P’tit Belliveau : « je vois la musique comme de la psychologie, de l’inconscient, de l’empathie »

Il y a des découvertes musicales qui marchent comme un coup de cœur absolu, une évidence soudaine qui nous frappe et nous éveille. Dès la première écoute de P’tit Belliveau, notre cœur a bondi comme si il avait attendu ce genre de musique toute sa vie. On n’a donc pas trop hésité à partir à sa rencontre lors de son passage parisien cet hiver. Alors qu’il revient en France la semaine prochaine, on vous partage notre rencontre avec l’artiste Acadien. On y parle émotions, des genres musicaux qui n’existent pas, de nature et de son pays, l’Acadie.

P'tit Belliveau par Cédric Oberlin
Crédit photo : Cédric Oberlin

La Face B : La première question que je pose toujours aux gens, c’est comment ça va?

P’tit Belliveau : Ca va bien. Je viens juste de manger, et puis boire des Redbull, j’ai retrouvé mon énergie et pis ma force.

La Face B : T’es content d’être à Paris ?

PB : Ouais, ouais, c’est ma troisième fois à Paris, mais c’est ma première fois pour la music. Je suis venu quand j’avais comme seize ans à Paris pour un truc comme… un échange scolaire, tu sais, à Belle-Île-en-Mer, puis on a été à Paris. Puis j’ai été avec ma grand-mère une fois pour le plaisir, mais là je suis ici pour travailler. Pis c’est le fun en plus à cause… là, je suis là avec mes amis. Pis je suis adulte, c’est une différente expérience qu’être plus jeune. C’est vraiment le fun jusqu’à date. Je suis vraiment fier d’être là.

LFB : Du coup… On est un peu là pour te découvrir. Je me demandais si tu pouvais dire aux gens que tu connaissais pas qui était P’tit Belliveau.

PB : Ouais ben, moi je suis comme… je suis un artiste qui joue un peu tous les instruments, pis… au fond, je me considère quasiment plus comme producer, réalisateur. Je suis le genre « trois heures du matin sur son ordinateur, » juste toujours à faire des beats et des trucs comme ça. Pis P’tit Belliveau en particulier, c’est un chemin, une veine de mes beats qui est comme un peu plus country. C’est vraiment comme un mix entre beatmaking, producer, des trucs électroniques, MIDI, drum machine, avec le country. Je pense même que le country c’est pas vraiment commun en France. A la base, je fais un style de musique qui est assez régional chez nous en Acadie. Je m’inspire beaucoup de la musique locale, mais j’essaie aussi d’insérer toutes mes autres influences, comme producer, réalisateur, etc.

LFB : Justement, le premier album que t’avais sorti, il se nommait Greatest Hits Volume One, je trouvais ça très drôle et je me demandais si au départ tu n’avais pas envie de te protéger un petit peu de ce rôle de musicien professionnel.

PB : Ben, je sais pas, je dirais pas que… comme, en Acadie, on dirait que pour nous, c’est normal que… par exemple quand on va au Québec, j’ai vraiment le sentiment qu’on a les artistes sérieux, pis on est les artistes drôles, humoristiques, tu sais ? Pis y’a… t’es jamais les deux, tu sais ? Pis je me rends compte que quand je vais au Québec, ils essayent d’être comme : « Est-ce qu’il est humoristique ou est-ce qu’il est sérieux ? ».

Pour les Acadiens, les artistes acadiens, ça a toujours été vraiment le cas qu’on… on est surtout sérieux, avec en même temps toujours un petit clin d’oeil, on fait des trucs humoristiques. Quant à moi, la façon dont je me vois moi-même… je suis entertainer, tu sais ? So… Moi je veux que t’écoutes les notes pis que t’aime la musique, pis ça c’est sérieux de cette façon là, but, je veux juste que t’ait le funk, pis que t’achètes la bière, pis que le barman est content, pis que toi t’es content, pis… t’oublie la job, t’oublie la vie.

