L’amour, une dualité émotionnelle que beaucoup de personnes ont vécue, chaque individu forgeant sa propre forme et son essence pour s’exprimer sur ce sujet, et Édouard Bielle ne fait pas exception. Le musicien nous ouvre les portes de ses émotions amoureuses avec son premier EP : Loverdose
La Face B : Pour toi, qu’elle est la meilleure façon de vivre son amour ?
Édouard Bielle : C’est pas vraiment de le vivre comme je l’ai vécu jusque là. Je fais un peu ma drama queen en disant, mais plus sincèrement, c’est déjà être bien avec soi-même, c’est essentiel. C’est ce que j’en retire de mes expériences réussies et à de moments plus ratés. J’étais pas assez bien avec moi-même pour pouvoir être bien dans ma relation. Donc ça capotait un petit peu à chaque fois, en partie à cause de ça. Je pense que pour pouvoir donner le meilleur de soi, il faut déjà s’accepter un petit peu comme tu es.
LFB : C’est intéressant de commencer ton EP par le titre « Je t’oublie déjà« , qui narre directement une rupture amoureuse et une envie de tourner cette page. Tu rends finalement les relations amoureuses assez universelles, car pour nous qui écoutons ce morceau, tu as voulu rendre toute cette histoire amoureuse comme un hors-champ, permettant à chacun de simplement s’identifier. Ça crée un contraste avec ton univers sonore, doux et mélancolique, tout en apportant de manière directe et brutal ce thème dès les premiers instants du projet. Était-ce voulu de créer cette dichotomie ?
Édouard Bielle : Je t’avoue que « Je t’oublie déjà » est le premier single de l’EP sur lequel j’ai mis un point final. Je l’ai un peu écrite à un moment où je n’avais pas vraiment réfléchi à ce que je faisais, je n’avais même pas encore compris quel était mon style musical, vu que je l’ai un peu découvert à ce moment-là. Je trouvais ça important de ne pas parler trop du couple, mais plutôt de ma sensation à moi dans cette rupture, car je pense que c’est ainsi que beaucoup vive leur rupture, et c’est comme ça que tu peux transmettre un message un peu plus universel, comme tu dis. Je ne voulais pas non plus quelque chose de trop lourd en termes de musique, pas quelque chose qui ferait pleurer dans les chaumières. Je voulais quelque chose de léger, car même si c’est de l’amour et que ça fait mal, il y a des choses bien plus graves qui peuvent arriver dans la vie. Même si, sur le moment, on a l’impression qu’on est au bout de sa vie, on peut s’en remettre quand même. Donc, il faut que ce soit un domaine qui reste relativement léger, du moins c’est mon point de vue. Après, il y a des gens qui peuvent faire des dingueries par amour.
LFB : Bien sûr, nous pouvons souvent écouter des chansons de rupture qui sont parfois très lourdes dans la forme. Ce parallèle avec le sujet abordé est vraiment intéressant.
Édouard Bielle : J’ai voulu y apporter de la douceur, un côté pop et coloré dans les sonorités. Dans ce morceau, il y avait quelque chose que les mots disent : «Je t’oublie déjà», mais c’était parce que j’étais surpris de passer à autre chose assez rapidement. En même temps, je le dis tellement fort, «Je t’oublie déjà», qu’on sent que je ne suis pas totalement passé à autre chose. Donc, il y avait ce mélange dans ma tête où j’arrive à revivre, mais tu m’as quand même bien marqué. Je ne sais plus où me placer par rapport à ma peine, au final.
LFB : Justement, est-ce important pour toi de tourner rapidement la page après une rupture amoureuse ? Est-ce qu’il faut vraiment oublier complètement le plus vite possible ou essayer de se construire autour de cette relation passée, même si cela prend du temps à s’effacer ?
