De passage à la Rock School Barbey, Bordeaux, La Face B a rencontré Gaz Coombes le temps d’un apres-midi ensoleillé d’automne. L’occasion d’un tea time avec l’ex-chanteur et guitariste du groupe Supergrass et discuter de ses projets, de ses inspirations, de ses techniques de compos et de Foo Fighters. Pour présenter son nouvel album « Turn The Car Around », il nous proposait une jolie tournée intimiste et accoustique. « Turn The Car Around » est le dernier projet de la trilogie commencée il y a sept ans avec « World’s Strongest Man » et « Matador ». Cest aussi un album riche et abouti aux textes simples, et universels. Voici notre bel échange parsemé de rires, d’anecdotes et de confidences avec un compositeur interprète bien-aimé du public français.
La Face B : L’automne dernier, tu as fait une tournée en solo à travers l’Europe. Comment ça s’est passé?
Gaz Coombes : Jusqu’à présent, c’était super. J’ai emmené quelques gars de mon groupe en tournée, donc nous avons mis en place ce genre de trio. C’est un peu différent, donc pas de batterie. Je joue avec Garo et Angela. Ils ont joué dans mon groupe en live et elle a un groupe Piney Gir. Donc, c’est ce que nous avons décidé de faire : simplifions juste la mise en place et voyons comment ça se passe. Nous ne l’avons jamais fait auparavant, donc nous avons eu une répétition. Le premier concert à La Rochelle était génial avec un bon son. Ça s’est amélioré depuis que nous avons commencé. Nous avons fait un super concert à Lille. Ça se passe très bien, le public semble apprécier.
La Face B : C’est génial. Ensuite, tu pars en Australie pour des concerts complets en tant que guest de Robbie Williams.
Gaz Coombes : Bizarrement, je suis devenu assez proche de lui au cours des six derniers mois. Il m’a contacté et voulait se rencontrer pour discuter de quelques trucs d’écriture. Je suis allé à son spectacle à Cologne et j’ai passé du temps avec lui et l’ai accompagné lors de quelques dates après ça. Nous nous sommes très bien entendus. Je n’avais pas réalisé à quel point il était fan de mes albums solo, donc nous avons eu de bonnes conversations sur la musique. C’est un gars très chaleureux, honnête, sociable. Il semble être dans une bonne période en ce moment.
La Face B : C’est génial que tu puisses faire 4 énormes concerts en Australie.
Gaz Coombes : Nous étions vraiment ravis. Nous avons déjà fait quelques concerts pour lui en Europe cet été. Nous avons joué au Luxembourg, à Bergen et dans d’autres festivals. Nous avons appris à connaître son groupe, le directeur musical du groupe, Kyle, un type très sympa. Ils s’entendent tous très bien avec mon groupe. C’est juste agréable de rencontrer des gens sympas. J’ai tourné avec beaucoup de groupes, beaucoup de grands groupes. Je trouve cela tellement rafraîchissant, leur accueil.
La Face B : On dirait que vous êtes une grande équipe.
Gaz Coombes : On ne peut pas juger les gens tant qu’on n’a pas passé du temps avec eux. Ce sont vraiment des gens formidables.
La Face B : En 2024, tournée avec Johnny Marr.
Gaz Coombes : Ouais ! Johnny est un autre gars ! Son poster était accroché au mur de ma chambre quand j’avais quatorze ans. The Smiths étaient une influence musicale importante pour moi. Il m’a contacté il y a quelques années, pour mon album Matador. Il m’a contacté pour me dire qu’il aimait l’album. J’étais genre « qu’est-ce qui se passe ? » C’est Johnny Marr, qu’est-ce qui se passe ? Ensuite, par chance, j’ai pu faire quelques concerts avec lui de nouveau cet été. Il m’a invité à jouer de la guitare sur scène lors de ses spectacles. J’ai joué sur « There is a Light that Never Goes Out » et c’était un moment formidable. Nous sommes devenus un peu amis et il m’a contacté il y a un mois « tu veux partir en tournée ? ». Putain ouais !
La Face B : J’ai regardé les dates de ta tournée sur ton site web et quelque chose m’a fait rire : Juste après ton retour d’Australie, tu as ton show à la maison à Oxford et ce spectacle est entouré d’emojis éclairs et de bombes. Tu es en tournée de l’autre côté de la planète et tu as ce show énorm à la maison. Comment est le public chez toi ?
