QLOWSKI : « C’est seulement par la communauté et la solidarité qu’on pourra détruire le système capitaliste »

C’est à l’occasion du festival Eurosonic, qui se tenait aux Pays-Bas du 19 au 22 janvier 2022, que nous avons rencontré Qlowski. D’abord duo italien formé par Cecilia Corapi et Michele Tellarini, devenu ensuite groupe londonien, Qlowski a sorti l’année dernière un album mêlant new wave et post-punk, cherchant à composer avec le désenchantement ambiant du monde. Les deux musicien.ne.s nous semblaient donc tout trouvé.e.s pour parler d’alternatives à ce futur néolibéral : de la solidarité entre artistes et label à Pasolini, il n’y a qu’une ligne, que Qlowski franchit habilement, faisant fi des frontières.

Crédits : Maple Death Records

English version below

La Face B : Vous faites partie de la prog du festival Eurosonic cette année, qui a malheureusement eu lieu uniquement en streaming. Est-ce que vous avez eu d’autres opportunités de jouer vos nouveaux morceaux en live ?

Cecilia Corapi : Oui, on a eu la chance de pouvoir faire une release party, distancée, mais au moins on a pu retrouver l’expérience du live. Mais on avait vraiment hâte de faire Eurosonic parce qu’on a joué aux Pays-Bas l’été dernier pour le festival Left Of The Dial, et c’était génial. On a aussi joué en Italie, ce sont les deux seuls pays où on a pu voyager pendant la courte période où il n’y avait pas de confinement.

LFB : Votre premier album intitulé Quale Futuro est sorti en juin dernier, accompagné de la sortie d’un fanzine. Pour celles.ceux qui ne l’ont pas lu, est-ce que vous pouvez résumer ce qui a résulté de cet effort collectif qui visait à déterminer « quel futur » nous voulons et aurons ?

Michele Tellarini : La raison pour laquelle on a décidé de faire ce zine, c’est que si on regarde le temps présent, qui est dramatique à pleins de niveaux, entre les inégalités, la crise climatique, et tout le reste au sein de notre société, c’est vraiment déprimant. Et la vision que ça nous donne du futur peut être très sombre. Mais ce qu’on a essayé de faire avec l’album et le zine, et surtout ce qu’on a compris en le faisant, c’est que si espoir il y a, il réside dans la création d’une communauté. Créer des liens forts entre les gens, c’est ce qui donne de l’espoir, et je pense que c’est seulement par la communauté, la solidarité et le fait de collaborer ensemble qu’on pourra détruire le système capitaliste dans lequel on vit. Même si cela paraît impossible d’imaginer un système économique et social différent. Je pense qu’à chaque fois que des gens travaillent main dans la main sans penser au profit ou d’une manière individualiste – du genre, « Est-ce que ça va m’apporter quelque chose personnellement », au lieu de faire quelque chose juste parce que ça te fait du bien… Faire ce zine, qui consistait principalement à faire participer plein d’ami.e.s et d’artistes, nous a aidé à prendre conscience de la puissance de cette initiative. Alors, on ne sait pas quel futur nous attend, mais si on a une réponse, ce serait de faire front ensemble, créer du lien dans la vie quotidienne. Je ne sais pas si c’est clair…

LFB : Je suis d’accord, la solidarité c’est essentiel.

Cecilia Corapi : Oui, à fond. Je crois que ce projet nous a montré ça de plein de façons. En voyant la manière dont les gens ont réagi, ont interagi avec nous, les échanges qui en sont sortis, finalement on a eu l’impression que ce zine est ce qui nous a le plus donné, humainement. Et c’est ce qui nous a le plus donné parce qu’il ne s’agissait pas que de nous jouant notre musique en studio, c’était aussi un échange qu’on a eu avec les gens. Même si certaines contributions n’ont pas été inclues dans la version finale, il y a eu tellement d’interactions avec une vingtaine de personnes au départ, ça c’était génial.

LFB : Il y a une ligne dans le texte accompagnant votre disque qui m’a marquée : vous constatez que « La brutalité semble nécessaire / Et l’empathie s’avère naïve ». Étant donné que vous faites aussi pas mal de références à l’Opéraïsme, mouvement d’extrême-gauche italien des années 1970, on peut lire votre album comme un manifeste. Est-ce que c’était votre intention ?

Michele Tellarini : Oui, je pense… Définitivement… C’était peut-être pas 100% conscient quand on a commencé à tout écrire, parce que l’écriture vient d’une manière organique et naturelle, mais clairement tous ces mouvements de gauche m’ont grandement influencé. Donc je dois certainement transposer leur manière de s’exprimer dans ma manière d’écrire. Et on voulait aussi que le zine soit un manifeste, mais pas d’une manière structurée, parce qu’on n’est pas un parti politique. Mais clairement il y avait cette intention de comprendre, même juste pour nous, genre : « Ok, on en est là actuellement. Ça a commencé comme ça, et maintenant voyons où ça nous mène ».