Édouard Bielle : Je ne sais pas si je peux te dire qu’il faut faire comme ci ou comme ça. En tout cas, pour moi, c’est ainsi que je l’ai vécu à ce moment-là. J’étais plus bas que terre et je me suis relevé plus vite que je ne le pensais. Puis j’ai été bien entouré, et ça m’a permis de grandir assez rapidement, enfin, d’avoir une vision un peu différente de ce que j’avais avant, de la vie, des relations humaines, etc. Donc, tout n’est pas à jeter. J’ai tiré mes enseignements. Après, je ne dis pas que je serai meilleur aujourd’hui, loin de là. J’ai l’impression d’être plus sage, mais ça ne veut pas dire que je ne serai pas toujours aussi affecté par mes émotions.
LFB : Dans le titre « Jaloux« , dès l’intro, des accords aux sonorités directes et surprenantes sont présents. C’est un morceau qui aborde la jalousie amoureuse, donc ça peut représenter quelque chose d’assez sec, voire piquant, que ce soit pour la personne qui le ressent ou pour notre partenaire. L’intro de ce morceau crée un véritable décalage avec les autres titres de l’album. De plus, quelque chose qui peut marquer : dans le refrain, ta voix prononce le mot «Jaloux», mais elle est interrompue par une autre voix féminine qui prononce le même mot au même moment, laissant presque ta voix étouffée. Nous pourrions comprendre qu’avec cette forme, tu saisis ce que tu ressens, une jalousie amoureuse ; cependant, tu n’es peut-être pas totalement à l’aise avec le fait de prononcer ce mot. Tu as peut-être voulu que quelqu’un d’autre le dise à ta place par-dessus toi ?
Édouard Bielle : C’est marrant, car je n’avais jamais envisagé cette situation de cette manière. En général, lorsqu’on exprime de la jalousie, à part dans cette chanson où je le suggère subtilement, c’est souvent l’autre personne qui nous attribue ce sentiment. On n’aborde pas une relation en déclarant d’emblée : «Attention, je suis jaloux», et je trouvais intéressant de reconnaître que j’ai toujours hésité à le dire franchement, laissant plutôt à l’autre le soin de prononcer le terme. Mais oui, du point de vue de la sonorité, il est vrai que la jalousie n’est pas quelque chose de très flatteur. On n’est jamais très fiers de nous-mêmes lorsque ce sentiment s’installe. Même si on en est conscient, parfois, on a du mal à le surmonter. Je trouvais ça assez amusant d’aborder ce sujet, car même si personne ne le dit ouvertement lorsqu’on est jaloux, on en a tous conscience. Je pense qu’il y a beaucoup de gens jaloux en couple, surtout lorsque des sentiments d’affection sont présents. Enfin, je connais peu de personnes capables d’être totalement détachées de ce sentiment tout au long de leur relation. Donc, je trouvais que c’était un sujet rarement exploré dans la musique, en tout cas dans cette forme, probablement en raison de sa nature peu reluisante. J’ai trouvé amusant d’utiliser des mots simples du quotidien en disant que j’ai toujours été jaloux et que je n’y peux rien du tout. C’est tellement simple et vrai à la fois. Je suis jaloux, j’aimerais bien ne pas l’être, mais c’est quelque chose qui me ronge au fond. Je le suis quand même.
LFB: Ce qui est bien exécuté dans ce titre, c’est que tu le sais toi-même, tu le reconnais, et la plupart des gens qui pourraient être jaloux ne le reconnaissent pas forcément. Néanmoins, tu n’as pas souhaité sombrer dans l’humeur où l’on pourrait penser que seule toi reconnais ta jalousie, et que le mot «Jaloux» n’est pas prononcé uniquement par toi. En fait, cela prouve aussi que tu es conscient du point de vue extérieur que ça peut susciter, et que la première impression des gens, en fin de compte, dépend de la façon dont les autres perçoivent ces sentiments à différent degrés. C’est vraiment intéressant et bien construit pour le coup.
Édouard Bielle : Ouais, j’essaie un peu de me moquer de moi en disant «Tu vois, là, tu regardes un autre, bien plus fort, bien plus beau» et moi je dis ça, ça vole pas très haut et je sais que ça vole pas très haut, mais bon, c’est comme ça, j’y peux rien.
