Xaper : « Plus je deviens moi-même musicalement, plus je remarque qu’il y a plein d’éléments qui se cachaient dans mes premiers projets »

À La Face B, on parle moins de rap. Mais avec Xaper, on rentre dans son univers qui mêle rap, électro et pop, dans un style bien à lui. Découvrez cet artiste multi-tâches, déterminé et prometteur !

© Romane Leo Marsault

La Face B : Et bien bonjour Xaper !

Xaper : Bonjour !

LFB : Comment tu vas ?

Xaper : Ça va très bien. Je déteste quand les gens me posent cette question.

LFB : Bah, t’es obligé de dire oui.

Xaper : Et après tu sais pas comment rebondir parce que tu parles de toi et en fait t’es en mode non mais c’est… Bref. A l’aide.

LFB : Du coup, tu viens d’où ? Qu’est-ce que tu fais dans la vie ?

Xaper : Alors moi je m’appelle Xaper. Je suis artiste, compositeur, interprète. Et je viens du 94, de Joinville-le-Pont. Représente à fond. En vrai c’est important je trouve. C’est trop bien de représenter son département. Et qu’est-ce que je fais ? Je suis artiste. Je viens de sortir un projet qui s’appelle Aléa. C’est du rap avec de l’électropop et aussi des teintes de jazz.

LFB : Comment tu as commencé la musique ?

Xaper : J’ai commencé la musique par mes parents. Ma mère elle est pianiste, mon père il est guitariste. Et du coup, très jeune, j’ai eu envie de faire de la musique. Vers 3-4 ans, je crois, j’ai commencé à taper sur une batterie. Parce que mon cousin en avait une, ils m’ont acheté une toute petite batterie. Et je n’ai plus de souvenirs de ça. Enfin j’ai quelques souvenirs, je sais qu’elle était là et que j’utilisais. Et en fait je tapais dessus, je kiffais. Je m’en foutais du reste.

Et après j’ai commencé le conservatoire et là c’est piano très classique. Après j’ai fait de la prod. Pas mal de prod vers 14 ans et j’ai commencé le rap avec… Voilà mon petit parcours artistique.

LFB : Tu as vécu en Corée, c’est ça ?

Xaper : Ouais. J’ai un tatouage de la Corée.

LFB : Oui, j’ai vu le côté je me suis rappelé qu’on s’en était déjà parlé.

Xaper : C’est ça j’ai vécu en Corée 4 ans, de 10 à 14 ans. Et c’est vrai que ça m’a permis de grave découvrir une culture différente. En fait dès que ça a un impact sur toi, surtout pendant ta construction, artistiquement c’est sûr que ça a un impact. Je pense qu’aujourd’hui ça a un impact sur le fait que j’ai plein de styles qui se côtoient dans ma musique. Aléa c’est une bonne représentation de ça parce qu’il y a plein de styles, et ça s’enchaîne quand même bien parce qu’il y a une esthétique globale. Mais je veux encore plus travailler ce truc-là, parce que je pense que je peux encore plus l’exploiter que ce soit de l’électro ou même d’autres choses qui sont vraiment en moi et que j’ai pas encore exploité quoi.

LFB : Pour définir ton style, tu dirais quoi ?

Xaper : Mon style de base, c’est le rap. Je suis un rappeur et j’en sors de plus en plus avec plus de musique électronique et aussi en apportant un côté acoustique sur scène avec une batterie et mon clavier.

LFB : Tu es avec un batteur sur scène du coup ?

Xaper : Yes.

LFB : Pour décrire ta musique, je me suis défiée de mettre trois mots dessus. Mon numéro un : Sample.

Xaper : Sample, à fond.

LFB : Mon numéro deux, inventivité. Parce que, je ne suis pas une très grande consommatrice de rap, mais je trouve que ça sortait un peu du rap ordinaire. Et troisième mot, sombre.

Xaper : Sombre ? Ouais, grave. C’est des mots qui matchent. ça me parle de fou. Moi je dirais mélancolique. Pour pas utiliser spleen, je trouve ça trop fort.

LFB : Mélancolique. Ça fait un peu cliché maintenant je trouve.

Xaper : Ouais, ouais, ouais. Sombre, c’était bien choisi parce que ça décrit bien la musique que j’essaye de créer. J’essaye pas mal, je compose tout au piano. Je trouve ça cool parce que je travaille de plus en plus avec ça.

LFB : Il y a des fois en écoutant le projet, je me suis dit mais c’est dingue, on aurait pu en faire une leçon de musique sur ce morceau-là.

