La Face B a rencontré Jack Jones au Rocher de Palmer en février, alors qu’il assurait la première partie de The Libertines, pour un échange riche et inspirant. Avec une sincérité désarmante, l’artiste gallois mêle poésie, humour et introspection pour évoquer son processus créatif, ses influences et sa quête d’équilibre entre ombre et lumière. Entre punk et spoken word, musique et littérature, il façonne un univers où chaque mot vibre avec intensité. Plongez dans le monde instinctif et passionné de Jack Jones, un artiste guidé par une seule boussole : l’émotion.
Retrouvez également le travail d‘Alexia Arrizabalaga-Burns (sous le pseudo Troubleshooteur) sur son site et sur Instagram.

Jack Jones« Dylan Thomas est mon héros. J’ai grandi entouré de ses mots, ils sont gravés partout à Swansea. Sa forme et sa structure sont si parfaites, belles et imaginatives… Avoir ne serait-ce qu’une infime part de cette essence dans ma vie est un véritable cadeau. »
La Face B : Bonjour Jack, c’est un vrai plaisir de te rencontrer. J’adore Trampolene et la poésie, donc nous avons beaucoup de choses à discuter.
Jack Jones : Le plaisir est pour moi, honnêtement.
La Face B : Tu as commencé en tant que première partie des Libertines à Nantes.
Jack Jones : Hier, c’était à La Rochelle et avant-hier à Nantes. C’était intéressant parce qu’il n’y avait qu’un seul vol pour Nantes, et il était à 4 heures du matin. Je suis donc arrivé à Nantes à 6 heures un dimanche. Il n’y avait rien d’ouvert, personne dans les rues, mais au fur et à mesure que la journée avançait, les gens apparaissaient. C’était assez beau. J’ai fait une longue course le long du front de mer, et j’ai vu cet éléphant électronique qui soufflait de la trompe.
La Face B : Tu joues un peu partout en France dans des lieux emblématiques:
Jack Jones : Wow, hier il y avait cette fresque incroyable avec Bowie et les Beatles à l’extérieur, c’était impressionnant. Tout l’endroit ressemblait à un énorme bob fait d’acier, c’était dingue. Et toutes les salles étaient pleines !
La Face B : C’est ma deuxième date avec les Libertines sur cette tournée. J’ai couvert l’Olympia à Paris. Tu as déjà tourné avec les Libertines, Pete Doherty et les Puta Madres. Vous êtes bien plus que de simples amis. Y a-t-il des souvenirs marquants ou des moments amusants de tournée ?
Jack Jones : Oh mon dieu ! J’ai rencontré Pete il y a dix ans et au début, je faisais des performances de poésie sur la tournée des Libertines. Puis, je suis devenu son guitariste. Et ensuite, j’ai intégré les Puta Madres. Ça a été une sacrée aventure ! Quand tu es en tournée avec des gens, tu apprends vraiment à les connaître. C’est comme être dans les tranchées de la vie. La vie devient extrême parce que tout le monde est épuisé. Les horaires sont fous. Il ne peut pas y avoir pire pour la santé mentale qu’une tournée avec un groupe. Les journées sont totalement inversées. Laisse-moi réfléchir à des histoires absurdes… Il y en a trop !
Aujourd’hui, je me suis promené longtemps avec Carl (Barât) et on a découvert cette cabane perchée dans un arbre. On est restés là à prendre des photos. C’était super. Je cours aussi tous les matins pendant 40 minutes pour découvrir les villes. Ce sont de grandes villes industrielles.
Franchement, c’est difficile de se rappeler d’histoires qui ne sont pas totalement délirantes, classées X ou carrément illégales… rires



La Face B : On n’attend pas moins des Libertines ! Sur cette tournée, les gens découvrent en live les morceaux de ton dernier album Jack Jones. Comment le public réagit-il ? As-tu un morceau préféré à jouer sur scène ?
