Rencontre avec Poppy Fusée pour Better Place

Poppy Fusée de retour sur La Face B ? Pas vraiment une surprise vu l’amour que l’on porte à Pauline et sa musique. Alors que son sublime premier album, Better Place, vient trouver sa place dans vos oreilles, on vous offre notre dernière rencontre avec la musicienne. On y parle de carapace, d’anglais, d’amour et de scène. Un nouvelle épisode de La Poppygande à découvrir ci-dessous.

Poppy Fusée par Cédric

La Face B : Comment ça va Poppy Fusée ?

Poppy Fusée : Ça va très bien. Franchement, ça va très bien aujourd’hui. Je suis très contente d’être là.

LFB : Est-ce que tu as eu l’impression qu’au départ, Poppy Fusée était un personnage et une carapace qui te permettait de te protéger de certaines choses ?

Poppy Fusée : Oui, je pense. Honnêtement, je me suis posé la question de me lancer en solo avec mon nom propre mais je m’appelle quand même Pauline Lopez de Ayora. C’est impossible de le retenir. Il y a deux ans, je suis allée voir Hervé à l’Olympia et en première partie, il y avait une personne qui s’appelait Zaho de Sagazan. Vraiment, j’ai lu son nom en me disant que personne n’allait jamais le retenir. Deux ans plus tard, où sommes-nous ? Tout le monde connaît son nom !

Donc j’aurais peut-être dû !

Mais le nom, nommer, c’est très important. C’est un truc que je n’avais pas mesuré avant quand on avait pris le nom de groupe Part-Time Friends. Vraiment, on n’avait pas réfléchi. Les gens ne savaient pas le dire, les gens ne comprenaient pas. Du coup, j’avais envie de quelque chose qui se retienne bien et j’avais envie de quelque chose qui me représente. Et tu as raison, un petit peu comme un petit avatar pour mettre évidemment une distance entre le monde et moi, toujours. Mais Poppy, c’est mon surnom donc c’est de la distance, mais de proximité.

LFB : Est-ce que tu as l’impression qu’en deux ans, la carapace s’est craquelée ?

Poppy Fusée : Non. Enfin, j’ai écrit un album quand même le plus proche de moi que je pouvais mais j’ai toujours l’impression qu’il y a toujours une énorme distance entre les gens et moi, le monde et moi. Ça, c’est quelque chose qui perdure pour l’instant.

LFB : Si je te demande ça, c’est parce que vu le nombre de personnes que j’ai interviewées et qui me disaient qu’elles chantaient en anglais pour se protéger et se cacher, et toi j’ai l’impression que si tu chantes en anglais, c’est justement pour te révéler.

Poppy Fusée : Oui, c’est vrai. Je l’ai déjà dit mais quand j’écris en français, c’est vraiment mon cerveau qui écrit. J’ai l’impression que c’est comme un puzzle mais je sens que c’est mon cerveau qui travaille. Quand j’écris en anglais, je sais que ça vient d’ailleurs. Je dis que ça vient de mon âme, sans vouloir être trop nian-nian. Je sais en tout cas que ça me touche à d’autres endroits.

LFB : C’est marrant parce que c’est vraiment ça. En réécoutant tes titres en français et en regardant ton album, on voit que le français, c’est quelque chose de beaucoup moins connecté à ton réel et à ta personne.

Poppy Fusée : Oui, mes chansons en français sont mignonnes et je pense qu’elles ont un peu ce truc de ce que moi je veux représenter : Un truc mignon !

Mes chansons en anglais, en revanche , j’ai l’impression que ça montre une autre facette. C’est pour ça que je suis contente d’avoir écrit cet album et qu’il sorte, pour montrer d’autres facettes de moi. Un truc un peu plus naturel, moins lisse, moins mignon en fait !

LFB : Est-ce que tu as l’impression que cet EP était un « produit d’appel » pour attirer les gens ?

Poppy Fusée : Je vois ce que tu veux dire. Le français s’est imposé à ce moment-là parce que pour moi, c’était impossible d’écrire en anglais. Je n’y arrivais plus du tout. Pour moi, écrire en anglais, c’était trahir Florent, avec qui j’ai eu un groupe pendant dix ans. Le français est venu comme une sorte de relai et j’ai senti qu’à ce moment-là, il fallait que je l’accueille. Je l’ai fait et j’ai sorti ces titres. Je sais que ce sont ces titres-là qui m’ont permis de ré-accéder à l’anglais ensuite. Je ne regrette pas du tout mais je sais que c’est plus compliqué aujourd’hui au niveau du positionnement de ma musique. J’ai pris un chemin en français donc on m’a attendu un peu là et là, je prends un virage anglais. Je sais que c’est plus compliqué.

