce dense : sept jours de concerts ininterrompus, un véritable marathon sonore qui peut rendre la programmation un brin illisible. Pas de panique : à la Face B, on vous guide à travers cette déferlante musicale avec nos coups de cœur à ne pas manquer.

Sept soirées intenses au rythme effréné attendent les amoureux de la musique. D’emblée, il faut l’admettre, il sera impossible d’assister à tous les concerts. Plusieurs artistes se produisent simultanément sur des scènes différentes. Heureusement, la programmation a été pensée pour éviter les déchirures : chaque scène réunit des univers cohérents, permettant à chacun de suivre ses affinités musicales sans trop de regrets. Si le Pitchfork Festival Paris conserve son ADN avant-gardiste, notamment avec son temps fort du jeudi au samedi, une exploration itinérante dans le XIᵉ arrondissement, la concurrence se fait sentir. Ces dernières années, des événements comme le Block Party du Supersonic sont venus bousculer la donne.

Face à cette effervescence, le festival américain doit désormais miser sur des noms moins confidentiels et plus éclatants pour continuer de se distinguer. Mais c’est aussi là toute sa force : les groupes du Pitchfork parisien sont souvent à l’aube de leur explosion. On pense bien sûr à Wet Leg, Yard Act, Sudan Archives, Fat Dog ou encore Gurriers ? Côté tarifs, comptez environ 30 € la soirée, soit 210 € pour les sept jours : un prix finalement raisonnable au vu des vingt et un concerts minimum où il sera possible d’assister. Et ce n’est pas tout : plusieurs salles emblématiques de la capitale se joignent à la fête, des mythiques Olympia et Élysée Montmartre jusqu’au Trianon, offrant au festival un rayonnement à la hauteur de ses ambitions.

Voici les groupes à ne pas manquer lors de cette édition 2025 :

Lundi 3 novembre – Blood Orange

L’Olympia, 21h

Sous le nom de Blood Orange, le Britannique Dev Hynes s’est imposé comme une des figures de proue des scènes alt/indie. Après le succès critique de son troisième album Freetown Sound (2016), qu’il dit avoir créé pour ceux à qui on a dit qu’ils ne sont “pas assez noir.es, trop noir.es, trop queer, queer mais pas comme il faut”, Blood Orange sort le très bon Negro Swan en 2018, qui continue d’explorer les mêmes thèmes sur des productions mêlant r’n’b, hip-hop underground et électro-pop. Avec Essex Honey, son cinquième album sorti fin août, Dev Hynes met les deux pieds dans le plat de l’expérimentation avant-pop et convoque par exemple Caroline Polachek sur pas moins de trois (excellents) morceaux. La tête d’affiche incontournable de ce Pitchfork Music Festival 2025.

Lundi 3 novembre – Saya Gray

L’Elysée Montmartre, 21h15

Difficile d’oublier son passage au Cabaret Sauvage. En avril dernier, l’artiste nippo-canadienne, y jouait à guichets fermés, livrant un concert d’une rare intensité, sans doute l’un des plus marquants de l’année. Six mois plus tard, le souvenir reste vif. Et pour lancer cette édition 2025, c’est à l’Élysée Montmartre qu’on la retrouvera, tête d’affiche d’une soirée très attendue, pour y défendre son dernier album : SAYA.

Artiste aux multiples facettes, Saya Gray étonne à chaque nouvelle création par sa liberté et son inventivité. Désormais incontournable, elle s’est taillé une place de choix dans le paysage musical pour quiconque se revendique mélomane éclairé. Entre électro, pop et influences expérimentales, elle mêle force et fragilité, deux extrêmes qui nourrissent la quintessence de son art et sa démarche novatrice.

À ceux qui souhaitent s’abandonner à des morceaux aussi intimes qu’universels, portés par une énergie passionnée et une joie partagée, il n’y a plus à hésiter : rendez-vous boulevard Rochechouart ce 3 novembre. On vous fait la promesse d’un live inoubliable, qui d’ores et déjà, figurera parmi nos coups de cœur à l’issue de cette semaine qui s’annonce riche en découvertes et émotions.

Mardi 4 novembre – Erika De Casier 

Le Trianon, 20h 

Une des coqueluches de la scène pop-R’n’B expérimentale, passée par le RMC (Rhythm Music Conservatory) de Copenhague, responsable du lancement de toute une scène alt-pop qui manie parfaitement la musique électronique. Dans son dernier album Lifetime (2025) la chanteuse-compositrice-productrice se recentre sur sa carrière solo et livre un album trip-hop, ambiance années 90. La danoise parle d’amour, mais tout est flou voire un peu cryptique et ralenti. Elle jouera au Trianon le 4 novembre aux côtés de la française Léa Sen et son downtempo, ainsi que de l’américaine Hannah Jagadu, singer-songwriter de bedroom pop originaire du Texas. Une affiche qui promet trois super concerts pour le prix d’un !

