La Face B a rencontré Elephant à la Rock School Barbey de Bordeaux, en première partie de Nada Surf, à l’occasion de la sortie de leur album Three. Ancré dans une pop qui puise autant dans les vibrations des années 70 que dans l’énergie des années 90, le groupe hollandais déploie un univers musical riche et audacieux, entre mélodies accrocheuses et explorations sonores maîtrisées. Au fil de l’entretien, ils partagent leur rapport à l’écriture, leurs inspirations éclectiques, ainsi que leur désir de conquérir la scène européenne avec authenticité et énergie. Une rencontre sincère, fun et passionnante avec un quatuor à l’identité déjà bien marquée, prêt à écrire de nouvelles pages de son histoire.
Retrouvez également le travail d‘Alexia Arrizabalaga-Burns (sous le pseudo Troubleshooteur) sur son site et sur Instagram

« La chanson est toujours le point de départ et l’objectif final. Elle doit être bonne, accrocheuse. On essaie de ne pas se perdre dans des genres obscurs ou des expérimentations. Quoi qu’on fasse, la chanson passe avant tout. » Elephant
La Face B : Bonjour, Elephant ! Comment allez-vous aujourd’hui ?
Frank : Super bien, oui. On va bien.
Bas : Tout est cool.
La Face B : Vous faites la première partie de Nada Surf. Comment ça se passe ?
Frank : C’était génial — vraiment un rêve devenu réalité pour nous, parce qu’on adore Nada Surf. Et notre musique résonne vraiment avec leur public, donc on a passé un super moment. On était trop contents qu’ils nous rappellent pour d’autres concerts. C’est vraiment cool.
Kaj : C’est notre porte d’entrée – on vise vraiment l’Allemagne et la France. On a quelques concerts — un à Paris — et on fait notre toute première tournée en Allemagne en mai. Comme ça, les gens peuvent déjà nous découvrir avant qu’on doive vendre nos propres billets.
La Face B : Comment le public vous a-t-il accueillis jusqu’à présent ?
Frank : Incroyablement bien. On ne s’attendait pas à ça. On était déjà super heureux de partir en tournée avec Nada Surf, mais quand on a joué ces premiers concerts, on avait l’impression d’être les têtes d’affiche. Le public était super enthousiaste et très soutenant. On a vendu plein de CD — c’était fou. On a déjà une assez grosse base de fans aux Pays-Bas, mais on débute en France et en Allemagne. Donc pour nous, c’est le meilleur départ qu’on pouvait espérer.
La Face B : Quel est le conseil précieux que Nada Surf vous a donné — quelque chose que vous retenez ?
Bas : C’est une question sympa. J’ai demandé à Matthew comment on reste dans un groupe pendant 30 ans, et il m’a répondu : « Il faut vraiment apprécier les bizarreries des autres — leurs comportements étranges, au maximum — et essayer de s’aimer autant que possible. Être comme une famille. »
Frank : C’était un conseil très précieux pour nous. Les gars de Nada Surf sont tous très différents les uns des autres, mais ils fonctionnent super bien ensemble. C’est vraiment quelque chose de beau.



La Face B : Vous semblez assez différents vous aussi. Vous êtes amis depuis le lycée, ou même avant ?
Michael : Ce sont des amis d’enfance.
Bas : Michael et moi, on est amis d’enfance. Kaj et Frank sont arrivés via Michael d’abord, puis moi un peu plus tard. Je les connais depuis environ sept ans. Michael, je le connais depuis vingt ans.
Frank : On était déjà dans un groupe ensemble à partir de nos 18 ans — le même groupe. Puis on a arrêté, et on a lancé Elephant. Michael et Bas se connaissent depuis qu’ils sont enfants.
La Face B : Et comment avez-vous décidé que vous vouliez faire de la musique ?
Bas : La première fois que j’ai tenu une guitare et que quelque chose de reconnaissable en est sorti — c’était comme un éclair. Tu vois, comme Harry Potter qui prend sa baguette et le vent qui souffle dans ses cheveux. Un peu comme ça.
Puis j’ai mis ce rêve de côté un moment — jusqu’à mes 26 ans. Et là je me suis dit : je ne peux rien faire d’autre que de la musique. J’avais vraiment envie d’essayer, et ensuite tout a commencé à se mettre en place. Donc, au final, c’était le bon choix. J’avais vraiment peur d’échouer.
