Seeking Thrills est sur toutes les lèvres. Le nouvel album de Georgia paru sur Domino est partout et fait l’unanimité. Il aura fallu cinq ans à la londonienne pour sortir son second album, et un long chemin a été parcouru depuis son album éponyme sorti en 2015.
Georgia s’est d’abord faite repérer pour ses talents de footballeuse dans ses early teens dans le nord-ouest de la capitale britannique où elle intégra l’équipe de foot féminine locale pour un temps. Mais à l’époque le football féminin n’avait pas beaucoup d’avenir et la jeune Anglaise se consacra à son amour de toujours pour la musique et intégra la fameuse Brit School (les anciens élèves comptent parmi eux Adèle, Amy Winehouse, Black Midi…) à Croyden dans le sud de la ville où la créativité artistique et surtout musicale étaient/sont extrêmement fertiles.
Georgia dira à une journaliste du Guardian à propos d’une session Boiler Room de l’époque : « Kwes était aux platines. J’étais avec Mica [Levi]. Hype Williams jouait, puis Sampha, peut-être SBTRKT. Jamie xx, Hudson Mohawke, Skream. Jessie Ware, James Blake. Toutes les personnes présentes dans cette pièce ont fait quelque chose de complètement nouveau et frais et il semblait qu’ils le faisaient de leur propre initiative. Je voulais être comme eux. » Tout simplement. Alors Georgia (qui était batteuse professionnelle pour Kwes, Kate Tempest et Micachu) arrêta la consommation massive d’alcool et stoppa net ses repas junk food au passage pour suivre un régime vegan et sans gluten.
Elle commença à aller en club sobre, au Berghein à Berlin notamment et satisfaite de son expérience la répéta dans les clubs londoniens. « J’ai soudainement réalisé à quel point les DJs étaient bons » révèle-elle à Loud and Quiet (n°133). « J’ai soudainement réalisé que toute cette culture était extraordinaire . J’imagine qu’avant j’étais juste bourrée et n’y avais jamais véritablement réfléchi. » Ses recherches sur la dance music l’ont dirigée vers Détroit et Chicago du début des années 1980, et d’où nombre de stars de la pop comme Madonna, Depeche Mode, U2 sont allés puiser les influences électro.
L’album commence fort avec les trois premiers singles Started Out, About Work the Dancefloor, une ôde au clubbing, et à la perte de soi dans les beats, suivis du tout aussi énergisant Never Let You Go.
24 Hours est un retour dans les années 1980. On pense à Madonna de l’époque, ou à Kate Bush, l’idôle ultime de Georgia. Les instruments sont analogues, la musicienne maîtrise son art et construit des morceaux techno pop aux influences multiples et à l’efficacité avérée. La densité se relâche un peu avec les morceaux suivant Mellow (feat ShyGirl), Till I Own It, I can’t Wait qui gardent un son club mais ralentissent les envolés des premiers morceaux. L’album ne re-décollera pas au niveau des premiers morceaux mais on prend plaisir à écouter ces bijoux conçus de collages et créations géniales venus des dancefloors, et que Georgia joue seule sur scène avec un set up de keyboards et drum machine vintage.
La musicienne a pris son temps pour aiguiser ses talents d’autrice-compositrice et de productrice avant de sortir ce second album et le résultat est un album ultra-efficace qui respire l’énergie de l’exaltation de la nuit. Et comme nous vous le disions, préparez-vous à beaucoup entendre parler de Georgia, avec Seeking Thrills, la jeune anglaise est prête à conquérir le monde !