Rencontre avec Luke Pritchard de The Kooks

15 ans déjà que The Kooks enchante le monde de la musique. De retour avec un nouvel album, 10 Tracks To Echo In The Dark, on a envoyé notre camarade et ami Tomasi à la rencontre de son héros, Luke Pritchard. L’occasion de parler de la conception de cet album, de paternité et de Boris Vian.

portrait de Luke Pritchard par Cédric Oberlin

English Version below

La face B : Comment ça va ?

Luke Pritchard : Ça va super ! Ça me fait plaisir d’être à Paris même si je ne suis là que pour une journée. J’ai eu ce sentiment incroyable en sortant du train. J’ai pas mal voyagé ces derniers temps mais je crois bien que ça fait deux ou trois ans que je n’avais plus mis les pieds ici. À chaque fois, être à Paris me fait quelque chose de différent. J’ai beaucoup de souvenirs ici.

La Face B : J’ai eu l’impression en écoutant l’album qu’il y avait un vrai retour aux sources. C’était une volonté de remettre les voix et les guitares acoustiques en avant, de retrouver le son des Kooks des débuts ?

Luke Pritchard : J’ai eu un peu plus l’impression de retrouver ce processus sur l’album d’avant. (rires) Pour les maquettes de celui-ci, l’idée était d’écrire davantage en produisant directement sur l’ordinateur. Le problème, c’est que je me suis tellement habitué au son de ces maquettes que quand je les ai amenées au groupe, je me suis rendu compte que c’était très électronique et assez compliqué à adapter à un groupe live « classique » avec des guitares, une basse et une batterie. Du coup, j’ai le sentiment qu’il a vraiment fallu tout réadapter.

Même si en réalité, ça dépend des chansons. Le processus était hyper fluide sur des morceaux comme Connection ou Modern Days. Ça a fonctionné tout de suite. Donc en fait, c’est sûrement l’alliance des deux qui donne vraiment la vibe de l’album.

LFB : C’est ce processus qui vous a permis d’être plus créatifs ?

Luke Pritchard : Oui, j’aime beaucoup ce que ça a donné. On s’est quand même fixé une règle, celle d’essayer de rester le plus minimaliste possible. On a tellement pris l’habitude de rajouter plein d’instruments, de rajouter des pistes en se prenant la tête. Pour cet album, j’avais vraiment envie que ce soit le plus simple possible. Trois éléments maximum.

D’ailleurs, je me suis mis à la basse et bien que je ne sois pas le meilleur bassiste que je connaisse, ça donne une autre perspective. J’avais toujours l’habitude d’écrire mes mélodies avec une guitare et le fait de les trouver cette fois-ci avec une basse, ça donne forcement un autre souffle. Ça m’a donné une autre inspiration.

LFB : Tu as dit que tu avais lu beaucoup de romans de science-fiction pendant l’écriture de l’album. C’était une volonté pour toi de te déconnecter de la réalité afin de trouver l’inspiration ?

Luke Pritchard : Oui, c’était vraiment l’idée globale. J’ai vraiment l’impression d’avoir fait le tour de Netflix, il fallait bien que je trouve mon inspiration ailleurs (rires). Quand on écrit des chansons, on a tendance à s’inspirer de ce qu’on voit, de ce qu’on vit, des gens qui partagent notre vie, des sentiments… L’inspiration vient avec ce qu’on vit. Mais là, je n’avais rien qui venait.

J’ai toujours lu pas mal de bouquins dans ma vie, j’ai toujours aimé les films de science-fiction mais là, je me suis vraiment passionné pour des auteurs comme Philip K. Dick. J’y ai trouvé pas mal de philosophie, des histoires d’amour, pas mal de choses que je ne m’attendais pas à trouver dans ce genre d’œuvre.

LFB : Il parait que tu as lu Boris Vian aussi.

Luke Pritchard : Oui, il est formidable ! C’était un vrai parisien lui, non ?

