Ça nous tenait à coeur de rencontrer Nieve Ella, une des artistes qui aura marqué notre année 2024 (et qui compte sûrement récidiver en 2025.) C’est chose faite : on a pu discuter rom-coms, fangirling, et syndrome de l’imposteur; en bref, tout ce qu’on aime. Nieve sera à Paris sur la scène de la Maroquinerie le 3 mars prochain pour défendre le super EP Watch It Ache and Bleed, condensé de ses inspirations rock et indie-pop, et on y sera. En espérant que vous aussi !
ENGLISH VERSION BELOW nieve ella
La Face B : On se retrouve aujourd’hui quelques semaines après la sortie de ton EP Watch It Ache and Bleed. Il me semble que tu avais fait un concert le jour de sa sortie, comment est-ce qu’il s’est passé ?
Nieve Ella : C’était vraiment incroyable. Même si j’étais malade ce jour-là, ça reste l’une des meilleures expériences de ma vie. Le public était génial, bienveillant et vraiment à fond. Comme l’EP sortait à minuit et qu’on a joué à 21h la veille, la majorité des morceaux n’étaient pas encore sortis donc le public les a découverts pour la première fois en live, ce qui a rendu le moment encore plus spécial et unique.
La Face B : D’après les retours que tu as eus, quel morceau du projet semble avoir le plus plu au public pendant le concert ?
Nieve Ella : Je dirais Meet You in the Middle, le dernier morceau de l’EP. Les gens le connaissaient déjà un peu, parce que ça fait quelques temps que je partage des extraits, mais ils ne savaient pas exactement comment allait être la version finale. Honnêtement, je ne pouvais pas regarder le public pendant que je chantais; j’étais en train de pleurer parce que cette chanson compte énormément pour moi. Après le concert, en voyant les retours, notamment sur Twitter, j’ai remarqué que beaucoup de gens parlaient de ce morceau en particulier. Je pense qu’il a touché les gens parce que je l’ai teasé pendant longtemps, et que les paroles leur parlent beaucoup.
En dehors de ça, je ne pense pas qu’il y ait un titre en particulier qui soit le préféré de tout le monde à l’unanimité. C’est plutôt un mélange : chaque jour, je vois que les gens partagent sur les réseaux sociaux des morceaux différents de l’EP, et c’est génial. C’est exactement ce que je voulais. Je ne voulais pas que les gens se concentrent sur une seule chanson en laissant les autres de côté. Je voulais qu’ils aiment le projet dans son ensemble, et c’est vraiment ce qui a l’air se passer.
La Face B : À vrai dire, je les comprends parce que je fais pareil; à chaque fois que j’écoute l’EP, je le joue en entier. Tout est tellement cohérent, je ne pourrais pas imaginer écouter une seule chanson en boucle.
Nieve Ella : C’est parfait ! C’est exactement ce que je voulais.
La Face B : Quel est ton objectif avec cet EP ? Qu’aimerais-tu que les gens en retiennent ?
Nieve Ella : J’avais besoin de parler de ce que je vivais dans mes relations et des difficultés ce que je ressentais à m’accepter en tant que personne. J’ai voulu écrire exactement ce que je ressentais, avant tout pour moi, pas pour quelqu’un d’autre.
Récemment, j’ai échangé avec une fan qui m’a dit : « Tu ne peux pas imaginer à quel point cet EP est arrivé au moment parfait. Il m’a tellement aidée. » Elle traversait une rupture et m’a confié : « Je n’arrive pas à croire à quel point tu comprends ce que je vis. Ta musique compte tellement pour moi. » C’est tout ce que je peux espérer : que les gens se sentent compris et écoutés.
La Face B : Je pense que le côté brut de ton écriture aide beaucoup à créer cette connexion et ce sentiment de proximité. J’aime les artistes qui utilisent un langage complexe et poétique, mais je dois avouer que ça peut parfois être moins accessible. Ton style, en revanche, est assez direct, comme si tu parlais à l’auditeur.