Jack Jones : C’est étrange comme les publics sont différents en France et au Royaume-Uni. Ici, ils sont magnifiques. Ils écoutent en silence. En Angleterre, tu as déjà six pintes de bière lancées sur toi avant même le début de la deuxième chanson. Ici, c’est différent. Tout le monde écoute attentivement. Et pourtant, même dans un autre pays, on dirait que tout le monde comprend les paroles.
« Je me demande toujours pourquoi je fais ça, pourquoi j’écris des chansons… Si un seul couplet peut aider quelqu’un comme il m’a aidé, alors ça vaut la peine de passer ma vie à le faire. » Jack Jones
La Face B : Il y a quelque chose avec les artistes britanniques en France. Les gens sont très bienveillants et encourageants.
Jack Jones : Oui, ils ont tous été incroyablement gentils, encourageants et bienveillants. J’avais l’impression d’être dans le salon de ma famille. Ils écoutaient les morceaux, et puis Pete est monté sur scène pour Uncle Brian’s Abattoir. Hier soir, on a joué Paradise Is Under Your Nose, une chanson des Puta Madres, et Pete est venu avec Billie-May. On l’a chantée ensemble et elle attrapait le micro et touchait son nez. Rien de tout ça n’est prévu, donc je n’ai aucune idée de ce qui va arriver ce soir !
La Face B : Il se passera forcément quelque chose ! Ton album solo Jack Jones marque une rupture avec tes précédents albums plus axés sur la guitare, en proposant une ambiance plus éclectique. Qu’est-ce qui a inspiré ce changement et comment cela a influencé ton écriture ?
Jack Jones : Je devais essayer. Parfois, il faut juste sortir de sa zone de confort et voir ce qu’il y a dehors. C’était à la fois inspirant et terrifiant. J’ai vu une interview de David Bowie où il disait : « Si tu es un peu hors de ta zone de confort, peu importe comment tu te sens, c’est un bon endroit. » Je me suis dit que ce serait bien pour moi, et ça a été une expérience différente. J’ai toujours commencé par les paroles, même avec Trampolene, mais cette fois, c’était une question d’adapter les mots au rythme. C’était comme ouvrir une nouvelle partie de mon cerveau.
La Face B : Tu es avant tout un conteur. Tu es auteur et poète, et les mots sont essentiels pour qu’une chanson fonctionne pour toi.
Jack Jones : Pour moi, raconter une histoire et montrer sa personnalité sont des piliers de mon écriture. C’est pour ça que je commence toujours par les paroles. Parce que si tu ne commences pas par quelque chose que tu veux vraiment dire, tout l’exercice devient une question d’être aimé plutôt que de s’exprimer sincèrement.
La Face B : Tu as cité des inspirations comme The Streets, Baxter Dury, Sleaford Mods et la musique rave pour cet album. Tu es même allé jusqu’à interdire les guitares en studio pour repousser encore plus les limites. Comment cette prise de risque a-t-elle façonné le son et l’énergie du disque ?
Jack Jones : J’étais en pleine crise de nerfs ou quelque chose du genre. Je me demandais « mais qu’est-ce qui se passe ? ». J’aime résoudre des problèmes musicalement.
La Face B : Moi aussi ! Mon pseudo Instagram est Troubleshooteur parce que j’adore tout analyser et régler chaque détail pour résoudre des problèmes.
Jack Jones : J’aime ça ! J’adore ça ! C’est juste que je joue de la guitare en permanence depuis que j’ai 13 ans et que j’ai été renvoyé de l’école. C’est devenu mon mode de vie. Enlever cette couverture de sécurité était assez effrayant. J’avais ce carnet que j’ai gardé pendant le Covid. J’ai eu le Covid assez tôt et j’ai beaucoup souffert. Puis, j’ai retrouvé ce carnet, et il contenait de nombreuses inquiétudes existentielles et pensées intrusives que je n’avais jamais expérimentées auparavant. J’ai ressenti qu’il était plus facile pour moi, plutôt que d’essayer d’adapter ces mots à une séquence d’accords, de simplement les exprimer sur un beat. J’ai senti que je pouvais en dire plus.



