C’était un soir sombre et pluvieux à Lille. Les lumières de la nuit resplendissaient et se reflétaient dans les flaques du trottoir en bas de l’Aéronef. C’est à 20h15 (enfin un peu plus tard en réalité et indépendamment de la volonté de chacun), que nous sommes arrivés dans la loge de Sleaford Mods pour faire leur rencontre.
Merci encore pour les framboises et les myrtilles, messieurs.
/ ENGLISH VERSION BELOW /
La Face B : Andrew et Jason bienvenus à Lille ! J’espère que vous appréciez la ville… Oh vous n’avez pas l’air enthousiastes !
Jason : Je viens juste d’arriver en fait, Andrew est là depuis quelques jours.
Andrew : Oui, il a beaucoup plu d’ailleurs.
LFB : Un peu comme à Nottingham, non ?
J : Oui enfin il a quand même vraiment plu ici !
LFB : J’espère que vous aimerez jouer ici en tous cas ! Pour commencer, pouvez-vous expliquer à nos lecteurs d’où vient le groupe ? Quelles sont les origines de la création de Sleaford Mods ?
J : Juste de faire quelque chose de différent… Je ne sais pas.
A : C’est un peu vague comme question.
LFB : Sur internet on ne sait pas vraiment comment le groupe s’est formé. Quand ça a commencé, quels étaient vos objectifs, comment vous avez fait, quelles étaient vos idées ?
J : Oh ok ! On s’est formé en 2012 ?
A : Oui, fin 2012.
J : Et on voulait faire… En fait à l’époque Andrew faisait une sorte de mélange dubstep/électronique/guitare quand je l’ai rencontré. Et moi je voulais faire du rap donc on s’est associés.
A : On l’a fait oui !
J : On a commencé à développer une certaine formule, on a continué pendant environ un an et après, cette année, les choses ont commencé à marcher.
LFB : Vous assumez vos opinions sociales et politiques dans votre musique, est-ce que ça a toujours été le cas ? Est-ce que vous prévoyiez de faire une musique tellement engagée ?
A : Je ne l’envisageais pas au départ, et toi ? Ça s’est plutôt développé de cette façon avec, vous savez une fois que vous commencez à vous exprimer et que les gens apprécient…
J : Oui, j’avais cette sensation, qu’en allant sur le côté politique des choses, qu’en le mettant dans nos paroles ça fonctionnait. Et ça l’a fait !
A : Ça donnait du contenu, plutôt que d’écrire une énième chanson d’amour.
LFB : Oui je vois. Vous avez récemment décidé de créer votre propre label. Maintenant que vous êtes libres sur votre travail, quel rôle prédisez-vous pour votre public ? Est-ce qu’il va avoir plus d’influence sur votre musique ?
J : Non, je ne crois pas que ce sera le cas, pas vrai ? Qu’on soit assigné à un label ou non les gens n’interfèrent pas dans notre musique.
A : Notre musique c’est plutôt des choses sur lesquelles on choisit de se concentrer. Lorsque tu as quelque chose de bien tu continues dans cette voie.
LFB : 12 albums et 4 EPs depuis 2007, votre dernier album Eton alive est sorti en février 2019. Diriez-vous que votre style musical a évolué à travers les années ?
A : C’est une variété de styles tu sais, de musiques qui existent déjà donc on a le privilège d’être à la fin d’un siècle. Avec les 50’s, les 60’s, 70’s… Mixées ensemble et tu trouves ce qui te plaît dedans.
J : Je pense que la musique d’Andrew a changé, il a évolué. Je ne sais pas si c’était quelque chose de conscient mais le contenu, les paroles ont évolué aussi.
LFB : Et vos convictions, vos opinions politiques, ont-elles changé depuis 2007 ?
J : Je ne sais pas, pas vraiment. On parle juste de choses, il y a rarement de solides opinions.
A : C’est plus des choses qui nous accompagnent, on s’inspire des choses qui nous portent au jour le jour.
J : On se retrouve souvent à parler de politique, mais à part ça ce sont rarement les mêmes sujets qui sont exploités.
LFB : Le clip de Discourse est sorti il y a 6 mois, 2 mois après Kebab Spider. Quelles sont vos inspirations pour vos clips et avec qui travaillez-vous pour exprimer vos idées ?
J : On ne travaille pas vraiment avec quelqu’un en particulier. On n’a pas encore d’idée pour la vidéo de notre nouveau single. On n’a pas vraiment de vision globale ou quoi que ce soit. Si l’on fait une grosse sortie je suppose qu’on se posera et qu’on envisagera quelque chose à ce moment-là.