LFB : Parlons des clips, enfin plutôt de la trame scénaristique. La construction et la sortie des clips sont très bien conçues, dans le sens où dans le clip de « Je T’oublie Déjà« , qui a été tourné à Paris, les décors sont assez gris, urbains, monotones, avec des figurants et des passants circulant de manière assez robotique et sans âme. Plus tard, dans le clip de « Parikía » (Île de Grèce), l’ambiance est plus chaleureuse, plus réconfortante, là où tu te sens bien, surtout dans la session live où tu es entouré de gens qui ont envie d’être avec toi, qui sont là pour t’écouter. C’est de se demander s’il s’agit d’une volonté de retomber amoureux grâce à cet endroit après une rupture, ou si c’est plutôt une façon de chasser le malheur sentimental ?
Édouard Bielle : C’est un endroit où, justement, je me suis senti assez bien après ma rupture. Un lieu où je me sens globalement bien, et au-delà, c’était un peu dissocié de mes histoires d’amour. Plutôt, j’avais envie de parler de cet endroit qui m’est cher, que je fréquente depuis pas mal d’années, et je ne savais pas trop comment aborder le sujet. J’ai décidé d’en parler comme d’une entité à part entière, cette île qui me fait me sentir si bien. Je trouvais que ça collait avec l’ambiance de mes musiques, étant donné que je parle souvent d’histoires d’amour. Laisser planer un peu le suspense autour de la question «Est-ce une île ? Est-ce une personne ?» C’est un amour un peu différent, pas éphémère, mais plutôt ancré dans quelque chose d’immuable. Contrairement aux relations amoureuses qui peuvent être éphémères, cet amour est profondément ancré en moi, et je pense que pendant longtemps dans ma vie, j’aurai ce sentiment envers cette île. C’était surtout quelque chose dont je voulais parler, exprimer mon sentiment par rapport à cet endroit. Je trouvais amusant de constater que dans l’amour, on peut l’aborder sous plein d’aspects différents : l’amour des gens, l’amour de sa petite copine ou de son petit copain, l’amour de ses enfants, l’amour d’un endroit. L’amour englobe finalement tous les aspects de notre vie.
LFB : Tu as des origines grecques ?
Édouard Bielle : Non, je n’ai pas d’origine grecque. Je vais en vacances en Grèce depuis que je suis petit, même si lors de la Live Session de Parikía, je chante en grec
LFB : Le titre « Vitilyboy » est assez interpellant puisque, dans ce morceau, tu y parles de ta maladie, le Vitiligo, c’est le titre le plus centré sur toi-même. Pourquoi et comment as-tu inclus ce morceau dans cet EP ?
Édouard Bielle : Parce que c’est l’une de mes premières chansons, juste après « Je t’oublie déjà« . J’ai écrit « Vitilyboy » dans l’ordre. C’était quelque chose qui m’a pas mal tracassé. À 18 ans, j’ai commencé à avoir mes premières tâches. Ça m’a préoccupé pendant pas mal d’années, où je me demandais à quoi je ressemblerais plus tard. Le fait d’avoir écrit cette musique et d’en parler librement aux gens m’a permis de me détacher du problème. Ça pouvait être une force, une marque de fabrique. C’était important dans cet EP qui parlait de mes histoires d’amour, de ma vision de la vie et de moi-même. Avoir ce truc-là est une partie importante de ma personnalité. Depuis 12 ans, je pense que je me construis aussi par rapport à ça. Ma relation aux autres a peut-être évolué par rapport à ça. C’était important que ça soit là. Je suis Édouard Bielle, je vais chanter des chansons d’amour, et j’ai ce truc qui fait partie intégrante de moi. Je ne sais pas si j’en suis fier ou si j’en suis triste, mais en tout cas, ça fait en fait partie et c’est là.
LFB : Oui, le Vitiligo concerne uniquement l’aspect physique, cela provoque un changement plus ou moins important. Le placement de ce titre sur cet EP est simplement surprenant au premier abord.
