Rencontre avec Simone Ringer

Après avoir fait ses armes au sein du groupe MINUIT aux côtés de son frère Raoul, Simone Ringer s’émancipe de son héritage familial et nous revient sur le devant de la scène avec son tout premier projet en solo, fruit d’une introspection sur elle-même et d’une collaboration musicale avec Michael Lovett, membre du groupe METRONOMY. Il en ressort un EP 5 titres intitulé Intentionnel que l’on a adoré à la rédaction, et qui risque fort de placer Simone dans la grande famille des artistes émergeant de la nouvelle Chanson Française on en prend le pari !

La Face B : Durant ta Release Party chez ton label Cry Baby, tu as évoqué comme un soulagement le fait qu’il t’avait fallu 2 longues années pour arriver à sortir ce premier EP, Intentionnel, quelle a été la genèse de tout ça ?

Simone : Tout a commencé à mûrir quand on a terminé avec MINUIT il y a déjà quelque temps, puis après est arrivée la période du covid… Deux ans à composer et surtout à trouver les bonnes personnes avec qui travailler. Et c’est ça qui est très très long ! J’ai essayé avec pas mal de producteurs différents pour tester des choses, et pour découvrir comment j’avais envie de travailler et ce que je voulais faire exactement. Le plus important ce sont les rencontres, comment est-ce que ça match et que ça évolue. Du coup j’ai rencontré Michael Lovett, qui m’a beaucoup fait me rendre compte que j’étais moi même assez avancé dans la production, et on a vraiment coproduit les titres ensemble. 

LFB : Comment tu l’as rencontré ?

Simone : Je l’avais rencontré à l’époque de MINUIT, via son groupe METRONOMY. On cherchait quelqu’un pour travailler sur un morceau et j’avais adoré ce qu’il avait fait avant. Et lui cherchait une chanteuse pour collaborer sur un de ses morceaux. On s’est rencontré, je lui ai fait écouter des morceaux que j’avais et on a tout de suite commencé à travailler ensemble, ça nous a paru évident. Sauf que lui habitait New-York, moi à Paris, ça a été donc assez long à se mettre en place ! Mais ça a été très intéressant la manière dont on a collaboré, on a beaucoup utilisé le streaming ce qui nous a permis de travailler les titres vraiment en profondeur, et d’avoir le temps de connaître les chansons par cœur. Ensuite il est venu une semaine à Paris et on a pu terminer ce qui restait à faire. Je cherchais quelqu’un de multi instrumentiste et j’aimais bien l’idée de bosser avec un artiste qui ne soit pas que producteur, quelqu’un  qui sait ce que c’est de porter son propre projet. En plus on s’est retrouvé sur pas mal de choses comme le fait qu’il ait fait des études d’art comme moi. 

LFB : L’idée c’était de sortir un EP plutôt qu’un album ?


Simone : Pour ma part j’écoute toujours des albums mais il y a des artistes auxquels je vais plutôt aimer que 2 ou 3 chansons. J’aime bien travailler par session, et un album c’est très long à faire. Tu vas faire 17 chansons, tu en vires pour en garder que 13… Et j’ai préféré me dire que je me concentre plutôt sur 5 titres, que je digère ensuite avant de refaire une nouvelle session de 5 autres. J’aime bien l’idée de pouvoir sortir des projets assez souvent, plutôt qu’un album ou tu vas attendre 3 ans avant d’en ressortir un autre…

LFB : Du coup ton projet avec ton frère Raoul, MINUIT, est entre parenthèses ou c’est bel et bien fini ?

Simone : On s’était mis en pause en attendant de voir si ça allait redémarrer de manière naturelle. En tout cas on est tous resté très amis et on s’entend très bien ! On a fait beaucoup de tournées avec beaucoup de scènes, et à partir du moment où ça a commencé à moins bien marcher et qu’on arrivait plus à composer, il était temps de passer à autre chose… Raoul lui continue de son côté, il joue, en tant que musicien avec pas mal d’artistes (ndlr : FAMILY AFFAIR, AC/DCU…), et il compose également.

LFB : Ta chanson Ghost, je crois comprendre qu’elle est en hommage à ton Papa. C’était j’imagine important pour toi de le faire ?

Simone : Oui ce sont les épreuves de la vie, les choses que l’on traverse en tant qu’artistes, de ressortir des choses que l’on a vécues et qui nous ont bouleversé, qui peuvent nous rendre fort ou nous rendre faible. Cela fait partie de qui je suis et de ce qui m’a construit. Et en fait il n’a jamais su que j’étais musicienne, même si on a partagé beaucoup de discussion sur la musique, et passer du temps à en écouter ensemble. Mais bon c’est un peu comme quand quelqu’un aurait bien aimé qu’un parent ait pu connaître son enfant ou son petit ami, c’est la vie et c’est comme ça…

LFB : Intentionnel, c’est la chanson qui donne le titre à l’EP… Quelque chose d’Intentionnel ça veut dire “qui est fait exprès”… Y a- t’il un message derrière ce choix de titre ?