La Face B : Tu décris souvent tes chansons comme des chapitres de résilience, trouvant de la lumière même dans les endroits les plus sombres. À quel point est-il important d’injecter cet espoir dans ta musique ? Surtout lorsqu’il s’agit de santé mentale, d’addiction, des pressions technologiques… Parfois, cela peut prendre une tournure sombre, mais tu arrives toujours à apporter une lueur d’espoir. Comment trouves-tu cet équilibre entre un sujet difficile et la lumière au bout du tunnel ?
Jack Jones : C’est une bonne question ! Je me demande toujours pourquoi je fais ça, pourquoi j’écris des chansons, pourquoi j’ai choisi de m’obséder et de m’engager dans cette voie. J’ai traversé beaucoup de choses dans ma vie, comme des crises d’angoisse, des TOC… Beaucoup de gens connaissent tout ça. Les chansons que j’écrivais m’aidaient à gérer ces choses, ces conditions que j’ai. Je me suis dit que même si un seul couplet d’une chanson peut aider quelqu’un qui traverse quelque chose de similaire, si ça aide quelqu’un comme ça m’a aidé, alors ça vaut la peine de le faire. Ça vaut la peine d’y consacrer sa vie.
La Face B : Une fois qu’une chanson est sortie, elle ne t’appartient plus vraiment et elle devient autre chose. Mais quand quelqu’un vient te dire que ta chanson signifie beaucoup pour lui, que ce que tu ressens, il le ressent aussi… C’est une connexion si forte. Tu as mentionné que la production et la co-écriture avec Adam French ont joué un rôle important dans l’élaboration de ton travail. Peux-tu nous en dire plus sur cette collaboration ?
Jack Jones : À la base, un de mes potes un peu fou essayait d’aider sur un album de Trampolene. Ça se passait bien. Puis, il a décidé de me mettre en contact avec Adam pour essayer quelque chose de nouveau, sans rapport avec Trampolene. Je me demandais : « Pourquoi tu veux faire ça ? » Mais Adam m’a poussé dans la bonne direction, il me faisait écouter de la musique, me donnait un beat. Il me donnait un scénario et m’envoyait écrire quelque chose et ne me laissait pas partir tant que ce n’était pas terminé. Adam a été brillant. On bossait parfois jusqu’à 6 heures du matin. Il était aussi obsédé que moi. On est montés ensemble dans un avion et on a voyagé dans un autre monde.
La Face B : Vous aviez le même objectif mais des façons différentes d’y parvenir.
Jack Jones : Oui, et je ne savais même pas comment allumer un ordinateur. Je suis obsédé par mon téléphone, je suis accro, mais j’essaie de réduire mon temps d’écran. C’était intéressant de jouer avec des synthés et un ordinateur. Il pouvait me montrer des trucs et c’était incroyable. Adam écoutait mes idées, même si je voulais mettre le son d’une rambarde qui se fait fracasser. Il était très ouvert et trouvait toujours un moyen de les concrétiser.
La Face B : Ta poésie est influencée par des auteurs comme Dylan Thomas ou Julian Cope, deux poètes gallois. Comment la poésie, et en particulier Dylan Thomas, a-t-elle façonné ton approche du storytelling et du spoken word ?
Jack Jones : Dylan est mon héros, et je pense que c’est le plus grand. Je suis biaisé parce qu’on est allés à la même école. J’ai grandi en n’entendant que ses mots. Ils sont partout à Swansea : sur les bancs des parcs, dans les aires de jeux. Ça m’agaçait un peu à l’époque. Puis en grandissant, j’ai étudié et relu sa poésie encore et encore. Sa forme et sa structure sont impeccables, belles et imaginatives. Avoir ne serait-ce qu’une infime part de cette influence dans ma vie est un cadeau. J’ai de la chance de venir du même endroit que lui.
La Face B : J’ai parlé avec King Hannah de Liverpool. Craig Whittle pensait la même chose des Beatles. Ils auraient pu naître dans n’importe quelle ville, mais ils sont nés à Liverpool !
Jack Jones : Oui ! Je ressens la même chose pour Dylan.