La Face B : Les Américains disent “you take a chance” (tu tentes ta chance), alors qu’en français, on dit “tu prends un risque” — comme si ça pouvait se planter. J’adore la mentalité de “tenter sa chance”, parce que quand tu sens que tu ne pourrais rien faire d’autre, ça devient une nécessité.
Elephant : Oui, carrément !
Frank : C’est exactement la même chose pour moi. J’ai étudié la médecine, je suis devenu médecin — et puis je me suis dit : mais qu’est-ce que je fais ? J’ai arrêté et je suis passé à la musique. C’est là qu’on a formé le groupe. On a joué quelques fois ensemble — juste nous quatre — dans une salle de répétition, et il y avait une sorte de magie. On n’avait jamais ressenti ça, et on a su qu’on devait se lancer.
La Face B : Vous avez créé beaucoup de musique pendant le COVID. C’est drôle comme il y avait deux types de personnes à cette époque : celles qui ont glandé pour toujours, et celles qui ont créé et changé leur vie. Parlons maintenant de III (Three), votre nouvel album. “Memories” est le premier single qu’on a entendu — il a un son très nuancé et de superbes harmonies. Comment ce morceau reflète-t-il les thèmes et la direction de III (Three) ?
Frank : Je pense que “Memories” est un morceau central de l’album. Beaucoup de chansons parlent d’amitié et de la manière dont on se relie les uns aux autres.
Kaj : Comment gérer les choses difficiles dans la vie, et comment tout intégrer.
La Face B : De nostalgie. Ça parle du passé.
Frank : Musicalement, “Memories” représente vraiment le son Elephant. Sur III (Three), on prend des détours — on explore d’autres influences — mais on reste dans le même univers que nos deux premiers albums.






La Face B : L’ADN d’Elephant est toujours là. Pour moi, c’est comme une berceuse. Mais le thème, c’est la nostalgie et le passage du temps. C’est très Elephant, ce contraste entre l’ombre et la lumière, la tristesse et la joie, le passé et le présent.
Frank : Il y a toujours plusieurs couches dans nos chansons. Même quand on écrit quelque chose de joyeux, tu entends souvent l’obscurité qu’on essaie de repousser — elle ressort dans les solos de guitare. C’est comme ça qu’on voit la vie aussi. On essaie vraiment de rester positifs, malgré tout. Il y a une chanson sur III (Three) qui s’appelle Trust Me I Feel It Too, qui reflète exactement ça. Dans les paroles comme dans la musique, c’est ce qu’on essaie d’exprimer.
Michael : Il y a une forme d’espoir qu’on essaie de transmettre dans chaque chanson.
La Face B : Vous êtes très optimistes, mais aussi un peu mélancoliques, ou nostalgiques. Le son est aussi nostalgique — on dirait qu’il vient des années 90 — mais il reste très frais. Moi je suis une fille des années 90, mais c’est 2025 et vous apportez quelque chose de nouveau. Votre son est intéressant, et votre message de résilience et d’acceptation face au changement est très présent. À propos de III (Three), est-ce que vous jouez déjà des morceaux de l’album en live ?
Frank : Oui, ce soir on en joue quatre — peut-être six ou sept en tout — issus de III (Three). Et pour notre prochaine tournée, y compris notre concert au Supersonic à Paris, on en jouera beaucoup plus. Aussi, inspirés par Nada Surf, on ajoute des claviers à notre set live — pas ce soir, mais à Paris. On aura une claviériste et une chanteuse avec nous. Elle chante magnifiquement. C’est comme un cinquième membre.
La Face B : Parlez-nous de III (Three) avec vos propres mots — directions musicales, inspirations, événements déclencheurs ?
Michael : On sentait qu’on devait se challenger. On avait déjà fait deux albums, et avec III (Three) on voulait soit aller dans une nouvelle direction, soit vraiment affirmer ce qu’on avait construit. On voulait dire : on est là pour durer, avec un nouvel album complet.
Frank : On s’est aussi sentis plus libres. Les deux premiers albums étaient très “nous”, mais il y a d’autres facettes de nos goûts musicaux qu’on voulait intégrer — et cette fois, on s’est permis de le faire. On a laissé entrer plus d’influences dans cet album.
