Rencontre avec Rag ‘n’ Bone Man

La Face B a rencontré Rag’n’Bone Man à la Salle Pleyel en décembre, lors de la dernière date de sa tournée européenne. Dans un moment suspendu entre l’effervescence des concerts et l’intimité des coulisses, l’artiste à la voix puissante s’est livré avec générosité. Il revient sur la création de Skin, la transformation de Giants en un hit planétaire grâce à Calvin Harris. Rag’n’Bone Man partage également ses souvenirs de Brighton, sa fascination pour les voix authentiques comme celles d’Aretha Franklin ou Nina Simone, et ses projets musicaux pour 2025. Une interview sincère, ponctuée d’anecdotes touchantes et nourrie de réflexions intimes sur l’amour, la famille, et la musique comme miroir de la vérité humaine.

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« Je crois que j’ai toujours su quand quelqu’un disait la vérité dans sa musique ou non. J’ai un sens de l’authenticité, et cela a façonné la manière dont j’écris mes chansons et dont je chante. » Rag n’ Bone Man

La Face B : Salut Rory, comment vas-tu aujourd’hui ?

Rag’n’Bone Man : Fantastique ! J’étais un peu stressé ce matin, mais tout va bien maintenant.

La Face B : Es-tu dans l’esprit de Noël ?

Rag’n’Bone Man : Je détestais Noël avant, mais depuis que j’ai des enfants, je l’adopte autant que possible. Avec ma femme Zoe, on essaie de rendre cette période magique pour les enfants parce qu’ils grandissent très vite, et c’est vraiment le seul moment de l’année où je peux rester à la maison.

La Face B : C’est adorable ! Tu termines ta tournée européenne ! Comment ça s’est passé ?

Rag’n’Bone Man : Ce soir, c’est notre dernière date. On a été en Allemagne, à Amsterdam hier soir, et c’était fantastique. Certains publics sont différents de ceux du Royaume-Uni, surtout en Allemagne où ils sont moins expressifs, mais ils écoutent avec beaucoup d’attention. À Paris, j’ai l’impression que le public est très musical. Donc c’est un mélange : plus d’énergie, mais aussi une grande appréciation de la musique.

La Face B : Quand j’ai déménagé en France depuis la Grande-Bretagne, j’ai remarqué que les Français adorent les artistes britanniques. Le public est vraiment enthousiaste.

Rag’n’Bone Man : Et c’est aussi très difficile de percer en France. J’ai trouvé que cela m’a pris plus de temps pour construire une dynamique ici qu’ailleurs. Mais une fois que c’était fait, le public s’est montré très fidèle.

La Face B : Qu’est-ce que les fans peuvent attendre de cette performance ?

Rag’n’Bone Man : J’essaie d’imaginer ce que c’est d’être dans le public, et j’essaie de donner aux gens l’expérience du disque, mais sans le reproduire à l’identique. Nous jouons ensemble avec les mêmes musiciens depuis dix ans maintenant. C’est vraiment une question de se réunir, de jouer et de découvrir qu’on peut interpréter les morceaux différemment selon les endroits. L’essentiel est que nous nous amusions sur scène. On adore jouer de la musique, et c’est une expérience live. C’est vraiment un groupe qui joue en direct, sans bande-son en arrière-plan. On essaie de le faire comme ça et de jouer des anciens morceaux que les gens aiment et connaissent. On joue des chansons de Human, des morceaux d’autres albums que j’ai faits. Cette fois, on essaie d’en choisir que les gens n’ont pas entendues récemment. Il y a des chansons qui datent d’il y a dix ans.

La Face B : As-tu des rituels d’avant-concert ou des hobbies pendant les tournées ?

Rag’n’Bone Man : J’aime toujours avoir un peu de calme. Récemment, cela s’est transformé en anxiété ou impatience, donc j’essaie juste de me tenir occupé jusqu’à une demi-heure avant le concert. Et là, j’ai l’impression d’être pressé, mais si j’ai trop de temps pour réfléchir, je sur analyse et ça devient trop. J’aime juste m’occuper l’esprit.

La Face B : Écris-tu de nouveaux morceaux en tournée ? As-tu des élans d’inspiration ?

Rag’n’Bone Man : J’ai peut-être écrit seulement une chanson pendant cette tournée, mais il y a beaucoup de temps à tuer. Parfois, j’ai une guitare en coulisses, et je finis par écrire quelque chose parce que j’ai le temps de le faire. Je n’ai généralement pas ce temps-là à la maison. Tu sais comment c’est avec les enfants.