Poppy Fusée par Cédric

LFB : C’est quoi le cheminement qui t’a amenée à Better Place ?

Poppy Fusée : C’est la première chanson qu’on a écrite pour l’album. La toute première. Je l’ai écrite avec Alto. Je n’écris pas du tout chez moi, je n’y arrive pas du tout. Du coup, j’ai toujours besoin d’un cadre pour écrire. Donc avec Alto, on loue des Airbnb un peu partout. Il vient avec tout son matos et on se fait un truc très cocon ensemble. Better Place, c’était à Bruxelles et franchement, c’est sorti et j’ai vraiment senti que c’était la pierre angulaire de tout l’album. En fait, vraiment, mon album est comme un puzzle et Better Place, c’est vraiment la pièce centrale. Tout s’est construit autour. Toutes les thématiques de mon album, ça part de là, de ce sentiment de se sentir décalée, pas à sa place, d’avoir cet espoir mais de chercher toujours.

LFB : Il y a une quête permanente.

Poppy Fusée : Oui, c’est ça, c’est la quête.

LFB : Si tu regardes l’album, il commence et se termine par des adieux mais très différents.

Poppy Fusée : Exactement, l’album commence par It’s Over qui est un au revoir plein de ressentiment, plein d’égo et plein de mauvaise foi. Dans les grandes lignes ça dit : « c’est terminé mais je vais très bien et maintenant, tu vas me regarder réussir et tu vas pleurer. »

 Il se termine par Goodbye qui est un au revoir beaucoup plus spirituel, beaucoup plus en paix. « C’est terminé mais je te souhaite le meilleur ». 

Entre les deux, il y a toutes ces chansons et c’est comme si c’était un cheminement de deuil pour partir de ce « au revoir » très blessé et arriver à ce « au revoir » beaucoup plus léger.

LFB : J’ai l’impression que ce sont des au revoirs à différentes parties de toi-même aussi.

Poppy Fusée : C’est vrai. Exactement. Bravo de l’avoir vu. Je l’ai remarqué récemment parce que je les ai écrites pour une personne à la base. Mais c’est vrai qu’en général, quand on dit au revoir à quelqu’un, on dit au revoir à une partie de soi. Je n’ai pas encore de mots pour dire exactement à qui j’ai dit au revoir à l’intérieur de moi.

LFB : It’s Over, musicalement elle fait une espèce de transition entre l’EP et le reste de l’album parce qu’il y a des sonorités utilisées dans ce morceau-là qui étaient énormément dans l’EP, et qui n’apparaissent plus du tout sur le reste de l’album.

Poppy Fusée : C’est vrai. Bravo. Très bonne interview.

LFB : Il y a vraiment des sons comme si ce morceau-là était une fin de chapitre et que l’album commençait.

Poppy Fusée : Ouais, et c’est marrant parce qu’au tout début, l’album devait commencer par Goodbye et finir par It’s Over. Au dernier moment, j’ai dit que ce n’était pas du tout cet ordre-là. Pour moi, le chemin est dans l’autre sens.

LFB : Oui, parce que finalement, comme tu mets Pesanteur juste devant Goodbye… Goodbye ressemble presque à un titre caché dans l’album.

Poppy Fusée : Ouais, elle est un peu hors catégorie dans l’album mais elle était tellement importante.

LFB : Elle a clairement sa place. Comme tu dis, c’est un écho.

Poppy Fusée : Mais oui, c’est vraiment qu’on pourrait dire que l’album se termine par Pesanteur et que Goodbye c’est une piste cachée. J’aurais dû faire ça sur le vinyle.

LFB : Surtout que Pesanteur, c’est un titre qui était dans l’EP et que tu as gardé. C’est ton premier titre aussi, qui est un écho à plein de choses et qui fonctionne aussi en bande-son de fin d’une histoire. Du coup, c’est vrai qu’après, de mettre Goodbye, ça donnait cette idée de bonus.

Poppy Fusée : Petit bonus tendresse.

LFB : Oui, parce que c’est l’un des titres de l’album qui est le plus tendre.

Poppy Fusée : C’est une chanson truffée d’amour. C’est vraiment un le au revoir le plus sain et qu’on mériterait tous à la fin d’une relation.