Gaz Coombes : Ce sera vraiment spécial. Oxford a été un lieu particulier au fil des ans. Ce n’est pas toujours ce à quoi on s’attendrait comme concert à la maison. Le public peut être un peu difficile ou je ne sais pas si c’est parce qu’ils me connaissent si bien. Bizarrement, Londres commence à devenir le lieu où l’amplitude serait grande et écrasante. J’ai un pressentiment à propos de ce concert : ce sera le plus grand concert que j’ai jamais fait à Oxford. Fin de la campagne d’album, fin d’une année vraiment géniale, donc ça va avoir une ambiance de célébration vraiment géniale je pense. J’ai quelques bonnes idées prévues. Vraiment excitant.
« J’enregistre tout pendant l’écriture. Ainsi, je peux capturer des idées précoces avant qu’elles ne soient entièrement formées. Je pense que c’est là que se trouve une certaine magie »
Gaz Coombes
La Face B : Parlons de l’album ! Turn the Car Around a été réalisé en sept ans.
Gaz Coombes : Non. C’était légèrement mal cité. Les prémices de cet album ont été plantées il y a sept ans lorsque j’ai commencé Matador. Puis j’ai commencé avec une nouvelle approche pour faire un nouvel album. Donc, c’est une continuation du projet initial mais je pense que toutes les prémices ont été posées stylistiquement et l’approche technique a continué dans cet album, c’est pourquoi je les considère un peu comme une trilogie (Matador, World’s Strongest Man et Turn the Car).
La Face B : Je sens que cet album est vraiment un album de maturité comme si tu étais à un carrefour pour reprendre la métaphore de la voiture. Tu es à un carrefour entre le passé, le présent et le futur.
Gaz Coombes : Oui, c’est assez vrai.
La Face B : Il y a aussi un carrefour de sentiments et d’émotions parce que nous parlons de tristesse, de romance, d’amour sous différentes formes, de chagrin.
Gaz Coombes : C’est sur le fait de gérer et procéder ses pensées.
La Face B : C’est également sur les hauts et des bas de la vie moderne. Une tranche de vie et tout ce qui va avec. Parfois dans la vie, il se passe beaucoup de choses en peu de temps et on traverse des périodes de très grands hauts et de très grands bas. Cet album semble très intime mais aussi personnel car on peut s’identifier. Je traverse actuellement un deuil, j’ai perdu ma grand-mère.
Gaz Coombes : Oh, je suis vraiment désolé.
La Face B : Donc, cet album est intime mais aussi accessible et authentique.
Gaz Coombes : Merci ! Je dirais que c’est assez juste.
La Face B : Comment cet album est-il articulé ?
Gaz Coombes : Je dois toujours commencer avec une sorte d’idée simple comme une idée musicale. Il y a toujours des paroles et des petits mots qui flottent autour. J’écris toujours des choses, mais j’ai tendance à commencer dans mon studio et à m’asseoir. Il peut y avoir quelque chose dans ma tête et je m’assois au piano et je pose quelque chose. Mais j’enregistre tout immédiatement, donc j’enregistre pendant que j’écris. Ainsi, je peux capturer des idées précoces avant qu’elles ne soient entièrement formées. Je pense que c’est là que se trouve une certaine magie, avant que je ne définisse trop. Donc, j’enregistre tout tôt et c’est un processus de jouer avec moi-même. Je pose un peu de piano et je vais m’asseoir sur la batterie juste pour obtenir un rythme, travailler sur les sons jusqu’à ce que ça atteigne un point où je sens que quelque chose se passe. Et ensuite, c’est là que ça passe à la prochaine phase d’être très concentré pour essayer de traduire cette idée précoce. Donc, tout est basé sur le ressenti et la spontanéité : voir ce qui sort. Je crois beaucoup à mon cœur et à mon instinct. Essayer de ne pas intellectualiser. Laissez vos instincts diriger le spectacle. Il y a beaucoup de temps pour devenir technique et pour regarder comment les chansons s’assemblent. Parfois, j’ai l’impression d’avoir déjà dit quelque chose sur l’album donc je vais changer cette chanson maintenant parce que ça ressemble à une répétition. Ensuite, je vais bouger un peu les choses ou supprimer certaines pistes et faire venir quelqu’un du groupe et lui demander de jouer et de partager ce qu’il pense. Sur cet album, il y avait beaucoup plus de travail avec les membres de mon groupe : Garo Nahoulakian et Nick Fowler qui jouent de la guitare et de la basse et nous avions souvent des séances ensemble. Nous mettions des choses sur le grand écran dans le studio et nous nous asseyions simplement et jouions et avions toutes ces images qui flottaient autour. C’était plutôt cool.