Cecilia Corapi : Oui, et une partie était faite consciemment, mais on l’a surtout réalisé rétrospectivement, après avoir enregistré l’album, en le réécoutant on a assemblé tous les morceaux. Et ensuite on a pris conscience que ça prenait une certaine direction, qu’on a voulu pousser avec le zine. Même la manière dont on l’a présenté aux artistes allait dans ce sens, on leur a demandé de contribuer à notre vision.

Michele Tellarini : Le zine c’était une manière de regarder ce qu’on avait fait jusque là et de comprendre que c’était ce qu’on était en train de faire. Et donc d’identifier ce processus: « Voici qui nous sommes, ce qu’on fait et ce qu’on veut dire ». Donc c’était clairement une déclaration d’intention.

LFB : Vos paroles sont très politiques, mais en même temps intimes. Qu’est-ce qui influence votre écriture ?

Michele Tellarini : Oui, c’est quelque chose qu’on a toujours voulu faire. Je pense que c’est parce que mes auteur.ice.s ou artistes préféré.e.s de manière générale ont tous.tes cette espèce de dualité, être très ouvertement politique et en même temps très intime, très poétique. La position politique est très claire, mais ce n’est pas la seule chose qui compte.

LFB : Je vois très bien, je pense que c’est le meilleur art.

Michele Tellarini : Et encore une fois, on n’est pas un parti politique, on est un groupe, des artistes. Donc on n’écrit pas un essai mais une chanson. Clairement, pour moi, le politique part du personnel. Et là on en revient aux années 60 et 70, aux théoriciens français. Ce genre de révolution de la vie, qui affecte le quotidien, ne viendra pas d’en haut pour tout changer d’un seul coup. Le risque, dans la situation dans laquelle on vit, est de se sentir coincé et de croire que c’est impossible, de se dire qu’on ne peut rien y faire. Mais en fait, il y a plein de choses qu’on peut faire. Si on crée de nouveaux espaces, dans le sens de communautés, comme on le disait avant, mais aussi littéralement de vrais lieux et des espaces virtuels où les gens peuvent se parler, échanger, et construire des choses qui peuvent avoir un impact sur leur entourage, alors progressivement on va développer quelque chose. Et ainsi on se prépare à… Si on veut faire la révolution, il faut préparer ce terrain au préalable. Sinon, c’est juste un groupe de gens qui veulent renverser le gouvernement, mais il n’y a rien derrière ça, en terme de but, si on veut vraiment rentrer dans le politique là. Désolé, je commence à divaguer (rires). En terme d’influences très claires, je pense à Pier Paolo Pasolini.

LFB : Oui, je voulais t’interroger à propos de l’extrait du poème de Pasolini « Supplica a mia madre » que vous avez inclus dans Interlude (02/11/1975) : « E non voglio esser solo. Ho un’infinita fame / d’amore, dell’amore di corpi senza anima. » (« Et je ne veux pas être seul. J’ai une faim démesurée / d’amour, d’amour de corps sans âme demeurés. »)

Michele Tellarini : Pasolini fait clairement partie de ces artistes qui ont toujours été très politiques tout en étant intimes et poétiques. Il y a aussi une artiste française qui nous influence beaucoup, Claude Cahun, une autre artiste extrêmement en avance sur son temps et très politique sans jamais le dire explicitement. Mais quand on regarde leurs œuvres, c’est tellement clair qu’elles vont à l’encontre du système dans lequel ces artistes évoluent. Le réalisateur Derek Jarman est un autre exemple de ce genre d’œuvre politique qui ne le mentionne jamais ouvertement, mais c’est juste tellement radical que ça en devient politique. Bref, je crois que c’est ce qu’on vise fondamentalement. Non pas que je nous compare à eux parce que là on parle de génies (rires), mais c’est ce qu’on essaye de faire à notre échelle.

LFB : Je ne pouvais pas m’empêcher de penser aussi à Mark Fisher quand j’ai écouté votre album pour la première fois, sur l’idée des « futurs perdus » qu’il a développée dans son livre Spectres de ma vie

Cecilia Corapi & Michele Tellarini : (rires) Ah mais oui, c’est genre notre influence principale !

LFB : Incroyable ! Parce que je lis Spectres de ma vie en ce moment, et cette notion de « futurs perdus » est vraiment intéressante et pertinente pour votre propos.

Michele Tellarini : Oui, les paroles de la chanson Ikea Youth sont les premières que j’ai écrites juste après avoir fini de lire Le Réalisme capitaliste. En fait, on a juste oublié de l’enregistrer, mais initialement après le morceau The Wanderer, je voulais ajouter un passage parlé où on lisait deux lignes de Mark Fisher.

LFB : J’ai aussi fait quelques recherches à propos de ce poème de Pasolini, mais je ne suis pas sûre de comprendre sa signification et le lien avec votre musique.

