Retour sur Les Francos de Montréal

Cette année, on était de retour à Montréal pour vivre l’édition 2025 des Francos. On vous a préparé un petit report de cette année, centrée sur les nombreux artistes québécois (et un acadien) qui auront marqué cette semaine de shows.

La Traversée : un show impeccable

Si on ne devait retenir qu’un show et un moment particulier de ces Francos de Montéal édition 2025, ça serait celui-ci. La Traversée, c’est la rencontre de deux artistes français et de deux artistes québécois autour d’un show commun créé pendant une semaine avant le festival. Cette année, on retrouvait Super Plage et Vanille côté Québec et Coline Rio et James Baker côté France.

Et autant dire que la rencontre a clairement fait des étincelles. L’avantage venait sans doute aussi du fait que chacun était musicien en plus d’être chanteur, mais le résultat était tout à la fois brillant, organique et parfaitement mené. Si ils portent chacun un univers très affirmé et particulier, le concert de La Traversée a permis de montrer que la musique n’a pas de chapelle ni de barrières lorsqu’elle est partagée avec amour.

Chacun se mettant au service des morceaux des autres, y apportant parfois une touche qui permettait aux morceaux que l’on connait de se transformer, on a été absolument bluffé par ce show, comme si on était face à un groupe de six personnes ( en comptant les deux musiciens accompagnateurs absolument parfaits) qui jouaient ensemble depuis des années et se connaissaient parfaitement.

Un moment rare, beau et unique … Enfin pas tant que ça puisque le show de La Traversée sera aussi présenté aux Francofolies de La Rochelle. On ne peut que vous inviter à y aller.

crédit : Benoit Rousseau

Des découvertes …

On venait essentiellement pour ça : découvrir un peu plus la scène québécoise. On a donc décidé de privilégier les artistes québécois et de pousser la curiosité pour aller voir des choses que l’on ne connaissait pas, histoire de découvrir un peu ce qui fait la richesse de la musique québécoise.

Grand bien nous a pris, parce qu’on s’est retrouvé face à une scène variée, puissante et qui met avec honneur, et énormément de talent, le francophone en avant. On a adoré la country d’ALICE, on s’est laissé porté par la voix de Paige Barlow ou la musique de Kourage et Laraw.

On est aussi allé découvrir sur scène la musique de trois artistes dont les albums nous accompagnent depuis quelques temps désormais.

Il y a d’abord eu Velours Velours, venu avec sa gang présenter son excellent Quand je pleure, je suis content. Sur scène, toute l’émotion et la tendresse de la musique de Raphaël prend une ampleur encore plus importante, portée par une sorte de joie et de cohésion de groupe qui permet à la douceur et la tendresse qui émane de sa musique de se transmettre avec une facilité déconcertante. On a été touchée en plein cœur et on espère le retrouver prochainement.

Dans un genre différent, mais pour un résultat tout aussi excellent, impossible de ne pas citer l’hyper show pop de Virginie B. En première partie de Philippe Katerine (avec qui elle viendra partager son titre La Banane plus tard sur scène), la musicienne a fait part de tout son talent pour nous délivrer un concert hyper énergique, drôle, généreux et parfaitement mis en scène.

Que ce soit Madone, Hyperboi ou Astral 2000, ses titres, déjà imparables en album, se transforment en véritable petites bombes sonores sur scène. Mention spéciale à l’instant « geek » ou Virginie et Louis reprennent à leur sauce le thème musical de Zelda pour l’emmener sur le dancefloor. Ludique, efficace et cool, on est en amour de la musique de Virginie B et nos pieds et nos bassins suivent le mouvement.

Enfin, on notera aussi le show de Super Plage à la SAT. Pour fêter comme il se doit le premier mois d’existence de sa GROSSE MAISON, le musicienne chauffait à blanc la salle avant l’arrivée d’Odezenne. Seul sur scène, il nous offrait un show dansant à souhait, une invitation à la fête partagée par le public présent ce soir là.

On a adoré sa présence, son énergie communicative et les titres partagés ce soir là qui nous ont clairement fait danser, notamment GROSSE MAISON ou JETSKI tandis que CHILL et 1990 présentait une face plus introspective et textuelle mais qui, sur scène gagnaient en énergie et en puissance. Gros shoot out pour le solo de thérémine aussi inattendu qu’absolument parfait. On espère le recroiser prochainement sur les scènes françaises.