LFB : Oui, il a également écrit des chansons d’ailleurs.

Luke Pritchard : J’en ai écouté quelques unes ! Il est vraiment génial. Il a ce coté psychédélique. Et je pense qu’on retrouve vraiment cette inspiration-là dans des chansons comme Sailing on a dream. Je me suis inspiré de ce côté surréaliste pour les paroles de l’album et j’ai la sensation de n’avoir jamais trop exploré cet univers auparavant. C’est ce qui donne cet aspect nouveau au disque. J’en ai parlé à Tobby (ndlr : Tobias Kuhn, co-producteur de l’album avec Luke) et je lui ai dit que je voulais que l’album sonne comme 2001 : L’Odyssée de l’espace. Ça a donné un bon point de départ.

LFB : En parlant de Tobias Kuhn, comment s’est passée la rencontre ?

Luke Pritchard : On nous a arrangé un rencard ! (rires)

Non pour être plus sérieux, c’est notre label qui voulait que je le rencontre. Je ne m’en rappelle plus trop mais je crois que la petite amie de Tobias travaille là-bas et dans mes souvenirs c’est passé par elle. Je suis passé par Stockholm et Berlin pour rencontrer plusieurs producteurs, plusieurs artistes. Je cherchais quelque choses de nouveau. J’ai fait pas mal de sessions en studio et c’est toujours étrange pour quelqu’un comme moi, qui a commencé la musique avec quelque chose de très live. Mais j’adore ça et dès que j’ai rencontré Tobby pour faire un essai, il s’est passé quelque chose. On a écrit Connection le premier jour en seulement quelques heures, puis pas mal d’autres morceaux en quelques jours. Tout était plus simple et plus rapide.

LFB : Vous avez eu une vraie alchimie ?

Luke Pritchard : Tout à fait ! Le rôle de producteur est particulier, c’est un peu ton psychologue, ton meilleur ami. C’est étrange, car tu le vois plus que ta femme pendant tout l’enregistrement de l’album. Alors si il n’y a pas d’alchimie…

Quand j’ai commencé à sentir qu’on avait cette vibe, c’était évident qu’on devait travailler ensemble sur tout l’album.

LFB : Il vit à Berlin, toi à Londres, ça n’a pas été trop compliqué de travailler à distance pendant le Covid ?

Luke Pritchard : On a quand même pu se voir quelques fois en vrai. On a réussi à écrire cinq ou six chansons ensemble qui se sont toutes retrouvées dans l’album et je peux te dire que ce n’est pas toujours facile de trouver la bonne personne avec qui écrire. Du coup, ça valait le coup de voyager.

Une fois l’écriture des chansons terminées, on a pu faire des sessions à Londres avec le groupe, dont quelques unes assez marrantes où Tobby était avec nous en FaceTime sur l’iPad. On a essayé des logiciels qui permettent d’enregistrer à distance mais la technologie n’est pas encore tout à fait au point donc ce n’était pas très concluant. Mais on a réussi à se voir, notamment pour la deuxième moitié de l’album.

Du coup, pour la première moitié de l’album on travaillait chacun de notre côté, en se faisant des retours par mail avec les pistes des morceaux. Ce n’est pas pareil mais ça m’allait parfaitement ! Et puis on peut pas vraiment dire qu’on avait le choix…

LFB : Vous avez quand même enregistré l’autre moitié de l’album à Berlin. Cette ville a-t-elle influencé ta musique ?

Luke Pritchard : Carrément ! Je suis assez persuadé, de manière générale, que l’endroit où tu enregistres influe sur le son des morceaux. Berlin a ramené ce côté industriel, brutaliste, à notre musique. Évidemment, il ne fallait pas non plus tout changer, on reste les Kooks, donc il fallait quand même garder ce son qui nous caractérise. Ça ne pouvait pas être trop froid non plus.

LFB : On a l’impression qu’il y a quand même un retour au solo de guitare, ce son caractéristique qu’on pouvait entendre sur le premier album.