Une façon dont je peux accomplir ça, c’est de te faire rire, tu sais ? So j’essaie parfois de faire le monde rire, mais ça veut pas dire que c’est mon seul but. A la fin de journée, je veux juste être entertaining, entertainment, tu sais, entertainer. Et The Greatest Hits, bien sûr, j’essaie d’être drôle, mais ça veut pas dire que tout l’album est ni sérieux, ni drôle, c’est les deux, et puis c’est rien, c’est tout.

LFB : Oui, c’est ta personnalité en fait… Tu as travaillé avant de faire la musique. Comment tu vis justement le fait toi maintenant d’être musicien professionnel et de pouvoir venir à Paris ou à Rennes pour présenter ta musique ?

PB : Ah c’est incroyable, c’est fou. Je suis vraiment reconnaissant d’être capable de faire ça, tu sais. Je suis vraiment… je viens juste de me tatouer « merci », juste le mot « merci ». Pis c’est vraiment comme ça que je me sens, même… à la fin de la journée, comme… mon autre option, c’était travailler dans la construction, c’est ça que je faisais avant tu sais, je travaillais vraiment dur, pis… j’aimais ça, but… Tu détruis ton corps quand tu fais de la job comme ça, et puis tu travailles des longueurs et pis… Pour moi, c’était vraiment ma seule façon de m’échapper de ce monde-là. C’était la musique.

J’ai travaillé beaucoup beaucoup dur pour me rendre là, but aussi j’ai été chanceux, et puis mes fans m’ont tellement supporté, comme… On dirait que eux prennent P’tit Belliveau comme douze fans d’autres groupes. Je sais pas pourquoi but mes fans ont tellement d’amour, on est vraiment des amis parce qu’on va en show, on boit de la bière ensemble. Pis sur les réseaux sociaux je parle avec eux comme mes amis.

Ca me rend juste vraiment ému que je sois capable de faire ça, pis à la fin de la journée c’est juste, c’est juste des individus qui me supportent. Du monde, du bon monde, tu sais, pis… on veut juste tous avoir le fun ensemble, et moi je fais ma partie pour provide us the fun.

LFB : Tu en parlais un peu tout-à-l’heure, ta musique elle est à base de country, et une base de bluegrass aussi, mais moi je trouve qu’il y a aussi beaucoup de textures électroniques, il y a du hip-hop, il y a même du disco par moments… Et je me demandais si c’était important pour toi de « moderniser » la musique avec laquelle tu as grandi et d’être sincère avec ce que tu fais en mettant tout ce que tu es dans ta musique en fait.

PB : J’irai pas loin comme dire que c’est important de moderniser, ce n’est pas une décision que j’ai faite de faire ça, c’est juste comme ça que la musique est sortie, pis j’ai pas posé trop de questions. Pour moi, c’est tout à fait normal de mélanger tous ces trucs là. Comme moi j’ai grandi vraiment dans la forêt, dans les bois, pis ma seule connexion au monde, au large, c’était l’internet, tu sais. Youtube, et puis tous ces trucs-là.

Depuis que je suis assez jeune, j’écoute toutes sortes de musiques bizarres. Tu vois, en bas à droite tu vois une autre vidéo, tu cliques. Tu vas juste comme dans un wormhole. Et puis, assez jeune, moi je faisais pas vraiment la distinction entre les styles, c’était juste : « Wow, music, music, music, music ».

D’un point de vue intellectuel, je sais que mon projet est pas vraiment juste country, but ma tête est tellement fuckée avec tout ça que je suis comme :  « Non non, c’est country », tu sais ? Je sais qu’il y a d’autres influences, but dans ma tête c’est juste country. Tout ça pour dire que pour moi c’est normal de mettre les autres influences, j’y pense même pas, c’est comme un accident quasiment, pour moi il y a pas des grandes lignes qui divisent les styles, c’est juste…

LFB : Non, moi je vis la musique de la même manière. Je pense que tu avais dit une fois : « Il y a des gens qui disent qu’ils écoutent de tout, mais moi j’écoute vraiment de tout », je suis comme toi en fait.

