Avec Rattrapages, La Face B fait sien le proverbe « mieux vaut tard que jamais » et vous propose de découvrir des projets qui pourraient vous avoir échappé lors de leur sortie. Aujourd’hui, et à l’occasion de leur passage parisien en première partie de MNNQNS, on retourne un an dans le passé avec le premier album des rouennais de We Hate You Please Die.
Êtes-vous un enfant Lo-Fi ? Posez vous la question, prenez le temps pour y réfléchir quelques secondes. Avez-vous des peurs ? Avez-vous été emmerdés dans votre jeunesse parce que vous étiez « différents » ? Avez-vous vu des profs vous traiter de nuls ou de ratés parce que fatalement, vous vous posiez l’intérêt de tout ce que vous appreniez ? Plus simplement, avez-vous douté à un moment ou à un autre de votre place dans ce monde ? Alors ne cherchez plus, vous êtes un enfant Lo-Fi. On voudrait tout d’abord vous souhaiter la bienvenue dans la famille la plus nombreuse et accueillante du XXIème siècle et ensuite, on voudrait vous inciter à écouter le premier album de We Hate You Please Die, manifeste politique et surtout appel à la libération et au vivre ensemble. Car si la vie est parfois merdique, elle est tout de suite bien plus acceptable quand on la partage et quand on trouve quelqu’un pour nous prendre par le bras quand on se casse la gueule. Vous n’êtes pas seuls, on tenait à vous le dire.
Ensemble c’est tout, ensemble c’est mieux, tel pourrait être le leitmotiv de ces quatre rouennais qui se sont trouvés une bouée de sauvetage à travers la musique et qui continuent à la faire gonfler pour ceux qui se reconnaissent dans leur philosophie. Inclusive, généreuse et tendre, la musique du groupe est à l’opposé de ce que leur nom pourrait laisser indiquer. Ils auraient très bien pu s’appeler Crash And The Boys, la belle affaire. Un nom n’a jamais défini personne, au même titre qu’un métier ou une histoire familiale. Ce qui compte, ce sont nos actions, nos pensées, nos combats. Et à ce titre-là, ils en ont des choses à dire et à partager. Kids Are Lo-Fi est une déflagration, dix titres dont on tombe instantanément amoureux, même si on les découvre honteusement 8 mois après leur sortie. C’est un album qu’on se passe, qu’on se repasse et qu’on finit par intégrer en nous. La solitude, la colère, le dépassement, les peurs… Tout y est, tout exulte, tout éructe, les guitares agressent dans le bon sens du terme, la palette des émotions y est à l’expiation, les titres courts comme Hortense, Kill Your Budy ou Melancholic Rain appellent au défoulement immédiat, à l’expiation par la sueur et la danse alors qu’en face l’intense et pesante Figure It Out joue d’une tension monumentale pour nous embarquer avec elle, nous mettre mal à l’aise par moments et faire ressortir de nous des sentiments qu’on voudrait bien refouler au même titre que ce We Hate You Please Die, longue montée brutale et mélancolique qui nous laisse le cœur serré et les larmes au bord des yeux.
The Kids Are Lo-fi est un album qui sonne fort et qui sonne vrai, car on sent que les quatre musiciens à son origine ont mis leur âme dans ces titres, se projetant sans penser au lendemain, cherchant avant tout à panser quelques plaies et surtout à trouver du positif dans une œuvre parfois sombre. Car oui, au final c’est toujours la lumière et l’énergie des espoirs qui guident la musique de We Hate You Please Die. Cette génération est foutue, mais nous sommes ensemble et la réponse viendra de notre unité et de notre amour les uns pour les autres. Alors vous aussi, soyez Lo-Fi.