Mardi 4 novembre – Sydney Minsky Sargeant

Silencio, 22h10

Leader des excellents Working Men’s Club, Sydney Minsky Sargeant s’était déjà offert une première échappée en compagnie de Ghost Culture et Daniel Avery pour le projet Demise Of Love.

Début septembre, c’est en solitaire qu’il est revenu avec un premier album solo, Lunga, un premier album exigent pour l’auditeur mais assez merveilleux pour ceux qui se laisseront emportés par la structure folk et les bidouillages étonnants et la poésie sauvage et sincère qui vit au coeur de ces douze morceaux. En allant explorer des textes qu’il porte avec lui depuis son adolescence, Sydney Minsky Sargeant regarde le passé pour mieux envisager le futur, se répare et surprend tout en montrant à nouveau quel excellent auteur-compositeur il peut être.

Dans cette étrange alcôve qu’est le Silencio, on s’attend à un moment hors du temps et à quelque chose de forcément beau et brut. Le genre de moment dont on risque de se souvenir longtemps.

Mercredi 5 novembre – A.G. Cook

Elysée Montmartre, 21h05

Considéré comme le père fondateur de l’hyperpop, A. G. Cook façonne depuis plus d’une décennie les contours de la pop du futur. En 2013, il crée le label PC Music, véritable laboratoire sonore où s’expérimente une musique brillante, saturée et avant-gardiste, mêlant voix trafiquées et refrains ultra accrocheurs. À l’époque, le projet fait figure d’OVNI. Pourtant, Alexander Guy Cook s’impose rapidement comme un producteur visionnaire, collaborant avec des figures majeures comme SOPHIE, et surtout Charli XCX, dont il façonne le son sur l’album brat.
Sur scène, on peut s’attendre à un show électronique aussi radical qu’émotif, où les expérimentations s’enchaînent sur fond d’accroches pop irrésistibles, à l’image de son dernier album, Britpop, taillé pour le dancefloor.
Rare en live, A. G. Cook s’annonce comme l’un des rendez-vous incontournables du festival.

Jeudi 6 novembre – Babymorocco

Badaboum, 20h20


Né à Casablanca, grandi dans la banlieue de Bournemouth, Clayton Pettet, alias Babymorocco, balance une pop club sans filtre, entre sueur, sexe et dérision. Nourri à la house et à l’électro des années 2000, le producteur tord les codes de la masculinité à coup de beats provocants et de refrains taillés pour le dancefloor. Son truc ? Flirter avec l’hyperpop, l’electroclash et une bonne dose d’ironie, nous rappelant The Dare.
Sur les brûlants Really Hot et Jean-Paul, il impose un son aussi sensuel que frontal. Ce dernier titre, traversé par un parfum de French Touch, semble fait pour résonner dans le chaos chic des nuits parisiennes. Babymorocco viendra défendre Amour, son deuxième album, comme une déclaration fiévreuse à la France, entre exubérance, tendresse et BPM élevés.

Jeudi 6 novembre – Deap Sea Diver

Supersonic, 22h30


Mélodique et accrocheur : voilà les deux mots qui résument le mieux le projet de Jessica Dobson. Présente depuis longtemps dans le monde du rock, la musicienne s’est d’abord illustrée comme guitariste pour Beck et The Shins, avant de se lancer, à la fin des années 2000, dans son propre projet : Deep Sea Diver. Resté dans l’anonymat pendant quinze ans, le groupe s’impose aujourd’hui comme l’une des plus belles révélations de la scène indie américaine. En ce début d’année, Dobson a dévoilé Billboard Heart son quatrième album, véritable bijou tranchant et euphorique, porté par des guitares élégantes et percutantes. Sa voix, plus audacieuse et ravageuse que jamais, donne à l’ensemble une intensité rare : Deep Sea Diver affirme ici pleinement son identité sonore, entre énergie brute et émotion lumineuse. Les fans de St. Vincent ou Sharon Van Etten y trouveront sans doute
une nouvelle obsession.

Vendredi 7 novembre – TTSSFU

POPUP !, 21h

Grand bien nous fasse la facette avant-gardiste du Pitchfork, qu’on ne remerciera jamais assez de nous avoir fait découvrir, hier, nos artistes préférés d’aujourd’hui. Et TTSSFU, alias Tasmin Nicole Stephens, semble porter un nom qui, à coup sûr, résonnera parmi ceux-là.

Blown, son second EP sorti chez Partisan Records en août dernier, n’a cessé de nous accompagner ces dernières semaines. Un EP condensé d’influences évidentes, allant de My Bloody Valentine aux Strokes, délivrant un univers lo-fi à la fois brut et onirique, tout en conservant un caractère unique.

Gardant toujours la mainmise sur ses productions, TTSSFU manifeste une indépendance sous tous les angles, faisant ainsi de son projet un véritable défi aux codes établis, esquivant habilement toute catégorisation facile, de quoi susciter amplement notre curiosité.