La Face B : Et comment décririez-vous cet album au public ?
Frank : Il a des significations différentes pour chacun de nous — et je pense, pour les auditeurs aussi. Il y a plusieurs thématiques. L’une d’elles, c’est l’optimisme qu’on essaie de garder. On n’est pas naturellement très optimistes, mais on fait l’effort de l’être, pour avancer. Ça revient toujours dans notre musique.
Mais parfois, l’obscurité se manifeste un peu plus — et sur III (Three), on l’a laissée entrer un peu plus qu’avant. Malgré ça, on essaie de rester pleins d’espoir. C’est vraiment important. Surtout avec tout ce qui se passe dans le monde en ce moment, c’est facile de sombrer dans des pensées sombres. On essaie de se concentrer sur ce qu’il y a de bon autour de nous, sur notre environnement proche.**
Michael : Et sur l’amitié — entre nous. On n’aurait jamais pensé aller aussi loin.
La Face B : C’est bien de célébrer ça ensemble. Le verre à moitié plein ou à moitié vide — on pense souvent qu’on aurait pu faire plus, mais en réalité, vous pouvez être fiers. Vous l’avez fait. Tout le monde n’y arrive pas. C’est important de faire une pause et de reconnaître le chemin parcouru, tout le travail accompli. Three ressemble vraiment à un nouveau chapitre de votre vie.
Frank : Oui, carrément. On a grandi — on avait 20 ans quand on a commencé le groupe, maintenant on est dans la trentaine. Et des thèmes différents apparaissent. Ça influence forcément l’écriture.
La Face B : Quel son vouliez-vous créer avec III (Three)? Car on retrouve toujours fortement votre ADN, votre empreinte.
Frank : Ce qui est drôle avec notre son, c’est ce que tu viens de décrire. Tu es une enfant des années 90 et tu entends les années 90. Mais quand quelqu’un né dans les années 70 écoute notre musique, on reçoit souvent des références aux années 70. On a tellement d’influences différentes parce qu’on aime tout ça — et tout finit par s’y retrouver.
Kaj : C’est de la pop. On essaie de recréer de la pop au plus haut niveau — une pop jouée par un groupe, avec des refrains et des harmonies.
Frank : La chanson est toujours le point de départ et le but final. Elle doit être bonne, accrocheuse. On essaie de ne pas se perdre dans des genres obscurs ou des expérimentations. Quoi qu’on fasse, la chanson passe toujours en premier et en dernier. C’est ça, l’idée.



La Face B : En termes d’évolution par rapport à vos albums précédents, vous avez exploré des territoires plus expérimentaux. Pouvez-vous nous en dire plus ?
Michael : Comme on avait déjà fait deux albums, on s’est dit qu’on pouvait essayer quelque chose de nouveau. On s’est donné la liberté d’expérimenter. Ce n’était pas forcé — ça s’est fait naturellement. Et parfois on se demandait : « Est-ce qu’on met vraiment ça sur l’album ? » Et la réponse était oui.
Frank : On a une playlist sur Spotify qui s’appelle Elephant’s Big Tunes, où on met toutes nos inspirations. C’est très varié. Kaj est un peu notre directeur musical — il passe beaucoup de musique ambient dans la voiture quand on rentre de concert.
La Face B : Et en ce moment, quelles sont vos influences ? Quel genre de musique écoutez-vous ?
Frank : Je dirais Blonde Redhead.
Bas : C’est très différent pour chacun d’entre nous. Moi, je n’écoute que des bandes originales de films italiens des années 60. D’où la moustache.
Michael : J’écoute beaucoup Sam Evian — un artiste indie américain.
Kaj : Je suis dans une période très ambient, musique tranquille. Mais aussi des choses très bruyantes. Des textures de guitare shoegaze — j’adore ça en ce moment.
Frank : Je pense que tu as déjà un aperçu du prochain album, parce que ce qu’on écoute maintenant commence déjà à inspirer notre écriture. Ça va probablement façonner le prochain disque, peut-être d’ici un an.
La Face B : Quand vous avez commencé à faire de la musique, quelles étaient vos principales inspirations ?