Michele Tellarini : Là encore, c’est ce qu’on disait tout à l’heure. J’ai pensé à ce morceau le jour de l’anniversaire de sa mort [le 2 novembre]. C’est un de mes poèmes préférés, une lettre à sa mère. Je l’aimais bien dans le contexte de l’album parce qu’il y a cette dualité entre l’individu et le politique, le soi et la communauté. C’est cette lutte intérieure où l’on veut s’engager collectivement tout en ayant peur d’y perdre sa propre identité. Et le poème exprime cette idée : « j’ai besoin d’aimer quelqu’un » tout en oscillant difficilement entre son identité individuelle et les autres. Et je trouvais que c’était intéressant d’utiliser ces vers pour analyser l’album : un fort conflit intérieur qui ne peut se résoudre, en fait, qu’en faisant appel au collectif. Pour que nous, en tant qu’individus, soyons complets, nous avons besoin des autres. Et il n’y a pas de vrai succès s’il n’est pas partagé. Mais c’est évidemment compliqué de composer cela avec son propre désir intime, privé. Bref, je trouvais que c’était très honnête.

LFB : Il y a beaucoup de tristesse dans votre musique, et pas uniquement d’ailleurs, il y a aussi une forme de désespoir. Lotta Continua parle notamment de l’épuisement dans le fait de lutter continuellement pour notre futur, on est beaucoup de gauchistes actuellement à ressentir cela je crois… En même temps, le clip que tu as réalisé, Mickey, montre des images des combattantes kurdes dans le Rojava, un exemple de démocratie directe et autonome qui fonctionne. Ce serait peut-être une des réponses à ce désespoir ambiant que votre musique décrit. Il y a de l’impuissance, mais aussi de l’espoir dans votre musique en fait, non ?

Michele Tellarini : En fait, c’est exactement ça, tu viens de le dire parfaitement. Cette chanson est un hommage au combat inspirant des Kurdes. Parce que je les imagine au front continuellement, loin de chez elles.eux, dans cette atmosphère étrange, le premier refrain leur demande « Est-ce que tu te souviens à quoi ressemble la vie ? ». Mais en fait, si on regarde bien notre vie à nous, il y a cette compréhension, progressivement, que c’est peut-être nous qui avons oublié ce qu’est l’essence de la vie. Est-ce que nous nous en souvenons, en fait ? On a des vies normales, qui paraissent parfois tellement vides de sens, alors que ces combattant.e.s vivent des choses extrêmes. Et nous, on regarde dehors en se disant « Putain, mais c’est vraiment horrible, qu’est-ce qu’on fout là ? »

LFB : Oui, et on ne peut pas vivre comme ça, en pensant ça toute notre vie.

Michele Tellarini : Exactement. Mais heureusement, nous sommes entouré.e.s de personnes, d’autres artistes, et de milliers d’autres exemples, des femmes du Rojava aux gens dans nos villes, qui se battent et s’entraident. Quand je pense juste à Londres et au nombre d’ami.e.s qu’on a ici qui sont impliqué.e.s dans des associations et des banques alimentaires… C’est ça qui me donne de l’espoir. Et c’est important qu’on se le rappelle.

LFB : Est-ce qu’il y a des endroits à Londres qui font ce travail là, de construire une communauté soudée ?

Cecilia Corapi & Michele Tellarini : Là tout de suite, on pense à Sister Midnight, un endroit qui a commencé en tant que disquaire et salle de concerts, et que les responsables ont transformé en cuisine pour les personnes à la rue pendant les deux premiers confinements.

Michele Tellarini : Après cette première action, ils ont lancé une campagne de financement pour acheter une salle de concerts qui sera une propriété collective. Donc si tu fais un don, tu fais automatiquement partie du collectif qui administrera le lieu. Le but est de donner un espace à tout le monde, notamment les nouveaux groupes, quel que soit le milieu social, économique ou racial dont ils viennent. Je trouve ça génial. Ça aussi, c’est quelque chose qui m’a redonné beaucoup d’espoir l’année dernière, j’espère vraiment que ça va se faire. Ça demande beaucoup d’argent, mais même si ça ne fonctionne pas de la manière dont ils l’ont voulue, c’est déjà incroyable de voir tous les gens que ce projet a rassemblés. C’est le meilleur exemple qui me vient pour Londres, il y en a sûrement d’autres que j’oublie.

Cecilia Corapi : Il y avait aussi le DIY Space. À l’époque ils avaient lancé ce projet appelé First Timers, où les personnes qui voulaient apprendre un instrument ou former un groupe pouvaient participer à ces sessions pendant lesquelles chacun.e s’instruisait ensemble et créait un groupe. Au bout de quelques mois, le lieu organisait un concert pour présenter tous les groupes « first timers ». Je crois d’ailleurs que Big Joanie a commencé comme ça. Moi je voulais jouer de la batterie donc j’ai pris un cours là-bas. Bon, j’ai fini par jouer du synthé dans un autre groupe, mais ça m’a permis de connaître des gens alors que je venais juste d’arriver à Londres et que je ne connaissais personne dans le milieu musical. C’est qui a rendu Londres moins effrayante à mes yeux, en m’intégrant dans cette communauté.

LFB : C’est génial. J’aimais bien cet endroit aussi, c’était accueillant. Est-ce que vous vous êtes rencontré.e.s à Londres ?

Cecilia Corapi : Non, on se connaît depuis 13 ans. On était dans le même lycée en Italie.

