Avec son nouvel album Scars, Sandra Nkaké se livre sur ce qui la constitue, intrinsèquement. Un album puissant, aux sonorités bien trempées et aux textes à la finesse brut. Des cicatrices qu’elle exorcise dans son quatrième opus solo, et dont la voix si singulière et envoûtante sait immédiatement captiver qui tendrait l’oreille. Nous l’avons rencontrée un après-midi mi figue-mi raisin comme Paris sait si bien le faire. Un thé, une chaleur humaine transmise par cette artiste qui met tout de suite en confiance. Sandra Nkaké nous raconte, la voix posée mais pleine de force, le chemin de cet album, entre soi et le monde.
LFB : Comment as-tu trouvé ta voix ?
Sandra Nkaké : Je ne l’ai pas trouvée, ce sont d’autres personnes qui l’ont trouvée pour moi, à me signaler que je leur cassais les oreilles à chanter tout le temps (rires.), mais que lorsque je chantais, ça leur faisait un truc et qu’il y avait quelque chose que je devais exploiter. N’ayant pas grandi dans une famille où les métiers artistiques faisaient parti des options de vie, je n’avais même pas envisagé ça comme une option. Par contre, j’ai toujours beaucoup chanté de manière quotidienne. D’abord parce que ça me fait du bien, mais aussi parce que j’ai découvert que de chanter m’aidait à parler. Plus jeune j’étais quand même très méfiante, très peureuse, je pense que c’est ce qui arrive quand on a subi des traumatismes, on a une espèce de peur que cela se reproduise à plein de moments et à des endroits où l’on n’est pas préparé. Mine de rien, tu te mets dans une position défensive, pas forcément de manière volontaire. L’expression parlée était assez compliquée, j’étais souvent en apnée, je parlais très vite et de manière saccadée, assez hachurée. Au contraire, je ne me suis jamais sentie en apnée avec ma voix chantée, ça a toujours été quelque chose de quasi-naturel. Je le dis sans prétention, en tout cas c’était plus facile, sans de jugement de valeur de « est-ce que c’est joli ? », mais avec fluidité.
LFB : Ton album est très riche, il y a des textes qui sont magnifiquement écrits. Comment l’as-tu construit, et qu’as tu voulu infuser dedans ?
Sandra Nkaké : Le besoin d’écrire de manière différente est venu après le troisième disque (ndlr : Tangerine Moon Wishes) où je venais de lancer le label Riots, ma fille ainée venait de partir de la maison, on enchaînait pas mal d’activités, il y a eu le Covid… Beaucoup de micros-événements qui ont fait qu’a un moment donné, j’ai senti qu’il était temps pour moi d’aborder mon expression artistique et de manière différente et de manière intime, en tout cas beaucoup plus intime que ce que j’ai pu faire jusqu’à présent. Auparavant, je prenais le biais de personnages, évidemment c’est moi qui interprétait mais j’étais toujours à distance des sujets. Il se trouve que j’étais arrivée à un moment dans ma vie aussi où je sentais qu’il était urgent pour moi, pour pouvoir être bien avec le monde, d’expliciter quel animal je suis, plutôt que d’attendre qu’on me définisse ou de subir cette définition que les gens peuvent avoir de moi. Souvent, il y a une méprise, ou en tout cas, la vision n’est pas complète.