Luke Pritchard : C’est ce qui était super intéressant. Mélanger ces solos au son de basse plus froid tout en restant minimaliste. J’ai l’impression qu’on a bien réussi.

Je pense que Berlin a toujours été un sacré repère d’artistes et je me suis vraiment senti apaisé là-bas.

LFB : C’est pourtant une ville réputée pour ses fêtes…

Luke Pritchard : La nuit là-bas ne s’arrête jamais, c’est 24h sur 24 ! (rires)

Même si personnellement je m’arrêtais à quelques verres de whisky à des heures raisonnable, l’ambiance m’a vraiment plu.

Pour les précédents albums, j’ai pas mal enregistré à Londres et Los Angeles avec le groupe, et ce sont des villes avec un mood très commercial, très m’as tu vu. À Berlin, j’ai vraiment eu ce sentiment que tout le monde se foutait de tout. J’ai l’impression que les artistes, de manière générale, sont habitués à vivre un peu plus modestement que les autres et qu’à Berlin les gens sont moins stressés à l’idée de trouver l’argent pour se payer leur prochaine bière. Ça donne forcément une ambiance plus chill. C’est aussi une ville chargée d’histoire. Rien qu’à voir l’architecture de Berlin Est, ça donne envie de faire du Depeche Mode. (rires)

LFB : L’année dernière, tu t’es marié et tu as eu ton premier enfant. Tout d’abord, félicitations !

Luke Pritchard : Merci beaucoup ! Pour l’instant c’est que du bonheur, mon fils me manque beaucoup d’ailleurs. Je ne sais pas si vous avez des enfants mais vous devriez clairement en faire !

LFB : Une des chansons de l’album, Beautiful World, lui est dédiée.

Luke Pritchard : Je l’ai écrite avant qu’il naisse. En ces temps incertains, c’est un drôle de moment pour avoir un enfant. J’ai écrit cette chanson et je voulais lui dire : « Tu peux sortir de là mais ne t’inquiète pas, le monde va sûrement te paraître un peu fucked up mais je te jure que dans le fond, il est magnifique ».

LFB : Est ce que ce n’est pas justement cette idée qui fait le lien avec le titre de l’album Echo In The Dark ? Est-ce que ton fils ne serait pas une sorte de lumière dans la nuit ?

Luke Pritchard : Absolument. Pour moi, c’est quelque chose de joyeux. Le symbole d’une nouvelle vie, d’une nouvelle étincelle. Au premier abord, tu ne peux pas protéger tes enfants du monde qui les entoure, mais j’avais vraiment envie de lui dire de ne pas être trop apeuré, qu’il reste plein de gens formidables et de belles choses à vivre.

Mais au-delà de mon fils, j’avais vraiment envie de faire un album « euphorique » et je pense qu’on l’a fait. C’est un album positif. Et c’est comme ça qu’il doit être, après tout, on est les Kooks !

LFB : On a une dernière question pour toi. L’année dernière, c’était les quinze ans de votre premier album, Inside In Inside Out. Qu’est-ce que ça fait d’être dans cette industrie depuis tout ce temps ?

Luke Pritchard : Sacrée question ! (rires)

Tout a tellement changé depuis qu’on a commencé… Je crois que durant notre carrière, on a traversé les plus gros changements que le monde de la musique ait connu depuis ses débuts. C’est à la fois intéressant, terrifiant, énervant et excitant. Je suis assez content qu’on soit très indépendants maintenant. On a été dans des majors et on sait que ça a beaucoup d’avantages, mais ça fait tellement du bien d’être indépendant. Quand tu fais toi-même les choses, ça leur donne tout de suite plus de sens.

On est évidemment pas complètement tout seuls, on a une super équipe qui nous file des coups de mains.