La Face B : C’est très cinématographique. Ça ressemble beaucoup à l’époque où le cinéma était muet et la musique était un composant crucial. Je te vois tout à fait composer des bandes sonores pour la télévision ou le cinéma, car la vidéo semble être un conducteur pour créer de la musique.
Gaz Coombes : Je vois la musique de manière assez visuelle. De plus, cela m’a toujours frappé de voir comme un changement d’accord peut me faire pleurer, comme si c’était une chose lyrique, mais une parole vous donnerait la connexion et le sentiment. En musique classique, il n’y a pas de mots. C’est peut-être là que je suis instinctivement attiré pour placer certains accords qui me feraient dire « oooh ouais », comme « j’adore la façon dont ils s’assemblent » et les harmoniques, et c’est fondamentalement ce que font les bandes sonores. Parfois, les mots peuvent gêner, donc il faut quelque chose d’émotif musicalement qui connecte.
La Face B : Tu as dit que ta famille a été l’une de tes plus grandes sources d’inspiration. Quels genres de films, de musique ou de livres t’inspirent en ce moment ?
Gaz Coombes : À l’ère des séries télévisées, depuis Breaking Bad ou même avant. Toutes ces séries commencent à avoir cette sensation cinématographique. Ce sont toutes comme des mini-films et la musique est devenue tellement plus importante pour tous ces shows et desuperbes chansons dans la bande originale que vous n’avez jamais entendues auparavant.
La Face B : Des morceaux que tu googleras ensuite parce que la musique te touchera encore plus que la scène elle-même. Certaines bandes sonores sont incroyables comme Normal People, Euphoria, Big Little Lies et elles sont un composant clé du processus créatif.
Gaz Coombes : Oui exactement ! Ce n’est généralement pas mon genre de truc, mais quelqu’un m’a dit de vérifier cette émission appelée Luke Cage sur Netflix. C’est comme un Marvel pour adultes violent, basé dans le Hell’s Kitchen, très cru. Certaines musiques sont juste incroyables. Il y a un gars appelé Raphael Saadiq qui fait beaucoup de trucs pour la bande sonore. Il y a une chanson Good Man et ma femme et moi, on est « awwww cette chanson !! », c’est du pur sexe.
La Face B : Creusons un peu plus loin dans l’album, il y a une chanson qui s’intitule Sonny the Strong. C’est assez cinématographique. Comment as-tu eu l’idée de cette histoire ?
Gaz Coombes : J’avais plus ou moins l’arrière-plan musical en place. Bien que je luttais avec le refrain. Donc, j’avais bien la mélodie en place. Un matin, je me suis réveillé et je me suis dit que j’allais en decoudre avec ces paroles et que j’allais finir cette chanson. J’ai toujours pensé que la première ligne allait faire référence à quelqu’un. Il y aura un nom et je vais raconter l’histoire de cette personne. Je savais un peu au début qui c’était ce que j’allais dire. Je spense que j’ai juste pris mon café en flanant sur Internet. Ensuite, j’ai trouvé l’histoire d’un boxeur appelé Randolph Turpin dans les années 50 qui vient de Leamington Spa en Angleterre. Il est devenu champion du monde mais il a eu une vie très étrange avec des débuts difficiles, un début de vie traumatisant. Ensuite, il est devenu champion du monde et après ça, tout a mal tourné, il s’est impliqué avec la mafia, des affaires d’argent douteuses.
Sa vie s’est terminée dans la tragédie. On a dit qu’il s’était suicidé mais il y avait aussi des rumeurs selon lesquelles il aurait pu être assassiné par la mafia. C’était l’un de ces grands récits classiques de gloire et de chute. J’ai juste pensé que peut-être je pourrais m’en inspirer. Alors j’ai pris des post-its et j’ai juste fait un cadre vague. J’avais quelques paroles. Sur un post-it, ce serait comme « Sonny played over the odds », et différentes choses, je les collais. J’avais une ligne à propos de « He went to war and swapped his gloves for a rifle« , que je trouvais cool. J’ai fini par avoir 30 post-its tout autour de moi. C’était assez cool parce que je pouvais tous les voir et je pouvais les déplacer et les intégrer dans la structure.