Bas : C’était aussi très varié. Pour moi, c’était Jimi Hendrix, des choses très centrées sur la guitare, de la soul ancienne, du classic rock — même AC/DC quand j’étais gamin. Mais j’aime aussi les musiques du monde, le jazz, et des groupes comme Big Thief. Des choses vraiment éclectiques.
La Face B : Vous vous souvenez de ce que vous écoutiez quand vous avez écrit votre premier album ?
Bas : Ce premier album, c’était clairement Andy Shauf, Big Thief et Wilco. Une ambiance détendue mais avec des guitares puissantes.
Frank : Real Estate aussi. Ce genre de groupe.
La Face B : Real Estate et Wilco — deux références qui collent tout à fait à votre son de l’époque.
Michael : Oui. Mais maintenant, on espère aller plus dans la direction de Nada Surf. Quand on a commencé, on était plus proches d’Andy Shauf — dans le murmure, tout en douceur. Mais c’est difficile de garder ça vivant dans des clubs bruyants ou sur des grands festivals. Donc on a ajouté un peu de volume. Et puis, quand tu entends quelque chose comme Nada Surf — même qualité d’écriture mais avec beaucoup plus d’impact — on s’est dit : « Ok, essayons ça. »
La Face B : Parlons de votre écriture. Vous êtes un groupe de quatre compositeurs — qu’est-ce qui vient en premier ? Les paroles ? La mélodie ? Ou est-ce différent à chaque fois ? Comment travaillez-vous ensemble ?
Frank : On est sans doute un peu particuliers parce qu’on n’a pas vraiment de songwriter principal. On fait tout ensemble, tous les quatre. Bien sûr, parfois l’un de nous prend les devants sur une chanson, mais au final, on contribue tous à parts égales. Parfois, quelqu’un arrive avec une petite idée musicale. D’autres fois, avec des paroles. Ensuite, on jamme dessus en répétition. On rentre chez nous, on retravaille, puis on ramène l’idée au groupe — c’est comme construire un puzzle sur plusieurs mois. Ça prend du temps, c’est sûr.
La Face B : Donc pas de recette universelle. Ça dépend du morceau.
Frank : Exactement. C’est toujours différent.
Kaj : On a toutes ces approches. Comme pour notre chanson la plus récente — elle a commencé comme un jam avec un riff de guitare. À un moment, on doit tous la ramener chez nous. On peut créer quelque chose ensemble, mais ensuite, on a besoin d’être seuls avec le morceau, de tester des idées, puis de comparer ce qu’on a fait.
La Face B : Quels artistes ont influencé le son et les thématiques de III (Three) ?
Frank : Nada Surf, sans aucun doute. L’histoire, c’est qu’on écoutait beaucoup Nada Surf juste avant d’enregistrer Three. Une fois l’album terminé, prêt à sortir, on a vu que Nada Surf partait en tournée en Europe. Alors on leur a envoyé un mail — « Est-ce qu’on peut venir avec vous ? » — et on leur a fait écouter notre musique. C’est comme ça que ça s’est fait. Très à l’ancienne, mais ça a marché.
La Face B : III (Three) aborde des thèmes sombres — la dépression, les addictions. Est-ce que vous écrivez à partir d’expériences personnelles, ou plutôt par observation ?
Frank : Les deux, je pense. Tout ce qu’on écrit est en quelque sorte semi-autobiographique. Il y a de la place pour la narration, mais le cœur du morceau — il faut y croire.
Michael : Et ça aide aussi en live. On se connecte plus à ce qu’on chante.
La Face B : Ça apporte de l’authenticité — les gens peuvent s’identifier à l’émotion ou à l’expérience. D’ailleurs, vous avez fait une reprise inattendue de Always de Blink-182. Qu’est-ce qui vous a inspirés ?
Kaj : Tu demandais tout à l’heure ce qui nous a influencés en grandissant — le pop-punk était énorme pour nous. Des groupes comme Blink-182 nous ont vraiment ouverts à plein de choses quand on était ados. C’est pour ça qu’on a trouvé ça marrant de reprendre un morceau de notre génération. Il y a plein d’autres groupes plus « respectés » ou validés par la critique qu’on aurait pu reprendre, mais on voulait faire un truc fun — et très générationnel.