On a la chance de travailler avec AWAL depuis qu’ils ont ouverts (ndlr : entreprise anglaise de label services qui accompagne les artistes selon leurs besoins, à la carte). Ils travaillent sur plein d’esthétiques différentes et ils font un travail incroyable en mettant les artistes en valeur. Ils sont super polyvalents, ils nous laissent vraiment faire notre truc de notre côté et ils arrivent seulement à la fin du processus pour nous aider à promouvoir notre musique. Je trouve ça génial qu’une entreprise comme ça puisse exister de nos jours.

LFB : Vous pouvez rester vos propres patrons.

Luke Pritchard : Exactement ! Dans les autres labels que j’ai pu voir en quinze ans, ils essayent un peu de te prendre de l’argent sur tout ce que tu gagnes, même sur ce qui ne les regarde pas. Comme les concerts par exemple. Mais pour moi, ce n’est pas facile d’être un artiste indépendant aujourd’hui. Si tu écoutes les majors, il faut faire de la musique pour TikTok. Aujourd’hui, tu peux signer avec n’importe quelle maison de disque si tu as un compte avec plein d’abonné.es sur les réseaux sociaux. C’est même la première chose qu’ils regardent. La musique n’importe plus.

Heureusement, ce n’est pas la seule manière d’y arriver et on ne peut que se réjouir du fait que des labels indépendants deviennent de plus en plus gros, malgré tout.

English Version (VO)

The Kooks

La Face B : How are you?

Luke Pritchard : I’m great! I’m very excited to be in Paris. Very sad that I’m leaving in about half an hour. 

LFB: Did you stay just for a day ?

LP: Just for one night and one day. I just found it so incredible getting off the train, coming into Paris… we’ve been to a few places travelwise, but we haven’t been here for three or four years. 

LFB : Really? 

LP: Yeah, I mean, the beauty of the city! It’s actually quite emotional when you haven’t seen Paris for so long. I’m really happy to be here. I have so many good memories here.

LFB: Yeah, I’ve been to lots of your gigs over the years.

LP: Have you? (laughs) Ah nice !

La Cigale, Maroquinerie, Olympia…

La Face B : I think I was in La Cigale, I was in Rock en Seine in 2008.

LP: Shit man

LFB: Yeah. I’m not really a journalist. I’m a French artist, my name is Tomasi. I’ve been a huge fan of your work for years. I just wanted to ask you some questions!

LP: Well, shit! That’s great. Are you a singer? 

LFB: Yeah. 

LP: Oh man. I’ll check you out!

LFB: I had the impression, while listening to the album, that there was a real return to your roots. Was it a desire, by displaying the vocals and acoustic guitars, to go back to the sound of your early days ?

LP : I felt a bit more that process on the previous album. (laughs) For the demos on this one, the idea was more to write by producing directly on the computer. The problem is that I got so used to the sound of these demos that when I brought them to the band, I realised that it was very electronic and quite complicated to adapt to a « classic » live band with guitars, bass and drums. So I have the feeling that we really had to readapt everything.

But it really depends on the song! The process was very fluid on songs like « Connection » or « Modern Days ». It worked right away. So it’s probably the combination of the two that really gives the vibe of the album.

LFB: Was it theprocess that allowed you to be more creative?

LP: Yes, I really like how it turned out. We did set a rule for ourselves to try to be as minimalist as possible. We’ve gotten so used to adding lots of instruments, adding tracks and getting into trouble. For this album, I really wanted it to be as simple as possible. 3 elements maximum.

Besides, I started playing bass and even though I’m not the best bass player I know, it gives another perspective. I always used to write my melodies with a guitar and the fact of finding them this time with a bass, it gives another breath. It gave me another inspiration.

LFB: You said you’ve read lots of sci-fi novels when making this new record. Was it necessary for you to disconnect from reality in order to get more inspired?

LP: Yes, that was really the whole idea. I really felt like I’d finished Netflix, I had to find my inspiration elsewhere (Laughs). When you write songs, you tend to be inspired by what you see, what you experience, the people in your life, the feelings… The inspiration comes from what you experience. But I didn’t have anything that came to me.

