Trois ans après le glorieux Seeking Thrills (2020, Domino), Georgia revient avec Euphoric, un album catchy et entêtant aux beats 80/90’s. Bien que toujours inspiré des dance floors, l’opus sonne plus pop que jamais. La musicienne anglaise qui a produit seule ses 2 précédents albums, s’est associée avec Rostam (Vampire Weekend + prod. de Haim, Clairo…) pour celui-ci. Nous l’avons rencontrée lors de son passage à Paris au mois de mai et avons parlé entre autre de L.A., de son travail avec Rostam, et de sa relation particulière avec Paris…
ENGLISH VERSION BELOW
La Face B : Salut, comment ça va ?
Georgia : Oui, bien, merci !
LFB : Est-ce que tu apprécies Paris jusqu’à présent ?
Georgia : Oui, j’adore Paris ! Je suis un peu comme, tu sais, je me sens très à l’aise à Londres et je pense que rien n’est aussi bien que Londres, mais en fait, tu réalises que, oui, Paris est l’un des plus beaux endroits au monde. J’ai beaucoup de chance d’être ici.
LFB : Tu es sur le point de sortir Euphoric, ton troisième album. Comment s’est passé le processus d’écriture ?Peux-tu nous parler un peu de l’album ?
Georgia : Oui, bien sûr. Jusqu’à présent, c’est une sorte de grand voyage, parce que j’ai fait l’album différemment du précédent. J’ai choisi de collaborer avec un autre producteur, Rostam. En soi, c’était différent de l’isolement, de la solitude et de l’écriture. J’étais également à Los Angeles. J’ai quitté Londres pour travailler et écrire à Los Angeles. Et oui, l’ensemble de l’album a été un voyage fou, vraiment.
LFB : Euphoric est toujours influencé par le dancefloor, mais il est aussi très pop…
Georgia : Oui, cet album prend une direction musicale différente. Alors que Seeking Thrills était assez nostalgique de la house music des années 80, j’ai l’impression que nous voulions créer un album qui ne soit pas nostalgique, mais qui suive sa propre voie. Toujours dansant mais regardant vers l’extérieur, les différents sons du monde et de l’époque, et oui, ça ressemble un peu plus à un départ musical que le précédent…
LFB : Oui, ça ressemble aux années 80. Je me demandais si tu avais une influence particulière à l’esprit ou si tu écoutais une musique particulière ?
Georgia : Oui. L’influence des années 80 vient de The Cure. J’ai été complètement obsédée par Disintegration, tout cet album et surtout le processus créatif derrière cet album. Et Rostam est aussi un très grand fan de Cure. Et donc les lignes de basse, beaucoup de lignes de basse live sur l’album sont très inspirées par le son de The Cure. Il y a donc beaucoup de chorus, beaucoup d’échos de type « slapback » et oui…
Je pense, je regarde toujours vers les années 80, j’adore les années 80, mais j’ai l’impression qu’avec cet album, j’écoutais plus l’esprit des années 90, comme William Orbit (pionnier britannique de l’ambiant – ndr), Ray of Light de Madonna… Il s’agissait plus de breakbeats sur des rythmes house, ce qui était le propre des années 90. J’ai donc été influencé.e par cette époque, en particulier par les années 90 à 97. Orbital, 808 State… Beaucoup de choses, j’adore cette genre de scène rave britannique.
LFB : Tu as travaillé pour la première fois avec un coproducteur, Rostam. En quoi l’expérience a-t-elle été différente ? Comment as-tu vécu cette expérience ?
Georgia : Tout d’abord, Rostam et moi, tout s’est mis en place de manière très organique. J’avais travaillé sur une chanson de Mura Masa intitulée Live Like We’re Dancing, que j’avais écrite avec Alex (Alexander Crossan = Mura Masa – ndr). Et c’est un ami de Rostam. Rostam a donc entendu la démo, et il m’a envoyé.e un message sur Instagram et m’a dit : » Hey, j’aime vraiment ta voix. » Et donc j’étais comme « Oh mon Dieu ! » tu sais, extrêmement excité.e parce que j’étais fan de lui. Pas seulement de Vampire Weekend, mais aussi de sa propre musique. J’adore la musique de Rostam, mais aussi ses productions, le calibre des artistes et la variété avec lesquels il a travaillé. J’étais un.e grand.e admirateurice. J’étais donc très enthousiaste lorsqu’il m’a contacté.e.