Un conseil : arrivez tôt si vous souhaitez vous compter parmi les quelques chanceux.ses d’un POPUP résolument trop étroit pour un tel nom.

Vendredi 7 novembre – The New Eves

La Mécanique Ondulatoire, 20h30

Prenez le temps d’écouter leur premier album. Fermez les yeux dès les premières secondes du morceau d’introduction la claque est immédiate. Guitares sous haute tension, voix brute et revendicatrice, groove post-punk viscéral : The New Eves incarne une nouvelle révolution féminine sur la scène rock. Le quatuor de Brighton ne cesse de grimper, porté par des lives époustouflants, hypnotiques et un premier album salué par la critique. À la Mécanique Ondulatoire, leur show s’annonce totalement immersif : une petite scène qui devra faire place à guitare, basse, batterie, flûte et violoncelle, pour un rituel sonore aussi envoûtant que percutant.

Samedi 8 novembre – Makeshift Art Bar

Supersonic Records, 21h40

Prenez vos bouchons d’oreilles, car le quatuor irlandais compte bien faire exploser les enceintes de chaque salle. Derniers rescapés de la vague post-punk britannique, Makeshift Art Bar apparaît comme le petit frère sauvage de DITZ, avec un son noise et expérimental à la tension permanente.
La caisse claire claque, les guitares rugissent, et la basse vrombit comme un moteur prêt à imploser.
Leur univers, dense et hypnotique, trouve son apogée sur Bedwetter, morceau-manifeste de leur texture sonore brute et nerveuse. Mais le groupe de Belfast ne s’enferme pas dans la rage : il explore déjà des territoires plus électroniques, comme sur Pass the Parcel, où l’on retrouve des échos de The Horrors. Chaque titre semble taillé pour figurer dans la bande-son d’un Peaky Blinders plus sombre et hallucinatoire. Prenant, oppressant, fascinant : bienvenue dans le spectre ténébreux de l’Irlande.

Samedi 8 novembre – Witch Post

Supersonic, 22h30

C’est l’histoire d’un duo : l’Écossais Dylan Fraser et l’Américaine Alaska Reid.
Anecdote amusante : ils viennent chacun d’une ville différente… mais portant le même nom. Coïncidence, certes, mais leur rencontre semblait écrite. Car si on ne vient pas les écouter pour le hasard, on y revient pour l’authenticité de leur son. Alaska imprime sa marque avec une sensibilité indie américaine, tandis que Dylan insuffle une fragilité plus introspective.
Ensemble, ils tissent une musique en tension constante, à la fois rugueuse et mélodieuse, où leurs voix se mêlent et se répondent dans une harmonie magnétique. Une alchimie rare, suspendue quelque part entre douceur et chaos.

Dimanche 9 novembre – Marie Davidson

Trabendo, 21h

Marie Davidson est le genre d’artiste qui, d’album en album, maîtrise l’art de la transformation et du changement. Comme un serpent qui laisserait derrière lui sa mue, la Montréalaise ne cesse de surprendre et d’impressionner.

C’est avec l’exceptionnel City Of Clowns sous le bras qu’elle débarquera dimanche prochain sur la scène du Trabendo. Fruit de sa collaboration avec les frères Dewaele (l’album est paru chez DEEWEE), l’album est le fruit des obsessions de Marie Davidson est un édifice sonore assez fou. Brutal, dansant, tout à la fois drôle, ironique et dramatique, ce nouvel album place l’artiste au cœur d’un jeu musical qui nous bouscule, nous maltraite et nous fait réfléchir.

Un sacré programme qu’elle développera sur scène avec une nouvelle proposition musicale unique dont elle a le secret. Entre concert et DJ set, on s’attend à beaucoup danser et à beaucoup transpirer en ce dimanche soir.

Une manière idéale de terminer le Pitchfork Festival.

Dimanche 9 novembre – Hamilton Leithauser

Café de la Danse, 21h10

Au début des années 2000, la scène indie rock bouillonnait : The Strokes, Arctic Monkeys, Franz Ferdinand…Mais les vrais savent. Derrière ces mastodontes, une constellation de groupes a émergé, souvent dans l’ombre, parfois avec un éclat trop discret. Parmi eux, The Walkmen, sans doute l’un des groupes les plus sous-cotés de leur génération, dont l’influence se fait encore sentir aujourd’hui, jusque chez IDLES. À la tête de cette formation culte : Hamilton Leithauser, charismatique chanteur new-yorkais. Après la mise en pause du groupe (snif), il s’est lancé dans une carrière solo couronnée de succès, notamment avec I Had a Dream That You Were Mine, écrit en collaboration avec Rostam (ex-Vampire Weekend). En 2025, il revient avec un cinquième album fidèle à son ADN : sensible, rageur, mélodique et mélancolique. Un talent d’une élégance rare, et surtout une occasion précieuse à ne pas manquer sur une scène française.

Pour terminer, on vous partage la playlist officielle du festival !

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