C’est à l’occasion du Festival ODP à Bordeaux, que j’ai eu le plaisir de rencontrer Julien Grane l! Nous avons enfin pu s’assoir sur un transat et discuter musique, saison de festivals et couleurs évidemment.
La Face B : Je croyais que tu jouais à la maison à Bordeaux mais tu n’es pas bordelais, tu es landais
Julien Granel: Je suis landais en réalité, d’un petit village qui s’appelle Rions-des-Landes. Cependant , j’ai vécu 5 ans à Bordeaux. J’ai commencé une fac à Bordeaux. J’ai fait un semestre en fac de musicologie…. un semestre ! (Rires)
La Face B: Est-ce que tu trouves que c’est comme jouer à la maison?
Julien Granel: Ouais, complètement. Il y a déjà tous mes amis de Bordeaux qui sont là. J’ai même des amis qui travaillent dans le festival. Il y a la famille qui vient donc c’est toujours spécial de revenir dans le coin. C’est trop cool !
La Face B: Tu peux nous parler de ton engagement et ta volonté de participer à ODP?
Julien Granel: C’est un festival que je connaissais quand j’étais à Bordeaux. Et je me projetais un peu en me disant si ça marche, peut être qu’un jour j’y serai. Donc déjà, quand on m’a contacté pour ODP, le fait que ce soit un nom familier, ça m’a plu. Et avec l’association et les pupilles, je trouve que ça donne beaucoup de sens à l’effort collectif de venir, de faire la fête, de passer un bon moment. J’aime quand les choses prennent du sens. Je glisse toujours des petits messages dans mes chansons : des messages qui motivent les gens, qui les poussent à croire à ce qu’ils ont en eux et à pas avoir peur. Et là, pour le coup, c’est sur d’autres valeurs, mais ça a une vraie utilité, un vrai sens encore plus palpable.
La Face B: C’est ma deuxième année à ODP et on passe des moments de grandes joies, des moments festifs, avec des pompiers et des bénévoles d’une grande gentillesse. Mais, on a aussi des moments très émouvants, on célèbre des personnes qui ont donné tant aux autres et qui ne sont plus là, l’engagement des pompiers…
Julien Granel: C’est un festival qui est très charge émotionnellement
La Face B: Des artistes comme Suzanne ou Terrenoire l’année avaient exactement le même ressenti : A la fois très émouvant et très joyeux.
Julien Granel: Je viens de rencontrer les pupilles et cela ne peut être qu’un moment fort, c’est sûr.
La Face B: Aujourd’hui tu es la première partie de Mika?
Julien Granel: Ouaaaais! En quelque sorte, c’est ça. Et c’est chouette parce qu’on est dans la programmation et moi de partager la scène avec Mika c’est génial parce que le premier album que j’ai acheté c’est Life in Cartoon Motion, donc j’ai un attachement tout particulier à ce disque qui m’a beaucoup inspiré sur scène. Du coup, c’est un chouette moment. C’est un check de moi-même à mon moi de quand j’avais 10 ans. Aujourd’hui, on se tape dans la main.
La Face B : Revenons en arrière : cette année, tu as fait la première partie de M. C’était comment ?
Julien Granel : C’était génial. Matthieu Chedid, il est hyper investi avec ses premières parties. Alors déjà, il prend le temps de les choisir, de les présenter. Donc déjà, il y a un vrai lien qui, artistiquement est fort. C’est une chance et une vraie belle reconnaissance d’avoir la validation de Matthieu Chedid et l’invitation sur ces dates.
La Face B : Et puis son public est sympa.
Julien Granel : Son public est génial ! Hyper ouvert musicalement. Matthieu Chedid a un projet qui vit encore plus en live. Il prend beaucoup de libertés, c’est un concert qui est très créatif avec de la vraie bonne musique live. C’est une vraie bonne tarte en vrai !
La Face B : C’est clair ! et la mini tournée avec Miel de Montagne ? Comment est-ce que ça s’est orchestré et déroulé ?
Julien Granel : En fait, avec Milan (Miel de Montagne), on s’est connus parce qu’on a fait une date ensemble à Lille. On avait le même booker et il nous a proposé de tourner ensemble car il trouvait qu’on avait des projets cohérents. Il y avait quelque chose de solaire et à la fois il y avait deux univers différents mais un gout du live et de la fête en live, une énergie qui était la même. Du coup, on nous a proposé de partir ensemble dans toute la France et de faire des salles plus grandes parce qu’on mixe nos publics donc c’est un mélange de découvertes.
La Face B : C’était super ! Je vous ai vu au Krakatoa début mai et c’est vrai que c’était deux salles, deux ambiances.
Julien Granel : ohhhh merci ! En même temps, il y a le même mood donc le public s’y retrouve. Les gens aiment les deux donc c’est cool.