La Face B : C’est comme une capsule temporelle.
Frank : Exactement ! Et aux Pays-Bas, la presse musicale sérieuse ne reconnaît toujours pas vraiment cette partie de l’histoire musicale. C’est vu comme de la musique “Big Mac”. Quand on enregistrait, je voulais vraiment faire cette reprise pour embêter ces gens-là — tu sais, ceux qui s’attendent à une cover du Velvet Underground ou à un truc plus « branché ». On s’est dit : « Allez, on va les agacer avec du Blink-182. »
La Face B : Et votre plaisir coupable musical ?
Frank : The Carpenters.
Michael : Plaisir coupable ? Peut-être Wes.
Bas : Peut-être ABBA.
La Face B : Après toute cette musique italienne des années 60 ?
Bas : Ce n’est pas vraiment un plaisir coupable, mais je dirais John Mayer. C’est une légende.
Kaj : Je vais dire du metal — AC/DC.
La Face B : Vous avez collaboré avec Sophie Winterson — comment est née cette collaboration, et comment a-t-elle influencé le son de l’album ?
Michael : Elle a assuré notre première partie, et on a tout de suite adoré ce qu’elle faisait. C’est une super compositrice pop — et c’est rare. On s’est juste dit : « Ça sonne super. »
Frank : On a coécrit la chanson sur laquelle elle chante, et elle y a vraiment mis sa patte. Elle chante aussi sur la reprise de Always. En ce moment, elle est en tournée avec San Holo aux États-Unis, tout en développant ses propres projets ici, aux Pays-Bas.
La Face B : Si vous pouviez collaborer avec n’importe qui — ce serait qui ?
Bas : Céline Dion.
Michael : Je dirais Matthew de Nada Surf. On adorerait faire une chanson avec lui.
La Face B : J’ai récemment travaillé avec Kid Kapichi, et ils ont parlé de l’influence des Specials, notamment sur le plan politique. Est-ce qu’il y a des artistes comme ça pour vous — pas forcément évidents, mais marquants ?
Frank : On a collaboré avec Meskerem Mees une autrice-compositrice belge flamande, sur son précédent album. Elle est aussi très talentueuse.
La Face B : Au-delà de la sortie de III (Three) et de votre prochaine tournée, quels sont vos objectifs en tant que groupe ?
Frank : Conquérir l’Allemagne et la France — dans le bon sens du terme ! On veut vraiment y jouer beaucoup plus. On adore ces pays, et comme ils sont proches, on peut facilement s’y rendre en voiture. C’est là qu’on veut être. On aime les gens là-bas.
La Face B : Donc vous sortez l’album le 28, puis la tournée — d’abord aux Pays-Bas, puis en Allemagne et en France ?
Frank : Oui. Et cet été, on fera certains des plus grands festivals aux Pays-Bas — comme Pinkpop. De très beaux événements. Puis à l’automne, d’autres concerts néerlandais. Ensuite — on verra. C’est excitant. On va recommencer à écrire. Je pense qu’on sortira de nouveaux morceaux début 2026.
La Face B : J’ai vraiment adoré Memories, surtout les harmonies. C’est un super titre pour découvrir l’album. Elephant, c’était un plaisir — merci beaucoup.
Elephant : Merci à toi !
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Enfin, retrouvez les articles d‘Alexia Arrizabalaga-Burns dans La Face B

Version en Anglais
La Face B: Hello, Elephant! How are you today?
Frank: Doing great, yeah. Doing good.
Bas: First chill.
La Face B: You’re opening for Nada Surf. How’s that going?
Frank: That was awesome—yeah, really a dream come true for us because we love Nada Surf. And our music really resonates with their audience, so we had a great time. We were so happy they asked us back for more shows. That’s really cool.
Kaj: And we’re working on Germany—we’re really aiming for Germany and France. This is our entry. We have a couple of shows—one in Paris—and we’re doing our first tour in Germany in May. This way, people can already get to know us before we have to sell tickets on our own.
La Face B: How has the audience reception been so far?
Frank: Amazing. We didn’t expect anything like that. We were already so happy just to go along with Nada Surf, but then we played those first shows and it felt like we were headlining. The crowd was so enthusiastic and supportive. We sold so many CDs—it was incredible. We’ve built a pretty big fanbase in the Netherlands, but we’re just starting out in France and Germany. So for us, this is the best start we could imagine.