Xaper : Ça fait plaisir de fou. Je dirais aussi dualité. Je trouve ça trop important. Parce que ma musique c’est totalement ça, et pour revenir au côté culturel, la Corée, etc. En fait, mon problème, et qui est aussi ma force, c’est vraiment ce duel-là entre, mince, je suis un rappeur, mais je sais faire de la variété française, mais mince, je suis un producteur et je sais faire de l’électro, et en même temps, je peux faire de la pop. J’essaye de me situer dans tout ça, et ça a pris vraiment pas mal de temps.

LFB : Mais du coup, tu te définis toujours comme un rappeur ?

Xaper : En fait, c’est ce qui m’influence. Je pense que c’est la plus grande influence, et ma manière d’écrire ressemblera toujours à ça. Même si j’écris de la variété, il y aura un truc quand même assez rap. Mais je tends à ne plus l’être, mais si je ne le suis pas, je deviens quoi ? C’est ça qui est compliqué.

LFB : Artiste ?

Xaper : Artiste, mais artiste, ça veut dire tout, tu vois. Du coup, est-ce que je suis un rappeur pour les rappeurs hyper… OG ? Je ne le serais pas. Pour les personnes qui font de la pop, je suis un rappeur OG. C’est assez compliqué. Du coup, je fais mon truc, et puis j’espère parler au plus de personnes possible, parce que je pense qu’il y a plein de personnes qui ne sont pas totalement à écouter du rap, et il y a des personnes qui ne sont pas là que pour écouter de la pop un peu industrielle, relou, quoi.

© Romane Leo Marsault

LFB : Tu parlais tout à l’heure de ton EP, qui est sorti le 13 juin. ça fait quoi de sortir un EP ?

Xaper : Pour moi, c’est vraiment un poids qui s’enlève de mes épaules. Parce que pour te dire, ça fait plus d’un an que je le bosse. Peut-être un an et demi. Les premiers sons, j’ai commencé à les avoir mars, avril 2024. C’est pour ça que Millions, un des sons, je dis « 2k24, c’est la fonte des cœurs ». Tout le monde m’a dit de le changer, mais pour moi, c’est imprimé dans une période, il faut que ça reste. Parce que je trouve ça important. La plupart des sons, je les ai depuis l’année dernière. Et c’est pour ça, ça a pris vraiment du temps à sortir, mais je suis trop content. Parce que j’ai fait toutes les étapes. J’ai aimé ma musique, j’ai détesté ma musique, j’ai re-aimé ma musique. Et là, je considère que c’est bien de l’abandonner et de le faire vivre. Parce qu’il faut qu’il soit écouté, ce projet.

LFB : Pour toi sortir un EP, c’est abandonner son EP ?

Xaper : En tout cas, personnellement, ouais.

LFB : Il ne va plus t’appartenir ?

Xaper : Il ne va t’appartenir plus du tout. Pour moi, maintenant, c’est de la propriété intellectuelle générale, tu vois. C’est mes musiques parce que c’est moi qui les interprète et c’est moi qui les fais vivre. Mais par contre, il faut que chacun puisse la faire vivre et les faire vivre comme il le souhaite. Et les interprète comme il veut. Franchement, je me suis cassé le crâne dessus. Là, les derniers mois, c’était vraiment que du mix, que de la DA, que des trucs très poussés, tu vois. Bien sûr, tu vas créer autour. Mais en fait, maintenant, c’est aux gens de s’approprier tout ça et de faire en sorte que ça marche.

LFB : C’est comment pour un artiste musical d’être presque « forcé » à faire du contenu pour les réseaux ? Comment on vit le fait d’être forcé à faire ça même si c’est pas du tout ton kiff ?

Xaper : En vrai, le premier truc que je te dirais, c’est, ouais, c’est une galère. La classique, en fait. Mais c’est vrai qu’à force, plus le temps passe, plus je kiffe. C’est un peu marrant parce que moi, tout petit, j’ai commencé par YouTube. J’ai fait des petites vidéos, franchement, ça a duré peut-être six mois. Je devais avoir 12 ans. On a tous découvert YouTube à ce moment-là.

Mais en vrai, là, moi, qui me suis vraiment mis sur les réseaux, en fait, je commence à apprécier l’idée. Et surtout, je vois que ça prend un petit peu. Tu vois, je vois que toutes les vues cumulées sur un mois, ça fait quand même beaucoup. Je vois que je touche des gens à Paris, Lyon, Marseille. Je me dis, wow !