C’est-à-dire que, j’ai une enveloppe qui est très haute, très large, qui prend de la place, j’ai une voix qui prend de la place, j’ai un corps qui prend de la place ça, ça sous-entend que je suis quelqu’un qui est à l’aise, qui est combative. Mais pas seulement. J’ai senti qu’il y avait de la douceur, de la tendresse, mais qu’il y avait aussi des failles, des doutes, et que ça, ce n’était pas visible. Le fait de m’être construite cette armure, pour me protéger, protéger mon féminin, pour être moins une proie, moins agressée, fait que j’étais en zone sécure, mais c’est devenu une espèce de muraille qui a empêchée de dire ce que je suis fondamentalement. Si je devais me comparer à un animal, je dirais que je suis une tortue, je suis très lente, mais persévérante, je ne lâche pas. Avec cet album, je voulais corriger une forme de méprise et aussi, de moi à moi, finir le travail que j’avais amorcé : soulever le tapis, aller déterrer toute la merde, toutes les douleurs, tous les traumas, parce qu’en fait, ils étaient en train de me manger complètement. Je me suis aperçue qu’il y avait un mille-feuille qui me constituait : comment je me constitue en tant que féminin, que féminin noire née au Cameroun en ayant grandi avec les deux pays, le Cameroun et la France, en ayant quitté le Cameroun de manière très violente, en étant l’enfant d’une femme qui est devenue mère très jeune, qui a subi des violences familiales à frôler la mort, dont le mari à été mon incesteur, il y avait tout ça qu’il fallait que je réussisse à transformer. Déjà rien que de dire le mot inceste, le mot violence, était jusqu’à présent impossible, je ne pouvais pas le dire.
Il y avait tout ça à gérer, tout comme réussir à parler de cette terre dans laquelle j’avais grandi mais dont j’ai été coupée, car même en étant là bas j’étais à l’école française, j’ai appris l’histoire française, j’étais en partie élevé par mon grand-père maternel qui ne voulait pas que l’on parle sa propre langue, ni les autres langues du Cameroun. Pourtant, le Cameroun continue à bouillonner en moi, à m’appeler, et c’est à la fois un endroit, mais aussi des personnes qui me manquent, mais sont continuellement en moi. J’avais besoin de parler de ça, besoin de parler à la première personne, besoin de chanter en français aussi. Jusqu’à présent, à chaque fois que je chantais en français ce n’était pas des textes que j’avais écris.
On me posait souvent la question « mais pourquoi tu ne chantes pas plus en français ? » Ce n’était pas possible de chanter les mots que moi j’écrivais, car ils étaient directement connectés à ces traumas là et n’étaient pas gérés, ça provoquait de la douleur. J’ai patiemment attendu, telle la tortue, que le bon moment soit arrivé. Dans les thèmes que je voulais aborder il y avait évidemment le Cameroun, les traumas, la puissance de la vibration de la musique, le fait de chanter ce que ça provoque en moi et ce que ça ouvre comme perspectives et de bien-être et de guérison, mais aussi ce que m’ont apportées les rencontres, mes soeurs, mes soeurs directes, mes soeurs de coeur, que j’ai choisies, les femmes je lis, que je regarde, que je vois faire, les meufs que je vois militer, elles ne le savent pas, mais elles me et nous donnent une force qui est incroyable, et on se dit qu’on est autorisées à être, autorisées à ne pas fermer notre gueule, autorisées à dessiner notre propre chemin, que nos singularités, nos lumières n’effacent pas les autres, bien au contraire. Parce que le patriarcat à ça de très puissant : il a de cesse de vouloir nous mettre en compétitions, de nous opposer, et dans le patriarcat il y a aussi beaucoup de femmes qui le défendent, il y a tout ça à requestionner.
LFB : Merci beaucoup pour cette réponse si riche et intense. Plus précisément, qu’est ce qui t’attrape dans la musique, qui te fait vibrer ? Et que mets tu dans ta musique que tu as envie que tes auditeur.ices reçoivent ?