La Face B : Mais ta poésie aborde aussi des thèmes personnels et sociétaux. Comment décides-tu si une idée ou un sentiment devient un poème ou une chanson ?
Jack Jones : En général, j’ai un carnet de poésie rempli de titres. Et j’essaie de compléter les poèmes. Ensuite, certains d’entre eux sautent de la page pour devenir une chanson. J’ai écrit un nouveau poème qui s’appelle « On my perfect day » :
« On my perfect day, I did nothing much.
I felt cool and calm and soft to the touch.
On my perfect day, I walk by the shore,
the waves kiss my feet, and I want bit no more. »
Je ne trouvais pas ça assez épique pour une chanson. Mais mon ami Mike l’a lu, a écrit une musique, et ça sonnait incroyable. Parfois, je ne sais pas à l’avance.



La Face B : Tu n’as jamais essayé de travailler avec un illustrateur ou un peintre ? Tu fais des haïkus ? Ces morceaux de poésie seraient supers avec des dessins ou des illustrations. Les gens sont de plus en plus visuels.
Jack Jones : C’est une idée intéressante. Je me demande où je vais trouver quelqu’un pour faire ça.
La Face B : Développe tes haïkus sur les réseaux sociaux ! Il y a un chanteur et musicien français, Mathias Malzieu, qui fait des haïkus et les récite en pagayant sur la Seine.
Jack Jones : C’est cool ! Il faut que je vois cela. Tu m’enverras le lien?
La Face B : Parlons de John Cooper Clarke. J’ai un vrai crush pour cet homme. Alex Turner lui ressemblera en vieillissant. Il a qualifié ta poésie d’exceptionnelle. Comment son travail a-t-il influencé ton approche du spoken word et de l’écriture de chansons ?
Jack Jones : Je l’ai rencontré et il plaisantait sur Poundland. Je me situe quelque part entre Dylan Thomas et John Cooper Clarke. J’existe entre deux mondes. J’adore sa présence sur scène, son humour, sa manière de déclamer. Il a réussi à faire le lien entre la poésie et le punk.
La Face B : Son look est très punk. Vous êtes tous les deux très drôles !
Jack Jones : Il a une blague qui me fait toujours rire :
Je parle à mon propriétaire l’autre jour, il y a un problème avec le toit.
Mon propriétaire me dit : « Quel est le problème ? »
Eh bien, je veux un putain de toit.
Il est génial.
La Face B : Ton premier livre Swansea to Hornsey et ton deuxième Tour Diaries Volume 1 laissent entendre qu’il y aura un Volume 2…
Jack Jones : J’en ai environ sept.
La Face B : Swansea to Hornsey est une histoire initiatique, alors que Tour Diaries Volume 1 est un récit brut sur la vie en tournée. Comment ton approche de l’écriture de livres diffère-t-elle de celle des poèmes et des chansons ?
Jack Jones : Ces deux livres sont très différents. Le roman est stylistique avec des phrases courtes et des chapitres concis. Les journaux de tournée sont plus spontanés, sans structure rigide. Ils remplissent chacun leur propre objectif.
La Face B : Il y a une véritable profondeur dans les histoires que tu racontes. Tu ne sembles pas avoir une approche calculée, mais plutôt instinctive et spontanée, avec une touche de romantisme.
Jack Jones : Rires… Oui, exactement. Je réfléchis à ce que je fais et au meilleur médium pour l’exprimer, et ça se produit très vite. C’est assez automatique. Une fois que j’ai choisi une direction, je m’y engage pleinement. L’essentiel est de tenir bon et de rendre cela compréhensible pour les autres.



La Face B : Tu es ouvert sur tes efforts pour maintenir un mode de vie sain. Tu aimes courir et tu manges équilibré. En quoi ces habitudes influencent-elles ta créativité et tes performances ?