Nieve Ella : Justement, pour cet EP, j’avais vraiment peur que les gens ne comprennent pas ce dont je parlais, parce que c’est tellement lié à mes expériences personnelles. Je n’écris pas en pensant aux autres, j’écris pour moi, pour dire ce que j’ai besoin de dire et essayer de passer à autre chose, de guérir. Du coup, j’ai été surprise que les gens arrivent à s’y retrouver et à autant l’aimer !
La Face B : On a l’impression que tu t’exprimes plus librement dans cet EP. Ça semble être une version de toi encore plus authentique, j’ai vraiment apprécié ça.
Nieve Ella : C’est exactement ça. Ce n’est pas que mes précédents EP n’étaient pas authentiques et ne me ressemblaient pas, puisqu’à l’époque, ils l’étaient complètement. Mais j’ai toujours voulu écrire des morceaux comme ceux de ce projet. D’ailleurs, le processus de création a été totalement différent cette fois-ci. La plupart des chansons ont été écrites dans une maison remplie d’instruments. On y est restés une semaine, avec des batteries, des basses, un piano… tout ce qu’il fallait ! On avait une liberté totale pour créer ce qu’on voulait. Il n’y a que deux chansons qui ont été écrites chez moi, les autres sont nées pendant cette semaine-là.
J’étais aussi en plein dans ce que je vivais au moment-même où je l’écrivais, donc c’était tout frais. Ça m’a paru un peu comme une thérapie, j’écrivais assez naturellement. J’ai eu la chance de travailler avec des personnes extrêmement talentueuses, qui m’ont comprise dès le premier instant. Aujourd’hui, j’ai le privilège de pouvoir m’isoler dans une maison pendant une semaine juste pour écrire, ce qui n’était pas le cas avant. Cet EP représente vraiment ce que j’ai toujours voulu créer. Tout s’est passé comme je le souhaitais. Je suis tellement reconnaissante d’avoir eu les moyens et l’espace pour le faire.
La Face B : Quelque chose qui m’a également marquée dans cet EP, c’est la façon dont tu te livres davantage sur ce que tu ressens et sur ce que tu vis, alors que dans tes projets précédents, tu semblais surtout te concentrer sur les relations. Par exemple, dans Sugarcoated, tu oses parler des difficultés que tu ressens liées à ta carrière, et de ton syndrome de l’imposteur.
Nieve Ella : C’est vrai. En fait, j’ai fait cette chanson parce que je me suis dit qu’il fallait que je sois honnête sur la manière dont je vis cette nouvelle vie d’artiste, le fait que tout n’est pas toujours tout rose. J’ai toujours ressenti un lien très fort avec mes fans, donc je voulais être honnête avec eux et leur dire : « Parfois, je ne me sens pas bien, même quand je suis sur scène à jouer pour vous, ou même quand vous êtes là pour me soutenir. » C’est juste humain, on ne peut pas toujours se sentir bien.
J’ai eu la chance de pouvoir partager ça en toute confiance, en sachant que je ne serais pas jugée, car mes fans sont incroyablement bienveillants. Je leur fais entièrement confiance, et ils me font comprendre qu’il est normal de ressentir ce que je ressens. Ce soutien m’est tellement précieux. Personne ne m’a jamais dit : « Tu es ingrate, tu n’es pas assez reconnaissante de la chance que tu as. » Au contraire, ils ont compris, et beaucoup d’entre eux s’y sont même identifiés.
La Face B : Tu as mentionné que ta chanson His Sofa était inspirée d’une situation fictive. Est-ce qu’il y a d’autres morceaux de cet EP qui décrivent également des situations imaginaires ?
Nieve Ella : Non, toutes les chansons de cet EP sont basées sur des situations réelles et des personnes réelles. Quand j’ai écrit His Sofa, j’étais encore très jeune et je n’avais pas beaucoup d’expériences personnelles à raconter. Je m’accrochais donc à la moindre petite chose qui m’arrivait pour écrire. Mais aujourd’hui, j’ai vécu davantage de choses, et je ressens que j’ai plein d’histoires vraies à partager.