LFB : Il y a évidemment beaucoup de références à la culture italienne dans vos morceaux, mais vous chanter tous les deux en anglais et vous êtes basé.e.s à Londres. Est-ce que vous avez fondé le groupe en Italie ou en Angleterre ?

Cecilia Corapi : On a commencé en Italie, le cœur du groupe a toujours été Mickey et moi, ensuite on a juste changé les membres en arrivant ici. On a toujours aimé la musique des années 70, de la scène anglaise, mais je crois que c’est seulement en arrivant au Royaume-Uni qu’on s’est rendu compte de l’importance qu’a pour nous la culture italienne. On a commencé à la découvrir vraiment et à l’apprécier de plus en plus. On regarde les références du passé tout en se tenant au courant des actualités musicales en Italie. Et je crois que c’est la première fois qu’on s’est autorisé.e.s à utiliser la langue italienne pour nommer notre album ou une chanson. Avant, on aurait pensé que ce n’était pas cool, maintenant on assume, c’est ce que nous sommes ! On préfère assumer notre identité plutôt que d’essayer de se faire aimer par plein de gens.

Michele Tellarini : Évidemment, on utilise toujours l’anglais parce que c’est l’influence de la musique qu’on a toujours écouté. Mais je ne sais pas, j’ai toujours pensé ce projet comme étant très européen, pas seulement italien… Je me suis toujours cru plus Européen que beaucoup d’autres Italiens, c’est bizarre. Ces histoires de frontières et tout, ça m’a toujours paru un peu con. Donc je voulais faire quelque chose qui soit le plus accessible, et qu’on approuve ou pas, l’anglais est parlé partout, donc voilà.

LFB : Vous avez aussi un show mensuel sur la radio française Station Station, « Musique Jetable », où vous passez une grande variété de musiques. Qu’est-ce que les termes « musique jetable » signifient pour vous? Comment est-ce que vous en êtes venu.e.s à faire ces mixes?

Michele Tellarini : La directrice artistique de la radio, Marie La Nuit, m’a contacté pour m’inviter à faire un mix pour son show. Elle a beaucoup aimé ce que j’ai fait, donc elle m’a proposé d’avoir un show mensuel. C’est très varié parce que j’écoute beaucoup de genres de musique et parce que tout le groupe y contribue. L’idée de la « musique jetable » est ironique, ça vient du fait que j’écoute principalement de la musique sur Spotify, même si c’est vraiment honteux. Et donc c’est ce propos-là : tu découvres des morceaux sur tes « Découvertes de la semaine », genre « Ok, cette semaine, voici 20 chansons que tu vas immédiatement oublier parce qu’on a 20 nouvelles chansons la semaine prochaine ». J’aime bien l’idée de la musique en streaming comme d’un appareil jetable qui dure jusqu’à ce que tu aies fini la pellicule, jusqu’à ce que tu l’aies consommée. C’est aussi une critique de notre approche actuelle de la musique, et je m’inclus dedans, car c’est comme ça que j’appréhende les albums. Genre: « C’est bon, j’ai écouté celui-là… Ok, archivé, suivant ». Je crois que tout le monde fait ça, car malheureusement c’est la manière dont on a accès à la musique de nos jours qui est conçue comme ça.

LFB : Exactement, c’est un produit.

Michele Tellarini : Oui, et c’est vraiment difficile de s’opposer à ce truc qui décide de notre manière d’apprécier quelque chose.

LFB : Vous collaborez régulièrement avec le chanteur du groupe Italia 90, et vous avez sorti il y a quelques mois un EP de remixes par des groupes de cette nouvelle scène post-punk qui connaît désormais une grande ampleur au-delà de l’Angleterre, comme Girl Ray et Hotel Lux. Est-ce qu’il y a d’autres groupes qui vous inspirent dans votre communauté, parmi toute cette galaxie foisonnante de groupes émergents à Londres ? Qui est-ce qu’on devrait écouter en ce moment ?

Cecilia Corapi : Pour moi, il y a un groupe qui devrait être dans tous les journaux et sur toutes les radios, mais qui, pour une raison que j’ignore, n’est pas mainstream. Il s’appelle Pozi et c’est le meilleur groupe de Londres en ce moment. Ils ont une configuration inhabituelle, avec batterie, violon et basse, et le chant est assuré soit par le batteur, soit par la violoniste. C’est très beau, ils ont sortis quelques nouveaux sons l’an dernier mais ma chanson préférée, Engaged, vient de l’album précédent. Quand on l’écoute, on a l’impression que c’est une chanson d’amour, que le chanteur parle de sa relation… Il décrit tout ce qui l’entoure, avant de chanter qu’il ne peut quitter des yeux cette femme. Donc je me suis toujours dit que c’était mignon, et en fait, en lisant un article dessus, il parle de notre addiction aux écrans. « Il pourrait se passer n’importe quoi que je regarderai toujours mon téléphone ». J’ai trouvé ça génial. Ils sont très forts musicalement, mais leur niveau d’écriture est aussi très intéressant. Très poétique. Donc je les recommande très, très fortement. En Italie, il y a le projet Blak Sagaan, un ami à nous qui crée une atmosphère vraiment distincte. C’est principalement instrumental et très beau. Il jouait aussi à Eurosonic cette année. Et puis, comme tu les as mentionnés, Italia 90 fait partie de nos groupes préférés. À chaque fois que je les vois en concert, la manière dont leur son est réduit au minimum et pourtant si plein en même temps, m’inspire énormément. On se sent très chanceux.se.s d’être devenu.e.s ami.e.s avec tous.tes ces artistes.