Jack Jones : C’est une question intéressante. Ces habitudes m’influencent et me permettent de rester dans un état où je peux travailler. Une grande partie de ma vie consiste à rester assez bien pour être présent pour mes amis et mon travail. Si je flanche, je peux sombrer dans des pensées très sombres. Dans ces moments-là, travailler devient impossible. C’est avant tout une question de survie, surtout si je me retrouve piégé dans des pensées obsessionnelles. Je n’étais pas très créatif quand je buvais beaucoup. J’étais bien plus productif et tourné vers l’avenir quand j’étais sobre. J’ai beaucoup apprécié l’absence de responsabilités et la camaraderie liée à la boisson, mais je ne produisais rien. Adopter un mode de vie sain me permet d’avancer.
La Face B : Tu as vécu un moment dans un monastère bouddhiste silencieux près de Newcastle…
Jack Jones : C’était une expérience très intéressante. Je n’avais pas réalisé que c’était un monastère silencieux avant d’y arriver. J’y suis allé, et un moine essayait de voir ce qui se passait dans mon esprit. Il m’a conduit au jardin, m’a montré un tas de bois, puis a pointé du doigt une hache. J’ai simplement coupé du bois entre les séances de méditation. J’ai senti une tension s’apaiser en moi. C’était magnifique. Ne pas être connecté à la technologie.
La Face B : Ou à une stimulation mentale constante : quand tu écris, quand tu lis, ton cerveau est toujours en activité. Parfois, ça fait juste du bien de fendre du bois. Ta fatigue devient uniquement physique.
Jack Jones : Oui ! Tu donnes une pause à ton cerveau et tu es pleinement dans ton corps. Ce sont des choses que je n’avais jamais faites. J’ai passé ma vie dans ma tête. Apprendre à ressentir mon corps, c’était quelque chose de nouveau pour moi.
La Face B : En tant que fan inconditionnel du Swansea City, as-tu déjà vécu une expérience qui combine ta passion pour le football et la musique ?
Jack Jones : Oh wow ! Mon rêve serait d’écrire une chanson que les supporters de Swansea City chanteraient. J’ai vécu des moments incroyables avec Swansea quand on était en Premier League.
La Face B : Ma dernière question concerne ton équilibre entre des thèmes profonds et l’humour. Tu es quelqu’un de très drôle. Comment intègres-tu cette légèreté et cette touche amusante dans ton art ?
Jack Jones : Je le fais tout simplement, parce que parfois, l’obscurité serait trop écrasante. J’y laisse toujours entrer un peu de lumière.
La Face B : Tu dégages tellement de lumière en tant que personne, tu ne pourrais pas sombrer totalement dans l’obscurité.
Jack Jones : Si tu peux faire sourire quelqu’un, ne serait-ce qu’une seconde, tu devrais le faire. Si je suis dans une chanson et que je dis ce que j’ai à dire, je pense toujours à la direction que je vais prendre. Et si je peux mettre un sourire sur le visage de quelqu’un, je choisirai toujours cette voie. Les gens se souviennent de ce que tu leur fais ressentir.
La Face B : C’est Maya Angelou qui disait : « Les gens oublieront ce que vous avez dit, ils oublieront ce que vous avez fait, mais ils n’oublieront jamais ce que vous leur avez fait ressentir. » Maya Angelou fait-elle partie de tes références ?
Jack Jones : Oui ! Carrément !
La Face B : Je ne sais pas si je pouvais encore plus t’apprécier, mais là, wow ! Merci Jack, c’était un très beau moment.
Jack Jones : Rires… Génial. Merci, c’était un plaisir. Merci d’avoir pris le temps de parler avec moi.
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Version en Anglais
La Face B: Hello Jack, it is a real pleasure to meet you. I love Trampolene and poetry, so we have a lot to talk about.
Jack Jones: The pleasure is mine, honestly.
La Face B: You started as one of the support bands for The Libertines in Nantes.
Jack Jones: Yesterday was in La Rochelle and the day before was in Nantes. It was interesting because there was only one flight to Nantes, and it was at 4 in the morning. So, I got into Nantes at 6 on a Sunday. There was nothing open, nobody around but as the day rose, so did the people. It was quite beautiful. I went for a long run along the front, and I saw that electronic elephant and it was blowing its trunk around.
