On avait rencontré Abel Chéret en solo à l’occasion de la release party de son nouvel EP Antiportraits. Avec Pag, il a sorti il y a une semaine un remix de L’amour est mort encore appelé L’amour est re-mort. Lauréat du Chantier des Francofolies, on l’a retrouvé aux Francofolies pour discuter avec lui et son binôme percussionniste Franck Camerlynck.

La Face B : Alors les amis, comment ça va ?
Abel Chéret : Écoute, on est un peu fatigués parce que c’est une semaine un peu chargée. Tu en penses quoi toi ? (sourire)
Franck Camerlynck : Oui, c’est assez chargé, surtout le soir.
Abel Chéret : En tout cas, c’est des bons moments pour faire des rencontres. Et c’est vrai que d’un autre côté, on veut toujours se coucher tôt, mais au final, on rencontre toujours des gens et qu’on a envie d’échanger, discuter, donc c’est des journées très longues. C’est cool !
LFB : Raconte-moi un peu ton séjour depuis que vous êtes arrivés. Comment ça s’est passé, le petit programme ?
Abel Chéret : Nous, on est arrivés mercredi, parce qu’on jouait le lendemain au Café Pollen (café des professionnels ndlr). Et donc, on est arrivés assez tôt pour pouvoir voir les concerts. Et le soir, on a vu dans le désordre : Sting, Etienne Daho, Liv Oddman et Eddy de Pretto.
LFB : La dernière fois qu’on s’est vus, on a parlé de l’EP. Aujourd’hui, on se croise à La Rochelle pour les Francofolies donc on va discuter du Chantier. On va peut-être laisser Franck un peu en parler. Comment se profite-t-il la première année au chantier ?
Franck Camerlynck : On a fait une semaine de résidence avec Ricky Hollywood. Donc, c’était vraiment très fructueux, on va dire. En termes d’arrangements, tout ça, il nous a vachement aidés, vachement orientés sur les morceaux, sur les nouveaux morceaux. Et donc, c’était vraiment très chouette, très constructif.
Abel Chéret : Oui, en fait, c’est une première année. On a la chance de faire sur deux ans.
Donc, la première année, on prend nos marques, on fait cette résidence qui nous permet de faire avancer le live et d’arriver sur cette semaine au Francofolies avec des outils pour le proposer en live. Là, on avait le live devant les professionnels au Café Pollen. La Balade Chantée, c’est un peu différent parce qu’on va faire des concerts acoustiques. Ça nous a permis de faire les morceaux de différentes manières et de reprendre du recul sur les morceaux. Parce que quand tu les fais d’autres façons, tu les vois différemment et ça t’inspire aussi pour d’autres façons de faire, d’autres clés pour les jouer sur scène après avec la formule classique.
LFB : Tu les as réécrites un petit peu voire réadaptées ?
Abel Chéret : Je les ai composées en guitare-voix mais sur scène, il n’y a pas de guitare. J’ai repris la guitare. Je suis donc revenu à l’essence même du morceau. Franck, qui fait plutôt de la batterie et des percussions sur scène, se retrouve à faire du synthé. Ca donne aussi un côté un peu vaporeux et électronique.
On trouve ce côté-là. Donc c’est un mélange entre l’essence du morceau, comment je l’ai créé et ce petit lien avec ce qu’on fait actuellement sur scène. Et avec des chœurs en plus et un peu de shaker.
LFB : Est-ce que vous aviez des axes de travail avant même de savoir que vous alliez être lauréats du Chantier cette année ?
Abel Chéret : Je pense qu’on était d’accord là-dessus. C’est qu’on a des morceaux qu’on a produits en studio et le passage du studio à la scène il est toujours un peu délicat, surtout quand on fait de l’électronique et qu’on a des choses assez format chanson, 3 minutes 30. L’idée c’est de les rendre déjà plus vivants. Franck joue de la batterie sur scène donc déjà ça aide. Mais quand même de les rendre plus vivants dans les structures aussi. De casser un peu toutes les structures et de faire des passages un peu plus instrumentaux des passages plus nuancés des intros plus longues mettre de la dynamique, de la vie dans le set le moins monotone on va dire.
Mais c’est vraiment ce sur quoi on voulait travailler déjà dès le départ et c’est ce sur quoi on a travaillé avec Ricky avec Stéphane Bellity à la résidence.
LFB : Est-ce qu’il y a des retours d’expérience du Chantier qui t’ont inspiré ?
Abel Chéret : C’est sûr que dans notre entourage on est tous d’accord pour dire que Martin Luminet que j’avais déjà vu sur scène avant et que j’ai revu il y a peu de temps. Je l’ai vu, je suis allé le voir beaucoup à ses concerts. J’ai vu la progression, j’ai vu l’apport du Chantier dans la construction de son projet, de son attitude sur scène. Même musicalement, son lâcher prise, c’était flagrant. Après j’en connais d’autres, Terrier. Mais je ne l’avais pas vu avant le Chantier donc je ne peux pas trop avoir un avis là-dessus. Mais c’est un bon exemple Martin Luminet.
LFB : Est-ce que tu as un conseil à donner pour les prochains lauréats ?
Abel Chéret : Un conseil à donner ? Je pense de ne pas savoir ce qu’ils veulent. Parce qu’en fait, je sais que certains dans les années précédentes n’ont pas pu vraiment profiter pleinement de l’apport du Chantier parce qu’ils étaient soit un peu trop réfractaires aux propositions, ils n’avaient pas envie de travailler avec d’autres gens, ils avaient des idées assez arrêtées.
Donc si c’est le cas, ce n’est pas grave mais par contre, ce n’était pas le bon endroit pour bosser. Ensuite, c’est d’être assez honnête avec ce qu’ils veulent faire et d’être assez clairs dans leurs directions parce que c’est quand même assez rapide même si pour moi c’est sur deux ans, c’est souvent sur un an. C’est quand même des sessions assez rapides donc il faut que les choses soient déjà avancées et qu’il y ait déjà une ligne, une direction sinon c’est dommage parce qu’on perd beaucoup de temps donc de travailler bien en amont.
Franck Camerlynck : Je dirais rester ouvert être curieux voilà juste rester ouvert, aller écouter et profiter parce que je pense que c’est une grande chance d’être là.
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