La Face B : J’ai une playlist inspirée des bandes originales des rom-com (ndlr : comédies romantiques) des années 2000, et je trouve que ton EP s’y intègrerait parfaitement. Est-ce que cela fait partie de tes inspirations, ou est-ce que je vais trop loin ? (rires)
Nieve Ella : Complètement ! J’adore les rom-com et les films romantiques en général, c’est la seule chose que je veux regarder. Quand j’écris, j’ai toujours plein d’images en tête. Par exemple, il y a ce film, In Time, où les gens ont le nombre de minutes qui leur reste à vivre inscrit sur leur bras, et ce temps peut être volé ou vendu. Il y a une scène où deux personnages n’ont plus que 30 secondes à vivre, et ils courent l’un vers l’autre sur une immense route. La seule façon pour eux de survivre, c’est qu’ils se rejoignent au milieu pour se transférer du temps.
Cette scène est tellement intense qu’elle me bouleverse à chaque fois que je la vois, j’ai presque envie de pleurer. Quand j’écoute Meet You in the Middle, surtout quand l’instrumental démarre à la fin, je pense automatiquement à ce moment où les personnages se retrouvent. C’est une image tellement forte et inspirante pour moi.
Pour mes clips, je m’inspire souvent des films; je me crée de petites histoires dans ma tête, et ces visuels influencent souvent ma musique. Maintenant que tu le dis, je réalise à quel point cette connexion avec les visuels jouent un rôle important dans mon travail, même si je n’en avais jamais vraiment pris conscience avant.
En dehors des inspirations visuelles, une artiste que j’admire énormément, c’est Lizzy McAlpine. J’ai commencé à l’écouter quand elle postait encore des chansons acoustiques sur SoundCloud, à l’époque où j’étais à l’université. Elle écrit beaucoup sur ses relations, ses ruptures, mais aussi sur des expériences très personnelles, comme la perte de son père.
Sur son dernier album, il y a une chanson qui parle de lui et qui m’a profondément marquée. Son travail m’inspire tellement. J’adore tout ce qu’elle fait, et j’aimerais pouvoir écrire aussi bien qu’elle.
La Face B : Tu as récemment fait la première partie de girl in red pendant sa tournée européenne, et j’ai d’ailleurs assisté à la date de Paris ! Ce qui m’a impressionnée, c’est le nombre de personnes qui étaient là spécialement pour toi et qui connaissaient toutes tes paroles. C’est rare de voir autant de fans venir uniquement pour l’artiste en première partie.
Nieve Ella : Moi aussi, j’étais choquée ! Plus la tournée avançait, plus je me rendais compte que c’était vraiment le cas, et c’était complètement fou. Certaines personnes m’ont même dit qu’elles avaient pris l’avion depuis un autre pays juste pour me voir, ce qui me paraissait irréel. Je leur disais : « girl in red est incroyable, vous devriez rester pour la voir sur scène aussi ! »
C’était une expérience tellement dingue. D’ailleurs, après le concert à Paris, mon manager a fait venir un groupe de filles qui dansaient et chantaient au fond de la salle pour me rencontrer. Elles étaient adorables.
La Face B : Comment décrirais-tu l’expérience de faire la première partie d’un concert ?
Nieve Ella : J’ai dû faire la première partie de cinq artistes au total, et celle de girl in red était seulement ma deuxième « grosse » tournée. Donc, c’est encore tout nouveau pour moi. Mais c’est aussi l’une de mes expériences préférées. Ce qui me plaît, c’est de voir des gens qui, sans attente particulière, finissent par vraiment apprécier une performance pour laquelle le groupe et moi avons tout donné.
C’est une situation assez spéciale : la plupart des personnes dans le public ne savent pas qui tu es, alors tu as cette opportunité de te présenter et d’essayer de les conquérir. Mon moment préféré, c’est quand des fans de l’artiste principal viennent après le concert pour me dire : « Je ne te connaissais pas avant, mais je suis fan maintenant, et je viendrai à tes concerts. » Et puis, avoir la chance de voir girl in red se produire, une artiste que j’admire depuis si longtemps, c’était un immense honneur.