Donc ensuite, le deuxième couplet il part à la guerre, le premier couplet vous mettez en place la scène. Le refrain comble les trous. Quand il est devenu célèbre, il était dur avec sa copine, il ne la traitait pas très bien. Donc c’est l’histoire de mettre une chronologie assez vague et d’en faire une histoire. C’est la première fois que j’ai écrit avec des post-is. C’est assez cool mais j’ai volé cette idée à ma femme qui est écrivaine. Une fenêtre de son bureau est en face de mon studio donc à chaque fois que je travaille, je regarde par la fenêtre et elle a toujours des post-its partout sur la fenêtre. Donc j’ai lui volé l’idée et ça a vraiment bien fonctionné.
La Face B : Il y a beaucoup de papiers et de questions sur la chanson « Not the Only Things ». Quel est ton avis sur cette chanson ?
Gaz Coombes : J’ai juste laissé venir les paroles instinctivement et voir ce qui sortait en premier sans trop réfléchir. Avant que je m’en rende compte, j’avais déjà deux ou trois lignes qui me donnaient le même sentiment que quand j’ai écrit ma chanson « The Girl Who Fell to Earth » qui a été inspirée par ma fille qui est autiste et comment elle voit tout très différemment et combien j’admire sa force. C’est une célébration pour ma fille et et quiconque lutte contre les maladies mentales, l’autisme ou la vie. J’ai l’impression que « Not the Only things » est presque comme une suite de cette chanson. C’est juste une sorte de réconfort, de petite lettre à ma fille mais aussi à tout le monde, un message qui dirait « Ça va aller ». Regardez comment les choses étaient il y a 2 ans et regardez où vous en êtes maintenant « Ça va aller, tout va bien et je suis là pour vous. » Ça a fait du bien de le faire.
La Face B : Ma dernière question concerne Supergrass. Vous avez eu quelques shows triomphants au cours des 2 dernières années. Tout le monde parle de Glasto et de Billy Eilish regardant votre set. Ensuite, vous étiez dans les spectacles en hommage à Taylor Hawkins aussi. D’autres surprises prévues ?
Gaz Coombes : Rien de prévu. Nous avons vraiment apprécié ça. Il y a eu des moments incroyables, des moments inoubliables pour refaire Glastonbury comme ça sur la scène Other Stage comme nous avons commencé en 1995 et c’était une date spéciale pour nous. Faire partie de l’hommage à Taylor Hawkins a été une journée très dure et émotionnelle et je suis privilégié d’en faire un peu partie. Mais si Dave (Grohl) vous appelle, vous devez répondre. Vous montrez patte blanche.
La Face B : Un de mes plus grands rêves est de boire une bière avec Dave Grohl.
Gaz Coombes : J’ai bu quelques Jägermeister avec lui. Je ne sais pas s’il est très amateur de bière, mais il aime ses shots.
La Face B : Je pense que beaucoup de gens ont le même rêve. J’ai eu cette conversation avec des inconnus à propos des Foo Fighters et comment Dave Grohl change des vies. C’est l’homme le plus sympa du Rock.
Gaz Coombes : Absolument. Et il est vraiment comme ça. Il est aussi gentil que les gens l’imaginent. Il est très accueillant. Nous avons fait quelques tournées avec eux à l’époque. Nous avons tourné deux ou trois fois avec eux et c’est un grand groupe, dans de grands lieux, avec de la sécurité, mais ils venaient simplement dans nos loges et traînaient avec nous.
La Face B : Comme toi et Robbie Williams.
Gaz Coombes : Oui, et en fait, ces deux artistes sont probablement les deux avec qui j’ai le plus apprécié être en tournée. J’ai aimé être avec eux. C’est l’homme le plus sympa que vous puissiez imaginer.
La Face B : Et ce concert à Glastonbury en tant que groupe secret. Les gens sont devenus fous, j’aurais juste adoré qu’ils soient en tête d’affiche ce jour-là.
Gaz Coombes : Oui exactement.
La Face B : Ils sont marrants et parfois enfantins, Ils ont créé ce faux nom de groupe The Churnups.
Gaz Coombes : Oui, ils sont juste marrants. Ils font ces vidéos drôles.