Sandra Nkaké : C’est très intéressant. Ça ne se passe pas du tout à un niveau intellectuel quand j’écoute de la musique, quand j’entends. Pour être simple et concise, je pense que ce qui me touche, c’est d’avoir la sensation d’entendre quelqu’un qui me raconte quelque chose. Que ce soit très produit ou dépouillé, c’est le fait d’avoir l’impression, avec mes antennes à moi, que c’est incarné. Ça peut-être super affirmé, ostentatoire, grandiloquent, hyper produit à la Björk, et ça peut-être aussi super ténu, très poétique, très fragile, à la Raphaëlle Lannadère, mais je sens que cette personne est en train de me raconter un truc, sinon, ça ne me touche pas. Parfois, j’ai besoin d’écouter un album plusieurs fois, à des moments et endroits différents, pour l’apprécier. En fait, je suis comme tout le monde, je crois parfois être ouverte d’esprit, mais j’ai des attentes et je ne suis pas toujours disponible juste pour écouter et prendre ce que la personne me donne. Je dis ça parce qu’il n’y a pas longtemps, quelqu’un m’a demandé sur Instagram « alors, quand est-ce que tu me fais un album blues ? » J’ai failli lui répondre, mais je me suis dit, en fait, il ne me parle pas de moi, il me parle de lui, c’est très drôle, si tu as envie d’écouter du blues, va écouter du blues mais qu’est ce que tu veux que je te raconte ?
Bref, il y a aussi le fait de se rendre disponible pour ce que l’on va écouter, pour ça, c’est bien d’écouter plusieurs fois. Il n’y pas longtemps, j’ai écouté l’avant-dernier album de Billie Ellish et il m’a complètement happée, alors qu’a priori sur le papier, on pourrait se dire que ce n’est pas du tout une musique que je vais aimer. En fait, ce n’est pas une question de la musique, c’est que j’entends quelqu’un qui me raconte un truc qui est vrai, parce que c’est elle au moment où elle est en train de le faire. Après, pour ce qui est de moi, l’idée, c’est d’essayer de transformer cette matière intime en quelque chose qui va résonner pour les autres. Particulièrement pour Scars, plutôt que d’essayer de faire quelque chose de « généraliste » , je suis plutôt allé vers quelque chose de très intime, de très vibratoire, et ce que j’aimerais que mes auditeur.ices ressentent, c’est que je possède en moi des clefs, des ressources pour me questionner, pour me guérir, et pour aller éventuellement chercher de l’aide, parce qu’évidemment, on est seul avec soi, mais c’est une entreprise collective, il ne faut pas croire qu’on y arrive tout seul ce n’est pas vrai. Comme je le disais au début, je chante pour moi tous les jours, mais décider que cela va être un geste artistique, c’est autre chose. Dans ma musique et dans la manière dont je fais de la musique, il y a cette envie que l’on se questionne collectivement sur comment on peut un peu réinitialiser nos systèmes de pensées, de projection, de communication. Dans ma musique et mes textes, il y a ces questions-là, comment toutes les formes de violences que l’on croise, que l’on subi, et dont on a hérité parfois de manière totalement indirecte, qui nous habitent, comment on fait pour transformer cette merde en énergie et de combat et de solidarité.
LFB : Dans tes textes, chaque mot, chaque formule, chaque vague et chaque rythme sont sa place. Rien n’est superflu et j’ai l’impression d’une écriture très millimétrée. Quelle place accordes-tu au mot ? Tu disais ne pas avoir découvert ta voix toute seule, comment as-tu découvert ta plume ? Etait-ce de la même manière, inconsciemment ?
Sandra Nkaké : Personne ne m’a jamais dit que mon écriture c’était de la bombe, et je pense que même si on me l’avait dit, je ne l’aurais pas cru. Je pense que c’est vraiment quelque chose dont j’ai hérité de ma mère, le travail, pas au sens marcronien du terme, mais au sens artisanal, où tu te remets sur ton ouvrage tous les jours. L’opiniâtreté, ça me parle. Pour Scars, l’écriture était assez différente des autres disques. Jusqu’à présent, j’avais souvent commencé par la musique, et ensuite, les mots venaient, tandis que là, c’étaient d’abord les idées, puis les mots, puis les textes, puis les mélodies, puis l’énergie de la chanson et comment on l’orchestre. Le fait de travailler à deux était très enrichissant aussi, cet appel d’idées, comme si on allait faire une dissert’ à quatre mains, de bien préciser le concept de l’histoire qu’on veut raconter, de circonscrire un son sémantique et de se dire, objectif tel et tel mots, on les veut dans la chanson de manière absolue. Ensuite, on s’imagine que c’est une espèce de pelote complètement confuse, mais on ne lâche pas, on prend un fil et on tire, plutôt que d’attendre que la chanson jaillisse, non, elle ne va pas jaillir, il faut y aller petit à petit, et pour ça par exemple, j’adore le papier. J’ai plein de carnets, l’écriture stylo-papier n’a rien à voir avec l’écriture ordinateur.