La Face B : Je vois ! Tes fans se connectent vraiment à la profondeur et à l’émotion de ta musique. Je pense que ce n’est pas seulement les paroles, mais aussi ta voix qui porte tout cela. Comment fais-tu ? Tu dis ce que tu penses, et tu penses ce que tu dis.

Rag’n’Bone Man : Quand j’étais enfant, quand j’ai commencé à choisir ma propre musique, et pas seulement ce que mes parents écoutaient, je fouillais dans les disques et je commençais à écouter certains artistes. J’ai toujours été attiré par ceux qui avaient des voix très puissantes. Je ne comprenais peut-être pas toujours ce que les paroles signifiaient, mais je voulais toujours savoir. Je crois que j’ai toujours eu quelque chose en moi, une capacité à sentir si quelqu’un était sincère dans sa musique ou pas. J’avais un sens de l’authenticité, et je savais si un artiste croyait en ce qu’il disait. Cela s’est naturellement retranscrit dans ma façon d’écrire des chansons et de chanter. J’ai grandi en écoutant Aretha Franklin, Sam Cooke, et ces voix que tu entends et qui te font instantanément te demander : « De quoi parle-t-il ? Que veut-il dire ? ». Et naturellement, c’est comme ça que je performe.

La Face B : Dans la chanson française, nous avons des artistes comme Jacques Brel ou Barbara, et quand tu écoutes leurs chansons, chaque mot te touche au cœur. Je t’ai photographié plusieurs fois, et peu importe le nombre de fois où tu joues Skin – et en plus, tu la joues tôt dans ta setlist – je pleure à chaque fois parce que j’ai l’impression que tu la chantes pour moi, que tu me regardes dans les yeux.

Rag’n’Bone Man : C’est exactement comme ça que ça doit être.

La Face B : C’est l’intensité du morceau. Tu as des chansons plus légères, mais Skin est vraiment spéciale. Je ressens chaque mot que tu chantes. C’est ce que je voulais dire tout à l’heure sur la connexion, pas seulement avec les paroles mais aussi avec ta voix. Comment as-tu découvert ta voix ? As-tu commencé à chanter et cette voix était déjà là ? (Rires)

Rag’n’Bone Man : Oui ! C’est différent, elle a un peu changé au fil des années parce qu’au début, j’avais un accent très américain. J’écoutais principalement B.B. King, Muddy Waters, des chanteurs noirs américains du Sud, donc quand j’ai commencé à chanter du blues, j’ai un peu imité leur manière de chanter. Mais avec le temps, j’ai perdu cet accent et j’ai pris conscience de mes différentes tonalités et du fait que je pouvais faire du falsetto et que ma voix avait plus de nuances. En réalité, quand j’ai commencé à chanter, ce n’était pas si différent de ce que c’est maintenant. J’ai juste grandi en écoutant cette musique, et ça s’est manifesté comme ça.

La Face B : C’est incroyable. Si ta famille ne t’a jamais entendu chanter et que la première fois tu chantes devant eux, comment ont-ils réagi ?

Rag’n’Bone Man : Je me souviens de la première fois. Une des amies de ma mère a dit : « C’était quoi ça ? Pourquoi tu n’as jamais chanté avant ? ».

La Face B : Il y a une interview de Michael Bublé où il raconte que sa famille a découvert sa voix lors d’un trajet en voiture alors qu’il chantait une chanson de Noël. Avant de parler de ton dernier album What Do You Believe In, peux-tu revenir sur l’histoire de Skin ?

Rag’n’Bone Man : Eh bien, j’écrivais pour l’album Human, et je regardais une série télé. Je crois qu’il ne se passait pas grand-chose dans ma vie à ce moment-là. Donc, je cherchais de l’inspiration ailleurs, et je regardais un épisode de Game of Thrones. Il y avait un épisode où Jon Snow était amoureux de la sauvageonne aux cheveux rouges. Plus tard, dans un autre épisode, ils viennent de mondes différents et ne peuvent pas être ensemble. Je me suis alors demandé : « Comment traduire ça en chanson ? » Cette idée d’aimer quelqu’un avec qui on ne peut pas être. Et pour le reste de ta vie, tu penses toujours à cette personne. C’est de là que vient la chanson.

La Face B : Tu as aussi ce morceau hymnique qui fait bouger les stades : Giants!