La Face B : Oui, cette vidéo qu’ils ont faite pour présenter leur nouveau batteur. Ils ont pris quelque chose de très positif d’une situation très dramatique. Ils ont le controle du narratif. Et il faut être un sacré batteur pour jouer pour Dave Grohl et remplacer Taylor Hawkins !
Gaz Coombes : Oui, et on ne peut pas le remplacer mais absolument. Taylor aurait adoré ça. Pas de plans pour Supergrass ! Nous avons apprécié ce que nous avons fait et nous verrons dans le futur. Ce devra être une occasion spéciale. C’était aussi organique la façon dont cela s’est produit.
La Face B : Les gens étaient heureux de vous voir réunis et jouer à nouveau en tant que Supergrass.
Gaz Coombes : Oui, mais nous ne voulons pas en faire trop.
La Face B : Mais nous aimons aussi te voir en solo, faire ton truc
Gaz Coombes : Et j’apprécie cela. La meilleure période créative des 10 dernières années a été de faire cet album. Cela a été le moment le plus créatif et excitant de ma vie.
Un grand merci a Gaz Coombes pour ce moment nostalgique et sa générosité. Retrouvez Gaz Coombes sur Instagram ou en tournée.
English Version
La Face B – Last autumn you toured on your own around Europe. How has it been so far?
Gaz Coombes: So far, It has been great. I brought a couple of guys from my live band so we are doing this kind of three-piece set up. It is a bit different so no drums necessarily but It is myself, Garo and Angela. Garo and Angela have been playing in my live band and she has a band call Piney Gir. So this is what we decided to do: Let’s just strip back the set up and see how It goes. We have never done it before so we had one rehearsal. First gig in La Rochelle was great and sounded so good. It has gone better since we have gone on. We did a great show in Lille. It is going very well, the crowd seems to be enjoying it.
La Face B : That’s great. After that, you are going to Australia for sold out shows as a special guest for Robbie Williams.
Gaz Coombes: Strangely, I have kind of become good friends with him over the last six months. He got in touch and wanted to meet up and discuss a few things with his writing. I went over to his show in Cologne and I hung out with him and spent a few dates with him after that. We got on really well. I did not realize how much of a fan he is of my solo albums so we had some good conversations about music. He is a very warm, honest, personable guy. He seems to be in a really good place right now.
La Face B : It is brilliant you get to do 4 massive shows in Australia.
Gaz Coombes: We were really pleased. We have done a few shows for him already through Europe in the summer already. We played in Luxemburg, Bergen and other festivals. We’ve got to know his band, the MD of the band, Kyle, a very sweat guy. They all got on really well with my band. It is just nice to meet good people. I have toured with a lot of bands, a lot of big bands. I find it so refreshing how welcoming.
La Face B : It feels like you’re a big team.
Gaz Coombes: You can’t judge people until you get to spend time with them. They are a great bunch.
La Face B: In 2024, touring with Johnny Marr.
Gaz Coombes: Yeah! Johnny is another guy! The guy was on my bedroom wall when I was fourteen years old. The Smiths were a big band for me. He got in touch a few years back, on my Matador record. He got in touch to say he loved the album. I was like “ what the fuck?” It is Johnny Marr, what is going on? Then again, lucky enough to do some shows with him again in the summer. He invited me to play guitar on stage to his shows. Played in “The light never goes out” and It was a great moment. We’ve become sort of friends and he got in touch a month ago “ do you want to go on tour?”. Fuck yeah!
La Face B : I looked at your tour dates on your website and something made me laugh: Right after you come back from Australia, you have your homecoming show in Oxford and this show is surround by Thunder and bomb emojis. You are touring in the the other side of the planet and you have that massive homecoming show. How is the audience at home?
Gaz Coombes : It is going to be a very special one. Oxford has been a funny place over the years. It is not always what you would imagine as a home show. They can be a bit difficult crowds or I don’t know if it is because they know me so well. Strangely, London is starting to become the shows where it would be big and overwhelming response. I have a feeling about this show: it will be the biggest show I have ever done in Oxford. End of the album campaign, end of a really great year so it going to have a really great celebratory feel I think. Got come nice ideas planned. Really exciting.
La Face B: Let’s talk about the album! Turn the Car around was made in seven years.