J’ajoute que j’ai un faible pour le stylo à plume, j’aime l’encre, j’ai un stylo un peu biseauté, et selon l’encre que j’utilise, ça glisse plus ou moins. J’aime changer de main aussi, je me suis aperçue que d’écrire avec la main gauche, je ne m’auto-censurais pas, à chaque fois que je suis bloquée, je change de main, c’est assez dingue, il n’y a pas d’explication cartésienne. On s’est isolés pendant une semaine, on avait que ça à faire, écrire, et on s’était donné des horaires. Jusqu’à présent, c’était à la fois le jaillissement d’un truc qui avait germé dans ma tête, texte ou musique, et là, c’était vraiment de 9h à 20h, on travaille, avec une pause à midi et à quatre heures. Il y a des moments où nous sommes tous les deux, d’autres chacun dans une pièce, on se donne rendez-vous, on relie ensemble. Ne pas hésiter à barrer, rayer, c’est une chose qui est assez merveilleuse de voir les différentes couches, quand tu reviens longtemps après tu vois par où tu es passé, et tu vois toutes les circonvolutions pour arriver à une phrase. Ne pas avoir peur d’être simple, est-ce que ce que je dis correspond vraiment à ce que j’ai ressenti et à ce que je voudrais que l’autre entende ? C’est un travail d’artisane, de patience.
Ce n’est pas du tout douloureux, c’est plutôt très joyeux, plus tu écris, plus tu peux écrire. Sans dire que c’est bien ou mieux, mais c’est un muscle, plus tu écris, plus tu mets ton imagination et ta mémoire en éveil. Il y a aussi le fait d’apprendre à lâcher ce que tu ne maîtrises pas, apprendre à écouter, à laisser de la place à ce qui advient, de la place au silence, à l’observation, avec les yeux, les oreilles, les sensations. Je sais qu’il y a deux autrices qui m’accompagnent et me font du bien, Léonora Miano et Virginie Despentes, deux autrices qui n’ont rien à voir dans la manière d’écrire. Léonora Miano a une construction, des concepts et des phrases d’une complexité, mais elle a une poésie particulière qui m’intrigue.
Tandis que Virginie Despentes, dans un autre registre, on a l’impression qu’elle arrive à dire ce qu’on a envie de dire, que c’est cash, que ça ne s’excuse pas, et surtout qu’elle en a rien à foutre de passer pour quelqu’un qui n’est ni dans les clous ni dans les codes, et d’admettre se tromper parfois, et alors. Ce sont des femmes qui, bien malgré moi, m’accompagnent, tout à l’heure, je parlais de Raphaëlle Lannadère qui a une poésie qui me bouleverse, de les lire, de chanter ça, ça m’habite.
Comment se construire en tant que femme dans un milieu où les violences sont infusées et exacerbées ? Est-ce possible d’évoluer dans des safe places ou il y a toujours une violence quelque part ?
Déjà en tant que féminin, évidemment, il y a plein d’espaces safe. Rien que le fait de se parler, de se reconnaître, de se soutenir de manière directe et indirecte, c’est important. Mais nos sororités ont encore besoin d’être soutenue de manière très proactive. J’ai le souvenir d’une copine qui me disait « je ne suis pas féministe » et je trouvais ça intéressant ce qu’elle disait, et la réaction que ça faisait dans mon corps. J’avais envie de tout péter dans la salle, parce que je comprenais ce que ça sous-entendait de cette infusion de la violence un peu partout dans nos vies.