J’ai poursuivi la conversation et je me suis retrouvé.e à Los Angeles en 2019 pour quelques concerts. Et j’avais quelques jours à tuer. Je lui ai donc envoyé un message pour lui dire : » Hey, je suis à L.A., est-ce qu’on peut se voir ? Je peux passer au studio pour écrire une chanson ? » Il m’a répondu : « Bien sûr, oui, viens ». Et ce premier jour, nous avons écrit le single It’s Euphoric.
C’était une dynamique tout à fait magique. À ce moment-là, je me suis dit : « Oh, j’adorerais faire plus de choses avec Rostam et je pourrais peut-être penser au prochain album avec lui »…
LFB : Il y a deux morceaux dont je voulais parler avec toi : Euphoric, qui est le principal single, le seul qui soit sorti en fait en est un…
(L’interview a eu lieu en mai 23 – ndr)
Georgia : Oh, parler de ce single… Eh bien, l’histoire, c’est que nous l’avons écrit le premier jour où nous nous sommes rencontré.es. C’était très spécial. Et cette chanson était comme… c’était très… quand je repense à son écriture, j’étais assis.e à son piano, qui surplombait en quelque sorte tout le centre-ville de Los Angeles, donc j’étais comme, « Oh, mon Dieu » cette sorte de… tu sais, d’habitude ma vue est celle d’un mur à Londres, et maintenant ma vue est une vue panoramique absolue du centre-ville de Los Angeles avec des palmiers, un ciel bleu et une montagne.
C’est donc tout d’abord cette vue et le fait de s’asseoir au piano qui m’ont permis.e de me sentir inspiré.e par cette euphorie. Et je pense que c’est ce qui est ressorti (fredonnant 🙂 « It’s Euphoric… ». J’ai trouvé cette mélodie, et Rostam m’a dit : « C’est cool ». Il m’a dit : « C’est génial. On va faire avec ».
Et c’est parti de là. C’est une chanson très simple. Mais nous avons aimé le fait qu’elle nous rappelle Genius of Love du Tom Tom Club, ou quelque chose comme ça… Rostam est un génie, parce que j’ai joué « boom, boom, boom », et il a dit : « Je vais mettre la basse », alors il a pris la basse et il a fait « boom, boom, boom ». Et puis je jouais les accords et c’était comme « génial ! » (fredonnant) « boom, boom, boom ».
On s’est dit que c’était un peu, je ne sais pas, un peu hip-hop, mais aussi évocateur des lignes de basse que l’on trouvait sur les morceaux de rave beats comme Massive Attackiens, et on s’est laissé.es porter par ça. Et à la fin, nous avions cette chanson.
Et à la fin, nous avons eu l’idée de la finir avec « dam, dam, dam ! ». Rostam disait qu’il nous fallait ce son « ravey » à la fin.
LFB : L’autre morceau dont je voulais parler est Live Like We Were Dancing Part II…
Georgia : Oh, oui. En fait, c’est Rostam qui a eu l’idée qu’il nous fallait une chanson de plus, et c’est comme ça que nous avons commencé notre relation musicale. Et je pense que Rostam a toujours aimé cette chanson. Il m’a dit : « Pourquoi ne pas faire une deuxième partie ? mais je pense que nous devrions faire notre propre musique ». Et je me suis dit : « D’accord, cool. Ça a l’air génial ». Et je suis content.e qu’elle soit là parce que j’ai l’impression qu’elle fait partie de l’histoire de l’album et c’est vraiment un moment agréable sur l’album parce qu’elle vient après All Night, qui est une sorte de morceau dancefloor, donc c’est un moment pour respirer sur l’album. Et Alex était très fan.
LFB : Y a-t-il un titre de l’album que tu aimes particulièrement, qui te tient à cœur ?
