Malgré la chaleur étouffante du Point Éphémère, Shannon & The Clams est une perle qu’on a eu la chance de découvrir en live, pour la première date de leur tournée.
Qualifier Shannon & The Clams, c’est trouver le juste milieux entre la musique garage et le rock aux sonorités les plus américaines. Du rockabily, du groove, et pourtant de l’énergie à revendre. Qualifier Shannon & The Clams c’est se retrouver avec deux voix, l’une féminine, l’autre masculine, dont il est parfois difficile de les différencier. Pour autant ces deux voix se marient à merveille, et créer un univers et des chœurs magnifiques. Qualifier Shannon & The Clams c’est se retrouver avec une musique poétique, d’un brin mélancolique, dispensée au travers d’une discographie forte de six efforts disséminés sur un peu plus d’une décennie.
Certes, si l’on se penche sur les derniers opus du groupe, on aurait du mal à discerner le côté garage de Shannon. Pour autant, avant de sortir des albums ultra bien produits et très léchés, comme Onion (Easy Eye Sound / 2018), on se retrouvait avec par exemple Dream in The Rat House (Hardly Art / 2013), purement jouissif. Ce côté lo-fi qui grince et rajoute du grain au son, et toujours cette faculté de créer des mélodies magnifiques, ça reste du génie. C’est ainsi que le groupe s’est transformé, a vécu une évolution assez épatante. Sans jamais trahir leur son, au gré de la vie et de ses méandres, Shannon & The Clams sont resté.es des héro.ïnes de la musique actuelle. De la très bonne musique actuelle.
Impossible de trahir un secret qui sautait aux yeux (et au nez), il faisait chaud au Point Éphémère. Bien trop chaud. La salle était surblindée, l’air lourd et irrespirable. C’est peut-être là que le bât blesse. La fosse était sous-dimensionnée au vu de l’envergure du quatuor du soir. La première date de la tournée du groupe, qui coïncidait avec la fin de leurs ouvertures pour les Black Keys (excusez du peu), s’est jouée dans une atmosphère étouffante. Cela a peut-être un temps faussé les débats. En effet, sous cette chape de plomb, avec un espace vital réduit à son minimum, dur de danser et profiter. Assez frustrant même, on peut le dire.
Pour autant, le groupe est un plaisir à voir sur scène. Jouant des larsens comme si de rien n’était, le quatuor s’est démené pour proposer un concert digne de leur stature. L’apathie générale s’est peu à peu dissipée, quelques corps ont commencé à se mouvoir, pour finalement en contaminer d’autres. Il aura tout de même fallu attendre la fin d’échéance pour pouvoir assister à une vraie débauche d’énergie, salvatrice, entre le groupe et son public. Pas de quoi ruiner son monde, nos héro.ïnes du soir partirons sous les applaudissements d’un public qui en redemande. Demande qui fût réalisée pour un rappel digne de ce nom. Malgré le contexte un peu difficile, Shannon & The Clams a sur faire montre de leur talent, un talent éclatant.
Toutes les photos ont été réalisées par Loélia, qu’on peut retrouver sur instagram juste ici : @aileol.photography