Édouard Bielle : Le Vitiligo, c’est quand même héréditaire. Il y a une part du gène, je crois, qui est en nous, et c’est quelque chose qui peut se déclencher aussi avec un choc émotionnel. Vu que mes chocs émotionnels dans ma vie ont souvent été causés par mes déboires amoureux, quand j’ai eu des relations tumultueuses, j’ai eu pas mal d’apparitions de tâches. Mon aspect physique est dû à ces émotions que j’ai vécues. Donc, c’est aussi le trop-plein d’amour qui va jusqu’au moment où j’en ai.
LFB : C’est totalement pertinent. Évidemment, tu as une esthétique visuelle et surtout sonore très marquée. Qu’est-ce qui prédomine chez toi dans la création musicale ? Est-ce vraiment la mélodie, la musique en elle-même, ou bien sont-ce les thèmes qui t’inspirent ces mélodies, et finalement, elles ne sont qu’un support, pour accueillir ces thèmes ? Qu’est-ce qui prédomine pour toi ?
Édouard Bielle : Pour moi, dans la manière dont je construis les musiques, ce sont vraiment la mélodie et le son des instruments, le son du synthé qui me sert de base. Souvent, je pars d’un synthé, à part peut-être parfois avec une guitare. La plupart sont à l’origine accidentées, et c’est vraiment cette suite d’accords avec le son du synthé qui va me mettre dans une ambiance où, à partir de là, souvent, le thème s’impose un peu de lui-même. Finalement, quand j’écris une musique, c’est sur quelque chose que je suis en train de vivre en ce moment. J’ai du mal à écrire sur quelque chose qui n’est pas d’actualité ou à être totalement détaché du sujet. Je sais que c’est quelque chose que je regrette parfois, car cela peut donner peu de matière quand on ne vit pas assez de choses sur le moment, j’ai vraiment besoin de la mélodie et des sons qui m’emmènent dans une direction artistique musicale assez marquée. À partir de là, je construis ma musique, et le thème arrive assez rapidement.
LFB : D’accord, c’est vraiment un amour de la mélodie qui prime énormément chez toi. Ça se ressent. Il y a beaucoup d’accords, assez intéressants et nous pensons deviner tes influences quand nous écoutons ta musique. Justement, qu’est-ce que tu écoutes au quotidien ?
Édouard Bielle : Alors, ça dépend des moments, à vrai dire. Il y a des périodes où je n’écoute pas grand-chose. Les périodes où je fais beaucoup de musique, en fait, je n’écoute pas grand-chose parce que j’ai déjà des trucs dans les oreilles toute la journée. Sinon, j’écoute pas mal mes influences : chanson française où ça va de Étienne Daho à Polnareff en passant par Christophe, Catherine Ringer, etc. Toutes ces personnes-là. Et après, j’essaie quand même un peu de m’ouvrir aux choses plus actuelles, plus contemporaines, j’aime beaucoup Papooz et Alexia Gredy aussi, je trouve ça très cool. En vrai, je reste pas mal dans la chanson française, ça me plaît beaucoup. Aujourd’hui aussi, je le vois d’un œil un petit peu plus professionnel, on va dire. Musique classique, parce que j’en ai joué pas mal quand j’étais petit, et je suis très attaché à Chopin. C’est vraiment une manière de véhiculer les émotions. Je trouve qu’il y a un côté romantique, nostalgique qui me touche particulièrement.
LFB : Sur la construction narrative de l’EP, le fait que tu commences ce disque en narrant une rupture, puis les éléments du pourquoi tu en es arrivé là, nous pouvons peut-être y voir un parallèle avec le film « Eternal Sunshine of the Spotless Mind » de Michel Gondry. Si tu connais le déroulement de cette histoire, pourrais-tu, si la technologie le permettait, effacer de ta mémoire tous les souvenirs qui te lient à cet amour passé ?