LFB : Tu parlais d’étape du deuil tout à l’heure mais j’ai l’impression que ce sont des étapes de pages à tourner. Chaque chanson est comme un livre et tu tournes une page pour la laisser de côté.

Poppy Fusée : Oui, exactement. On commence par It’s Over, ensuite il y a Empty. Donc là, c’est direct la dépression. Ne pas réussir à sortir de son lit, ne pas voir la lumière au bout du tunnel. Ensuite, il y a Insomnia Party donc évidemment, vient avec ça les insomnies de la dépression. Après, Be Like Water, on part en vacances, on respire et on reprend des forces. On revient sur In Between. Il y a dix chansons dans l’album et je l’ai mise en 5, parce qu’elle s’appelle entre-deux. C’est ce truc d’être entre deux états. Et après, ça fait basculer de l’autre côté. Tu as Better Place qui amène la lumière jusqu’à la fin de l’album.

LFB : Tu as vraiment une face A et une face B en fait.

Poppy Fusée : Dans mon vinyle, ça ouvre avec It’s Over et après, ça ouvre avec Better Place.

LFB : C’est vraiment pensé.

Poppy Fusée : Pas du tout à la base mais je l’ai rendu très cohérent à ce moment-là.

LFB : Est-ce que, avec un peu de recul, tu penses que tu pourrais écrire sur des choses qui ne t’impactent pas toi et qui ne sont pas toi au final ?

Poppy Fusée : Je l’ai fait quand j’ai écris pour d’autres personnes. Par exemple, pour Louane sur son premier album, il y a une chanson qui s’appelle Nous qu’on avait écrite avec Part-Time Friends et Dan Black. Donc l’exercice m’amuse quand ce n’est pas pour moi. Si c’est pour moi, je ne vois pas l’intérêt. Je pense que j’écris des chansons pour guérir de choses. Du coup, ça serait écrire pour écrire. Après, c’est amusant. J’adore écrire. Je fais aussi des chansons pour de la pub, je fais aussi de la Synchro. Donc forcément, là j’écris avec un brief et là j’écris des chansons qui ne m’impactent pas directement. Je trouve ça amusant mais je n’y prends pas le même plaisir.

Poppy Fusée par Cédric

LFB : Les sujets sont parfois très lourds. Est-ce que ce n’est pas trop pesant parfois ? Surtout quand tu sais que tu vas les jouer sur scène.

Poppy Fusée : Je pensais que ça allait être très douloureux à écrire, vu les sujets. Mais en fait, j’ai l’impression que c’est sorti et que j’avais déjà fait un deuil de tout avant. Le travail avait déjà été fait en amont. C’est sorti vraiment tout seul.

Les sujets sont durs mais encore une fois, sur scène, j’ai un peu la même approche que Nova, moi ce qui m’intéresse beaucoup, c’est le rapport au public donc j’essaie d’être un peu légère entre les chansons. Quelque chose d’un peu plus léger et de plus drôle. Je pense que ça, ça fait que ça fait un truc un peu plus homogène que juste arriver dans le silence, habillée de noir et de chanter la dépression et l’enfer.

LFB : Il y en a qui le font très bien.

Poppy Fusée : Oui, c’est vrai. Moi je ne suis pas assez mystérieuse.

LFB : Tout à l’heure, on parlait de transition entre l’EP et l’album, musicalement tu le voulais comment cet album ? Même si les sujets sont lourds, il y a quand même une volonté que les morceaux soient quand même dansants.

Poppy Fusée : Exactement, je voulais complètement détourner l’attention des sujets. C’est pour ça que même les chansons les plus… Pour moi, la chanson la plus déprimante de l’album, c’est Back from Hell, quand on parle du sujet et du texte. Mais je trouve que franchement, si on ne comprend pas l’anglais, on pense que c’est une petite balade lumineuse. C’est encore cette volonté de contrebalancer ça. Je veux mettre de la douceur dans le monde. Je ne veux pas alourdir le quotidien pénible des gens. Je veux qu’on ait envie de m’écouter, que ce soit léger et après si les gens sont un peu plus intenses et ont envie de rentrer un peu plus dans les paroles, libre à chacun mais j’avais envie que tout le monde puisse un peu se retrouver.

LFB : Il y a quand même l’importance de la basse.

Poppy Fusée : Hyper. On a mis beaucoup de basse. Et sur scène elle sera jouée !

C’est alto qui a joué pratiquement toutes les basses de l’album. Il est génial.