Pour répondre à ta question, c’est partout dans mon métier, de manière visible, dans l’absence de considération du fait même que nous soyons vivantes, des sujets pensants, dans la non-possibilité pour nous d’avoir accès à des espaces de développement possibles. Mais aussi, dans toutes les discussions, que ce soit sous forme de blague, dans les gestes, que toutes les femmes de la musique auront vécus des violences soit psychologique soit physique. Je te dis ça, on est en 2023 et pourtant, c’est encore le cas. Plus concrètement dans la sphère de la musique vivante, des concerts, il y a cette question de la non-représentativité, ça, c’est une question, mais il n’y a pas que ça. Il ne suffit pas de mettre que des meufs sur scène pour qu’il n’y ait pas de comportement sexiste. C’est une violence endémique et qui infuse partout dans notre système de société.
À partir du moment où tu es projeté in-utero comme féminin, c’est mort pour toi. C’est-à-dire que forcément, tu vas être plus faible, tu vas être assignée à : être au service des autres, être gentille, être objet de désir, donc être objet. Tu ne peux pas être un sujet puissant, désirant, capable. De fait, cette violence-là fait que, non seulement rien n’est fait pour qu’on ait de la place, mais à notre endroit il n’y a rien de fait pour que l’on se sente autorisée. Combien de fois tu vas entendre une nana dire « mais je ne sais pas, je ne sais pas faire… » c’est normal de ne pas savoir faire quand on ne l’a jamais fait, ce n’est pas grave. Il y a une sur-représentation de femmes dans certains métiers : chanteuse, ce n’est pas un problème, mais les métiers dits techniques, non seulement ça disparaît, mais en plus, les mecs ont un système de cooptation entre potes, ils vont chercher un remplaçant, à aucun moment, ils vont penser à une remplaçante.
Il a fallu que je fasse une sélection de musique classique pour une émission de radio. Le premier jet, c’était que des hommes, je me suis dit que ça n’allait pas du tout.
C’est un muscle qu’il faut travailler. Certaines femmes diront qu’elles n’ont jamais connu de violences, peut-être qu’elles sont effectivement dans un microcosme protégé, mais il y a aussi très souvent des violences dont on ne se rend même pas compte. Combien de fois, j’ai vu des femmes avec leur nom, leur projet, et dès qu’elles parlent, tout le monde rigole ou n’écoute pas, sous-entendu, elles ne savent pas vraiment de quoi elles parlent. Combien de fois, c’est arrivé qu’on soit tous les deux avec Jérôme et c’est à lui que l’on pose les questions de production et à moi les questions de maquillage. C’est tout bête, mais c’est réel. Je te passe les techniciens qui avant même de te dire bonjour t’expliquent comment régler ton ampli et comment tu vas t’installer, la régisseuse lumière qui se prend une main aux fesses d’un directeur de salle, récemment. On essaye d’imaginer des dispositifs de parité et d’égalité, mais ça se passe avant. Toute la déconstruction doit être faite avant l’âge adulte.
Quand deux enfants vont au parc, il y a il et elle. Il peut aller au parc, peut mettre ses pieds dans la boue, rentrer avec sa salopette toute tâchée, ce n’est pas un sujet. Elle, c’est un problème, si elle râle, si elle se salit. Elle doit réussir, se reproduire. Il y a une chape d’injonctions de ce que doit être une femme au milieu des autres, on a le droit de briller, mais pas trop, on peut lutter, mais ne pas être en colère. En fait, on est en colère. Il n’y a pas longtemps, j’ai participé à un festival, je me suis entendu dire que j’étais radicale. J’ai tellement ri. Ce n’est pas ça radicale. Dire que la violence que l’on subie au quotidien est insupportable, ce n’est pas radical, c’est normal. Dire que l’on est en colère et que l’on ne va pas fermer sa gueule, ce n’est pas radical. Si a ça, on ajoute qu’à ce mélange se rajoute un racisme systémique… C’est chaud !
Sandra Nkaké sera en concert le 30 août 2023 au Hasard Ludique.