PB : Oui, moi j’écoute vraiment de tout. Ça me fâche quand les gens disent ça, c’est jamais vrai : « J’écoute tout, mais j’aime pas le country, j’aime pas le rap »… J’aime pas quand ils piochent dans la music comme ça. Anyway.

LFB : Ce qu’on ressent dans ta musique, par rapport à ce que tu dis, c’est que finalement, la musique c’est plus un vecteur d’émotions. Je trouve qu’il y a quelque chose de super réconfortant et naïf dans ce que tu fais. Plutôt que les genres, c’est l’émotion que tu transportes qui est importante dans ce que tu fais, je trouve.

PB : Ouais, ouais. Moi, quand je fais de la musique… Ben premièrement moi je ne connais pas énormément à propos de la théorie de la musique. J’en connais un peu, but comme les musiciens dans ma band sont beaucoup plus des musiciens comme moi. Moi j’essaie vraiment juste de jouer la musique plus comme de la psychologie ou quelque chose que comme une science, tu sais ?

Il y a du monde qui voit la musique comme les mathématiques, pis moi je vois ça plus comme de la psychologie, de l’inconscient, de l’empathie. Au lieu de penser aux détails des accords, etc., ce que je fais quand même, mais… au lieu de faire ça, je vais surtout penser à qu’est-ce que la personne va ressentir dans ce moment-là, qu’est-ce que je veux qu’elle ressente, et qu’est-ce que je vais faire pour renforcer ça. Pour moi, c’est définitivement émotionnel, for sure. A cause… les non-musiciens, c’est comme ça que les gens expériencent la musique. La plupart du monde qui expérience la musique, c’est pas : « Ah ! Major 7th diminished ! ». Le monde pense pas ça, il pense « Je me sens bien, je me sens mal, je suis triste… ». J’aime le son, so, moi j’essaie de pas être un musicien quand je fais de la musique.

LFB : Au niveau de ce que tu racontes dans tes chansons, je trouve qu’il y a un vrai rapport à la nature, aux animaux… C’est très ancré dans ton quotidien, et je me demandais si t’arrivais à écrire sur autre chose que des choses qui te touchent et qui t’arrivent ?

PB : Faut quand même dire que je ne suis pas très expériencé comme écrivain, ça fait juste depuis le projet que j’écris des chansons, des paroles, tu sais. Enfin, on ne sait jamais ce que je vais faire dans le futur ! Parfois je considère essayer d’écrire différents modes de chansons, mais en même temps, ma formule pour écrire une chanson c’est : à la base, je commence avec le quotidien, et pis mes expériences… J’essaie vraiment fort d’écrire les paroles d’une manière que ce n’est pas seulement personnel à moi. Je veux que toi tu puisses écouter, pis toi t’es le personnage dans l’histoire. Ou que tu peux t’imaginer… Si moi je chante à propos de la Baie Sainte-Marie, la belle baie… au moins je vais essayer d’écrire la chanson pour que tu puisse insérer ton analogue pour la Baie Sainte-Marie dans ton cerveau, ou whatever.

Pis souvent j’utilise mes petites histoires du quotidien pour explorer des idées qui sont plus larges, pis je n’essaie pas de le faire d’une façon qui est trop… je n’essaie de pas faire ça avec un marteau, j’essaie que ça soit plutôt subtil. Dans la plupart de mes chansons qui sont juste des propos cute, quotidiens, il y a quand même une petite philosophie. J’utilise le quotidien pour parler du non-quotidien, sans qu’on s’en rende compte.

LFB : Ce qui est intéressant, c’est tu vois ton dernier titre, « J’aimerais d’avoir un John Deere », je trouve que tu gardes ce côté un peu naïf, ce côté très humain dans les paroles, mais il y a une vraie évolution dans le son. Il y a quelque chose de plus intense que tu ramènes.

PB : On voulait sortir cette chanson comme premier extrait, à cause que c’est la chanson qui est la plus différente du disque, tu sais ? On voulait vraiment montrer que le prochain disque va être assez différent, tu sais ? Et pis… Moi, sans évoluer, je vais mourir, tu sais.