La Face B: You are playing around France in a lot of iconic and grass-root venues.
Jack Jones: Wow: yesterday there was this mad mural with Bowie and The Beatles outside and it looked amazing. The whole place looked like a giant bob effect hat made from steel and it was quite amazing. All the rooms are full!
La Face B: It is my second run with The Libertines on this tour. I covered Olympia in Paris. You toured before with The Libertines,Pete Doherty and The Puta Madres. You guys are beyond friendship. Anything memorable and fun that happened on tour?
Jack Jones: Oh my god! I met Pete ten years ago and at first, I was doing The Libertines tour poet thing. And then it evolved in me becoming his guitarist. And then, it evolved in me being in the Puta Madres. So, it has been a hell of a journey. Gosh! When you are on tour with people, you really get to know them. It is like being in the trenches of life. Life is so extreme because everyone is so tired. Such odd hours. There can’t be anything worse for your mental health than being on a tour with a band. The whole days are upside down.
Let me think of some ridiculous stories: There are just too many. Today I went for a long walk with Carl (Barat) and we were skirting the reem of the area and we found this mad tree house. We were hanging there and taking photos. It was lovely. I have been going on runs. I do 40 minutes of running every morning and see the cities. They are just big industrial cities.
I mean, It is hard to remember any story that are not completely off the chain, X-rated, illegal stories really….. Laughs. to be honest.
La Face B: And we do not expect anything less from The Libertines. On this tour, people are discovering the tracks of your latest album Jack Jones live. How is the reaction? Any favorite track you like to play live?
Jack Jones: it is so strange how the audiences are different in France and in the UK. They are so beautiful here. They just listen so quietly. In Britain, you have six pints of lagger thrown at you because the second song even begins. Here it has been odd. Everyone has been listening despite being in a different country, it seems like everyone understands all the lyrics.
La Face B: There is something about UK artists in France. People are very kind and supportive.
Jack Jones: They were all super kind. Supportive and encouraging. I felt like sitting in the living room with my family. They were listening to the songs and then Pete comes up for Uncle Brian’s Abattoir. Last night, we did Paradise is under your nose, which is a Puta Madres song and Pete came up with Billie-May and we sang it together and she was grabbing the microphone and touching her nose. None of this is planned so I have no idea what will happen tonight.



La Face B: Something else will happen for sure. Your solo album Jack Jones is a rupture from your past guitar-led artwork embracing a more eclectic vibe. What inspired this shift and how did it influence songwriting?
Jack Jones: I just had to try. Sometimes, you just have to get out of your comfort zone and venture to see what is out there. It was quite inspiring and scary. I have seen an interview of David Bowie and I remembered he said “If you are a little bit away of what is comfortable, no matter how you think you feel, this is a good spot”. Then, I just decided I would be good for the me, for me and it was different. I do work with lyrics first even with Trampolene but this way It was about getting the words to match the beat. It was like opening a new side of my brain.
La Face B: You are a storyteller first. You are an author and a poet, and the words are essential for a song to work for you.
Jack Jones: For me telling a story and showing your character are markers of my songwriting. So, that’s why I lead with the words. Because if you don’t start with something you want to say, for me, the whole exercise is about being liked instead of being able to express yourself.
La Face B: You cited inspirations like The Streets, Baxter Dury, Sleaford Mods and Rave dance music for your album. You even banned the guitars in the studio to push the boundaries even further. How did stepping out of the zone, shaped the sound shaped the sound and energy of this specific record?
Jack Jones: I was having a nervous breakdown or something. Like what the fuck is going on? I like problem solving in a musical way.
La Face B: I am also a problem solver. My Instagram alias is Troubleshooteur because I troubleshoot and I like to solve every single thing.