La Face B: What’s a precious piece of advice that Nada Surf gave you—something you’ve learned and are taking with you?
Bas: That’s a fun question. I asked Matthew how you stay in a band for 30 years, and he said: “You really have to appreciate each other’s quirks—each other’s weird behavior at most—and then try to love each other as much as you can. Be like a family.”
Frank: It was really precious advice for us. The guys in Nada Surf are all very different from each other, but they function so well as a band. That’s something really beautiful.
La Face B: You seem fairly different from each other too. You’ve been friends since high school, or even longer?
Michael: These are childhood friends.
Bas: Michael and I are childhood friends. Kaj and Frank came into the picture with Michael first and with me a bit later. I’ve known them for about seven years now. Michael, I’ve known for 20 years.
Frank: We were in a band together since we were 18—just the same band. Then we stopped that and started Elephant. Michael and Bas have known each other since they were kids.



La Face B: And how did you decide you wanted to pursue music?
Bas: The first time I held a guitar and something recognizable came out—it was like a lightning moment. You know, like Harry Potter holding his wand and wind blowing through his hair. A bit like that.
La Face B: I see the quirk. I get the reference.
Bas: Then I postponed the dream for a while—until I was about 26. That’s when I really thought: I can’t do anything else but music. I really wanted to give it a shot, and then everything started happening. So, in the end, it was the right choice. I was really scared to fail.
La Face B: Americans say “you take a chance,” but in French, we say “you take a risk”—as if it might be a flop. I love the “take a chance” mentality, because when you feel like there’s nothing else you’d enjoy doing, it becomes a necessity.
Elephant: Yeah, yeah!
Frank: It’s very much the same for me. I studied medicine, became a doctor—and then I thought, What am I doing? I stopped and switched to music. That’s when we started the band. We played a few times together—just the four of us—in a rehearsal room, and there was this magic. We’d never experienced anything like that, and we knew we had to go for it.
La Face B: You created a lot of music during COVID. It’s funny how there were two types of people during that time: those who chilled forever and those who created and changed their lives. Now let’s talk about III (Three) your new album. “Memories” is the first single we’ve heard—it has such a nuanced sound and beautiful harmonies. How does this track encapsulate the themes and direction of Three?
Frank: I think “Memories” is a core track on the album. A lot of the songs are about friendship and how we relate to each other.
Kaj: How to deal with difficult things in life and how to incorporate all of that.
La Face B: Nostalgia. It’s about the past.
Frank: Musically, “Memories” really represents the Elephant sound. On III (Three), we take some sideways steps—some escapades into different influences—but it’s still in the same area as our first two albums.
La Face B: The Elephant DNA is still there. To me, it sounds like a lullaby. But the theme is nostalgia and the passage of time. It’s very Elephant because it contrasts darkness and light, sadness and joy, past and present.
Frank: There are always layers in our songs. Even when we write something happy, you often hear the darkness we’re pushing away—it comes through in the guitar solos. That’s how we think about life too. We really try to stay positive, despite everything. There’s a song on Three called Trust Me I Feel It Too that captures that exactly. Lyrically and musically, that’s what we’re trying to express.
Michael: There’s a sense of hope we try to achieve in every song.
La Face B: You’re very optimistic, but also a bit melancholic or nostalgic. The sound feels nostalgic too—like it’s from the ’90s—but still fresh. I’m a girl of the ’90s, but it’s 2025 and you’re bringing something new. Your sound is interesting, and your message of resilience and acceptance in the face of change is very present. Speaking of Three, are you already playing songs from the album live?
Frank: Yeah, tonight we’re playing four songs—maybe six or seven in total—from III (Three). And for our next tour, including our show at Supersonic in Paris, we’ll play a lot more. Also, inspired by Nada Surf, we’re adding some keys to our live set—not tonight, but in Paris. We’ll have a keyboardist and a female singer joining us. She sings beautifully. She’s like a fifth member.
La Face B: Tell us about III (Three) in your own words—musical directions, inspirations, events that triggered the album?