On a une manière que je n’ai jamais eu avant de travailler. On est vraiment tous les deux et on construit vraiment comme un puzzle. Un des deux pose la première pièce. Ça peut être une note, un mot, un son bizarre mais en tout cas, ça part de quelque chose et tout se construit comme une petite toile d’araignée. Il n’y en a pas un qui avance plus que l’autre. On est tout le temps ensemble.

Je suis trop contente d’avoir trouvé ça. J’espère qu’on va garder ça longtemps.

LFB : Il y a un truc très DIY finalement ?

Poppy Fusée : Oui, on vient tous les deux de la musique DIY c’est la musique qui nous émeut le plus tous les deux et puis on est très connectés. C’est comme si on se servait vraiment de l’énergie l’un de l’autre. Quand il y en a un qui est moins bien, l’autre prend le lead. Il y a un truc d’énergie qui est très fort. Il me regarde le matin, il sait si j’ai passé une mauvaise nuit, il sait s’il va devoir être plus présent. On se connait hyper bien, on se connait depuis dix ans. On a vraiment trouvé notre façon de travailler. C’est super confortable quoi.

LFB : Ce qu’il y a d’intéressant aussi dans l’album, c’est que je trouve qu’il y a un vrai équilibre entre des sonorités synthétiques et des sonorités plus organiques. Sur certains morceaux, il y a un mélange des deux.

Poppy Fusée : Exactement. C’était une volonté de ma part dans le sens où être en groupe me manque et j’avais envie d’essayer de retrouver ça sur scène et donc mettre en avant des instruments plus acoustiques. Ça me donnait aussi des arguments à mon tourneur pour dire : Est-ce qu’on peut être quatre sur scène ? Ça a marché !!

On a gardé l’omnichord evidams. On en retrouve un peu sous diverses formes dans tous mes morceaux. On l’a gardé comme lien. Le truc qui a changé, c’est qu’on a utilisé aucun synthé. Tout ce qu’on entend qui ressemble à des synthé, ce sont des samples. On a samplé ma voix, des bruits, on a samplé de la clarinette. Donc ça, on le gardera sur scène aussi.

LFB : C’est un album qui est fait pour être joué sur scène.

Poppy Fusée : Ouais. Moi qui n’aimait pas la scène au début, j’ai fait un album pour faire une giga tournée ça n’a aucun sens haha ! 

LFB : Quand tu écoutes l’album, tu peux déjà le visualiser sur scène. Ce n’est pas comme certains albums où tu te demandes comment ils vont faire pour jouer telle ou telle partie. Là, tu vois très bien qu’un quatuor peut jouer ce qu’il y a dans l’album.

Poppy Fusée : Ouais, on a été très minimaliste. Il y a très peu d’instruments. On a fait très peu de pistes par morceau. C’était une vraie volonté que le propos ne soit pas noyé dans des prods ou trop d’infos musicales.

LFB : Ce qu’il y a d’intéressant, c’est que je trouve que contrairement à l’EP et au français, là ça laisse beaucoup plus de place à l’expression de ta voix en fait, qui peut varier.

Poppy Fusée : C’est vrai que c’est plus mélodique et moins parlé/chanté.

Sur Better place j’ai découvert une voix que je ne connaissais pas chez moi.

 Mais de toute façon, j’ai une liberté en anglais que je n’arrive pas à m’octroyer en français. Pour moi, le français, c’est la langue qui me rappelle l’école et les devoirs, lire des trucs et devoir rendre des comptes. L’anglais, c’est la langue de toute la musique que j’ai entendue depuis que je suis petite parce que je n’ai pas de culture musicale française. C’est la langue des films que je préfère. Donc je pense qu’il y a un truc de liberté artistique de rêve.

LFB : Et qui du coup est beaucoup plus ancré sur le réel. Même dans les clips parce que les clips de l’EP étaient beaucoup plus oniriques alors que là, le clip de Better Place est plus ancré sur le réel.

Poppy Fusée : Clairement, c’est là où je te disais que je montre une autre facette de moi qui est moins distante. Mon premier EP était clairement dans l’espace et la c est comme si je faisais atterrir la fusée sur terre.  

LFB : Il y a plus d’aspérités on va dire.

Poppy Fusée : Oui, il y a un truc plus accessible à moi. Mais oui, clairement, je porte cette salopette, je suis la moi de tous les jours et ça fait du bien de pouvoir se montrer comme ça et de ne pas se dire qu’il faut absolument que je me sursape ou surmaquille. C’est ce que j’avais tendance à faire avant pour planquer.

LFB : Même dans les photos de presse, il y a un truc très stylisé qu’on a moins maintenant.