LFB : Quelle relation entretenez-vous avec votre label Maple Death Records et ses autres artistes ?

Cecilia Corapi : Je dis toujours que s’il n’y avait pas eu Maple Death, Qlowski n’aurait jamais existé. Son fondateur, Jonathan, est un de nos meilleurs amis. 

LFB : Est-ce qu’il est italien ?

Cecilia Corapi : Il est né au Canada, puis il a déménagé en Italie. La création de Maple Death a coïncidé avec le début de notre amitié et de notre groupe, et il a organisé notre premier concert, en tant qu’ami. Il est là depuis le début ! Tandis que nous avons vu Maple Death commencer comme un projet ambitieux et devenir une communauté – encore ! – d’artistes. On les considère tous comme de la famille : Holiday Inn, His Electro Blue Voice, Havah… On a joué ensemble plein de fois, on se soutient mutuellement. On pourrait essayer de signer sur un label énorme, mais Jonathan prend grand soin de nous. Il a toujours essayé de faire ce qui était le mieux pour nous, pas seulement du côté financier, mais aussi en nous poussant à nous dépasser. Et je pense que c’est à la fois parce qu’il y a notre amitié au centre et parce qu’il est fondamentalement comme ça. On a aussi sorti notre dernier album sur un label américain, Feel It Records. La seule différence c’est qu’on ne les connaissait pas personnellement avant, mais on a senti qu’on avait trouvé un autre Jonathan aux États-Unis : leur approche est très DIY, très sincère, elle met toujours en avant l’artiste. On était super fans de Sweeping Promises, qui sont sur le même label, et depuis qu’on les a rejoint, on a pu créer une relation à distance. Je crois que le label joue vraiment un rôle dans ce que tu développes entre artistes, par exemple j’ai des amis qui ont été littéralement abandonnés par leurs labels. Et nous, on a peut-être pas tout cet argent, mais on a du soutien, et ça fait du bien. Ils sont tellement passionnés, ils donnent de la place aux artistes. Et je pense que c’est très important pour nous d’avoir quelqu’un de l’autre côté qui partage cet état d’esprit.

LFB : Enfin, en parlant du futur… Qu’est-ce qu’on peut vous souhaiter et espérer pour votre futur en tant que groupe?

Cecilia Corapi : On répète toujours que le plus important pour nous c’est d’être capable d’explorer et de découvrir autant que possible, et de continuer à nous exprimer. Donc on est en train d’écrire de nouvelles chansons, d’expérimenter encore plus… On espère enregistrer le deuxième album bientôt. Et être en mesure de partir en tournée, sans restrictions. On est en train d’organiser une tournée européenne avec Italia 90 cet été, donc croisons les doigts pour que ça marche. Et puis bien sûr, on va aux États-Unis en mars pour jouer aux festivals New Colossus et SXSW. Donc cette année, on voudrait vraiment exporter notre musique, tout en continuant à écrire de nouveaux morceaux prêts à être enregistrer. Pour l’instant, on souhaite juste être sur scène et enregistrer, pour rattraper tout le temps perdu l’an dernier.

Crédits : Qlowski

English version

La Face B : You’re part of Eurosonic’s lineup, which unfortunately takes place online this year. Have you had any opportunity to play your new songs live yet?

Cecilia Corapi : Yeah, we we’ve been lucky enough that we’ve been able to have in real life a launch party for our record. It was socially distanced the first time, but at least we went back to that live experience. But we were really looking forward to Eurosonic because we’ve been into the Netherlands for Left Of The Dial last summer, and it was just amazing. We also played in Italy, the only two countries where we managed to go during the period when there was no lockdown.

LFB : You released your debut album last June, titled Quale Futuro?, which came with a zine. For those who haven’t read it, can you sum up what came out of this collective effort to figure out « what future » we want and will have?

Michele Tellarini : The reason why we decided to do that zine was basically, if you look at the present, which is quite dramatic on many levels, from inequality, climate crisis, and everything that is part of the world and society we live in, you know, it’s quite grim. And so the vision you have of the future might be like a very dark one. But what we tried to do with the album and with the zine, and what we understood doing it, was that if there’s some hope, it’s in creating a community. The hope is in creating these strong bonds between people and I think only be it for community and solidarity and working together, we can dismiss the capitalistic system we’re living in, even though it seems impossible to imagine a different economic and social system. But I think whenever people get together without thinking about profit or in an individualistic way- you know, like « Is this gonna bring me anything », but just because it makes you feel good… And doing the zine, which was basically involving a lot of friends and artists, helped us to see that there’s actually a lot of power and strength in that. So we don’t know what kind of future is ahead of us. But if we have an answer, it’s basically just stick together, create communities, make solidarity, in your everyday life. I don’t know if it’s clear.