LFB : Ça ne te frustre pas de passer, je ne sais pas quel est ton ratio, mais de passer plus de temps à créer du contenu vidéo qu’à créer de la musique ? Ce n’est pas frustrant en tant qu’artiste ?

Xaper : Pour l’instant, je commence à apprécier ça. Du coup, j’essaye de me focus à fond. Et comme je t’ai dit, la musique, ça fait un an que je l’ai. J’ai bossé tous les mois avant dessus. Je considère que c’est peut-être un peu la période aussi pour moi, de pas trop faire de son. Après, j’en fais, je compose pour d’autres artistes. Je fais d’autres trucs. C’est peut-être la première fois depuis cinq ans que je ne fais pas de la musique tous les jours, pour moi. Et en fait, je considère que c’est la plus grande pause que je peux avoir. Et par contre, là, je vais revenir en studio pendant un mois.

En fait, surtout ce que je kiffe, c’est des séries. Là, je suis grave dedans, créer des séries de TikTok ou de vidéos Insta qui se suivent. Et du coup, en fait, tu prends l’habitude d’écrire un script, puis d’en écrire un deuxième, puis un troisième. Du coup, tu as aussi cette facilité à dire, ah bah c’est cool, j’ai la première vidéo, trop bien, je vais pouvoir envoyer la deuxième. On raconte toute une partie de ma vie. Après, le faire pendant deux ans, je dis non, mais je vais faire un an, poster tous les jours et on verra. Un petit défi, mentalité Kaizen (rires).

LFB : Tu as fait une release party pour célébrer la sortie de l’EP ?

Xaper : Oui, j’ai fait une release party à l’Open Paradise. C’était énervé. J’avoue, c’est beaucoup de taf de programmer une soirée comme ça et de l’organiser. Surtout que je l’ai organisé vraiment tout seul. J’étais aidé de ma manageuse Doriane, mais c’est moi qui ai fait le principal du travail. Beaucoup de stress, surtout pour les autres artistes. Mais une fois que tu arrives sur scène, tu ne vois que des gens que tu kiffes. C’était génial dans le sens où c’est des gens qui me suivent depuis longtemps et même des nouvelles personnes qui sont venues et j’ai eu que des retours positifs. Bien sûr, nous, on veut faire évoluer le live, etc. Mais sinon, que de retours positifs sur le projet, sur la release, sur les artistes que j’ai programmés aussi. C’est des artistes que je produis. Du coup, trop content de partager ça.

LFB : Je voulais vous parler de la création des prod et de l’utilisation des sons. Parce que j’ai l’impression que ça sortait vraiment des patterns du rap.

Xaper : Comment on a fait les prod ? Déjà, sur 8 titres, j’en ai composé 4. Il y a 4 prod où ce n’est pas de moi. Mais la plupart du temps, je m’arrange pour retravailler un petit peu. Du coup, il y a 4 beatmakers avec moi : Manolo, Elma, Primus, Soul Eater. Je trouve ça trop important de pouvoir les citer aussi parce qu’ils ont participé au global. Pour faire une esthétique.

Pour les prods que je fais, c’est souvent une sorte de… Franchement, je me laisse aller. Moi, j’ai l’habitude de dire que quand je produis, ce n’est pas mon cerveau qui pense, c’est mes mains. En fait, j’essaye de me faire kiffer sur chaque truc.

LFB : Est-ce que tu as vu le truc de Tyler, The Creator ? Il a fait une interview où il disait cette phrase iconique : « Create like a baby. Edit like a scientist ».

Xaper : Oui, c’est très ça. à la fin, tout est minutieux. Ça crée des trucs plus vrais possible.

Je ne sais plus qui disait ça, que faire de la musique, c’était 90-10. 90%, c’est de l’edit. Et les 10%, c’est n’importe quoi. Par exemple, Millions, j’ai pris 4 mois à le composer parce que j’ai fait 10 prods. Sachant que la première prod, elle n’était pas de moi. J’ai voulu l’acheter, et elle était déjà prise par un autre rappeur. Je vais la recomposer. Et j’ai fait une dizaine de prods. Mais souvent, je pars de rien, je trouve ça intéressant.

© Romane Leo Marsault

LFB : Là, je voulais rentrer un peu plus dans les paroles, dans ce que tu racontes. Tu parles beaucoup de la mer. Et ça m’intrigue. Pourquoi ?