Georgia : Oui, je pense que la dernière chanson de l’album, So What, est ma préférée et qu’elle est très spéciale pour moi. J’ai écrit cette chanson avec Justin Parker, qui a composé Video Games de Lana Del Rey et Stay de Rihanna. Travailler avec Justin a été un véritable rêve qui s’est réalisé. J’ai beaucoup appris à ses côtés. Et je pense que nous avons écrit une chanson vraiment, vraiment spéciale ensemble.
Je pense que nous étions toustes les deux très ému.es au moment où nous l’avons écrite et je pense qu’elle reflète vraiment une émotion, mais aussi de l’optimisme. Même si à l’époque où nous l’avons écrite, nous étions toustes les deux assez déprimé.es (rires), je pense qu’il y a toujours eu de l’optimisme parce que dans cette industrie, il faut se pincer pour savoir qu’on est capable de faire ce qu’on fait. Il y a donc toujours de l’optimisme. Je dirais donc cette dernière chanson, oui.
LFB : Qu’est-ce que l’écriture musicale ou la création musicale pour toi ? Pourquoi écris-tu de la musique ?
Georgia : Je pense que c’est une forme d’expression pour moi. C’est un exutoire. Parfois, je ne suis pas le.a meilleur.e dans la vie de tous les jours. Parfois, je n’arrive pas à exprimer ce que je veux, ce que je ressens ou ce que je… La vie continue dans l’écriture des chansons, je peux être très précis.e. Et c’est peut-être moi qui exprime…
LFB : Comme des sentiments…
Georgia : Oui, exactement. Je pense que c’est ça écrire une chanson, et j’espère que quelqu’un qui l’écoute s’y reconnaîtra d’une manière ou d’une autre.
LFB : Tu joues seul.e en concert, du moins pour ton dernier album. Je me demandais si tu allais continuer à te produire seul.e sur scène avec cet album ?
Georgia : Nous allons tenter quelques expériences cette année. Nous allons essayer avec un groupe. Et puis on va aussi essayer un peu en solo pour voir ce que ça donne… Oui, on va voir ce que le public ressent.
LFB : As-tu prévu de jouer en France prochainement ?
Georgia : Il y aura des projets. Oui, mais rien de concret pour l’instant.
LFB : As-tu un lien particulier avec la France ?
Georgia : Oui ! Ma mère a vécu à Paris pendant deux ans. Juste après les manifestations du film, comment s’appelle ce film…
LFB : Les manifestations de mai 68 ?
Georgia : Oui. Elle était donc ici, à cette époque, en tant que jeune fille au pair.
LFB : Waw, quelle époque extraordinaire !
Georgia : Une période vraiment extraordinaire. Elle m’a toujours fait part de son amour pour la culture française et en particulier pour la culture parisienne. Chaque fois que je viens ici, j’imagine ma mère de 19 ans en train de faire la folle dans les rues. Non, en fait, je pense qu’elle était plus jeune. Elle devait avoir 18 ans.
LFB : Et ma dernière question, qu’est-ce qui t’intéresse en ce moment ?
Georgia : Qu’est-ce qui me branche en ce moment ? Qu’est-ce que j’écoute… Beaucoup de Rosalía. Et en fait, je vis beaucoup dans le passé en ce qui concerne la musique, donc beaucoup de Hall & Oates (Daryl Hall & John Oates – ndr). C’était une sorte de duo des années 70, très célèbre pour ses compositions. Et en particulier une chanson intitulée She’s Gone.
LFB : Merci !
Suivre Georgia sur Instagram.
ENGLISH VERSION
Three years after the glorious Seeking Thrills (2020, Domino), Georgia returns with Euphoric, a catchy album with 80/90’s beats. Although still inspired by dance floors, the opus sounds more pop than ever. The English musician, who produced their 2 previous albums on their own, has teamed up with Rostam (Vampire Weekend + prod. for Haim, Clairo…) for this one. We met up with her when they were in Paris in May, and talked about L.A., their work with Rostam, and their special relationship with Paris…
La Face B: Hey, how are you?
Georgia: Yeah, good. Thank you.
LFB: Have you been enjoying Paris so far?
Georgia: Yes, I love Paris! I’m a bit like, you know, I get very comfortable being in London and nothing’s as good as London but actually, you realise that, yeah, Paris is one of the most beautiful places in the world. So very lucky to be here.