Crédit : Frédérique Ménard-Aubin

… et des têtes d’affiches québécoises qui ne déçoivent pas

On parle de Québec, mais nous allons tout d’abord faire un petit tour du côté de l’Acadie pour retrouver P’tit Belliveau. Le dimanche soir, devant la foule immense de la scène Rodgers, il était question de la consécration de cet artiste unique qu’on aime tant. Désormais en toute indépendance, le garçon de la Baie Sainte-Marie nous a délivré un gros show absolument dingue. Un truc un peu différent, généreux, qui parfait dans tous les sens mais qui faisait beaucoup de bien à l’âme car exécuté avec un plaisir de bien faire et une sincérité sans aucune faille. Entre des reprises de Nickelback et System of A Down, et ses titres iconiques comme Gros Truck, les bateaux dans la baie ou j’aimerai d’avoir un John Deere et Income Tax, il a aussi fait défiler une partie de la scène québécoise sur la scène avec lui (Rau Ze, Fouki, Klô Pelgag)… un show total et impressionnant qui nous aura marqué.

Du côté du Club Soda, impossible pour nous de ne pas retenir l’incroyable show proposé par Ariane Roy. Son album Dogue se prêtait bien à la transformation, mais celle qu’elle a opéré sur scène était encore plus impressionnante. Avec ses musiciens, Ariane Roy propose un show total à grosse intensité, avec ici une petite dose d’émotion supplémentaire bienvenue notamment sur une cigarette sur le balcon, avec des idées de mises en scènes et de chorégraphies affirmées et intéressantes qui emmènent sa musique à un autre niveau. Impossible de passer à côté des versions lives de Agneau ou Si Je Rampe, de la toujours imparable Kundah. C’est surtout la doublette Tous Mes Hommages / I.W.Y.B. qui nous aura mis totalement K.O que ce soit par rapport à la musique ou au show qui se jouait sur scène avec l’apport de danseuse. Un grand moment qu’on était ravi de découvrir à Montréal avant de la retrouver cet hiver à La Maroquinerie.

Le vendredi, c’est du côté de la Scène Loto Québec qu’il fallait être. Un public énorme venait pour y retrouver Thierry Larose et le musicien, actuellement en pleine création de son troisième album, a livré un concert à la hauteur des attentes. Tout à la fois détendu et sérieux, Thierry Larose et son gang nous ont offert un show qui prouvait une nouvelle fois, qu’avec lui, Ariane Roy et Lou-Adriane Cassidy, le futur de la chanson québécoise était entre de très bonnes mains.

On a particulièrement aimé Baleine et Moi, Les Amants de Pompéï ou l’exceptionnelle Portrait d’une Marianne qui nous a fait un effet assez fou, encore plus dans cette cohésion dingue qui unie l’artiste et son public.

Juste après, c’était avec un plaisir absolu que l’on retrouvait les garçons de Corridor. En grande forme, les montréalais nous ont délivré un show à la hauteur de nos attentes et de l’amour que l’on porte à leur musique depuis de nombreuses années. Guitares hypnotiques et énergie débordante au programme pour un show qui aura rappelé à quel point Corridor est un projet tout à la fois unique et précieux de la scène rock, qu’elle soit québécoise ou mondiale. Et on a forcément versé une petite larme à l’écoute de Mourir Demain, morceau parfait qui ne nous a jamais quitté depuis sa sortie.

Enfin, du côté de nos chouchous, on terminera avec le show secret de Choses Sauvages. Sur une scène bien plus grande que celle du PopUp du Label où on avait eu la chance de les voir au mois de mai, ils ont délivré un show absolument dingue. Une sorte de dance-punk dansante qui ressemblait par moment à une grande jam géante où chaque membre trouve sa place et son moment de gloire, tous guidés par le charisme absolu et la voix de Félix Bélisle.

Sur scène, des morceaux comme En Joue ou Fixe prennent tout leur sens, tandis que Deux Assassins ou Cours Toujours prennent une tournure différente et gagnent en grandeur. Impossible de résister aussi à l’excellente Valse des Trottoirs ou l’immense Homme Machine. Un show absolument parfait qui, on l’espère, leur ouvrira les portes d’une scène bien plus importante l’an prochain aux Francos.

Une mention spéciale au danseur fou qui les aura rejoint sur scène.

Vous l’aurez compris, cette édition des Francos de Montréal aura été riche en découvertes, en confirmations et en espoirs. On finira cet article par une phrase toute simple : Vive la musique québécoise !

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