Bivouac Festival. Acte III. Si certains membres de la rédaction y ont mis les pieds dès la première édition, une petite nouvelle s’est ajoutée pour ce troisième rendez-vous. L’occasion de (re)découvrir ce festival de fin d’été plus qu’agréable à vivre. Après une grosse montée, on se réjouit de rencontrer la forêt du parc d’Olhain. Si une légère drache nous a accompagné sur la route, on aura eu une météo sympa avec nous pendant toute la durée du festival.
Le vendredi on s’est laissés tenter par le duo Nûr qui investissait le préau le temps de l’éclaircie. Un univers lo-fi, synth-pop qui invite à la rêverie. Le projet porté par Agathe Lefebvre (guitare, chant et synthé) et Juliette Sebesi (clarinette, synthés et machines) nous a entrainé dans une bulle scintillante. Instrument inattendu dans le genre, la clarinette apporte une touche aérienne. Les sonorités organiques et samplées s’entremêlent pour le bonheur de nos oreilles. Les spectateurs arrivent progressivement et se laissent à leur tour cueillir.
Alors que nous étions attablés pour se sustenter avec les cakes délicieux et infusions glacées de La Poule & le Renard, la franco-malgache Chilla, nouveau visage de la scène rap féminine balance ses sons mêlant électro, pop et rap à un public encore un peu timide. Pendant que nous étions en interview avec MARTA, Lossapardo s’activait avec sa palette de productions soul pleines de nuances.
En grands seigneurs, les bordelais d’Odezenne ont rameuté les troupes pour un concert en crescendo. Avec un vrai patchwork des différents albums dans la setlist (Hardcore, Houston, Caprice, Au Baccara, Hey Joe, Géranium, Je veux te baiser, Bleu Fuschia, Aïe Aïe Aïe, Vodka, Gadoue, Bouche à lèvres, Souffle le vent, Bitch, Bébé et Matin). La nonchalance se transforme progressivement en confiance et à mesure que le concert avance, le public s’enthousiasme davantage, montre un peu plus de chaleur – notamment sur Je veux te baiser où le public se décide enfin à hurler le refrain – et les applaudissements sont plus colorés. Petit luxe que de vivre ce premier concert des gars dans un festival à taille humaine. Parce que même si le public s’est imprégné progressivement de l’ambiance, c’était intéressant de ressentir les émotions petit à petit, comme si chaque spectateur laissait échapper une gouttelette de joie.
Les plus courageux assisteront au set de MARTA sous le préau, duo techno drum & violin porté par Simon Lacouture et Joachim Baumerder. Alors que la drache a rafraichi le parc, les festivaliers sont complètement déchainés sur ce set enflammé. MARTA apporte la chaleur du clubbing en extérieur. Les corps se libèrent et le public est possédé par la rythmique, l’énergie dingue déployée par le groupe.
Pour le samedi, nos oreilles ont filé du côté de la clairière pour écouter à nouveau Whisper. Découverte au MaMa 2024, la chanteuse avait souffert de quelques problèmes de sons. Collaboratrice de Disiz sur son album L’Amour, la jeune fille poursuit la route avec son propre projet rattaché à un univers textuel à la fois sensible et cru. Musicalement, on s’inscrit dans la pop actuelle.
Retour au préau où l’on retrouve nos petits protégés nous étions une armée. Sans surprise, le set est puissant. Puisant dans leurs EP, les garçons ont glissé quelques nouveautés issues de l’album à venir – connues de ceux qui ont pu les voir lors de leur concert au Point Ephémère – et une prise de parole parfaitement mesurée en faveur de la Palestine. Moment magique pendant le concert, ils ont entonné Jour et nuit pile à la tombée de la nuit. Ca, c’est le sens du timing, la beauté d’un rendez-vous inconscient. C’est à l’issue de leur concert que l’on retrouvera Léo et Rémi dans la nuit noire pour une interview que nous vous ferons découvrir dans les prochains jours pendant que les écossais de High Fade ont sorti la matière lourde pour séduire le public de la clairière.
Le Bivouac Festival c’est un rendez-vous parfait de fin d’été et par extension de rentrée en douceur. On apprécie le fait de pouvoir changer de scène sans être dans le speed, de découvrir un cadre champêtre qui offre différentes activités à faire en famille ou entre amis. Si la météo est clémente, c’est encore plus savoureux d’être au milieu des arbres ! Bivouac Festival, on t’aime et on t’aimera pour toujours !
NÛR
Frànçois and the Atlas Mountains
Odezenne
Marta
Nous Etions Une Armée
Blasé
Malik Djoudi