La Face B : C’est exactement ce qui m’est arrivé. J’étais venue au concert de girl in red parce que je suis une grande fan, et je suis repartie en étant fan de toi aussi ! Je me suis dit immédiatement qu’il fallait que je vienne à ton concert à Paris en février. J’ai vu que certaines dates de la tournée étaient déjà complètes. Tu t’y attendais ?
Nieve Ella : Je n’ai jamais vraiment d’attentes. C’est étrange, mais juste avant de monter sur scène, même si le concert est sold out, j’ai toujours cette peur que personne ne vienne. Je ne m’attends jamais à quoi que ce soit, parce que je n’arrive toujours pas à croire que ce que je fais est réel. Parfois, tout ça me semble presque être une blague. Du coup, je vis simplement dans l’instant, et je prends les choses comme elles viennent.
La Face B : Je comprends que ça te paraisse encore irréel, surtout quand on sait que, si je ne me trompe pas, tu as écrit ta toute première chanson, Girlfriend, il y a seulement trois ans en octobre. Et aujourd’hui, te voilà à faire les premières parties d’artistes reconnus mondialement et à faire tes propres tournées.
Nieve Ella : Je n’aurais jamais imaginé que tout ça puisse arriver. Ça a été un enchaînement d’événements parfaits, et chaque jour depuis le début de cette aventure ressemble à un rêve. Depuis que je suis enfant, quand on me demandait ce que je voulais faire plus tard, ou après l’école, j’avais toujours cette petite voix dans ma tête qui disait : « Je veux voyager à travers le monde et être musicienne. » Mais je n’ai jamais eu la confiance nécessaire pour dire à qui que ce soit que je voulais faire des tournées. Je pensais que personne ne me prendrait au sérieux, qu’on me dirait : « Mais comment tu vas faire ça ? »
J’ai toujours su, au fond de moi, que c’était ce que je voulais, mais je n’étais pas entourée de personnes qui faisaient ce genre de choses, alors ça me semblait inatteignable.
Et puis, j’ai toujours été une fangirl moi-même, alors devenir artiste m’a toujours semblé être un rêve un peu irréaliste. Mais quand j’ai commencé à écrire des chansons et que les gens ont commencé à y prêter attention, je me suis dit : « Oh, d’accord, je suppose que c’est comme ça que ça commence, alors allons-y. » Je n’attendais rien de particulier, et je n’espérais rien non plus.
Quand des labels ont commencé à me contacter pour me proposer de travailler avec eux et de sortir ma musique, je me suis dit : « Ah, ok, j’imagine que ça fait aussi partie du processus. » Je ne me suis jamais assise pour décider : « Voilà, c’est ce que je vais faire maintenant. » Je ne savais pas du tout comment ce milieu fonctionnait. J’ai juste suivi le courant, dit oui à toutes les opportunités, et les choses se sont enchaînées naturellement.
Quand j’avais 17 ans, je me souviens que je parlais toujours de façon positive de tout ce que je faisais. Je manifestais beaucoup, j’écrivais des choses du style : « Un jour, je vais y arriver et ça va marcher. Même si je ne sais pas comment, je vais le faire. » Je ne me posais pas de questions sur le comment, je me contentais de faire.
La Face B : Le fait que tu aies toi même été une fangirl de certains artistes, ça explique sûrement à quel point tu arrives naturellement à connecter avec ta communauté et à aussi bien entretenir cette relation avec eux.
Nieve Ella : C’est vrai ! Cette relation me semble très naturelle, presque facile, probablement parce que j’étais aussi une Twitter girlie. J’étais dans certains fandoms d’artistes que j’adorais. Même si je n’y étais pas très active, j’observais toujours ce qui s’y passait. J’allais acheter des billets pour mes artistes préférés, même quand ils faisaient juste la première partie d’un groupe que je ne connaissais pas. Je sais exactement ce que ça fait d’être à leur place.