Poppy Fusée : En fait, peut-être que tu as raison et peut-être que la carapace est en train de se briser finalement.

LFB : Même sur les photos de presse, on te retrouve plus que sur les précédentes.

Poppy Fusée : Merci me le dire. Je suis contente, ça veut dire que j’ai vraiment fait un album qui est proche de moi.

Poppy Fusée par Cédric

LFB : Je trouve. Je voudrais que tu me parles de For Better and for Worse, que je trouve très, très belle.

Poppy Fusée : C’est une chanson que j’ai écrite pour Nikky avec qui je partage ma vie. Ça fait des années que je le harcèle pour qu’il me demande en mariage mais c’est du harcèlement de rue. Il pourrait porter plainte et ça serait légit, la police dirait «  ok, restriction order ». J’ai failli le demander en mariage cette année, au concert de Flavien Berger parce qu’on est tous les deux fans et particulièrement de sa chanson qui s’appelle Pamplemousse. Du coup, j’avais prévu une demande, j’avais un petit coquillage qui s’ouvre et dedans, un petit patch en pamplemousse. J’avais vraiment prévu de faire comme ça, un truc bien cringe. Pendant Pamplemousse, je ne fais pas le truc parce que dans ma tête, je me dis que ça me fait chier et je sais qu’on est en 2023 et que je pourrais demander mon mec en mariage mais ça me fait chier parce que non, j’ai envie qu’on me demande, j’ai envie que quelqu’un ait envie d’être mon mari tellement fort que ça lui fait me demander. À ce moment-là, j’ai laissé partir un truc et j’ai dit ok, peut-être qu’on se mariera jamais mais c’est ok. En a découlé cette chanson qui dit que je m’en fous si on ne se marie pas, je m’en fous si on ne fait pas d’enfants parce qu’on s’aime, je m’en fous si tu n’arrêtes pas de fumer, je m’en fous si tu ne m’emmènes pas danser parce qu’on s’aime. Voilà c’est une chanson sur le lâcher-prise de l’engagement.

LFB : Je trouve que c’est un peu la chanson la plus pure de l’album.

Poppy Fusée : Oh merci, ça me fait plaisir parce que Nikky ne l’aime que moyennement et du coup, ça me fait plaisir qu’elle te plaise.

LFB : Comment tu le vois vivre cet album ? C’est quoi tes ambitions ?

Poppy Fusée : Avant, je n’osais pas rêver grand pour moi. J’ai toujours rêvé très petit, très proche et tout. Mais j’ai des amis qui rêvent grands et à qui il arrive des grandes choses. Du coup, j’apprends à rêver un peu plus grand. En vrai, je vais faire une Maroquinerie, j’espère la remplir. Et j’aimerais trop faire une un peu plus grande salle. Genre un Trianon ou une Cigale. Ça serait fou. Déjà, je le vois vivre sur scène. Après, j’aimerais qu’il touche profondément les gens. Moi, quand j’aime un album, je l’écoute en boucle et j’espère que j’ai fait un album qui touchera les gens qui auront envie de l’écouter en boucle.

LFB : Top 1 Spotify.

Poppy Fusée : Yes. Non mais sans parler de chiffres, j’aimerais que ça touche cinq personnes et qu’ils l’écoutent en boucle, que ça les touche au bon endroit, plutôt qu’il y ait un truc de masse et que personne ne comprenne le propos quoi.

LFB : C’est l’intérêt de faire un album honnête aussi.

Poppy Fusée : Mais c’est horrible aussi. En vrai, je suis en PLS parce que si ça ne marche pas bien, c’est horrible. T’es mis au monde de façon très pur. Ça va être horrible, je vais avoir une blessure de rejet. On en reparlera à ce moment-là.

LFB : Si on pouvait t’accorder trois ou voeux pour 2024, ça serait quoi ?

Poppy Fusée : Une Cigale ou un Trianon. Que la Face B devienne le plus grand média du monde entier. Trouver une batteuse. Je ne sais pas, j’aimerais faire une tournée où tout se passe bien quoi. Une tournée où il n’y a pas de tensions, où tout le monde est content d’être là, où c’est trop bien et où on est tous contents d’être ensemble.

LFB : Est-ce que tu as des choses récentes qui t’ont plu et que tu as envie de partager avec nous ?

Poppy Fusée Étienne Coppée, tout l’été je l’ai écouté avec November Ultra en vacances, à toutes les sauces. Melissende aussi que j’aime beaucoup.

Crédit Photos : Cédric Oberlin