LFB : Solidarity is the key, I agree.

Cecilia Corapi : Yeah, yeah, 100%. I think this project showed us that in so many ways, like seeing how people reacted, interacted with us, seeing the exchanges that came from that, we all felt at the end that this zine is the thing that gave us the most, and it’s the thing that gave us the most because it wasn’t just about us playing our music in a studio. It was about this exchange that we had with people. And even if some of them might have not ended up on the zine, there had been so much exchange with more than these 20 people up-front. And that was just amazing.

LFB : There’s a line in the booklet of your album that struck me : you say « Brutality seems necessary / And empathy appears naive ». Given the fact that you also make quite a few references to the leftist italian movement from the 70s, Operaismo, your album can be read like a manifesto. Was that your intention?

Michele Tellarini : Yeah, I think, like… Definitely… Maybe not 100% consciously when we started writing everything, because, you know, you just come slow. In an organic and natural way, you just start writing things. But definitely, all these left-wing movements have a big influence on me. So definitely, I transpose the way they used to talk about things in the way I talk about things and we also wanted the zine to be a manifesto, but not in a structured way. We’re not a political party. We’re not trying, you know… But definitely there was that intention, even just for us, to understand, like: « Okay, we are at this point now. This is where we started and let’s see where it’s going ».

Cecilia Corapi : Yeah. And some of it was conscious, but some is something that we realized retrospectively after we recorded the album, listening back, putting all the pieces together. And then, we had the awareness of it, like: « Okay, this is taking this direction », and I think we’ve pushed it more with the zine. So even the way we pitched it to all the artists was in that kind of line. We were asking them to contribute to our view.

Michele Tellarini : I guess the zine was kind of like, looking back at what we did, and saying, « Okay, so this is what we’re doing ». And kind of, you know, pinpointing that: « This is who we are, what we’re doing, what we wanna do ». So, definitely, it was a statement.

LFB : Vos paroles sont très politiques, mais en même temps intimes. Qu’est-ce qui influence votre écriture?

Michele Tellarini : Yeah, this is a thing we always wanted to do. I think one of the main reasons is probably because my favorite writers or artists in general always have this kind of duality, of being very political, but at the same time, very intimate, very poetic. The political stance is very clear, but it’s not the only thing.

LFB : I mean, I agree, I think it’s the best kind of art.

Michele Tellarini : Again, like we are not a political party, we’re a band, we’re artists. So it’s not an essay, it’s a song. Definitely for me, politics start from the personal. And we go back again to the 70s and 60s… Definitely a lot of the French thinkers. This kind of revolution of the everyday life, when it’s also affecting your daily routine, is not something that is going to come from above, and just change everything right away. The risk in this situation where we live now is that you just get stuck and you just think it’s impossible. So you kind of have these feelings, okay, that there’s not really anything you can do. But then, again, there’s a lot you can do. Because if you start creating new spaces, as we were saying before, like as communities, but also like literally, real spaces, and also just like virtual spaces where people can discuss things, and can actually build things, and can have an impact on other people around them, then slowly it’s going to build up. And then that’s how you prepare, you know, if you want to have a revolution, you need to create that kind of background before. Because otherwise, it’s just like a bunch of people trying to overthrow the government. But then no one is behind you, if you want to even like look at it in a very political way, in terms of literally what we’re aiming to do. Sorry, I’m kind of ranting (laughs). I think in terms of influences, like very clear influences, some names are Pier Paolo Pasolini.

LFB : Yeah, I wanted to ask you about the extract that you included in the interlude, from Pasolini’s poem « Supplica a mia madre » : « E non voglio esser solo. Ho un’infinita fame / d’amore, dell’amore di corpi senza anima. »

Michele Tellarini : Pasolini definitely is one of these artists that’s always been very political, at the same time, very intimate, and very poetic. There’s a French artist, Claude Cahun, which is a huge influence for us and another artist extremely ahead of their time and very political without ever even talking about anything specifically. But every time you look at their artworks it’s just like, so clear, how that is disruptive of the system they’re living in. The director Derek Jarman is another example of a work that’s political, without ever mentioning it, because it’s just so radical that it becomes political. So I think that’s what we’re trying to do, basically. Not that I am comparing us to any of these people because I think we’re talking about geniuses (laughs), but that’s what we’re trying to do.

LFB : I couldn’t help but think about Mark Fisher as well when I first listened to your album, how he wrote about the idea of « lost futures » in Ghosts of My Life

Cecilia Corapi & Michele Tellarini : (laughs) He was like our main influence!

LFB : Oh my god! Because I’m reading Ghosts of My Life, and I think how he wrote about the idea of « lost futures » is so interesting and on point.

Michele Tellarini : Yeah, the song Ikea Youth was the first lyrics I’ve written right after I finished Capitalist Realism. Actually, I think we just forgot to record it, but initially, at the end of The Wanderer, I wanted to add like a sort of spoken word thing where we were reading these two lines from Mark Fisher, but I think we just forgot.