I’ve always read a lot of books in my life, I’ve always liked science fiction films but I really got into authors like Philip K Dick. I found a lot of philosophy, love stories, a lot of things I didn’t expect to find in this kind of work.

LFB: You also read Boris Vian.

LP: Oh yeah Boris Vian, amazing! He’s a big Paris guy. 

LFB: Yeah he was. A big musician too!

LP: Yeah. Exactly yeah! He was. He’s great man! Psychedelic!

LFB: Yeah. 

LP: And yeah, I think that definitely, I mean, if you listen to Sailing on a Dream on the album. It’s surrealism lyrics. I’ve never really done that kind of thing before. I found it really kind of new, cool… and also in the sound… I went to Toby (editor’s note: Tobias Kuhn, co-producer of the album with Luke) and I was like – I don’t know synthesisers very well – I bought a Jupiter 4 and I went to Toby and I was like, “I just want to sound like 2001 Space Odyssey, the whole album… I want to sound like some of the old sci fi films…”. And we kind of started there on the production level.

LFB: Speaking of Tobias Kuhn, how did you both met?

LP: Just blind date… Tinder.

LFB: (laughs) ok!

LP: It was a blind date… (laughs) No, I think it was from my Label. Because Toby’s girlfriend works there… I think it was through her. I’ve gone to Stockholm, and then I went to Berlin just to meet a few different artists and producers just because I was searching a bit.

And I did maybe six or seven sessions. And sessions are weird for a guy like me because I started out when that wasn’t the thing so much. I love it. I really enjoy it and you always learn something. But with Toby, we wrote Connection the first day we met in a few hours. 

And then we wrote a bunch of songs and it was just very quick and easy. Just chemistry. And you’re always searching. I mean producers are like psychologists, best friends…you know, you really do see them more than you see your wife or whatever, when you’re making an album. So the chemistry has to be really spot on.

LFB: It’s one of the most important things.

LP: Yeah. It’s crazy right? So when I found out that me and him had this vibe, that was like “Right, let’s do an album!”

LFB: He lives in Berlin, you live in London, Was it complicated to work remotely during Covid? 

LP: Yeah. So we’ve met quite a few times. We’ve probably written five or six songs. All of them made it on the album actually! And then, fuck me its hard to write songs!

So we just struggled a bit but… We did some sessions in London. We’ve got the band involved. And we did some of the really funny ones where we had Toby on the iPad in the studio (laughs).

Everyone was kind of “Oh, you got this new Zoom+ where we work with Pro Tools in real time!”

LFB: Yeah?

LP: No we tried it, it doesn’t work. It’s not there yet. The technology is not there yet.

The best work would be me and Toby on the phone and FaceTime and then we’d have a chat about something I’d do some stamps, send them over… It was very like that and it was cool. And I’m sure you had the same experience. We grew to be cool with it.

LFB: You recorded the other half of the album in Berlin. Did Berlin influence your music ?

LP: Yeah, I definitely think places that you record in seep into your sound.

LFB: It’s an eighties sound like…

LP: Yeah! (with a big voice) “Industrial!” “Brutalist!” We didn’t go all the way because we’re still The Kooks. We still had to have the song and we still had to have the warmth.

LFB: And there are guitar solos that we haven’t heard for quite a while. 

LP: Yeah. 

LFB: There’s a solo that reminds me of Inside In/ Inside Out.

LP: Yeah. It’s interesting doing that with those sounds but still keep them minimal. I think it works really well. But yeah, I think Berlin has always been a bit of a haven for artists. And I found it very relaxing to…

LFB: It’s a cool city for party as well. (Laughs) 

LP: You can go all night. Was that 24/24? Jesus! None of that!! It was pretty much just a couple whiskies at the end of the night. But it was really good. I’ve spent a lot of time working in London and L.A. with the band and they’re very, very different cities to Berlin, as you know. And it’s like hyper and it’s very commercial, and it’s a lot of pressure and in Berlin no one gives a fuck! I loved it. 