Photos: Alexia Arrizabalaga-Burns Troubleshooteur
La Face B : Quelle est ta relation avec le public ? Sur scène et hors scène ?
Julien Granel : Je communique beaucoup avec les gens sur Instagram par exemple. Je réponds au maximum aux messages quand je peux, quand j’ai le temps. J’ai un vrai contact avec pleins de gens : certains viennent sur toutes les dates. Tu verras ce soir dans le premier rang, y’a des gens avec les cheveux rose et bleu par exemple. J’ai de la chance d’avoir un public hyper investi, qui me suivent en France. Le point commun c’est que ce sont toujours des gens cools et gentils
La Face B : Mais il est à ton image ! Tu es solaire et gentil.
Julien Granel : Merci, c’est trop gentil. En même temps, il y a un vrai lien avec les gens. Ils me préparent des surprises pendant mes concerts. C’est assez fou ! J’ai vraiment une chance dingue !
La Face B : Exemple de surprises…
Julien Granel : Par exemple, j’ai joué à La Cigale. Je me suis mis à jouer un morceau en piano voix et les gens ont allumé leurs flashes de téléphone et je me suis retrouvé face à une marée de flashes multicolores. En fait, ils avaient collé des gommettes sur les téléphones de 1400 personnes et il y avait une marée de lumières multicolores et c’était magnifique à voir. Ils ont des banderoles, des pancartes avec des blagues, pleins de trucs marrants.
La Face B : C’est mignon ! Tu as dit plusieurs fois que tu avais réalisé l’album de tes rêves de tes 14 ans.
Julien Granel : Ce qui est fou avec cet album, c’est que sans le vouloir, si on me l’avait fait écouter quand j’avais 14 ans, j’aurais aimé cet album. Forcément, quand tu commences un album, tu ne sais jamais trop où ça va. C’est tellement une aventure longue et d’expérimentation. Et en fait, petit à petit c’est devenu du kiffe en studio et ça me rappelait toutes mes inspirations d’ado. Dedans, je retrouvais du Elton John, du Mika, du Queen du Prince. C’était un mélange de tout ça ! c’était l’album que j’aurais aimé faire à 14 ans. Et puis, c’est un album qui me fait réaliser mes rêves petit à petit. Quand j’avais 10 ans et que j’allais au concert de Mika, si on m’avait dit que je partagerai la scène avec lui, 10 ans après, je l’aurai pas cru.
La Face B : On utilise souvent les adjectifs Fun, Euphorique et Coloré pour parler de toi et des concerts. Est que tu trouves que c’est juste ?
Julien Granel : c’est assez vrai ! Mes concerts sont une célébration de la vie et de la fête. C’est assez multi couleur. Le public arrive habille de toutes les couleurs.
Photos: Alexia Arrizabalaga-Burns – Troubleshooteur
La Face B : Comment est née ta collaboration avec Jean-Charles de Castelbajac ?
Julien Granel : Il m’avait écrit pour me proposer de faire un projet pour le Centre Pompidou pour les enfants et les grands enfants. On a fait une espèce de Pays des Merveilles Multicolores dans lequel il y avait du son. Nous avons créé un synthé pour enfants ensemble. Cette expo « Le peuple de Demain » poussait toute la nouvelle génération à stimuler sa créativité, à dessiner des drapeaux en fonction des émotions et du ressenti. Le message était le « peuple de demain sont les enfants d’aujourd’hui ». Ce projet me touchait directement avec ma vision de la musique et c’est un sujet qui me tenait à cœur.
La Face B : Après ODP, dis-nous tout sur ta saison des festivals. On te voit où ?
Julien Granel : Solidays à Paris, un des gros rendez-vous. Freemusic, pas loin de Bordeaux. J’ai pleins de festivals comme Terre du Son, les Plages Électroniques à Cannes, la main stage des Francos de Montreal. Après partout : France, Suisse, Belgique ! Je vais faire le Montreux Jazz Festival ! J’ai du mal a realiser ! Pleins de petits rêves qui se réalisent !
La Face B : A la rentrée, on te retrouve ou ?
Julien Granel : A la rentrée, il me restera des dates de tournée mais on a pas tout annoncé mais on va tourner jusqu’à décembre.
La Face B : Pour finir, un truc que tu as lu, vu qui nous permettrait de capter tes moods et gouts du moment ?
Julien Granel : Dans le train j’ai commencé à lire « Ed Banger Records – Une histoire des musiques électroniques françaises » de Julia Pialat. Un livre qui retrace l’histoire le Ed Banger, le label de musique électronique, qui m’a beaucoup inspiré, donc cette histoire, tout le développement de la French Touch, ça se relie pas mal à mon histoire.