LFB : And I’ve done some research about Pasolini’s poem, but I can’t quite figure out what the meaning is, in relation to your music.

Michele Tellarini : Again, it’s exactly what we were talking about before. I just thought about this song on the date of the anniversary of his death [November 2nd]. It’s one of my favourite poems, which is a letter to his mother. I always liked it, and I liked it in the context of the album because of this duality between the self and the political, the self and the community. There’s this internal struggle to do something collectively, but then you can be afraid of losing yourself in that, right. And what that poem is basically saying is, « I need someone to love » but it’s kind of struggling between the self and the others. And I just thought it was interesting to use that as a way of reading the album, a strong internal struggle that can only resolve, in the end, in enacting the collectivity. For ourselves to actually be complete, we need the others. And there’s no real success unless it is shared. But it’s also hard, because there’s your own private desire. And it’s not always easy to combine the two. I thought it was just very honest.

LFB : There’s a certain amount of sadness in your music, not only that, but also a sort of hopelessness. Lotta Continua for example talks about the exhaustion in having to fight constantly for our future, which I think is a feeling that a lot of us leftists share these days… But in the meantime, the video that you directed shows images of Kurdish women fighters in the Rojava region, which is an example of a direct democratic and autonomous system happening today. Maybe that would be one of the answers to the surrounding hopelessness that your music describes. I mean, there’s despair and hope in your music, I guess, right?

Michele Tellarini : I mean, you said it, that’s exactly it. I’m inspired by the Kurdish fighters and the song is in a way dedicated to them. Because you imagine them fighting constantly, being away from home, in this very weird environment, the first chorus is asking them, « Do you remember how life is », but then going back to our life, there’s this understanding that maybe we are the ones who don’t remember what is at the core of life. Do we actually remember what that is? Because we’re living normal lives, that sometimes feel so meaningless, whereas they’re living these very extreme lives. We look outside, and we’re like, « Oh my god, this is fucking horrible. What the fuck are we doing here? »

LFB : Yeah, and you can’t live like that, thinking that your whole life.

Michele Tellarini : Exactly. But lucky enough we are surrounded by people, by other artists, and there are thousands of examples, from the women in Rojava to people in our cities, fighting and helping. Just thinking about London, the amount of friends we have here involved in charities and food banks… There is hope. And I mean, it’s important to remind that to each other.

LFB : Are there any spaces in London that you can think of that are doing this work of building a community?

Cecilia Corapi & Michele Tellarini : There’s this place that started as a record shop and a venue, Sister Midnight, where the people in charge basically converted the shop into a kitchen for homeless people during the first two lockdowns.

Michele Tellarini : After that, they started a fundraiser to buy a venue that will be community-owned. So if you donate money, you are a part of the collective that is going to run this venue, which is going to focus on new bands and giving space to everyone, no matter what kind of economic or social, racial background you are. I think that’s just amazing. And that’s something that really gave me a lot of hope in the last year, I really hope it’s gonna happen. It’s a lot of money they’re trying to raise, but even if it doesn’t work, or happens in a different way, it’s just amazing to see the community growing around it. That’s best example that comes to my mind in London. I’m sure there are others that I’m not remembering.

Cecilia Corapi : There was the DIY Space as well. They used to have this thing called First Timers. Basically, if you always wanted to start a band or learn an instrument, they created this space where people taught each other out to play the instruments, and then make a band together. And after a few months, there was a gig to present all the first timer bands. I think Big Joanie started like this. I wanted to play drums so I took a lesson there. I ended up playing synth in another band, but still, that made me know people when I just moved to London and I didn’t know anyone there in the music scene. It made London a less scary place for me, it gave me that community I didn’t have.

LFB : That’s fantastic. I used to love that place as well. Did you two meet in London?

Cecilia Corapi : No, we’ve been knowing each other since 13 years. We went to high school in the same town in Italy.

LFB : So obviously your music is infused with multiple references to Italian culture, but you both sing in English and you’re now based in London. Did you start the band back in Italy or in the UK?

Cecilia Corapi : We started in Italy. The core of the band has always been like Mickey and I, and then we moved and changed members. We always loved music from the 70s, from the UK scene, but I think it’s only when we actually moved to the UK that we realized how important the Italian culture was for us. And we started really appreciating it and discovering it more. So now we’re looking back at all the references from the past but also, we’re trying to keep us updated on what’s going on with Italy. And this is the first time we felt like we could use Italian words, as a name for an album, or for a song. In the past, I think we would have been like, « no, that’s not cool ». But now we’re like, « Actually, that’s who we are »! We’d rather stick to who we are than trying to be liked by loads of people.

Michele Tellarini : We still use English because of the influence of the music we’ve always listened to. But I don’t know, I always had this idea of this project to be very European, in a way. Not just Italian… I’ve always found myself to be more European than many Italians, which is weird. These things about borders and so on always seemed a bit silly. So I’ve always wanted to do something that was the most accessible, and English is the language that, like it or not, is spoken everywhere, so yeah.

