David Numwami et Sébastien Tellier à Lille, du miel à nos oreilles

Alors que les concerts reprennent peu à peu leurs droits dans l’hexagone, l’Aéronef organisait la venue de Sébastien Tellier dans la salle du casino Barrière (où l’on avait pu notamment applaudir Chilly Gonzales avant la crise sanitaire), qui permet d’accueillir de nombreux spectateurs tout en respectant les mesures sanitaires. Accueil princier par les hôtes et hôtesses de l’endroit, qui guident des afficionados qui retrouvent peu à peu leurs marques même si les limites de déplacement et le masque restent parfois un peu frustrants. Cela dit, il en faudrait plus pour nous faire passer une mauvaise soirée.

David Numwami, de l’amour, de l’amour, de l’amour

Pour débuter tranquillement et s’échauffer sans risquer de se froisser un muscle dès la reprise, le meilleur des moyens est de se laisser dorloter par le soyeux David Numwami. Efficace, sobre, sympathique comme tout, le jeune chanteur enveloppe la salle de sa pop adorable et dont on savoure chaque goutte. Alors qu’il vient de sortir son premier EP, sa fraîcheur est contagieuse et permet de mieux supporter la chaleur de la salle, conquise. On surfe sur les good vibes en chantant Thema, on rit lorsqu’il épelle son nom, présente son claviériste et qu’un spectateur l’interpelle « c’est quoi le nom du groupe ? ». Bref, le ciel est gris mais David Numwami.

Sébastien Tellier, imposante figure

Le rideau s’ouvre, on découvre les instruments du band de Sébastien Tellier, au sein duquel on retrouve (ô surprise) le versatile David Numwami. L’intro est longue, monte, s’envole, les lumières cisaillent les mirettes, on en prend plein la vue est plein les oreilles : pas de doute, l’homme à la casquette et lunettes de soleil est bien là. On passe en revue les classiques, et les versions revisitées de ceux-ci. Look, La Ritournelle, des morceaux que l’on a plaisir à découvrir en live. D’un même mouvement, les têtes vont d’avant en arrière, reflets du groove magnétique dégagé par les quatre musiciens en présence. Quelle bonheur de faire à nouveau partie d’une foule de spectateurs, de faire corps avec des inconnus et d’échanger avec des artiste à nouveau après tant de mois de sevrage. Le chanteur et ses musiciens semblent cependant extrêmement concentrés, peut-être cela fait-il partie de la partition qu’ils déroulent avec maîtrise. Un rappel en acoustique, l’Amour et la violence et il est déjà l’heure de rentrer. Merci monsieur à la casquette et aux lunettes de soleil, pour cette soirée avec un bon goût de la vie d’avant.

Photos : Martin Sojka