Rag’n’Bone Man : (Rires)

La Face B : Avec Calvin Harris ! Comment est née cette chanson ?

Rag’n’Bone Man : Je l’ai écrite pour l’album Human, en 2015 peut-être. Pour une raison ou une autre, je n’arrivais pas à trouver la bonne production. Ça ne sonnait pas bien. Il y a eu trois versions différentes, et finalement j’ai décidé de laisser tomber. Je ne voulais pas inclure cette chanson dans l’album. Ensuite, mon ami Julian, de Columbia Records au Royaume-Uni, m’a dit : « Je vais juste l’envoyer à quelques personnes ». J’ai dit OK, puisque je ne l’utilisais pas pour autre chose. Voyons ce qu’ils peuvent en faire. Puis, en 2018, Calvin m’a envoyé un message pour la première fois. Il m’a dit : « J’ai fait quelque chose avec ta chanson », sur Twitter. J’ai écouté, et c’était Giants.

La Face B : Les arrangements !

Rag’n’Bone Man : Il a fait les arrangements avec les cuivres et les petits orgues.

La Face B : Ça marche tellement bien !

Rag’n’Bone Man : Je sais ! Quand je l’ai entendue, je me suis dit : « Je n’ai jamais vraiment fait de musique dance auparavant ». J’ai pensé tout de suite : « Peut-être que ce n’est pas moi. Je ne sais pas si je peux entrer dans cet univers ». Mon tour manager, Toby, m’a dit : « Tu dois sortir cette chanson ! Tu es fou si tu ne le fais pas ». Alors j’ai appelé Calvin et j’ai dit : « OK, on la sort ». Et c’est devenu un hit mondial.

La Face B : C’est vraiment très travaillé ! Musicalement et vocalement, c’est très riche.

Rag’n’Bone Man : C’est fou comment c’est devenu ce moment dans le concert où tout le monde danse. Je suis très chanceux d’avoir une chanson comme ça dans mon répertoire.

La Face B : Maintenant que tu dis ça, tu as aussi All You Ever Wanted! J’avais cette chanson en boucle pendant le Covid.

Rag’n’Bone Man : Oh, vraiment ?

La Face B : C’était la chanson de décompression pour mon enfant ! Tu te souviens des journées interminables pendant le confinement ?

Rag’n’Bone Man : (Rires) Oui, complètement !

La Face B : On la mettait à fond, et elle est légère ! Peux-tu me raconter l’histoire de cette chanson ?

Rag’n’Bone Man : Je l’ai écrite avec une fille de Nashville, Natalie Hemby, et mon pianiste Ben. On est partis à Nashville pour un séjour d’écriture afin de créer l’album Life by Misadventure. Je n’avais jamais fait quelque chose comme ça musicalement auparavant, et je me disais : « Je ne sais pas comment ça va se passer ». La chanson parle des endroits cool qui sont détruits. Vous allez dans des lieux culturellement significatifs, mais les gouvernements ne se soucient pas vraiment des Arts et de ce genre de choses. Ils ferment ces endroits, et ils deviennent un énième café.

La Face B : Encore un Gail’s.

Rag’n’Bone Man : Oui, un autre Gail’s, un autre Starbucks ou peu importe, et on perd encore une partie de quelque chose d’iconique. Je viens de Brighton, et il y a tellement d’endroits emblématiques qui ont disparu au fil des années. Ça me rend un peu triste, et c’est de ça que parle la chanson.

La Face B : En France, nous avons un dispositif appelé SMAC, et ces lieux sont protégés par des lois.

Rag’n’Bone Man : Oui, je sais ! Dans mes débuts, quand je faisais davantage de musique hip-hop avec mon label High Focus Records, on faisait des tournées dans ces petites salles comme Grenoble, Le Bikini à Toulouse, ou La Sirène à La Rochelle.

La Face B : La Rock School ou Le Krakatoa à Bordeaux. Il y en a plein.

Rag’n’Bone Man : On n’a plus ces salles au Royaume-Uni.

La Face B : Parlons maintenant de What Do You Believe In. Le titre vient d’une conversation avec ton fils, mais cet album explore des thèmes comme la foi, la famille et l’introspection. Quels moments ou événements ont déclenché l’idée de cet album ?