Xaper : En vrai, c’est une question générale et en même temps à la fois hyper deep. Je te disais au début, il y a une dualité en moi. C’est que j’habite à Paris, banlieusard. J’ai vécu toute ma vie dans des villes. Et par contre, je veux voir la mer tous les jours par la fenêtre. Je trouve qu’en fait, voir la mer par la fenêtre, c’est synonyme de calme. Et c’est ce que je n’ai pas. C’est peut-être la quête de ma vie, en fait. Pour avoir une paix intérieure. Je suis dans un système de stress, d’angoisse, etc. Mais je veux voir la mer par la fenêtre et je m’imagine ce truc-là parce que ça m’apaise. La mer, c’est vraiment la quête de l’apaisement.

Après, moi, je fais du surf. Et du coup, je kiffe la mer parce qu’elle peut te donner des vagues de fou et te donner rien du tout aussi. Et j’aime bien être connecté un peu à la nature. Enfin, tu n’as rien pendant trois heures à part ta planche, tes bras et la vague. Je ne comprends pas pourquoi on est à Paris. En plus, quand tu pars en vacances, tu prends le temps de réfléchir et d’apprécier les choses. Ça veut dire que quand tu rentres à Paris, tu te dis, mais pourquoi les gens courent ? Ça m’est arrivé deux, trois fois et j’étais là, ah ouais, ok. Aujourd’hui, j’étais quelqu’un qui courait parce que j’étais en retard.

Mais oui, la mer, pour moi, ça représente tout ce truc-là de calme et même l’eau, en général, plus que la mer, je pense que je parle d’eau dans le projet. Et l’eau, ça représente vraiment ce truc-là. En même temps, il y a tout le côté apaisement, mais l’eau, ça signifie aussi le côté alcool dans certains titres. Du coup, je remplace un peu l’eau par l’alcool. A certains moments du projet, vu qu’Aléa, c’est une sorte de construction et de chemin et d’histoire, au début, l’eau, c’est l’alcool. Ensuite, ça devient la mer.

LFB : Pourquoi tu as choisi Aléa comme titre ?

Xaper : Tu veux que je te donne la vraie histoire ? Déjà, c’est quoi Aléa ? Pour moi, ça signifie qu’on parle souvent d’aléas dans la vie avec un « s ». Là, moi, j’ai voulu mettre sans « s » parce que je considère que la vie, c’est un grand aléa. Ça, c’est la réponse média. C’est la réponse travaillée.

Et l’histoire, c’est que je cherchais un titre avec ce côté duel. Du coup, il y avait bien sûr « duel » et tout, mais bon, pas ouf. Moi, je n’aime pas les titres où il y a deux mots déjà, deux, trois mots.

LFB : On va parler des paroles. Dans le premier morceau, qui est personnellement mon préféré, qui s’appelle Bleu, tu dis justement que tu es toi-même bleu. Ça veut dire quoi ? Tu as le blues ?

Xaper : Yes, trop bien comme question. Rien à voir avec ça.

Parce qu’en réalité, je suis vraiment né bleu. C’est que je ne respirais pas et j’avais le cordon ombilical autour du cou. Une minute ou deux de plus, j’étais die. Et c’est pour ça que je dis ce truc-là de « je suis né bleu » parce que je suis né peut-être un peu entre la vie et la mort.

Et c’est ça qui est marrant. C’est qu’à la naissance, moi, on m’a dit, « yo poto, pas maintenant, attends un petit peu ». C’est vraiment cette analogie-là que je voulais amener. J’ai ce côté-là où très introspectif. Après, je ne vais pas commencé à faire le médium, mais je considère que c’est peut-être un événement marquant dans ma vie et ça a fait qui je suis aujourd’hui.

LFB : Comment tu as écrit Perdre la tête ? Et comment tu l’as composé aussi ?

Xaper : Perdre la tête, je crois que je l’ai composé sans faire exprès. Je devais avoir des accords et j’ai dû commencé à les jouer. Comme j’ai dit au début de l’interview, c’est mes doigts qui jouent. C’est-à-dire que, je ne me suis pas posé de question de ce que j’allais faire. J’ai pris les accords, je me suis dit « Je ne veux que du mineur ». Un truc bien triste.