Gaz Coombes : No. That was slightly misquoted. The seeds of this record planted seven years ago when I started on Matador and I started with a new approach to making an album. So, this is a continuation of that but I think all the seeds were placed, just stylistically and the technical approach continued into this record which is why I kind of see them as a bit of a trilogy (Matador, World Strongest Man and Turn the car around).
La Face B: I feel this album has very matured and it is like a crossroad following the car metaphor. You are at a crossroad between past, present and future
Gaz Coombes : Yes it is pretty accurate.
La Face B: There is also a crossroad of feelings and emotions because we talk about sadness, romance, love in many shapes, grief.
Gaz Coombes: It is about processing throughts.
La Face B: It is about the ups and downs of modern life. A chunk of life and everything that goes in it. Sometimes in your life you have lots of things happening in a short period of time and you go through very big ups and very big downs. This album feels very intimate but also personable as we can relate. I am going through grief at the moment, I lost my granma.
Gaz Coombes: Oh, I am very sorry.
La Face B: So this record is intimate but relatable to the many.
Gaz Coombes: Thank you! It is pretty accurate, I’d say.
La Face B: How is this album articulated?
Gaz Coombes : I always has to start with some kind of simple idea like a musical idea. There are always lyrics and little words floating around. I always write things down but I tend to start in my studio and sit down. There might be something in my head and I sit at the piano and put something down. But I record everything immediately, so I record while I am writing. So I can capture early ideas before they are fully formed. I think that is where some magic lies, before I know it too well. So, I record everything early and it is a case of jamming with myself. I put some piano down and go and sit on the drums just to get a beat together, work on sounds until it gets to a point where I feel something is happening.
And then, that’s when it goes to the next phase of being very focused in trying to translate that early idea. So it is all based on feel and spontaneity: see what comes out. I am a big believer of my heart and gut feeling. Trying not to intellectualize. Let your instincts kind of run the show. There is plenty of time to get technical and to look at how the songs fit together. Sometimes, I feel like I thing that I have said that already on the record so I am gonna change that song now because it feels like repetition.
Then, I will shake it up or delete some tracks and bring someone in from the band and ask to have a play and share what they think. On this album, there was a lot more of working with my band members: Garo and Nick who play the guitar and the base and we would often have sessions together. We would put things on the big projector screen in the studio and just sit and play along and have all these images floating around. It was kind of cool.
La Face B : It sounds all very cinematic. t sounds a lot like when cinema was silent and the music was this crucial component. I totally see you composing soundtrack for TV or film as the video seems like a catalyst to create music.
Gaz Coombes: I do see music in quite a visual way. Also, It has always struck me how a chord change can make me cry like you would think It would be a lyrical thing but a lyric would give you the connection and the feeling. in classical music, there is no words. Maybe tht is where I am instinctively drawn to placing some chords that would make me go like “oooh yeah” like “ I love the way they sit together” and the harmonics and that’s basically what sountracks do in many ways. Sometimes words can get in the way so it needs something emotive musically that connects.
La Face B : You said your family has been one of your biggest sources of inspiration. What kind of movies, music or books inspire you at the moment?
Gaz Coombes: In this era of TV series, since Breaking Bad or way back. All these series start to have this cinematic feel. They are all like mini movies and the music has become so much more important to all these shows and big score tunes you’ve never heard before.
La Face B : Track you will google afterwards because the tune will move you even more than the scene itself. Some soundtracks are unbelievable like Normal People, Euphoria, Big Little Lies and they are a key component of the creative process.
Gaz Coombes: Yeah exactly! It is not usually my kind of thing but someone told me to check that show called Luke Cage on Netflix. It is like an adult violent marvel, based in Hell’s kitchen and very raw and gritty and some on f the music in that is just amazing. There is a guy called Raphael Sadiq who does a lot of the soundtrack stuff. There is a track called Good man and me and my wife are just like “awwww that track!!” it is like pure sex.
La Face B : If we are drilling into the album, there is a song with Sonny the Strong. It is quite cinematic. How did you come up with this story?