Édouard Bielle : Non, pas du tout. De toute manière, on l’efface au fur et à mesure et limite, c’est ça qui est troublant, c’est qu’on arrive à effacer des choses à un moment, l’impression que c’était notre vie et puis, 6 mois après, on arrive à vivre très bien, on n’y pense même plus à cette personne-là. Ça permet aussi de grandir. Je préfère souffrir un petit peu et en sortir grandi plutôt que de ne pas du tout souffrir et avoir la même chose qui se répète.
LFB : Tu fais bien de faire ce choix là, parce que c’est exactement ce qui se passe à la fin du film, ils refont la même erreur. Discutons de la pochette du disque. Pourrais-tu nous en parler un peu plus ?
Édouard Bielle : Oui, c’est une artiste nommée Jiayi LI qui a conçu la pochette et qui a le même agent que ma directrice artistique. Elles étaient en contact, et cette artiste n’avait jamais travaillé pour quelqu’un qui faisait de la musique. Moi, j’aimais beaucoup son travail, mais je ne savais pas trop au début sur quoi partir pour la pochette de mon EP. Finalement, d’idée en idée de ma directrice artistique, on est tombé sur cette Jiayi LI, qui nous a dit qu’elle était assez intéressée par le fait de faire ça pour un projet musicale, car elle travaillait habituellement pour des marques de mode. Elle a aimé mes musiques, donc ça s’est fait assez facilement et rapidement. Elle a fait trois propositions, et il y avait celle-ci que je trouvais très juste, car elle avait un côté un peu glauque mais un peu romantique aussi. Je trouvais que ça représentait bien ce que j’avais voulu dire avec Loverdose, c’est un peu addictif, ce n’est pas forcément sain, mais on y retourne un peu et on aime ça.
LFB : Malgré que ce ne soit pas toi qui a conçu la pochette, le choix de la couleur en fond est interpellant. Sur celle-ci, le fond est en nuances de vert. C’est peut-être anodin, mais le vert, comme chaque couleur, a des significations qui peuvent être l’espoir, la richesse (amoureuse), et la jalousie. C’était fait exprès ?
Édouard Bielle : Je n’avais même pas conscience de la connotation de cette couleur verte. Pour moi, je marche beaucoup à ma sensation, que ce soit pour ma musique, quand je suis dans les mix avec les ingénieurs ou dans le visuel. Je ne sais pas ce qui se fait ou ce qui ne se fait pas. Je vais à ce que moi j’aime et ce que je n’aime pas. Si je trouve que c’est bien, j’y vais. Je pense que si elle a une connotation, c’est pour certaines raisons, et peut-être que c’est ça qui me plaît. Mais j’avoue que je n’ai pas intellectualisé ce choix de couleur. Elle l’a proposé, on a fait quelques retours sur la couleur, et rapidement on est tombé d’accord. Pour cette pochette, ce que j’aimais beaucoup, c’est qu’au départ, on était parti sur l’illustration en full pochette de tout le vinyle et je trouvais que c’était un peu violent pour moi. C’est là où ma directrice artistique m’a proposé le choix du contour blanc qui entoure l’illustration. Cela donnait justement un aspect assez vintage à la pochette et à l’illustration qui est quand même assez moderne. Je trouvais que l’équilibre retranscrivait pas mal ce que je voulais dire, c’est-à-dire un pas dans le passé et un pas dans le présent. Moi, j’ai toujours été assez fan des contours blanc, je trouve que ça met en exergue justement l’objet central.
LFB : Dans la version Spotify, la pochette est full screen, pour le coup.
Édouard Bielle : Ouais, parce que vu que c’est petit sur Spotify, on s’est dit que là, il valait mieux avoir l’illustration en plein écran, mais que sur le vinyle, c’était déjà assez grand comme objet nous gardon l’idée du contour blanc, donc j’aimais bien le contraste des deux.
LFB : Pour ton EP, tu as fait une collaboration avec Myd, tu peux nous en dire plus ?
Édouard Bielle : Oui, enfin, c’était une petite collaboration, mais collaboration quand même. En fait, il n’a pas signé le titre, mais il a aidé sur la production. C’est sur la 2e version du morceau éponyme « Loverdose » dans le Radio Edit. C’est lui qui l’a rendu un peu plus punchy et vu que l’EP s’appelait « Loverdose« , on s’est dit que ce n’était pas forcément absurde d’avoir deux versions de la musique, dont une qui était un peu plus club dans l’idée.