LFB : You’re also curating a monthly show called « Musique Jetable » on the French radio Station Station, where you display a diverse range of music. Can you explain what the terms « disposable music » mean to you? And how did you end up hosting the show in the first place?

Michele Tellarini : The artistic director of the radio, Marie La Nuit, messaged me, she wanted me to be a guest on her show, like, do a mix for her. I did a mix, and she really liked it, so she asked me if I wanted to have a monthly show. It’s very diverse because I listen to a lot of different music and because everyone in the band is contributing. The idea of « disposable music » started because, you know, as shameful as it can be, I mainly listen to music on Spotify. And that was just kind of the idea: ironically, you discover songs on your discovery weekly, and it always seems like, « Okay, this week, we have these 20 songs that we’re gonna forget about because next week we’ve got another 20 songs ». I like the idea of music as a disposable camera that just lasts the time until you’ve finished it, until you’ve consumed it. I guess it’s also a critic of the way we approach music. Also a critic to myself, because I am also approaching albums this way. Like, « Oh, I listened to that one… Okay. Archived, next », you know. I think everyone does that, unfortunately, because the way we have access to music at the moment is designed to do that.

LFB : Exactly. It’s a product.

Michele Tellarini : Yeah, and it’s a struggle to go against this thing trying to decide the way you have to enjoy things.

LFB : You regularly collaborate with the singer from Italia 90, and you’ve recently released an EP of remixes by bands like Girl Ray and Hotel Lux, from this new post-punk scene which has been getting a far-reaching popularity beyond England. Are there any other bands in your community, among this flourishing galaxy of emerging music in London that inspire you? Like, who should we be looking out for right now?

Cecilia Corapi : To me, there’s a band that should be in every newspaper and radio, but for some reason isn’t mainstream. It’s called Pozi and it’s the best band that we have in London right now. They have an unusual setup, which is drums, violin, and I think bass, and the main singer is the drummer or the violinist. It’s very beautiful, they released some new songs last year but my favorite song is from the previous album, it’s called Engaged. You listen to it, and it sounds like a love song, it must be talking about a relationship… And then there’s this phrase describing everything that’s happening around them, and the singer says, « but my eyes are drawn to you ». And I always thought, « that’s so nice! ». And then reading about it, he talks about our addiction to screens. « Anything could happen, but I’m still looking at my phone ». And I was like, that’s brilliant. So I think they are brilliant on a musical level, but also the writing level is very interesting. Very poetic. So I really, really recommend them. In Italy, there’s this project called Blak Saagan, he’s a friend of us, and his music creates a different atmosphere, it’s mainly instrumental, it’s beautiful. He was also playing at Eurosonic this year. As you said, Italia 90 is one of our favourite bands. Every time I see them live, I get inspired, from how minimal the sound is, yet at its fullest at the same time. That’s another big inspiration and we feel very lucky that we’ve been able to become friends with all these artists.

LFB : What is your relationship with your label, Maple Death Records, and their other artists?

Cecilia Corapi : I always say that if it weren’t for Maple Death, there wouldn’t be any Qlowski. Jonathan, the founder, is one of our best friends.

LFB : Is he Italian?

Cecilia Corapi : He was born in Canada, then moved to Italy. He founded Maple Death when we were at the beginning of our friendship and our band, and he booked our first gig as a friend. He’s been there from the very beginning! And we saw Maple Death starting as an ambitious project and becoming a community – again! – of artists. All of them feel like family to us: Holiday Inn, His Electro Blue Voice, Havah… We played together many times, we all support each other. We could try to get an a giant label, but Jonathan cares with his heart. He’s always tried to do what’s best for us, not only on the money side of things, but like, he always pushes us to give more. And I think it’s because there’s this friendship at the core, but also because that’s the way he is. With the latest record, we also released it on Feel It Records, an American label. The difference is that we didn’t know them personally before, but we felt we found another Jonathan in the US – the approach on Feel It Records is very DIY, very honest, it’s always the band first. We were super fans of Sweeping Promises, which are on the same label, and since we joined, we had the chance to actually create a relationship, even by distance. I think the label really influences what you build up from that, like I heard about friends with labels who literally just abandoned them. Maybe on ours we don’t have all that money, but we have our support, and it’s amazing. They are so passionate, what they do is give space to other artists. And I think it’s very important for us to have someone on the other side, who have a similar mindset.

LFB : Finally, talking about the future… What can we wish and hope for your future as a band?

Cecilia Corapi : We always say that what’s important to us is to be able to explore and discover as much as possible, and continue to express ourselves. So we’re writing new songs, experimenting more… We’re hoping to record the second album soon. And being able to tour properly, without restrictions. We are actually planning a European tour in Summer with Italia 90, so fingers crossed that it’s gonna work out. And then of course, we’re going to North America in March to play New Colossus and SXSW. So this year, we really want to focus on bringing our music outside, but also have new music ready to be recorded. Right now we really want to be on stage and record, for all the time that we lost last year.

Performance de Qlowski au festival ESNS 2022

Vous pouvez écouter Qlowski par ici, et les suivre sur Facebook ou sur Instagram. L’émission Musique Jetable est à écouter sur Station Station.