LFB : Vos engagements politiques vous ont-ils déjà empêché de jouer quelque part ?
A : On n’a jamais vraiment eu de problème.
J : Non, je ne crois pas.
A : Et heureusement. Mais on a très peu joué dans des endroits où il y avait des problèmes de base. On est juste allé en Slovénie cette année, c’est nouveau comme sorte d’endroit pour des gens d’Europe de l’Ouest comme nous. Mais il n’y a pas vraiment eu de problème.
LFB : La dernière question, question promo ! Comment est-ce que vous décririez Eton Alive et pourquoi les gens devraient l’écouter ?
J : C’est de la bonne musique ! C’est vraiment de la bonne musique, on est un bon groupe pour notre époque. Ce n’est pas pour tout le monde et je le sais mais… C’est vraiment de la bonne musique. On est représentatif d’une bonne créativité. Juste essayez d’écouter !
/ ENGLISH VERSION /
It was a rainy and dark evening in Lille. The night lights were shining and reflected in the puddles of the sidewalk at the bottom of the Aéronef. It was at 8.15pm (well, a little later actually) that we arrived in the dressing room of Sleaford Mods to meet them.
Thanks again gentlemen for the raspberries and blueberries.
La Face B : Andrew and Jason : welcome to Lille! I hope you enjoy the city… Oh you don’t look enthusiastic !
Jason: I just arrived actually, Andrew has been here for a few days.
Andrew: Yes, I do. It rained a lot.
LFB: Quite like in Nottingham, isn’t it ?
J: Yes finally it has been more rainy here !
LFB: I hope you’ll enjoy playing here anyway ! To start the interview, can you explain to our readers where the group comes from? What are the origins of the creation of Sleaford Mods?
J : Just doing something different… I do not know.
A : It’s a bit vague as a question.
LFB : On the internet we don’t really know how the band formed. When it started, what were your goals, how did you do it, what were your ideas?
J : Oh ok ! We got together in 2012 ?
A : Yes, at the end of 2012.
J : And we wanted to do… In fact at the time Andrew was doing some kind of dubstep/electronic/guitar mix when I met him. And I wanted to make a rap thing, so we teamed up.
A : We did it yes!
J : We started to develop a certain formula, we continued for about a year and after that year, things started to work.
LFB : You take on your social and political views in your music, has it always been the case ? Were you planning to make such committed music ?
A : I wasn’t thinking about it in the first place, did you ? It’s kind of developed that way with, you know once you start expressing yourself and people appreciate it…
J : Yes, I had this feeling, that by going to the political side of things, that by putting it in our words it worked. And it does !
A : It gave content, rather than writing yet another love song.
LFB : I see. You recently decided to create your own label. Now that you are free on your work, what role do you predict for your audience? Will it have more influence on your music?
J : No, I don’t think that will be the case, do I ? Whether we’re assigned to a label or not people don’t interfere in our music.
A : Our music is more about things we choose to focus on. When you possess something good, you have to continue down that path.
LFB : 12 albums and 4 EPs since 2007, your last album Eton alive was released in February 2019. Would you say that your style has evolved over the years ?
A : It’s a variety of styles you know, music that already exists so we have the privilege of being at the end of a century. With the 50’s, the 60’s, 70’s… Mix it together and you find what you like about it.
J : I think Andrew‘s music has changed, it has evolved. I don’t know if it was something conscious but the content, the lyrics have evolved too.
LFB : And have your convictions, your political views changed since 2007 ?
J : I don’t know, not really. We’re just talking about things, there’s rarely strong opinions in our texts.
A : It’s more about the things that come along with us, we take inspiration from the things that carry us from day to day.
J : We often find ourselves talking about politics, but other than that it is rarely the same subjects that are exploited.
LFB : The clip of Discourse was released 6 months ago, 2 months after Kebab Spider. What are your inspirations for your clips and with whom do you work to express your ideas ?
J : We don’t really work with a particular someone. We don’t have an idea yet for the video of our new single. We don’t really have a global vision or anything. If we make a big outing, I guess we will land and consider something at that time.
LFB : Have your political commitments ever prevented you from playing somewhere ?
A : We never really had a problem.
J : No, I don’t think so.
A : And fortunately. We never really played in places where there were basic problems. We just went to Slovenia this year, it’s new as a kind of place for Western European people like us. But there wasn’t really a problem.
LFB : Last question, promo question ! How would you describe Eton Alive and why should people listen to it ?
J : It’s good music ! It’s really good music, we’re a good band for our time. It’s not for everyone and I know it but… It’s really good music. We are representative of good creativity. Just try to listen !