Et si 2024, nos oreilles appartenaient à la musique de Maxime Dobosz ? Entre le retour de Big Wool et la naissance de SANDWICH, l’angevin a eu l’idée brillante d’enfin réactiver un autre de ses projets : san carol. Six ans après le merveilleux Houdini, on est donc super heureux de découvrir cool out, le nouveau morceau de San Carol. Doublement heureux en réalité, puisque le titre et le clip se découvrent en exclusivité sur La Face B.
Je suis heureux. Cela m’arrive rarement en ce moment mais au moment d’écrire ces mots, je suis heureux. Même si ce n’est pas quelque chose que j’apprécie particulièrement, je vais écrire à la première personne car ma relation avec san carol est assez particulière.
Au fil des années, j’ai appris à apprécier Maxime pour sa musique tout d’abord, mais aussi pour la personne qui se cache derrière elle. C’est quelque chose que j’avais ressenti à la découverte d’Houdini en 2018, une espèce de connexion étrange alors que je tombais clairement en amour des 9 morceaux qui composaient l’album.
Au delà du style musical (putain j’y connais rien en shoegaze et encore moins en dreampop), ce truc un peu étrange d’être face à un album qui me parle et qui, même sans le vouloir, parle beaucoup de mois.
Alors depuis 2018, je m’amuse de manière régulière à écrire des messages à Maxime pour savoir quand allait revenir san carol. Les réponses ondulaient entre le « un jour peut être« , le « plus jamais de la vie » et le « arrête de me faire chier, je joue à Final Fantasy pendant le confinement« .
Et puis ces derniers temps, Maxime est revenu, avec Big Wool, puis avec SANDWICH … alors forcément la question se devait d’être reposée « Et san carol bordel ?!«
Qu’il le veuille ou non, san carol est son projet le plus intime, un miroir déformant et intime de ce qu’il est mis en musique puisqu’il est ici le seul maître à bord.
Et donc la patiente, l’attente et la frustration sont désormais mise de côté : san carol est de retour.
Cool out est le premier morceau de mala vida, nouvel album prévu pour septembre et qui sortira chez mims recs, projet protéiforme qui servira, entre autres, à Maxime pour partager sa musique. Autant le dire, si il le fallait encore, que si le garçon gère le temps de manière étrange, il a un sens de la formule dans le choix des noms assez parfait.
Je le disais au dessus, je n’ai aucune connaissance réelle dans le shoegaze. C’est un genre qui peu rebuter par moment, de part son côté très technique et parfois très prétentieux … deux écueils que cool out évite avec bonheur.
Si elle est intense, si elle est rigoureuse, la musique de san carol est avant tout accessible, car son objectif premier est assez simple : nous faire ressentir des émotions.
Ainsi, ce mur du son, derrière ces textures parfois dissonantes et sauvages et le traitement de la voix éthéré qui enveloppent cool out servent à porter le message du morceau : celui d’un chaos intérieur duquel on a du mal à s’échapper.
Dans cool out, chaque ligne du texte est une sorte de mantra, une phrase à se répéter pour évacuer l’enfer que l’on vit parfois. Un texte poétique, à la sincérité brutale qui parlera à tout ceux qui sont un jour passé par la dépression. Une sorte d’élévation mentale pour s’élever et retrouver un semblant de normalité.
Maxime le dit lui même, il fait « shoegaze et de la dreampop pour les nuls« . Ici, les étiquettes musicales ne sont pas importantes, elles servent juste à faire vivre les propos et les sentiments.
Pour accompagner le morceau, il fallait une vidéo qui capte cet état de transe, cette étrangeté répétitive et presque onirique que l’on peut vivre dans ces moments de blocage mental. C’est donc vers Ivan-Vassili Chamaillard que san carol s’est tourné. Le peintre réalisateur s’est amusé à filmer l’écoulement de l’eau avec une caméra super 8 avant de peindre la bobine, de la projeter et de la filmée à nouveau.
Tout un programme qui donne au clip de cool out ce rendu à la fois apaisant, étrange et familier, sublimant cette idée de la pluie qui coule sur la fenêtre qu’on observe sans bouger en laissant les pensées et les problèmes prendre le dessus dans nos esprits.
Une expérience à la beauté étrange qu’on vous invite à découvrir afin que vous aussi vous puissiez dire à la fin de la vidéo : putain san carol est de retour, c’est vraiment cool.