Jack Jones: I like that! I love that! Usually, the guitar is just the way I play guitar constantly since I was 13 and I was expelled from school. It has been my way of life. To take that security blanket away was quite scary. I had that notebook I kept during Covid. I had Covid quite early on and I suffered quite a lot. Then, I found that notebook and there were lots of existential worries and intrusive thoughts that I never experienced before in my life, I felt it was easier for me to just, rather than trying to scope these words into a chord sequence, I could just spit them out into a beat. I felt I could say more.



La Face B: You often describe your songs as a chapter of resilience finding light even in the darkest place. How important is it to inject that sense of hope into your music? Especially when dealing with mental health, addiction, pressures of technology…. Sometimes It can take a dark turn, but you always manage to shift it. How do you find that balance between a hard topic and light at the end?
Jack Jones: That’s a good question! I always question why I do this, why I write songs, why I chose to obsess and commit to this path. A lot of these things I have been through in my life like suffering panic attacks, OCD. all these things a majority know about. The songs I was writing helped me deal with these things, the conditions I have. I thought even if a verse of a song helps someone else who is going through something similar, if it helps anyone as it helped me, it is worth doing. It is worth spending your life doing this kind of thing.
La Face B: Once your song is out, it does not belong to you anymore and it becomes something else. But when someone comes to you and says your song means so much. What you feel, I feel. That is such a strong connection. You mentioned that producing and co-writing with Adam French played a significant role in shaping your work. Can you share more about this collaboration?
Jack Jones: Originally, one of my mad mates was trying to help on a Trampolene album. It was going well. Then he decided to hook me up with Adam to try something new that has nothing to do with Trampolene. I was thinking “what are you trying to do that?” But Adam pushed me in the right directions, played me some music, gave me a beat. He gave me a scenario and sent me away to write something but he would not let me leave until it was finished. Adam was brilliant. We would work until 6 in the morning some days. He was obsessed like I was. We jumped in the aero plane together and flew to another world together.
La Face B: You had the same goal but had different ways of getting there.
Jack Jones: Yes, and I did not know how to turn a computer on. I am obsessed with my phone. I am addicted to my phone, but I try to get my screen time down. It was interesting to play with synths and play with a computer. He could show me stuff and it was amazing. Adam listened to my ideas if I wanted to put the sound of a railing getting smashed. He was quite welcoming to my ideas and found a way to manifest them.
La Face B: Your writing is influenced by poetry like Dylan Thomas or Julian Cope, two Welsh poets. How did poetry, especially Dylan Thomas, shaped your approach to storytelling and the spoken word?
Jack Jones: Dylan is my hero, and I think Dylan is the greatest. I am biased because we went to the same school. I grew up and all I heard was his words. They are all around Swansea: on park benches, in playgrounds. I was quite annoyed at the time. Even as I got older, I taught poetry and read poetry over and over. His form and structure are so faultless, beautiful and imaginative. For me, to even having a slice of that in my life is such a gift. I feel so lucky I come from the same place.
La Face B: I spoke with King Hannah from Liverpool. Craig Whittle thought the same about the Beatles. They could have been born in any city, but they were born in Liverpool!
Jack Jones: Yeah! I feel that for Dylan
La Face B: But your poetry delves into personal and societal themes. How do you decide when an idea or a feeling becomes a poem or a song?
Jack Jones: Usually, I have a poetry book with a lot of titles in it. And I try to fill the poems. And I have the poems and some of them will jump off the page into a song. I just wrote a new poem called “On my perfect day”: On my perfect day, I did nothing much. I felt cool and calm and soft the touch. On my perfect day, I walk by the shore, the waves kiss my feet, and I want bit no more.” I did not think it was that epic to be in a song. But my friend Mike heard it and wrote some music, and it sounded amazing. Sometimes, I don’t know.



La Face B: You never tried to work with an illustrator or a painter? Do you do haikus? These nuggets of poetry would be great with a drawing or an illustration. People are more and more visual.
Jack Jones: It is an interesting idea. I wonder where I am going to find someone to do that.
La Face B: Develop your haikus on social media! There is a French singer and musician called Mathias Malzieu et he does haikus and tells them when he paddles on the Seine.
Jack Jones: That’s cool! I need to check him out.