LFB: You’re about to release Euphoric your third album, how has been the journey so far? Can you tell us a bit about the album?
Georgia: Sure. Yeah. The journey so far has been quite a sort of major journey really because I’ve made the record quite differently from the previous record. I chose to collaborate with another producer, Rostam. So that in itself was different to me just being isolated and alone and writing. I was in LA as well. Left London to work and write in LA. And yeah, the whole record has just been a mad journey, really, Yeah.
LFB: Euphoric still feels influenced by the dance floor, but it’s strongly Pop as well…
Georgia: Yes, this album is slightly moving in a different musical direction, whereas Seeking Thrills was quite nostalgic of 80s house music, this, I feel like we wanted to create an album, not nostalgic just in a lane of its own. Still danceable but, you know, looking outwardly at different sounds from around the world and time and yeah, it feels like a bit more of a musical departure than the…
LFB: Yeah, it has 80s feels to me I was wondering, did you have a particular influence in mind or were you listening to special music?
Georgia: Yes. So the 80s influence came from like The Cure. I got completely obsessed with Disintegration, that whole record just and particularly the creative process behind that record. And Rostam is also a huge, huge Cure fan. And so the baselines, a lot of the live baselines on the record are quite inspired by The Cure sound. So a lot of chorus, a lot of kind of slapback echo and yeah…
I think, I always look to sort of the 80s I love the 80s you know, but I feel with this record, I was listening to more 90s spirit kind of William Orbit (British ambiant pioneer – ndr) Madonna’s Ray of Light. It was more about breakbeats on top of house beats which is kind of what the 90s did. So I was sort of influenced by that era like particularly from 90 to 97. Orbital, 808 State… Loads of, you know, love that kind of UK rave scene.
LFB: And you mentioned you worked with a co-producer, Rostam, for the first time. How was the experience different? How did you enjoy the experience?
Georgia: Yeah, it was, first of all, Rostam and I, it all very organically came together. I had worked on a song by Mura Masa called Live Like We’re Dancing wrote it with Alex (Alexander Crossan = Mura Masa – ndr). And he’s a friend of Rostam. So Rostam heard the demo, and he direct messaged me on Instagram and just was like, “Hey, I really love your voice.” And so I was like, “Oh my God!” you know, extremely excited because I was a big fan of his. Not only, you know, from Vampire Weekend, but you know his own music. I love Rostam’s own music and also his productions and just the calibre of artists and the variety that he’s worked with. I was a big admirer. So I was really excited when he got in contact.
I then kept kind of the conversation up and then I found myself in L.A. in 2019 playing a couple of shows. And I had a few days to kill. And so I messaged him being like, “Hey, I’m actually in L.A., can we get together? Can I come by the studio and maybe write a song?” He was like “Sure, yeah, come by”. And on that first day we wrote the single It’s Euphoric.
So it felt like a completely magical sort of dynamic. And I was like, at that point, I was like “Oh, man, I would love to do more with Rostam and maybe I could think about the next record with him.”…
LFB: So it was Yeah, there’s two tracks I wanted to talk about: It’s Euphoric, which is the main like single, well the only one that is out actually…
Georgia: Oh, talk about that single… Well, that’s the backstory is that we wrote it on the first day of ever meeting each other. So that was very special. And that song was like… it was very… when I think back to the writing of it, I sat at his piano, which was sort of overlooking the whole of downtown L.A., so you’re sort of, you know, I was like, “Oh, my God” this sort of…You know, usually my view is of a wall in London, and now my view is just an absolute panoramic view of downtown Los Angeles with palm trees and blue skies and a mountain.
So first of all, it was that view, and sitting at the piano. Feeling very inspired by that euphoric feeling. And I think that’s just what came out, you know, (humming) “It’s Euphoric…”. And I sort of came up with that melody, and Rostam was like “That’s cool”. He was like, “That’s wicked. Let’s roll with that” you know.