La Face B : On peut presque dire que la boucle est bouclée… Comme on l’a évoqué, tu ne publies de la musique que depuis quelques années, mais tellement de choses se sont déjà passées pour toi. Si tu devais choisir une chose qui t’a le plus marquée pendant ce début de carrière, ce serait quoi ?
Nieve Ella : Sans hésitation, ma toute première tournée : à la fois simplement le fait qu’elle ait été complète, et évidemment le fait de la vivre, d’être sur scène. C’est à la fin du dernier concert de cette tournée que je me suis dit : « Voilà. Je suis exactement où je suis censée être. C’est exactement ce qui est censé arriver. » Ce soir-là, j’ai vraiment senti que mes fans me comprenaient et qu’ils adoraient également le groupe avec lequel je joue, ce qui est très important pour moi. Je me suis sentie extrêmement soutenue. C’est vraiment une sensation particulière, et depuis ce jour-là elle ne m’a pas quittée.https.com
ENGLISH VERSION nieve ella
La Face B: I heard you played a show on the release date of your EP. How was it?
Nieve Ella: It was incredible. I was actually really sick, but honestly, it was one of the best things I’ve ever done. Everyone there was so lovely and so into it. The EP was coming out at midnight, and we played the show at 9 PM the night before, so most of the songs were still unreleased for a few hours. It felt really special.
La Face B: Which unreleased song do you think the audience connected with the most when you performed it live?
Nieve Ella: I’d say Meet You in the Middle, the last song on the EP. People already knew the original version because I had posted snippets, but they didn’t know how the arrangement would end. Honestly, I couldn’t look at the crowd during the song because I was crying – this song means so much to me. Hearing the response afterward, especially on Twitter, most of the feedback was about that song. I think it resonated deeply because I had been teasing it for so long, and people feel really connected to the lyrics.
La Face B: A few weeks have passed since the release. Do you feel like it’s become the fan favorite?
Nieve Ella: I don’t think there’s a single favorite; it’s more like a mix of songs. Every day, people send me TikToks or post stories featuring different tracks from the EP, which is amazing. That’s exactly what I want. I don’t want people to only like one song and ignore the others; I want them to love the whole project, and they genuinely seem to.
La Face B: I feel the same way. Every time I listen to the EP; I play it in its entirety. It feels so cohesive, I can’t imagine just listening to one song on repeat.
Nieve Ella: That’s amazing! That’s exactly what I was aiming for.
La Face B: What is your aim with this EP? What do you hope people take away from it?
Nieve Ella: I needed to talk about what I was going through in my relationships and just how I felt being who I am. I wanted to write exactly how I felt, it was for me, not for anyone else. I’m still figuring out what I want people to take from it, but mostly, I want them to know that the things I’ve been through are just normal stuff everyone goes through. I hope they feel connected to it.
One fan told me recently, “You don’t understand how much this EP came at the perfect time. It’s helped me so much.” She was going through a breakup and said, “I can’t believe how much you understand what I’m going through. This means so much to me.” That’s all I could ever ask for; for people to feel understood and comforted.
La Face B: I feel like the fact that your songwriting is quite raw really helps create that connection, that sort of relatability. While I enjoy artists who use complex, poetic language, I have to admit it can sometimes feel less relatable. But your style feels honest, like you’re speaking directly to the listener.
Nieve Ella: For this EP, I was actually worried that people might not understand what I was talking about because it’s so specific to my experiences. I’m not trying to write for anyone else, I’m writing for me, so I say what I need to say for closure. I was surprised that people could actually relate to it and like it as much as they do!
La Face B: To me, this EP has a stronger rock influence, and it feels like you’re expressing yourself more freely. It seems like a more authentic version of you, which I really enjoyed.
Nieve Ella: That’s exactly it. Not in a way that my previous EPs weren’t authentic, because at the time, they were. But I’ve always wanted to write songs like the ones on this EP. The process for this project was completely different from the other. Most of the songs were written in a house filled with instruments. We stayed in that house for a week, we had drums, basses, a piano.. everything! We had the freedom to create whatever we wanted. Only two songs were written at home; the rest came together during that week.