Rag’n’Bone Man : Cet album parle d’amour et de célébration de l’amour. Il est beaucoup lié à ma famille, à ma femme Zoe, et à notre vision d’élever de merveilleux enfants dans ce monde. Pour la plupart, c’est un album très positif. Ça ne se ressent pas toujours, car j’ai rencontré ma femme à un moment où je ne me sentais pas bien dans ma vie, et tout est devenu plus lumineux.

Je ne voulais pas écrire de chansons tristes à ce moment-là, alors j’ai dû explorer d’autres choses. Mais au milieu de la création d’un album heureux, ma mère est décédée. J’ai alors eu toutes ces questions sur la foi, ce qu’on dit aux enfants à propos de ça, leur vision de ces sujets, et comment, en tant que famille, on gère ce genre de choses. C’est pour ça que j’ai appelé cet album What Do You Believe In, parce que cette chanson encapsule à la fois un moment triste de nos vies et un résultat positif.

La Face B : Beaucoup de chansons comme Pocket semblent très personnelles. Comment se déroule ton processus d’écriture ?

Rag’n’Bone Man : Ce sont de petits moments d’inspiration et des pièces du puzzle qui s’assemblent. Mon processus a changé pour cet album, mais c’était souvent des pensées ou des idées à deux heures du matin que je notais ou enregistrait sur mon téléphone. Ça n’avait pas toujours de sens sur le moment, mais il devait y avoir une raison pour laquelle j’y pensais. Ensuite, je vais en studio, et j’attends que quelque chose colle à cette idée pour assembler les morceaux. C’est comme ça que ça s’est passé, surtout pour cet album.

La Face B : La pochette est très vivante, et je reconnais ton écriture. Tu as aussi collaboré avec des artistes comme Jonny Coffer, ce qui donne un nouvel élan à Pocket. Comment choisis-tu tes collaborations ?

Rag’n’Bone Man : J’ai travaillé avec Jonny par le passé. C’est quelqu’un avec qui je me sens à l’aise pour écrire, car on a collaboré sur l’album Human. Mais j’ai aussi travaillé avec de nouvelles personnes pour cet album, car je voulais explorer un peu plus le R&B sur certaines chansons. Il y a quelqu’un qui s’appelle Oak Felder, qui a travaillé avec Miguel et sur les premiers albums d’Alicia Keys. J’adore sa production. On a travaillé ensemble sur What Do You Believe In et d’autres morceaux. Il est d’Atlanta, et il comprend bien cet univers dont je parle. On a fait une chanson appelée Sorry for My Broken Heart qui utilise des samples de soul des années 60 avec une couche de hip-hop. On s’échantillonnait nous-mêmes, en fait.

La Face B : Avant Rag’n’Bone Man, tu faisais partie d’un groupe de hip-hop. Te souviens-tu de la première chanson de rap que tu as écrite ?

Rag’n’Bone Man : Oui ! C’était à l’école. J’avais 13 ou 14 ans. On nous avait donné la tâche d’écrire une chanson de rap pour une campagne contre la drogue. C’était avec mon meilleur ami Chris, qui travaille maintenant avec moi. On a écrit une chanson de rap ensemble sur les dangers de la drogue, genre « Ne prends pas de drogue, c’est vraiment mauvais ». (Rires)

La Face B : Tu as collaboré avec des artistes incroyables comme Pink. Si tu pouvais travailler avec un artiste historique, qui choisirais-tu ?

Rag’n’Bone Man : Prince, d’abord. Pas forcément collaborer, mais juste être dans la pièce pendant qu’il travaillait, ce serait incroyable. Peut-être Louis Armstrong, Bob Dylan comme parolier. Il y en a tellement. Nina Simone aussi.

La Face B : Quel artiste ou groupe inattendu t’a beaucoup influencé ?

Rag’n’Bone Man : On en a parlé plus tôt. Sheryl Crow, c’était la première fois que j’écoutais vraiment les paroles d’une chanson. Son album de 1996 Sheryl Crow, j’avais environ 10 ans. Je trouvais que c’était un album tellement classique. J’ai écouté et trouvé l’écriture juste fantastique.

La Face B : Revenons à notre conversation précédente. Brighton est connue pour sa scène musicale vibrante. Y a-t-il une salle iconique où tu as joué et qui te tient particulièrement à cœur ?