Si il y a la loi qui dit qu’il faut que tu fasses la même mode de musique pour toujours, ben je deviendrais un charpentier, j’irais faire de la construction ou quelque chose. Pis mine de rien, le projet est juste quatre-cinq années de vieux, ça fait juste ce temps-là que j’écris des chansons, so j’aime pensé que je m’améliore à écrire, que j’ai plus d’abilité, pis la musique aussi. Ca fait toute ma vie que je joue de la musique, but j’apprends la mienne. J’essaie juste d’utiliser ce que je connais. C’est sûr que tous mes albums vont avancer de qualité, au moins de mon point de vue. Ça se peut que les gens aiment moins mes disques dans le futur, but dans mon cœur je vais sentir comme une progression, j’apprends toujours.

LFB : T’es le premier artiste d’Acadie que j’interviewe. J’ai déjà interviewé dans artistes québécois. Je me demandais si tu pouvais nous expliquer, parce que… nous on est Français, on est bêtes, on se dit : « c’est un peu la même chose »… C’est quoi les différences principales entre l’Acadie et que Québec-Montréal ?

PB : L’histoire est complètement différente, premièrement. Comme les Québécois… Toute la province du Québec, c’est énorme. Je pense que juste la province du Québec, c’est plus grand que la France. Ou proche. C’est vraiment très grand, et pis, c’est comme vraiment que des francophones qui habitent au Québec. Ils n’ont jamais été déportés, c’est devenu membre du Canada peacefully, il n’y avait pas de guerre qui imposait les Québécois à devenir Canadiens, ils sont juste devenus des Canadiens, ils sont restés là… Toute leur histoire ils ont été là ensemble, des francophones.

Disons les Acadiens, on a été déportés, il y en a beaucoup qui ont été tués, et puis là il y en a qui sont retournés en Acadie. Le gouvernement du temps nous a divisés pour pas qu’on soit forts ensemble, tu sais. Vraiment, la plus grande différence c’est qu’eux ils vivent en situation majoritaire, et nous autres on vit en situation hyper minoritaire. Pis l’Acadie c’est quand même grand aussi, pis c’est vraiment comme spread-out. Au Nouveau-Brunswick, c’est une province où on trouve le plus d’Acadiens, pis y’a vraiment des régions qui sont vraiment acadiennes, qui ont plusieurs villages dessus… Ça ce n’est pas la norme en Acadie. Chez nous, en Nouvelle-Ecosse, c’est beaucoup beaucoup plus anglophone. La Baie Sainte-Marie, où j’habite, c’est acadien francophone, tout le monde parle en français pour la plupart, but la prochaine région acadienne francophone c’est comme cinq heures de route. Que des Anglais, tu sais ? T’imagines comme on était beaucoup influencés à travers les années avec tout ça. Tout notre bagage culturel est différent.

Comme les Québécois ont maintenu beaucoup plus de connexions culturelles avec la France. Eux, ils reçoivent le nouveau dictionnaire quand ça sort tous les ans. Nous autres, on n’a pas eu le même rôle, so on a encore des vieux timbres qui existent plus… On a inventé des nouveaux terms. Beaucoup des trucs qui ont été inventés dans l’âge moderne, c’est un anglophone qui nous les a présentés : refrigirator, car ! Tous ces trucs-là, on connaît juste le mot en anglais. A l’école, on apprend le mot en français, mais ce n’est pas naturel pour nous. La grosse différence, c’est qu’eux ils sont en général majoritaires, pis nous autres on est minoritaires. Ça c’est la grosse grosse différence. Mais tout, juste nos histoires sont complètement différentes, comme on est de différents peuples. C’est comme les Belges et les Français : on parle français but on est vraiment deux peuples. On est cousins mais on est pas frères, tu sais ?

LFB : Et justement, j’ai écouté beaucoup ce que tu as fait, et moi je connaissais pas Baptiste Comeau forcément.

PB : Même au Québec ils connaissent pas ça.