I was also going through everything I was writing about in real time. So, it was sort of therapeutic, and it all just poured out. I was lucky to work with incredibly talented people who understood me, and we clicked instantly. I’m privileged enough to be able to sit in a house for a week and just write, which wasn’t the case before. This EP feels like what I’ve always wanted to create, it all worked out the way I wanted and I’m so grateful to have had the resources and space to make it happen.
La Face B: Something else that stood out to me is how you allowed yourself to talk a bit more about your personal feelings, like in Sugarcoated, where you talk about your struggles with your career and your self-esteem, rather than focusing solely on relationships as I feel was the case before.
Nieve Ella: That’s true. What really happened with that song is that I know now that the people listening to my songs are going to want to know what I’m feeling, and I felt like I needed to share my struggles honestly. I’ve always really felt connected to my fans, so I wanted to be real with them and say, “Sometimes, I don’t feel good at these shows that you come to, and I don’t feel good around you when you come to me, even when I’m living this amazing life and performing for you.” It’s just human nature, you don’t always feel good.
I felt comfortable enough sharing that, knowing I wouldn’t be judged since they are all so supportive. I trust the people that support me so much, they make me feel like it’s okay to feel the way I feel, and that support makes me feel so grateful. No one’s ever said, “You’re ungrateful.” People have understood and even related to it.
La Face B: You’ve mentioned before that your song His Sofa was based on a fictional situation. Are there any other songs on the EP that are imagined as well?
Nieve Ella: No, all the songs on this EP are about real situations and people. Back when I wrote His Sofa, I was really young and hadn’t experienced much when I was writing it, so I kind of latched onto small things to write about. But now, my life feels more real, and I’ve just experienced more things, so I feel like I have plenty of real stories to tell.
La Face B: I have this playlist with a 2000s theme, inspired by rom-com soundtracks from that era, and I feel like your EP fits perfectly into it. Were you inspired by any visual art or rom-coms or is it a reach from me ?
Nieve Ella: Oh, absolutely! I’m a sucker for rom-coms and romantic movies in general, that’s all I ever want to watch. I have so many visuals in my head when I write. There’s this movie called In Time, where people have the remaining minutes of their lives displayed on their arms, and those minutes can be stolen or sold. There’s this one scene where two characters are literally 30 seconds from death, and they’re running toward each other on this massive road. The only way to save one of them is for them to meet in the middle, so one can transfer their remaining time to the other.
It’s such an insane scene it makes me excited every time I watch it I literally want to cry. Whenever I listen to Meet You in the Middle, especially when the instrumental kicks in at the end, I picture that moment from the movie when the characters meet. It’s such a beautiful and visual, and it’s been incredibly inspiring to me.
For music videos, I’m always pulling inspiration from movies, especially rom coms. I create little stories in my head, and those visuals often shape how I approach the music. Now that you mention it, I realize how much that connection to visual art influences my work; actually, it’s something I’ve never fully articulated or thought about before.
Aside from visual stuff, one artist I’ve always looked up to is Lizzy McAlpine. I started listening to her when she was just uploading acoustic songs on SoundCloud during my college days. She writes a lot about her relationships, heartbreaks, and even deeply personal experiences, like the death of her father.
On her most recent album, there’s this song about him father that really struck me. Lizzy’s work has inspired me so much, and I adore everything she puts out. I wish I could write as well as she does, she just inspires me so much, I love her!
La Face B: You recently opened for girl in red during her European tour, which I attended in Paris! One thing I was amazed by is how many people came specifically for you and knew every single lyric of yours It’s rare for fans to attend a show mainly for the opening act.
Nieve Ella: I was shocked, too. The more the tour went on, the more I realized it was happening, and I found it crazy ! Some even told me they flew in from other places just to see me perform, which was so surreal. I was like “girl in red is great, you should definitely stay to watch girl in red on stage as well!” It was so insane, like he sweetest feeling. After the Paris show, my manager brought a group of girls who had been dancing and singing along in the back to meet me. They were so sweet. It was incredible.