Rag’n’Bone Man : Il y en a beaucoup, mais ma salle préférée s’appelle Concorde 2, parce qu’elle est juste sur la plage. C’est une vieille salle du début du 20e siècle, et elle est très cool. J’y ai joué plein de fois avec des gens différents. Une des salles qui n’existe malheureusement plus, c’était là où se tenaient les battles de rap. Ça s’appelait Hector’s House. L’enseigne était un petit chat appelé Hector. C’était vraiment cool : un grand bar en bois et une immense scène. Ça ressemblait à un saloon, et tous les week-ends, il y avait des groupes de hip-hop, des groupes de jazz. C’était un endroit super sympa.

La Face B : Ma dernière question : que réserve 2025 pour Rag’n’Bone Man ? Tu viens de te marier.

Rag’n’Bone Man : L’année a déjà été bien chargée ! On sortira peut-être un dernier single de l’album, mais j’ai aussi de la musique qui ne fait pas partie de cet album et qui va bientôt sortir. Je travaille sur quelques collaborations actuellement, mais je ne sais pas encore si elles vont se concrétiser. En tout cas, il y aura de nouveaux morceaux que j’ai hâte de partager.

La Face B : Génial ! Merci beaucoup.

Rag’n’Bone Man : Pas de problème. Merci à toi !

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English Version

La Face B : Hello Rory, How are you today?

Rag n’ Bone Man: Fantastic! I was a little stressed this morning, but everything is good now.

La Face B: Are you getting into the Xmas Spirit?

Rag n’ Bone Man: I used to hate Xmas, but since I had children, I embrace it as much as I can. Me and my wife Zoe, we try to make it a magical experience for the children because they grow up really fast and it is the only time of the year that I get to spend at home really.

La Face B: It is lovely! You are finishing your European tour! How has it been?

Rag n’ Bone Man: We only have tonight. It is our last night. We have been to Germany, Amsterdam last night, which was fantastic. Some of the audiences have been different to the UK especially in Germany because it is less lively, but people listen with intent. Paris, I feel like is very musical. So, it is a bit of both: more energy but people really do appreciate the music.

La Face B: When I moved to France from Britain, I realized that French people love UK artists in general. The audience is very excited.

Rag n’ Bone Man: And also, it is so hard to break your music in France. I found over everywhere it took me longer to build the momentum. But once I got it, everyone was very loyal.

La Face B: What can fans expect from this performance?

Rag n’ Bone Man: I tried to imagine what is like to be an audience member and I just try to give people the experience of the record without doing it the same. We have been the same band with the same musicians for ten years now. It is about getting together and playing music and playing it over and over again and discovering you can play it in a different way in different places. It is about ultimately us having fun on stage.

We love to play music, but it is a live experience. It is very much just a live band, no track in the background. Just trying to play it like that and do some old songs that people love and know. We play some songs from Human, some songs from other records I have done. This time, let’s try to pick some that people have not heard of recently. There are some songs that are ten years old.

La Face B: Do you have pre-show rituals or hobbies you turn to being on tour.

Rag n’ Bone Man: I always like to have a but of calm. Recently it has turned into anxiety but impatience, so I just try to keep myself very busy until half and hour before the show. And then I feel like it is rush but If I have too much time to think, then I overthink, and it becomes too much. I just like to make myself busy doing things.

La Face B: Do you write new material on tour? Do you have inspiration kicks?

Rag n’ Bone Man: I may have written only one song on this tour but there is a lot of time too kill. Sometimes I have a guitar backstage, and I end up writing something because I have the time to do that. I don’t generally have the time at home. You know what It’s like with children.

La Face B: I know! Your fans really connect and relate with the depth and emotion in your music. I don’t think it is just the lyrics, but it is driven by your voice. How do you do this? You say what you mean, and you mean what you say.

Rag n’ Bone Man: When I was a kid, when I first started to pick my own music, like not just what my parents liked. I was going through records and starting to listen to certain artists, I was always drawn to the one that had very powerful voices. Maybe I did not always know what the lyrics meant but I always wanted to know.

I think I always had something in me, I think I always knew when someone was telling the truth in their music or not. I had a sense of authenticity, and I knew whether this artist meant what they were saying. So that just carried on in the way I write songs, and I vocally perform. I grew up listening to Aretha Franklin, Sam Cooke and the voices that you hear instantaneously you think “What is he talking about? What does he mean?”. And naturally, that is just the way I perform.

La Face B: In French music, we have singers like Jacques Brel or Barbara and when you listen their songs, every word gets to your heart. I photographed you many times, and I does not matter how many times you play Skin and you play it early on the setlist, I always cry because I feel you sing it for me, you look at me in the eyes.