Gaz Coombes: I had the backend track sort of there. Although I was struggling with the chorus. So, I had a lot of the music in place. One morning, I woke up and I thought I am going hit these lyrics and I am gonna finish this song. I always thought that the opening line was going to reference somebody. There is going to be a name and I was going to tell the story of that person. I kind of knew that at the beginning of who it was or what I was going to say. I guess I just had my coffee on the Internet looking around for things. Then I found a story of a boxer called Randalph Turpine. He was around in the 50s from Lemington Spar in England. He ended up becoming world champion but he had a very strange life with tough beginnings, traumatic start to life. He then became World champion and after that, it all went wrong, got involved in mob, bad money dealings. His life ended in tragedy.
hey said he killed himself but there was also word that he might have been murdered by the mob. It was one of those classic rise and fall tales. I just thought maybe I could make it work with that. So I got post-it notes and I just did a lose framework. I had a few lyrics. On one post-it note, It would be like “ Sonny played over the odds” , and different things, I would stick them up. I had a line about “He went to war and traded gloves for a riffle”, which I thought was a cool line. I ended up having 30 post-it notes al around. It was kind of cool because I could them all and I could move them into places that would fit the structure. So then verse 2 “ He goes to war”, verse 1 you set the scene.
The chorus is filling the gaps when he got famous, he was bad to his girlfriend, he did not treat her very well. So it is structuring it to a vague timeline and a story. It is the first time I have ever written like that with Post-it notes. It is kind of cool but I stole that idea off my wife who is a writer. A window of her writing room is opposite my studio so every time I am working, I look up the window and she always has post-it notes all over the window. So I stole the idea from her and it rally worked.
La Face B: there is a lot of press about the song “Not the only things”. What is your take on this song?
Gaz Coombes: I just let the lyrics come instinctively and see what comes out first without thinking too much. Before I knew it, I had already two of three lines that gave me the same feeling than when I wrote that song called “The Girl who fell to Earth” that was inspired by my daughter who is autistic and how she sees everything very differently and some of the characteristics, and how much I admire her strength, a celebration of her and anybody who struggles with mental illness, autism, or life. I felt like with one It is almost like a sequel of that song. It is just kinf od reassuring, a little letter to my kid but also to everybody a message “It’s OK”. Look at how things were 2 years ago and look where you are now “It’s OK, you are doing good. Things are going well and I am here for you.” It felt good to do that.
La Face B : My last question is about Supergrass. You had a triumphant reunion over the last 2 years. Everybody talks about Glasto and Billy Eilish watching your set. Then you were in the Tribute shows to Taylor Hawkins as well. Any more reunions?
Gaz Coombes: Nothing planned. We really enjoyed it. There were some incredible moments, some unforgettable moments to do Glastonbury again like that on the Other Stage like we started out back in 1995 and that was a special date for us. To be part of the Taylor Hawkins tribute was very overwhelming and emotional day and I am privileged just to be a small part of it and also If Dave (Grohl) calls you have to answer. You show up.
La Face B: One of my biggest dreams is to share a beer with Dave Grohl.
Gaz Coombes: I shared some Jägermeister’s with him. I don’t know how much of a beer drinker he is but he likes his shots.
La Face B: I think a lot of people have the same dream. I had this conversation with random people about Foo Fighters and how Dave Grohl changes lives. He is the nicest man in Rock N Roll.
Gaz Coombes: Definitely. And He really is like that. He is as nice as people would imagine. He is very welcoming. We did some tours with them back in the day. We toured two or three times with them over the years and there are a big band, in big venues, with security but they just came to our dressing rooms and hung out.
La Face B: Like you and Robbie Williams.
Gaz Coombes: Yeah and actually these two artists are probably the two I can think of I had the most fun on a tour. I enjoyed being with them. He is the nicest man you can imagine.
La Face B: And that show at Glastonbury playing as the secret band. People went crazy, I just wished they headlined that day.
Gaz Coombes: Yeah Exactly.
La Face B: And the fact they were childish, created a fake band named The Churnups.
Gaz Coombes: Yeah they are just silly. They do these funny videos.
La Face B: Yeah that video they did to introduce their new drummer. They took something very positive from a very bad situation. They owned that narrative. And you have to be some drummer to play for Dave Grohl and replace Taylor Hawkins!
Gaz Coombes: Yeah and you can’t replace him but absolutely. Taylor would have loved that. No plans for Supergrass! We enjoyed what we did and we’ll see in the future. It will have to be a special occasion. It was also organic the way it happened.
La Face B: People were happy to see you reunited and play again as Supergrass.
Gaz Coombes: Yeah but we don’t want to overdo it.
La Face B: But we also like to see you on your own, doing your own thing.
Gaz Coombes: And I am enjoying it. Best creative time in the last 10 years doing this record. It has been the most creative and exciting time of my life.
Thanks for this moment Gaz!