La Face B: How would you describe the experience of opening for someone?
Nieve Ella: I’ve only been the opening fact for maybe 5 people ever, and this was the second really big tour I have participated in, so it is still very new to me. Yet it’s one of my favorite feelings ever to see that people that had no expectation actually liked that performance that the band and I put all of our heart into. It is such a unique space, where most people in the audience don’t know who you are, so you get to introduce yourself and try to win them over.
My favorite moments are when fans of the main act come up after the show and say, “I didn’t know you before, but you’ve changed my life,” or “I’m a fan now, and I’ll come to your shows.” That validation is incredible. And getting to watch girl in red perform, someone I’ve looked up to for so long, was such an honor.
La Face B: That’s kind of what happened for me, I went to the girl in red show as a fan of hers and came out of the show a fan of yours too ! I immediately knew I had to attend your show in Paris this February. Some of the dates are already sold out. Were you expecting that?
Nieve Ella: I don’t really have any expectations of anything. It’s weird before just before going on stage, even if a show is sold out, I still get nervous and feel like no one’s going to show up. I just never have an expectation because I still don’t believe that anything I do is real, it’s all a bit of a joke to me sometimes. I just live in the moment, and I try to take things as they come.
La Face B: I can believe that! Especially since, me if I’m wrong, but I remember reading that you wrote your first-ever song, Girlfriend, just three years ago in October. And now, here you are, opening for big acts and headlining your own tours.
Nieve Ella: I just never actually expected this to happen. It’s been the most perfect balance of events, and every single day since I started this career has felt like a dream to me. Since I was a kid, whenever people would ask me what I wanted to do later or simply after school, in the back of my mind, I always thought, “I want to travel the world and be a musician.” But I never had the confidence to tell that I wanted to be a touring musician to anybody. I felt like no one would take me seriously, like they’d say, “How on earth would you do that?” So, I knew from a young age that this was what I wanted, but I wasn’t surrounded by people who did anything remotely similar, so it felt unattainable.
Also, I’ve always been a fangirl myself, so the dream of becoming a musician always seemed unrealistic. Then, when I started writing songs and people began paying attention, I was like, “Oh, okay, I guess this is how it starts and I’m just going to get along with it.” I was never expecting or hoping for anything.
When labels began reaching out, saying they wanted to work with me and help release my music, I thought, “Oh, okay, I guess this is part of the process too.” I didn’t sit down and decide, “This is what I’m going to do now,” because I genuinely had no idea how any of this worked. I just went with the flow, said yes to every opportunity, and it just kind of happened.
Also, when I was younger, at 17, I always was just speaking positively about everything that I was doing. I would manifest and write things like, “One day, I’m going to do this and make it work. It doesn’t matter if I don’t know how, I’m just going to do it.” I never questioned how it would happen, I just went with it.
La Face B: I heard you mentioned that you used to be a fangirl yourself, and that seems to explain how naturally you connect with your fans and handle that relationship so well.
Nieve Ella: You’re so right! The way I deal with that relationship feels so natural, and kind of easy, probably because I was a Twitter girlie too, I was in some fandoms of artists I loved. Although I did not actively participate in those communities, I was always watching what happened. I’d buy tickets for my favorite artists, even if they were just opening for a band I didn’t know. I know exactly how it feels to be in that position.
La Face B: That must feel like such a full-circle moment! As we’ve discussed, you’ve only been releasing music for a few years, yet so much has already happened. What would you say is the one thing that meant the most that happened during this time?
Nieve Ella: Selling out my first-ever tour and experiencing it, definitely. The last night of that tour was the moment I knew: “This is it. This is what I’m meant to do. This is what’s supposed to happen.” That night, I could truly see that my fans understood and love not just me but the entire band as well. That connection is the most special thing for me, and it’s something I strive for constantly.