Rag n’ Bone Man: That’s how it is meant to be.

La Face B: It is the intensity of the track. You do have more lighthearted songs, but Skin is just special. I can feel every word you are singing. That’s what I meant earlier about the connection not only to the lyrics but to your voice. How did you discover your voice? Did you start singing and did you have that voice? Laughs…

Rag n’ Bone Man: I did! It is different, It changed over the years a little bit because when I first started out I had a very American accent because I was listening mainly B.B King and Muddy Waters, Black singers from the South so when I started to sing blues, I kind of mimicked the way they did it but over the years, I lost the accent part of it and became aware of my different tones, and the fact I could do falsetto and my voice had more range. Really, when I first started singing, it was not that different to what it is now. I just grew up listening to that music and it came up the way it did.

La Face B: It’s amazing. If your family never heard, you sing and the first time you sing in front of them.

Rag n’ Bone Man: I remember the first time, one of my mom’s friends was like “What the fuck was that? Why have you never sung before?”

La Face B: There is an interview of Michael Bubble talking about how his family discovered his voice on a car trip singing a Xmas song. Before we talk about your latest album “What do you believe in”, can you come back to the story of Skin?

Rag n’ Bone Man: Well, I was writing for the Human album, and I was watching a TV series. I think there was not much going on in my life at the time. So, I was trying to find inspiration in other places, and I was watching an episode of Game of Thrones. There was an episode of Jon Snow was in love with the Wildling girl with the red hair and later, in another episode and they are from different worlds and can’t be together. Then I thought how do I encapsulate that in a song form that you long for someone you can’t be with. For the rest of your life, you will always be thinking about that one person. So that is where it came from.

La Face B: You have also this stadium anthem banger that is Giants!

Rag n’ Bone Man: Laughs…

La Face B: With Calvin Harris! How was that song born?

Rag n’ Bone Man: I wrote it for the Human album in 2015 maybe. For some reason, I could not get the production right. It did not sound right. There were three different versions, and I thought I would put the song to bed. I would not release this song on the album. And then, my friend Julian from Columbia Records in the UK, said “I am just going to send it to a couple of people”. I said OK as I have not used it for anything else. See what you can do with it. Then I had a message from Calvin for the first time in 2018. He said I have done something with your song on twitter. See what you think. I opened it up and It was Giants.

La Face B: The arrangements!

Rag n’ Bone Man: He did the arrangements with the brass and the little organs.

La Face B: It just works!

Rag n’ Bone Man: I know!! And I heard it! And I remember at the time thinking I have not really done anything like dance music stuff before. I remembered thinking “I am not sure about this”. Straight away I thought maybe this is not me. I don’t know if I fit in this world. My tour manager Toby was like “You have to put this out! You are crazy if you don’t put it out”. I called Calvin and said Yeah, we will do it. And it became this worldwide hit

La Face B: It is very crafted! Very rich musically and vocally.

Rag n’ Bone Man: It is crazy how it has become the one point in the show everybody just dances. I am very lucky to have a song like that in my arsenal.

La Face B: Now you say that! You also have All you ever Wanted! I had that song on a loop during covid.

Rag n’ Bone Man: Oh yeah?

La Face B: It was the release song for my kid! You remember the busy days during lockdown?

Rag n’ Bone Man: laughs…. Yeah!

La Face B: We put it on super loud and it is lighthearted! Can tell me the story about that song?

Rag n’ Bone Man: I wrote It with this girl from Nashville, called Natalie Hemby and my keys player, Ben. We went out for a riding trip in Nashville to make the Life by Misadventure Album. I had not done anything like that before musically and I was like “I don’t know how this is going to go”. The song is basically about cool places being knocked down. Like you go to places of cultural significance and the governments don’t care so much about the Arts and stuff like that, so they shut places like that and they become another coffee.

La Face B: Another Gail’s

Rag n’ Bone Man: Yeah, another Gail’s, another Starbucks or whatever and we lose another part of something iconic. And I am from Brighton and there are so many iconic places over the years that are not there anymore. And it just makes me a bit sad and that is what the song is about.

La Face B: I discovered that in France we have something called SMAC and these venues are protected by legislation.

Rag n’ Bone Man: Yeah! I know that because in my early days, when I was making more hip hop music with my record label High Focus Records, we used to tour these little venues like Grenoble and Toulouse’s Le Bikini, La Sirène in La Rochelle,

La Face B: La RockSchool or Le Krakatoa in Bordeaux. You have lots of them.