Michael: We felt like we had to challenge ourselves. We’d already done two records, and with III (Three) we wanted to either push it in a new direction or fully establish the brand we’d built. We wanted to say, we’re here to stay, with another full-length album.
Frank: We also felt more freedom. The first two albums were very “us,” but there are more parts of our musical taste we wanted to bring in—and now we felt we could. We let more of that in on this album.
La Face B: So how would you describe this album to people?
Frank: It has different meanings for all of us—and I think for the listeners too. There are more themes in it. One of them is the optimism we try to hold on to. We’re not naturally that optimistic, but we try to be, to keep going. That always comes back in our music. But sometimes the darkness comes through a little more—and on III (Three), we let it in more than before. Still, we try to stay hopeful. That’s really important. Especially with everything going on in the world right now, it’s easy to get lost in dark thoughts. We try to focus on what’s good around us, on our local environment.
Michael: And friendship—between us. We never thought we’d come this far.
La Face B: It’s good to celebrate that together. The glass half full or half empty—it’s always easy to think I should’ve done more, but really, pat yourselves on the back. You’ve done this. Not everyone can. It’s good to pause and appreciate how far you’ve come, how hard you’ve worked. Three feels like a new chapter in your lives.
Frank: Yeah, totally. We’ve grown—from age 20 when we started the band, to now in our 30s. And different themes come into play. That absolutely influences the songwriting.






La Face B: What sound did you want to create with Three? Because it’s still very much in your DNA, in your footprint.
Frank: The funny thing with our sound is what you just described. You’re a 90s kid and you hear the 90s. But when a 70s kid listens to our music, we always get these references from the 70s. We have so many influences from different kinds of music because we love all of it—and it all finds a way in.
Kaj: It’s pop music. We try to recreate pop music at the highest level—like pop played by a band, with choruses and harmonies.
Frank: The song is always the starting point and the final goal. It has to be good, it has to be catchy. We try not to get lost in obscure genres or experiments. Whatever we do, the song comes first and last. That’s the idea.
La Face B: In terms of evolution from your previous albums, you kind of ventured into more experimental territories. Can you elaborate on that?
Michael: Since we’d already done two albums, we felt it was okay to try something new. We gave ourselves the freedom to experiment. It wasn’t forced—it just happened. And then we’d ask, “Should we really put this on the album?” And the answer was yes.
Frank: We have a playlist on Spotify called Elephant’s Big Tunes where we drop all our inspirations. It’s very broad. Kaj is kind of our musical director—he plays lots of ambient stuff in the car when we’re driving back from shows.
La Face B: So what are your influences at the moment? What kind of music are you listening to?
Frank: I’d say Blonde Redhead.
Bas: It’s super different for each of us. I only listen to Italian movie soundtracks from the 60s. Hence the moustache.
Michael: I’ve been listening to Sam Evian a lot—an American indie artist.
Kaj: I’m into a lot of ambient and chilled music. But also a lot of noisy stuff. Shoegazy guitar textures—I love that at the moment.
Frank: I think you’re already getting a sneak peek at the next album, because what we’re listening to now is already inspiring our writing. That’s probably going to shape the next record, maybe in a year or so.
La Face B: When you first started making music, what were your main inspirations?
Bas: That’s also super varied. For me it was Jimi Hendrix, very guitar-focused stuff, old soul, classic rock—even AC/DC as a kid. But I also love world music, jazz, and bands like Big Thief. Really eclectic things.
La Face B: Do you remember what you were listening to when you wrote your first album?
Bas: That first album was very much Andy Shauf, Big Thief, and Wilco. Easy-going but with heavy guitars.
Frank: Real Estate, too. That kind of band.
La Face B: Real Estate and Wilco—two references that definitely align with your music back then.
Michael: Yeah. But now we’re hoping to head more in the direction of Nada Surf. When we started, we were more like Andy Shauf—whispery and soft. But it’s hard to keep that alive in loud clubs and big festivals. So we’ve added a bit of volume. And then you hear something like Nada Surf—same quality of songwriting but with much more impact. So we thought, okay, let’s give that a go.
La Face B: Let’s talk about your songwriting. You’re a four-piece band—so what comes first? Writing or melody? Or is it different every time? How do you collaborate?