Je crois qu’en vrai de vrai, Perdre la tête, c’est le point culminant de la déprime. Parce que je ne l’ai pas expliqué dans cette interview, mais j’explique pas mal sur les réseaux, à la fin de mes études, une licence de musique et métiers du son, je me suis retrouvé un peu en me disant « Faire des études, ça ne sert à rien, tu continues sur un master, tu n’as pas de travail dans la musique. Du coup, je n’ai pas envie de continuer, mais je fais quoi ? Parce que la musique, ça ne marche pas pour l’instant ». Du coup, j’ai eu un ou deux mois, et même un peu plus, où j’étais au plus bas, je ne trouvais rien à faire. En fait, je ne faisais que de la musique. Je me suis enfermé dans mon studio, je ne voyais personne, je ne voulais pas sortir, rien. Et c’est marrant parce que Polaire, tu vois, par rapport à Perdre la tête, l’effet opposé, c’est que j’étais vraiment au plus mal, mais j’ai écrit une chanson chill et joyeuse. C’est un peu le moment où j’ai pris conscience de ça. Je perds la tête pour une seule raison, parce que je n’aime plus faire ce qui me plaît, en fait. Et ce qui me passionne tous les jours, faire de la musique. Voilà un peu l’histoire derrière Perdre la tête.

LFB : Est-ce que ta musique a mûri depuis le début ? Ta première musique sur les plateformes, elle date de 2021. Est-ce qu’elle a forcément changé en termes de musicalité ?

Xaper : C’est trop bien que tu utilises ce terme parce que je pense qu’elle n’a pas changé. En fait, c’est marrant parce que plus je deviens moi-même, plus je considère qu’il y a plein d’éléments qui se cachaient dans les premiers projets, dans tout ce que j’ai pu faire, qu’il fallait juste exploiter. Il y a pas mal de fois dans la création de Aléa où j’ai réécouté les anciens projets. Je considère que ce n’est pas bien, mais comme tous les artistes.

Et ma musique a toujours été inspirée de Stromae, de Laylow, de plein de mecs comme ça qui font vraiment de la musique limite orchestrale avec un ordinateur. Moi, je considère que je fais partie de cette génération-là. C’est pour ça, ma musique, elle était déjà là dès le départ. Je pense qu’il y a un style Xaper. Quand on entend une prod, même chez un autre artiste, tu as un style Xaper. Maintenant, c’est comment aussi moi-même je les utilise, savoir ce que je veux raconter. Si c’est triste, je ne vais pas mettre du rock. Enfin, si, je peux (rires), mais je ne vais pas utiliser certains styles par rapport à d’autres.

LFB : C’est quoi tes influences premières ? Que ce soit des gens émergents, ou vraiment des grands classiques ?

Xaper : Stromae, je regardais toutes les Leçons que j’avais depuis petit. La classique. C’est comme ça que j’ai appris à faire des prods, carrément.

Après, il y a Laylow, très très fort à partir de Trinity. C’est là où je l’ai découvert. En fait, l’histoire qu’il donne dans tout ça, ça me fait surkiffer. Et j’aimerais pouvoir en faire un jour dans ma vie. Ça, c’est vraiment l’objectif de ma vie, pouvoir faire un album concept.

Plus récemment, Wallace Cleaver, qui m’a vraiment marqué. Et je pense que je suis totalement sa route, dans le côté honnête, etc. Wallace Cleaver, il fait ça, il décrit et il dépeint qui il est, et sa vie. Et il n’a pas peur de faire du slam, il n’a pas peur de faire du rap, il n’a pas peur de chanter s’il le faut. Il m’a peut-être permis de me dire, ok, tu n’as pas besoin d’avoir peur de savoir faire quelque chose. Parce que Bleu, c’est du slam. Sad, c’est du rap. Perdre la tête, je chante le refrain. Il y a d’autres chansons, par exemple l’outro, qui est beaucoup plus chanson. En fait, grâce à lui, je me suis aussi dit, ah oui, je n’ai pas peur de faire ça et de le sortir. Parce qu’avant, j’étais dans un collectif très très rap qui n’appréciait pas toutes ces cartes. Et c’est vrai que grâce à ça, j’ai réussi à m’en libérer.

Et sinon, en termes d’artiste, je suis grave sur Justice, sur la French Touch. J’ai récupéré aussi DJ Mehdi. J’ai refait tous mes classiques. Et au niveau de la compo, c’est ce qui m’intéresse de fou.

Après, il y a un artiste aussi que j’aimais beaucoup, mais c’est Voldemort. Qui m’inspirait avant. C’est un Américain de Chicago. Je considère que je suis un peu comme lui, j’ai une déter folle. Je suis là, je vais partout, je me déplace partout s’il le faut.