La Face B: Let’s talk about John Cooper Clarke. I have an absolute crush on this man. Alex Turner will look like him when he is old. He praises your poetry as exceptional. How did his work influence your approach to spoken word and songwriting?
Jack Jones: I met him and he was joking about Poundland. Somewhere between Dylan Thomas and John Cooper Clarke is where I exist. I exist between two worlds. I love his stage persona, how funny he was, the delivery. He makes the crossover between poetry and punk.
La Face B: His look is very punk. Both of you are very fun!
Jack Jones: He says a very funny joke: I spoke to my landlord the other day, there is a problem with the roof. My landlord says “What’s the problem?”. Well I want a fucking roof. It always makes me laugh. He is brilliant.
La Face B: Your first book Swansea to Hornsey and a second book Tour Diaries Volume 1 which means there will be a number 2.
Jack Jones: I have about seven.
La Face B: Swansea to Hornsey is more about a coming-of-age story and Tour Diaries Volume 1 is a raw story about life on the tour. How is your approach or writing book differ from writing poetry and songs?
Jack Jones: Both those books are very different. The novel is written as stylistic with short sentences and chapters. The tour diaries are very off hand, not much structure. They all fit their own purpose.
La Face B: You have this depth in the stories you create. You don’t seem to have a calculating mindset; you seem quite instinctive and spontaneous with a lot of romantism.
Jack Jones: Laughs… yes exactly. I suppose I think about I am doing and the best medium for it and it will happen so fast. It is quite automatic. I go down the road I decided to and commit to it. Holding on and making it clear for people to understand it.
La Face B: You are open about your efforts to maintain a healthy lifestyle. You like running and you eat healthy. How do these habits impact your creativity and performance.
Jack Jones: That’s very interesting. I suppose they influence me, and they keep me in a place where I can work. So much of my life is staying well enough to be there for my friends and my work. If I slip, I can end up in such dark areas in my mind. Work is not possible. It is more about survival, especially if I have any looping thoughts. I was not very creative when I was drinking a lot. However, I was more creative and thinking forward when I was sober. But I had a lot of fun and I enjoyed the lack of responsibility and the camaraderie around drinking. But I did not do any work. So those things enable me to get going.
La Face B: You also spent time living in a silent Buddhist monastery near Newcastle.
Jack Jones: It was a very interesting experience. I did not realize it was silent until I got there. I just went there, and this monk was trying to see what’s in my mind and let me go to the garden, showed me a pile of wood and pointed at the wood and pointed at this axe. And I just chopped wood in between meditation. I felt like some tension eased inside me. It was beautiful. Not being connected to technology.
La Face B: Or brain stimulation: when you write, you read, you have constant brain stimulation. Sometimes, it is just nice to bash wood. Your tiredness becomes just physical.
Jack Jones: Yeah! You give your brain a break and you are in your body. Things I have never done. I have lived my life in my head. Learning to know how my body feels.
La Face B: As a lifelong Swansea city fan, any experience combining your love of football and music?
Jack Jones: Oh wow! My dream is to write a song the Swansea City fans sing. I had great times with Swansea when we were in the Premier League.
La Face B: My last question is that your work balances deep themes with humor. You are a very funny man. How do you incorporate that fun and light-hearted twist into your art?
Jack Jones: I just do it because sometimes the darkness would be too much. I let a little bit of light.
La Face B: You are very luminous as a person so you can’t plunge into darkness.
Jack Jones: If you can take someone and make them smile for a second, you should do it. If I am in the song and I say what I have to say. I am thinking about where I am going to go, if I can put a smile in someone’s face, I will always take that road. People remember how you make them feel.
La Face B: That’s Maya Angelou « people will forget what you said, people will forget what you did, but people will never forget how you made them feel”. You have Maya Angelou in your reference?
Jack Jones: Yeah! Bring it on!
La Face B: I don’t know if I can love you even more now! Wow! Thank you, Jack, it was a lovely moment.
Jack Jones: Laughs… Amazing. Thank you, It was my pleasure. Thank you for speaking with me.