LFB : Et du coup, je me demandais si c’était un truc… cool de transmettre cette musique-là, que moi finalement à travers ton interprétation et la base musicale, j’ai trouvé super cool et super intéressante, et de présenter justement, transmettre, à travers toi et ta petite popularité, des artistes qu’on aurait pas forcément découverts comme ça ?

PB : Oui, à vrai dire je crois que… Je trouvais juste que c’était dommage que personne ne le connaisse, comme… Dans nos communiqués de presse, ce n’était pas très précis, but le monde on a l’impression quand même qu’en Acadie il est connu. Il n’est pas même connu en Acadie, il est juste connu chez nous, dans notre village, tu sais ? Il a juste joué dans une radio communautaire. Nous autres, on le prend pour acquis, et il y a même du monde local qui se moque quasiment parce que ses tounes sont bizarres, pis drôles, et… Mais tous les musiciens de la Baie Sainte-Marie, de ma région, on apprécie totalement beaucoup Baptiste, on sait qu’il y a quelque chose de vraiment spécial dans ses chansons, quelque chose de touchant, drôle… C’est des trucs qui ont influencé le monde, comme, essentiellement… si tu penses que mes chansons sont bizarres, c’est que j’ai grandi sur Baptiste Comeau.

Baptiste Comeau c’est ce qui jouait sur la radio chez nous. Ça c’est comme le point de départ pour moi d’une certaine façon, tu sais. Pis pour moi c’était juste trop triste de penser que comme il sera jamais joué à Radio Canada, jamais joué dans les grandes radios… pis la première fois que la chanson… j’ai envoyé des vrais recordings de Baptiste à Radio Canada, et la première fois que ça a été joué en national ever c’était comme cette année, c’était quand ils ont fait les trucs de presse. Pour moi c’était vraiment un moment touchant, je me sens tellement chanceux d’être capable de… un petit peu aider sa musique à sortir. J’ai jamais même pu le rencontrer, j’ai jamais pu lui dire à quel point il m’a influencé, à quel point il est important pour moi. C’est comme la… it’s the least I could do. Il fallait au moins que je fasse ça, tu sais.

LFB : C’est la première fois que tu joues en France, non ? Je me demandais, par rapport à la façon dont tu chantes, ou par rapport à d’autres artistes québécois… parfois l’accent est gommé… Est-ce que tu as l’impression que ta musique elle est perçue de manière différente selon les lieux où on l’écoute ?

PB : Ouais, absolument. Je m’attends à ce que… ce soir, les Français vont pas écouter les paroles. Ceux qui vont avoir le fun ce soir, c’est à cause de la musique pis de l’énergie, je pense pas qu’ils vont écouter la petite poésie, tu sais ? Ca va aller trop vite pour écouter. C’est la même affaire avec les Québécois. Les gens ont besoin d’avoir mes paroles en avant d’eux pour comprendre. Même… l’Acadie est tellement dispersed qu’il y a même des Acadiens qui se comprennent pas l’un l’autre. Ca peut être quand même assez différent nos accents, tout ça. Si les Français apprécient ce soir, ça va pas être avec les paroles qu’ils vont apprécier, ça va être la musique. Mais pour nous autres c’est normal, tu sais. On est accoutumé de séduire un peuple qui comprend rien de notre accent, c’est ça notre zone de confort, on va quand même faire de notre mieux n’importe où dans le monde. Mais c’est comme tu dis, c’est comme… Si tu comprends pas l’espagnol, tu peux encore écouter de la musique espagnole pis avoir le fun.

LFB : Tu vois, moi j’écoute des groupes japonais…

PB : Ouais exactement, moi aussi.

LFB : Ou des groupes d’Europe du Nord, tout ça, et même sans comprendre les paroles, c’est pareil avec toi, il y a l’émotion qui passe.

PB : Ben c’est ça : la bonne music, quand t’as plus besoin de savoir les paroles, tu sais qu’est-ce qu’il chante, on dirait comme. Beaucoup de la musique japonaise que j’écoute, j’ai l’impression de savoir exactement ce qu’ils disent.

LFB : Le ressenti, il est important.

PB : Exactement. Quand c’est bon, anyway. Quand c’est pas bon, tu ressens rien.