Je ne veux plus faire de musique à l’usine. Même tu es un artiste, tu me demandes une prod, tu sais que si on reste dans le studio pendant 3-4 heures, je suis capable de te faire une prod, mais c’est une prod qui me plaira. J’ai besoin que ça me plaise avant que toi ça te plaise. C’est un peu mon gage de qualité.

Je suis vraiment de l’école parisienne du rap avec tout ce qui a été Népal, Alpha One, toutes la clique. Mais Nekfeu, Sexion d’Assaut, c’était que des mecs que j’écoutais. Ça m’a permis de construire aussi ma conscience musicale et mon écriture. C’est que je me suis amélioré. Grünt aussi, à fond. Tu vois, tous ces médias-là, ils ont permis d’apprendre à rapper.

© Romane Leo Marsault

LFB : Ok. Un mot sur ton compte fan ?

Xaper : C’est très drôle. Mon compte fan est top. C’est génial. Parce que comme je suis surveillant dans un collège, c’est une élève du collège. Elle m’a envoyé, m’a dit, je fais des edits de toi, tu ne veux pas les poster ? J’ai dit, si tu veux les poster, fais-toi plaisir. Et du coup, ça a fini en compte fan. Parce qu’en vrai, c’est eux qui font la propagande. Tu vois, il suffit qu’il y ait quelqu’un qui tombe dessus et qu’il soit en mode, mais pourquoi il y a un compte fan de ce mec ? Et après, il vient jusqu’à toi et il est en mode, cool, je comprends la hype. Et c’est comme ça que ça commence.

LFB : C’est quand, tes prochaines dates ?

Xaper : Pour l’instant, je n’en ai pas de prévues. On s’y est pris très tard pour les festivals de cet été. Je voulais vraiment sortir le projet et me dire, bon, même pour la fête de la musique, je n’ai rien prévu. Le but, c’est de profiter. Par contre, on veut lancer une sorte de mini-tournée en octobre, novembre, décembre, je ne sais pas. Vraiment pouvoir faire pas mal de villes en France. Le but maintenant, c’est de prendre toute une équipe et de se dire bon, maintenant on va tourner, on prend une voiture et on fonce.

LFB : Qu’est-ce que tu espères pour la suite de ta musique ? C’est quoi tes plans pour après ?

Xaper : J’ai trop de plans en tête. Déjà, faire un clip homemade. Ça fait peut-être un an que j’y réfléchis. Et je l’ai fait, un petit clip sur Polaire. Et il y a une surprise avec, c’est un remix de Polaire, plus électro, qui me ressemble. Mais ouais, petit clip des vacances parce que Polaire ça représente vraiment ça. Sinon après un autre clip sur Metro Boulot qui sera un peu plus travaillé.

Sinon que la tournée se passe bien, et qu’on arrive à trouver pas mal de dates. Et si on voit dans dix ans, j’ai sorti un son il y a deux ans, où je dis « dans dix ans je remplis Bercy, merci ». Bah en vrai, j’ai encore huit ans. Je ferai tout pour. Et je pense vraiment qu’à partir de ce projet les gens peuvent adhérer. J’ai vraiment juste envie d’être dans une positive vibe et continuer à donner parce que je pense que j’ai encore plus à aller chercher et encore plus à donner aux gens. La musique, c’est un truc qui doit faire vivre et doit faire ressentir des émotions. Je veux continuer à faire ça et qu’il y ait le plus de gens possible qui se raccrochent au projet.

LFB : Ce serait quoi tes recommandations d’artistes plutôt émergents de cette dernière année ? Toujours la question trop dure.

Xaper : Yes, faut vraiment que j’aille sur Spotify. Ou sur Deezer, ou sur Apple Music, qui sait, on ne fait pas de placement de produit (rires).

Un artiste que je kiffe beaucoup en rap c’est Baby Neelou, très très fort. La nouvelle génération à fond, ça rap comme les Américains. Très arrogant. Je trouve ça fort.

Jeune Deep, qui a sorti un son, Satin, très fort aussi. Ce son est incroyable.

Malya, une artiste que je connais très bien, qui est très forte. Peut-être qu’il va avoir des collabs, je ne sais pas. Peut-être une petite prod qui se balade comme ça que j’ai laissé. Un peu variété pop. Enfin électro-pop et tout. Pour moi c’est une future star, à partir du moment où je l’ai rencontré je le savais.

LFB : Trop bien ! Merci, je crois qu’on touche à la fin de l’interview.

Xaper : Merci à toi ! Merci beaucoup. C’était trop bien.

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