Frank: We’re probably a bit unusual in that we don’t really have one main songwriter. We do everything together, the four of us. Of course, sometimes one of us takes the lead on a song, but in the end, we all contribute equally. Sometimes someone brings in a small musical idea. Other times, it comes with lyrics. Then we jam on it in rehearsal. We take it home, work on it, bring it back—it’s like building a puzzle over a few months. It definitely takes time.
La Face B: So there’s no universal recipe. It just depends on the song.
Frank: Exactly. It’s always different.
Kaj: We have all of those approaches. Like our newest song—it started as this jam with a guitar hook. At some point, we all have to take it home. We might create something together, but then we need to be alone with it, try something out, and then compare what we’ve done.
La Face B: Which artists have influenced the sound and themes of III (Three)?
Frank: Nada Surf, definitely. The story is this: we were listening to a lot of Nada Surf before we recorded Three. Then the album was finished, everything was ready, and we saw that Nada Surf was going on a European tour. So we just emailed them—“Can we come along?”—and sent them our music. That’s how it happened. It was really old-school, but it worked.
La Face B: III (Three) deals with dark themes—depression, substance abuse. Do you write from personal experience, or more from observation?
Frank: Both, I think. Everything we write is semi-autobiographical in some way. There’s room for storytelling, but the core—you have to believe in it.
Michael: It also helps with live performance. You connect more to what you’re singing.
La Face B: It adds authenticity—people can resonate with the emotions or the experience. Speaking of which, you did a cover of Blink-182’s Always—very unexpected. What inspired you to do that?
Kaj: When you asked earlier about what influenced us growing up—pop-punk was huge for us. Bands like Blink-182 really opened our eyes when we were younger. That’s why we thought it would be fun to cover something from our generation. There are other bands you could cover that are more critically acclaimed or media-approved, but we wanted to do something fun—and very generational.
La Face B: It’s like a time capsule.
Frank: Exactly! And also, in the Netherlands, the serious music media still doesn’t really acknowledge that part of music history. It’s seen as “Big Mac music.” When we were recording, I really wanted to do it to upset those people—you know, the ones expecting a cover of Velvet Underground or something more “hip.” We thought: let’s piss them off and do Blink-182.
La Face B: What’s your musical guilty pleasure?
Frank: The Carpenters.
Michael: Guilty pleasure? Maybe Wes.
Bas: Maybe ABBA.
La Face B: After all that 60s Italian music?
Bas: Not really a guilty pleasure, but I’d say John Mayer. He’s a legend.
Kaj: I’m going to go with metal—AC/DC.
La Face B: You collaborated with Sophie Winterson—how did that come about, and how did she shape the sound on the album?
Michael: She opened for us as a support act, and we really liked what she does. She’s a great pop songwriter—which is rare and hard to find. We just thought, “That sounds great.”
Frank: We co-wrote the song she sings on, and she really influenced it. She also sings on the Always cover. She’s currently touring with San Holo in the U.S., and doing her own thing back here in the Netherlands.
La Face B: If you could choose anyone to collaborate with—who would it be?
Bas: Celine Dion.
Michael: I’d say Matthew from Nada Surf. We’d love to do a song with him.
La Face B: I recently worked with Kid Kapichi, and they talked about how much they were influenced by The Specials and their political stance. Are there artists like that for you—maybe not obvious choices, but that left a mark?
Frank: We did a collaboration with Meskerem Mees, the Belgian-Flemish singer-songwriter, on her previous album. She’s also really talented.
La Face B: Beyond the release of III (Three) and your upcoming tour, what are your aspirations as a band?
Frank: Conquer Germany and France—in a good way! We really want to play a lot more there. We love those countries, and they’re close by so we can just drive over. For us, that’s where we want to be. We love the people.
La Face B: So you’ve got the album release on the 28th, then the tour—Netherlands first, then Germany and France?
Frank: Yes. And in the summer, we’ll be doing some of the biggest festivals in the Netherlands—like Pinkpop. Some really great ones. Then in the fall, more Dutch shows. After that—we’ll see what happens. It’s exciting. We’ll start writing again. I think we’ll be releasing new music sometime at the start of 2026.
La Face B: I really enjoyed Memories, especially the harmonies. It’s a great track to get a taste of the album. Elephant, it’s been a pleasure—thank you.
Elephant: Thank you!