And then it just kind of went from there really. And it’s a very simple song really. But we liked that it kind of reminded us of Genius of Love or you know, by Tom Tom Club, or something… Rostam is such a genius because I sort of played “boom, boom, boom”, and he was like, “I’ll put down bass”, so he picked up the bass and he just went “boom, boom, boom”. Then I was playing the chords and it was like “wicked!” (humming:) “boom, boom, boom”.
And we were like, this is kind of,I don’t know, it’s kind of hip hoppy, but also reminiscent of those baselines that were kind of on the rave beats tracks like Massive Attackee and we just kind of rolled with it. By the end of it, we had this song.
Then we always had the idea at the end for it to be really like “dam, dam, dam!”. Rostam was like, we need that ravie sort of sound at the end.
LFB: It’s powerful. There’s loads of feelings expressed as well…
Georgia: Yeah, he was really encouraging with the vocal being the main part of it. So that and that was really new to me because previously, I think I’d still kind of hid behind production really. And this time, I had somebody who was actually saying to me, “you’re a singer” you know, “you’ve got such a beautiful voice”. And that was very encouraging, you know.
LFB: The other track I wanted to talk about is Live Like We Were Dancing Part II…
Georgia: Oh, yeah. So it was actually Rostam’s idea that I think we needed one more song and that was the way that we kind of started the musical relationship. And I think Rostam just always loved that song. He was like “why don’t we do like a part two? but I think that we should do our own music to it”. And I was like “Okay, cool. That sounds wicked”. And then I’m so glad it’s on there because I feel like it’s all part of the story of the record and, it really is a nice moment on the record because it comes after All Night, which is quite a sort of pumping dancefloor tune so, it’s a moment to breathe on the record. And Alex was a big fan of it.
LFB: And is there a track on the record that you like particularly, that is close to your heart?
Georgia: Yeah, I think the last track on the album So What is my favourite and very special to me. I wrote that song with Justin Parker, who wrote Lana Del Rey’s Video Games, and also wrote Stay by Rihanna. So working with Justin was a real dream come true. And I learnt a lot from him. And I think we wrote a really, really special song together.
I think both of us were quite emotional at the time writing it and I think it really reflects an emotion really, but it’s also optimism. Because even though at the time we were writing it, we were both kind of quite depressed (laughs), I think there was always an optimism because being in this industry is, you know, we have to pinch ourselves that we’re able to do what we’re doing. So there is always optimism. So I would say that last song, yeah.
LFB: What is music writing/ music making to you? Like, why do you write music?
Georgia: I think it’s just a form of expression for me. It’s a release. And sometimes I’m not the best in my day to day life. Sometimes I’m not good at expressing what I want or what I feel or what I, you know… Life rolls on in the songwriting I can be very specific about things. And it is perhaps me expressing…
LFB: Like feelings…
Georgia: Yeah, exactly. So I think that’s what songwriting is, and then hopefully, somebody listening to that will relate to it somehow.
LFB: You’ve been performing live, at least for your past record, on your own. I was wondering if you’ll continue performing live on your own with this album?
Georgia: Well, we’re gonna be trying a few experiments this year. We’re gonna try with a band. And then we’re going to try a bit solo as well and see what the vibe is… Yeah, kind of like, see what the audience feels. Yeah.
LFB: Do you have plans to play in France soon?
Georgia: There will be plans. Yeah, but nothing concrete yet.
LFB: Do you have a special connection to France?
Georgia: I do, actually! My mum lived in Paris for two years. Right after the protests here from the film, what’s this film called…
LFB: The protests of May 68?
Georgia: Yes. Yeah, so she was here, in that time, as an au pair.
LFB: Waw, what an extraordinary time to be there!
Georgia: A really extraordinary time. And so she’s always expressed to me her love for French culture and particularly for Parisian culture. So every time I come here, I’m always imagining my 19 year old mom going crazy on the streets. No, actually, I think she was younger. She was like 18.
LFB: And my last question, what are you into at the moment?
Georgia: What am I into at the moment? Well, what have I been listening to? Lots of Rosalía. And actually, I very much live in the past with music so a lot of Hall & Oates (Daryl Hall & John Oates – ndr). They were sort of 70s duo, very famous songwriting. And particularly a song called She’s Gone.
LFB: Great. Thank you!