And it’s exciting, I hope it doesn’t change, but it feels like in general, artists can live off not as much money and people are less stressed about where the money for their next beers will come from. That create a much more chilled vibe, I think. I mean, also just the history there. And the architecture, you look at it, and then you’re like “I want to sound like Depeche Mode!” (Laughs)

That’s what it does to you! 

LFB: I heard you got married and had a son!

LP: He’s very new! Brand new, shiny (laughs). I do, yeah. He’s amazing. I miss him. Julian.

LFB: I heard you did a beautiful song about him on the album.

LP: Yeah, Beautiful World.

LFB: Is he your first ?

LP: First son! Yeah. Do you have kids?

LFB: No, not yet. (Laughs)

LP: You should do it! It’s great! It’s beautiful. And yeah, I wrote it before he was born. Ellie got pregnant in the lockdown. It was a really odd time for that to happen. And I think the uncertainty and… I don’t know, I was writing and went to the studio and I was like “I’m gonna write a song to basically tell him he can come out but like, don’t worry. It may seem really fucked up. but it’s also great!”.

LFB: Isn’t this idea that makes a link with the title of the album Echo In the dark? Wouldn’t your son be a kind of light in the night?

LP: Totally! Yeah. I mean, that kind of darker is… it’s like the heartbeat, when we first saw his heartbeat, it’s like an Echo in the Dark. But it is new life, a new spark. So it’s just like… you can protect your children from the way the world is, but “Just don’t be too freaked out! There’s great people too! Beautiful stuff happening!” 

And I just really wanted to make a euphoric record. And that’s what we did and it’s about positivity. 

LFB: It’s quite joyful when you listen to it yeah…

LP: Yeah. And it should be ‘cause it’s The Kooks man!! 

(Laugh)

LFB: Definitely!

LFB : We have one last question for you! Last year was the 15th anniversary of your first album « Inside In Inside Out ».

LP: Oh my god!! 

LFB: How does it feel to have been in this industry for quite a long time now?

LP: Yeah, big question to answer! It’s changed so much. It’s almost unrecognisable. We’ve probably been in the industry to see the biggest change in the music industry that ever happened. So it is quite interesting, quite terrifying… annoying, exciting…. Lots of emotions about it. 

I’m really happy that we are super independent now. And that’s great because we had a major label – and I’m not saying that they didn’t have their qualities – but it’s been really good to be fully independent. It means a bit more when you’re doing it yourself. 

We have a lot of help. We have a great team but it’s like you’re playing together yourself. So in our experience, that’s been quite a cool change to see the birth of our label AWAL, who are doing really fucking well. And they’re empowering artists in a lot of ways. 

I mean, there’s a lot of different styles, but in our case, the experience we’ve had is just, they let us do our thing. And they want to promote people doing what they want to do. I think that’s really a great new thing to see.

LFB: You’re still your own boss. 

LP: Yeah. Exactly. Because every other labels, so it’s been 15 years, they want to take a cut of your live income, they want to do… I don’t know, I feel it’s quite hard for artists now. It’s really hard to be independent, and that’s why you’re seeing a lack of certain kinds of music. Because it’s very hard to be as spiky or as… you know… You can’t do what you used to have to do when you’re on a major label. It has just changed. You have to make music for TikTok.

It’s good to be the independent. I think it’s exciting. Because the major labels get you to do all the work anyway. They say “If you don’t have 50k Instagram followers we won’t sign you anyway”. You know. What the fuck does that mean? 

LFB: That’s it! You have to be more like an influencer than a musician. 

LP: Yeah. Well, they asked you that stuff before you even walk in the door. Almost saying that’s the only way. But I have been excited just seeing the growth of independent labels. And that’s exciting!

LFB: That’s quite exciting. 

LP: Good luck man! 

LFB: Yeah you too ! (laughs)

Crédit Photos : Cédric Oberlin