Après un premier projet qui lui a permis d’installer sa voix et son univers au sein de la grande famille du rap français, So La Lune continue sur sa bonne lancée avec Théia. L’occasion pour nous de lui offrir sa première interview dans laquelle on a tout fait pour le mettre à l’aise et en savoir plus sur lui et sa musique.
LFB : Comment tu vas après la sortie de ton second projet, es-tu content des retours ?
So La Lune : Franchement oui, je ne m’attendais pas vraiment à cela, ça fait plaisir.
LFB : C’est ta première interview, c’est un exercice que tu appréhendes ?
So La Lune : Oui, c’est la première fois et franchement j’essaye de le prendre à la cool même si je ne vais pas te mentir, on ne risque pas de m’entendre beaucoup en interview.
LFB : Tu en es à ton deuxième projet, le premier avait permis de te faire connaître, tu t’attendais à cet engouement ?
So La Lune : Je ne m’attendais pas à ça autour de Tsuki. Cela m’a aussi permis de savoir que ce que je faisais plaisait à des gens. Ça m’a donc motivé à continuer à travailler, d’où la sortie de Théia. Et je suis toujours aussi content de voir que cela plait toujours même si je ne m’y attendais pas .
LFB : Comme ton nom de scène l’indique, t’es un adepte de la nuit et de la lune. D’où te vient cette fascination qui se ressent comme une influence au final ?
So La Lune : Déjà, je suis plus un mec qui vit la nuit. Je ne vais pas te mentir, je vis vraiment une vie nocturne. C’est cette vie là que j’essaie de faire ressortir dans ma musique puisque c’est ce que je vis au quotidien.
LFB : Cela t’as pris longtemps à le retranscrire dans ta musique ?
So La Lune : Je ne sais pas trop quoi répondre parce qu’en fait, ça fait longtemps que je rappe sauf qu’avant je ne rappais pas du tout comme ça, j’étais plus en mode boom-bap, quelque chose de plus classique. Ça doit faire 4-5 ans qu’il y a eu un changement « radical » on va dire. Mais je pense que c’est venu assez naturellement.
LFB : Qu’est ce qui a fait changer ta manière de rapper ?
So La Lune : En gros, moi je viens de Lyon et à mes quatorze ans je suis allé vivre 3-4 ans au bled, aux Comores, car je viens de là-bas. Du coup, c’est à ce moment là que j’ai changé ma façon d’écrire.
LFB : A part cet aspect là, quelles sont tes autres influences et inspirations ?
So La Lune : De base, j’écoutais beaucoup de rap français et là ça doit faire 4/5 ans que je me prends les autres choses, comme le rap US, un peu ce qu’il se fait à Londres. Je sais pas si tu connais Kodak Black, j’aime beaucoup ce qu’il fait, il m’a matrixé. En vrai, il y en a vraiment beaucoup, comme Young Thug même si c’est un peu plus basique, XXXTentacion, paix à son âme.
En rappeur français, c’est plus des gens de Lyon pas encore connu, que j’ai découvert quand j’étais là-bas.
LFB : Ta musique est assez chargée en émotions et en sincérité. C’est important pour toi d’arriver avec quelque chose de brut ?
So La Lune : Ouais, j’essaie d’être le plus vrai possible quand j’écris. En vrai, je m’en fous un peu, je suis à fond, je dis la vérité.
LFB : A l’inverse, tu n’as pas peur que cela puisse se retourner contre toi de livrer autant de choses à autant de personnes ?
So La Lune : Quand je dis des trucs de ouf, j’essaie de les accompagner de jolies mélodies, j’essaie de faire un petit quelque chose (rires). Si tu prends mes paroles, sans les mélodies et que tu les lis, c’est un petit peu plus sombre. Mais si tu rajoutes les mélodies, ça passe.
LFB : Cette authenticité, elle vient aussi de ton timbre de voix qui est assez singulier. C’était important pour toi d’arriver avec un élément qui te différencie ?
So La Lune : Je n’ai fait aucun travail sur ma voix en tout cas. En fait, ça doit faire 2/3 ans ou vraiment on me parle beaucoup de ma voix mais de base, on ne m’en parlait pas autant que ça alors que ça fait dix ans que je rappe.
En fait, c’est depuis que je fais des mélodies, que je chante que les gens me font cette réflexion. Mais du coup, je n’ai jamais travaillé ma voix.
LFB : Du coup, quelle place tu donnes aux mélodies dans ton processus créatif ?
So La Lune : Pour le coup, les mélodies j’aime bien me prendre la tête. Cela vient assez naturellement mais j’essaye de me prendre la tête dessus parce que j’aime ça.
LFB : Tes mélodies couplées à ton écriture sincère font que quand on écoute ta musique, on a un peu l’impression de t’accompagner dans tes pensées nocturnes. Tu plonges un peu tes auditeurs dans un univers, ça t’a pris du temps de réfléchir à cette atmosphère ?
So La Lune : Ouais, parce que j’ai enregistré beaucoup de morceaux avant d’envoyer mon premier projet et mes premiers clips et singles. Avant d’envoyer quoi que ce soit, j’avais enregistrés pas mal de choses, du coup quand on est arrivé, on avait déjà fait un tri dans ce que je faisais et on était assez sur de nous. Ce qui a permis de définir ce que je voulais faire et qui se retrouve dans les deux projets.
LFB : En plein dans l’actualité, tu viens de sortir le clip de Seven Up, on peut y remarquer une évolution comparé aux anciens clips. Quel intérêt tu portes à tes visuels ?
SLL : De base, je m’en foutais un peu, je faisais confiance au réalisateur, même si je lui fais toujours confiance. Mais maintenant, j’ai plus la main dessus et je m’y intéresse plus. Par exemple, le dernier clip qui est sorti, j’ai assisté au montage et rien que ça je ne l’avais jamais fait. Plus ça avance, plus j’essaie de faire attention. Mais au début, je m’en foutais un peu, sur les cinq premiers morceaux qui sont sortis voir huit premiers, je ne sais pas pourquoi j’ai dit cinq (rires). Maintenant je suis content de ouf de voir cette évolution dans le visuel. En plus, je crois que ça aide les gens à se prendre la musique.
LFB : Dans ce morceau là, tu dis aussi que tu dois « level up« . Penses-tu déjà avoir passé un step par rapport à Tsuki, ton précédent projet ?
So La Lune : Ouais, déjà je trouve que je maitrise mieux ma voix. En vrai, c’est surtout en qualité de rendu, je trouve que c’est de plus en plus audible même si ça l’était déjà de base, mais c’est de plus en plus clair. Quand j’écoute d’anciens morceaux, je peux comprendre certaines critiques.
LFB : A la différence de ce précédent projet où il y avait deux invités, ici il n’y en a pas. C’était une volonté de ta part ?
So La Lune : En fait, il y en a un sur le prochain projet qui arrive très vite et qui est déjà prêt. Pareil pour celui d’après, il y a un featuring aussi.
Sinon, je ne me suis pas dit que j’allais être tout seul, ça s’est fait naturellement.
LFB : Pour toi qu’est ce qui différencie Tsuki de Théia ?
So La Lune : Le travail sur les morceaux un peu et comme je l’avais dit un peu avant, je le trouve plus accessible aussi.
LFB : Pour terminer, que peut-on te souhaiter pour la suite ?
So La Lune : Des sous, des sous, des sous !