Rag n’ Bone Man: We do not have those venues left anymore in the UK.

La Face B: Now we are going to dive into What do you Believe In. The title is from a conversation with your son, but this album explores themes like Faith, family and self-exploration. Can you tell me what kind of moments or events sparked the idea of this album.

Rag n’ Bone Man: This album is all about love and the celebration of love. It has a lot to do with my family and my wife Zoe and our outlook on brilliant children up in this world. For the most part, it is a very positive record. It does not feel like that because I met my wife in a time when I did not feel good about life and it just became brighter. It felt like I did not want to write sad songs at the time, so I had to explore different things.

In the midst of making a happy album, my mom passed away and I had all these questions about faith and what you tell children about stuff like them, their outlook on that, how, as a family, we deal with this kind of stuff. So that’s what I called “ What do you believe in” because that song encapsulated both sides : a sad moment on all our lives but a positive outcome.

La Face B: Many songs like Pocket seem deeply personal. What does your songwriting process look like?

Rag n’ Bone Man: They are like small moments of inspiration and pieces of the puzzle coming together. My process for this record changes but It was like little thoughts and moment at 2 o clock in the morning coming to my brain and I write it down or I voice note it. I did not really make sense at the time but there must be a reason I thought this. And then, I go to the studio, and I wait for something that feels like It and put the pieces together. That’s how it has happened, especially on this record.

La Face B: The cover is very lively, and I recognize your handwriting. You also worked with artists like Jonny Coffer, which gives a fresh vibe to Pocket. How do you choose your collabs?

Rag n’ Bone Man: I worked with Jonny in the past. He is just someone I feel comfortable with writing songs together because we worked on the Human record. But I worked with some new people on this record because I wanted to explore a bit more of R&B in some of the songs. There is someone called Oak Felder who did Miguel songs, some early Alicia Keys songs and I thought his production was great. So, I worked with him on What do you believe in and a couple of songs. Because he is from Atlanta, and he understands that kind of world I am talking about. We did a song called Sorry for my Broken Heart together and it is samples of 60s soul music but with a layer of hip hop. It feels like a sample, but it was not. We were sampling ourselves.

La Face B: Before Rag n’ Bone Man, you were part of a hip hop group. Do you recall the first rap song you wrote?

Rag n’ Bone Man: Yeah! I do. It was at school. I was like thirteen or fourteen. They gave us a task to write an anti-drug campaign rap song. It was me and my best friend Chris who now works for me. We wrote a rap song together about anti-drugs like “don’t do drugs, they are really bad” Laughs…

La Face B: You worked with incredible artists like Pink. If you could collaborate with any artists from History, who would it be?

Rag n’ Bone Man: Firstly Prince. Not necessarily working with him but just be in the room when he was working would be amazing. Maybe Louis Armstrong, Bob Dylan as a songwriter. There are so many. Nina Simone as well.

La Face B: Which unexpected artist or band heavily influenced you.

Rag n’ Bone Man: We talked about this earlier. Sheryl Crow was the first time I really listened to the words on a song. The 1996 album “Sheryl Crow”, I was about 10 years old. I just thought It was such a classic sounded album. I listened to it and the song writing is just fantastic.

La Face B: We are jumping back to our earlier conversation. Brighton is known for its vibrant music scene, any iconic venue you performed that holds a special memory?

Rag n’ Bone Man: There are so many but my favorite venue is called Concorde 2 because it is right on the beach and it is like an old venue from turn of the century, early 1900s and it is very cool. I performed there lots of times with different people. One of the venues that sadly does not exist anymore, It used to be where they held the rap battles and it was called Hector’s House. The sign was a little cat called Hector and it was really cool: Massive wooden bar and a huge stage. It felt like a saloon type of bar and every single weekend, it was like Hip Hop groups, jazz bands. It was a super cool place to go.

La Face B: My last question is what’s in stock for Rags in 2025? You just got married.

Rag n’ Bone Man: It has been a busy year already! We might put out one more single from the album but then I have some music that is not from this record that is going to come out soon. I am working on a couple of collaborations I am working on now, so I don’t know if they are going to happen or not. Certainly, some new music that I am looking forward to.

La Face B: Wow! Thank you very much.

Rag n’ Bone Man: That’s alright. Thank you!

1 réflexion au sujet de « Rencontre avec Rag ‘n’ Bone Man »

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