Simone : Cet EP je l’ai composé et écrit et les choses que je fais sont intentionnelles.  Ces morceaux-là et ce que je dis, je le pense et je le marque ! En fait j’ai jamais été très bonne à trouver le bon titre, et en fait en réfléchissant à comment j’allais appeler cet EP, j’ai trouvé que c’était assez juste de l’appeler ainsi. Ça avait du sens et ça répondait totalement à la manière dont je l’ai fait. Tout est intentionnel !

LFB : Tu y fais un super duo avec Mathilde Fernandez du groupe ASCENDANT VIERGE… Vous vous connaissiez avant ?


Simone : Mathilde je l’ai rencontrée lors du tout premier concert que j’ai fait toute seule, c’était entre deux pauses de confinement durant la période covid. On m’avait invité à un concert et on s’était retrouvé toutes les 2 à jouer. Et en fait je la connaissais un peu sans la connaître car j’habitais Bruxelles comme elle auparavant, et on a beaucoup d’amis en commun, on a le même âge. Et du coup après ce concert on s’est dit qu’il fallait absolument que l’on fasse un truc ensemble, et deux semaines après je lui ai envoyé les prémices de ce titre pour voir si ça lui parlait. Tout à été hyper fluide dans notre collaboration, la composition, l’écriture ainsi que les différentes vidéos que l’on a tourné après. C’était super !

LFB : Il y a d’ailleurs des touches électro dans ton EP, c’est un style de musique que tu affectiones ? Bientôt un album électro de Simone Ringer ?!

Simone : Bon je ne suis pas spécialement fan de techno, voir même de gabber comme peuvent le faire Mathilde et son acolyte avec ASCENDANT VIERGE, mais plutôt du style dance. Et du coup ça correspond tout à fait à la manière dont moi je compose avec mes logiciels, complètement différente de ce que je faisais avec MINUIT où j’étais avec que des instrumentiste, là c’est moi qui compose dans mon home-studio avec l’ordi et j’aime bien, c’est chouette.

LFB : Toujours dans cet esprit là, tu as clipé la chanson Astronef, avec des images assez futuristes ? Peux-tu nous raconter l’histoire de ce clip ? Ton idée ?

Simone : C’est un morceau qui parle de la naissance, d’être enceinte et de ce voyage vers l’inconnu que l’on a transcrit avec Romain Bouteiller avec qui je l’ai écrit. A l’époque j’étais enceinte et lui attendait aussi un enfant et on s’est dit qu’il fallait absolument que l’on écrive là dessus. Et je lisais une bande-dessinée que l’adore, Lupus de Frederick Peeters qui se passe dans l’espace. Et plutôt que d’imaginer une histoire au milieu de l’espace ou dans une soucoupe volante, je me suis vue comme une alien enceinte, dans une sorte de cocon avec son œuf !

On a ensuite fait une collaboration avec une école d’art de Bruxelles pour concrétiser le projet de clip. Après je ne sais pas si les clips sont aussi importants qu’avant mais en tout cas ce qui est sûr c’est que tu as besoin d’images et de vidéos pour tout projet. Et c’est tellement amusant à faire !

LFB : Tout ce qui touche aux réseaux sociaux, c’est quelque chose que tu as appris à apprivoiser ?

Simone : En fait ça me fait relativement chier mais ça fait partie du jeu… Par exemple, l’été dernier je me suis enlevé d’Instagram et ça fait un bien fou… Tu te rends compte que c’est vraiment une drogue, je regardais mon téléphone et j’avais envie d’y aller mais vraiment pour rien ! Ca me fait vraiment penser à de la drogue, un peu comme une cigarette dont on a pas vraiment envie mais au final on en a besoin, c’est un reflex. Et il faut un petit temps pour se l’enlever de son cerveau.Mais forcément c’est également un super outil… Tu y recouvre des artistes, ça te permet aussi de discuter avec les gens, et d’avoir accès à pleins de choses.

LFB : J’imagine que tu as prévu de faire de la scène, c’est quelque chose que tu prépares déjà ? Comment imagines-tu ton line-up de rêve ?


Simone : C’est tellement important, c’est là où tu fais vivre les morceaux, c’est essentiel ! Par exemple cet EP il n’est sorti qu’ en digital donc j’ai quelque chose d’un peu impalpable, et du coup de le chanter, le jouer et le partager sur scène, c’est là où ça vit vraiment quoi. J’aimerais bien avoir un bel objet, genre en vinyle, mais ça coûte trop cher pour un label indépendant comme le mien… Donc du coup sur scène j’ai fait un an toute seule et là je viens d’intégrer une musicienne, Louise Botbol. Mais c’est marrant de passer de MINUIT où on était six sur scène, à toute seule. C’était vraiment un autre challenge, hyper intéressant et ça m’a énormément enrichie. Donc voilà moi je chante, je m’occupe des bandes et Louise joue principalement de la basse et elle fait des chœurs. Je suis d’ailleurs là en train de travailler sur mon affiche de concert, j’ai des dates qui arrivent avec pas mal de premières parties, avec BAGARRE notamment. J’ai hâte !

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