LBF : Comment cette connexion avec Myd s’est-elle faite ? Le connais-tu depuis longtemps ?
Édouard Bielle : Longtemps, non. Moi, je ne le connaissais pas, mais c’est mon label qui l’a contacté. Ils sont assez proches avec son manager. Donc, par extension, avec lui et son manager, il est rapidement venu à mes concerts. Il a plutôt accroché, donc on s’est rencontrés, et voilà, ça s’est fait comme beaucoup de choses dans la musique, par relation. En tout cas, il est très sympa, c’était très cool la journée en studio avec lui. J’avais pas une grosse expérience de studio donc c’était d’autant plus cool d’être avec lui. C’était la première fois que j’étais en studio avec quelqu’un qui, au-delà de ses qualités d’ingénieur du son, avait vraiment une sensibilité et me guidait à la voix. Un moment, je me souviens, je chante une phrase, et je suis pas trop dedans, je finis la prise et Myd me dit, «Ouais, t’étais tu t’es pas donné à fond là ?» J’ai dit «Ouais, j’avoue.» Alors que potentiellement une autre personne moins en raccord avec ce que je fais, m’aurait rien dit du tout par rapport à ça.
LFB : Tu as une tournée de prévu pour cette année ?
Édouard Bielle : 2024, il n’y a pas de tournée de prévue pour l’instant. En fait, j’ai fait pas mal de premières parties un peu partout en France, entre octobre et fin novembre. En suivant en première partie de Johan Papaconstantino. Aujourd’hui le projet est assez nouveau. Donc, c’était d’avoir un premier ressenti des gens qui ne connaissent pas du tout, donc la plupart des gens. Après, il y a quelques petits festivals tout au long de l’année. Voilà, j’ai envie de faire une tournée le jour où quand tu sais que tu as le public qui va suivre.
LFB : Question un peu fantaisiste : si tu pouvais choisir l’endroit idéal pour un concert. Quel serait le lieu, les musiciens/musiciennes qui t’accompagneraient sur scène, et les personnes dans le public ?
Édouard Bielle : Alors le lieu, j’imagine ne pas être hyper original en disant ça, mais… je m’en fous. Franchement, L’Olympia pour tout ce que ça représente, la salle, les lettres en rouge devant ect. Les musiciens, ceux m’accompagne depuis le début sur scène : Bastien, qui est très fort techniquement, qui a mis en place tout le live et qui est devenu un de mes très bons potes maintenant. Un batteur idéalement alors j’en connais pas des masses, mais celui avec qui je fais les répétitions pour La Maroquinerie (14 février 2024) est très sympa, très dans mon style vestimentaire en plus. Après il nous faudrait des chœurs : des enfants, des femmes, des hommes, un petit mix de plein de voix. Puis un bassiste, évidemment
LFB : Tu peux y aller, c’est le concert de tes rêves. Tu peux inviter n’importe qui sur scène avec toi, que ce soit des artistes qui te fascinent et qui sont encore en vie ou décédés.
Édouard Bielle : Je m’inquiète un peu de paraître égoïste en disant ça, mais pour être honnête, je suis vraiment au centre de mon projet. Je suis également très axé sur les relations humaines, peut-être même plus que sur les aspects techniques. Bien sûr, c’est important que les musiciens avec qui je travaille soient compétents sur le plan technique, mais il est tout aussi crucial que nous nous entendions bien pour que je puisse être totalement moi-même sur scène. Donc, je préfère travailler avec des gens que je connais, que j’apprécie et qui sont également bons techniquement. En ce qui concerne les invités spéciaux, si je devais choisir, j’aimerais avoir quelqu’un comme Keith Richards à la guitare, bien que Paul McCartney soit aussi une option, mais il risquerait de voler la vedette. Quant au public, tout le monde est le bienvenu !