Déjà 3 ans que la compile Sick Sad World nous régale de reprises faites par la crème de la crème de la scène française. Lancée à l’initiative de Raphaël Balzary pendant le covid lorsque tous les musiciens se rongeaient le frein, c’est un projet solidaire afin de récupérer des fonds pour le Secours Populaire. Groupes désœuvrés se retrouvèrent donc avec la mission de faire une reprise d’un titre des années 90-2000 à leur sauce !
De gros noms de la scène française de prêtèrent au jeu tel que Pogo Car Crash Control, You Said Strange, Toybloid ou encore Grandma’s Ashes au fil des 3 fois où le projet fut reconduit. Cette année, l’équipe s’agrandit et voit encore plus ambitieux. Ce n’est pas une mais deux parties et plus de 100 groupes mobilisés pour la bonne cause. Une affiche vert fluo signée Margaux Jaudinaud, une liste de groupe impressionnante et un nom digne du meilleur groupe métal : Infinite Fight, le ton est donné. Cette saison sera épique ! La première partie est sortie le mercredi 22 novembre en même temps que la cagnotte pour le Secours Populaire et nous offre déjà 53 titres tous plus fous les uns que les autres. Petite revue non exhaustive de nos reprises préférées.
On peut le dire, c’est un sacré cru cette première partie. Elle regroupe tout ce qu’on aime dans cette compile : du ultra surprenant, du totalement transformé, du propre, du sale, du totalement barré. Dans la catégorie générique d’émission qui nous fait bien délirer, Peniche a sorti une masterclass avec un Téléfoot sauce grungy. Guitares saturées au max, batterie plus nerveuse, grosse dose de nostalgie pour les footeux. Ce serait une excellente idée de garder cette version pour une intro de concert, ça dégomme.
La variété française fut aussi parfaitement représentée cette année avec la superbe reprise de Elu produit de l’année (Christophe Willem) par Marek Zerba. Une chanson pop totalement décalée qui sied à merveille au dandy des nuits parisiennes. Moins de vibes disco pour laisser place à des sonorités plus mélancoliques et désabusées. Ultra charmant et réussi.
Plus dansant et guilty pleasure, Kindergarden Odyssey ft Arthur Lesage nous fait bitcher sur C’est beau la bourgeoisie (Discobitch). On adore cette revisite punk d’un titre aussi pop, qui match totalement aux paroles. On lève la coupe de champagne.
Les Punks Idiotes ont eu l’idée bien inspirée de traduire Harder Better Faster Stronger (Daft Punk) dans un grunge électronique minimaliste. Des voix charmantes et innocentes pour déclamer des paroles ultra violentes, parfaite allégorie du capitalisme ! Les Pythies viennent rendre hommage à la scène riot grrrl avec une reprise encore plus grungy et bitchy de Fuck the Pain Away de Peaches. Plus mélodique, plus joué sur la voix, mais aussi plus deep, c’est une parfaite réinterprétation de ce groupe iconique. Le r n’ b des années 2000 n’est pas mis de côté avec Steve Amber qui reprend l’excellent Superstar (Jamelia) dans un medley synthwave métal qui rend le son ultra cinématographique.
Totale réussite aussi par Coal Noir pour l’iconique Désenchantée de la reine de la pop française Mylène Farmer. Fini les synthés pour laisser place à du garage ultra saturé entre chœurs fantomatiques et batterie nerveuse. Les paroles rageuses de la chanson originale siéent à merveille à ce style. Le morceau devient une nouvelle fois le reflet d’une génération désabusée. Pour le totalement WTF, Praïm Faya nous sort un Axel F (Crazy Frog) version métal qui donne plus dans les chœurs de Chop Suey ! que des onomatopées barrées. CHASSEUR réussit l’exploit de proposer une version originale du déjà ultra repris Wicked Game (Chris Isaak). Une version electro dark qui donne envie de pécho en club berlinois.
Grosse surprise avec un Caracas Poney Club qui rend hommage au génie incompris Franky Vincent. Un Droit de réponse version électro rap ultra moderne et la quintessence du fun. Un style qui permet de se pencher un peu plus sur la perfection absolue des paroles, à faire pâlir d’envie les meilleurs freestyles. Mais la palme d’or revient à Acid Gras et sa reprise de Diam’s version Stalingrad. DJ la vibe est ma meth est une totale revisite du titre un peu plus sage de la rappeuse. Avec ses paroles totalement impertinentes qui laissent passer quelques tacles bien sentis, instrumental qui oscille entre le punk et le latino vénère, et ses chœurs bitchy « On prend pas de la cocaïne mais des amphétamines DJ », c’est absolument iconique.
Ce premier cru est franchement une réussite, qui nous met encore plus l’eau à la bouche pour la deuxième partie de la compile Sick Sad World Volume 4, le 22 janvier. De gros noms tels que Psychotic Monks ou Lulu Von Trapp viendront s’ajouter au cru et apporter leur soutien à la collecte de fonds. On stream à fond cette première partie, et on se réjouit de la suite ! Participer à cette cagnotte pour 7€ seulement en cliquant ICI !