Sommes-nous Alain Bashung #8 : Monsieur, Madame Rêve

Il y a de cela dix ans, l’éternel Alain Bashung nous quittait. Il laissera derrière lui son dernier souffle : à la fois inspirateur et créateur pour une lignée d’artiste. En hommage, nous avons demandé à certains musiciens de la nouvelle scène française de témoigner sur le chanteur. Il y a certaines personnes qui nous marquent au point d’accompagner voire hanter nos nuits. À en croire le témoignage de Doriand et le rêve de Maud Lübeck, Bashung faisait parti de ses êtres.

Doriand

« Travailler ensemble à partir de musiques qu’il avait composées. Je venais avec des textes dont La mariée des roseaux. Alain aimait beaucoup le texte mais voulait « salir » un peu cette mariée alors j’ai changé le texte plusieurs fois… Je devenais fou, j’écrivais jour et nuit, cette mariée me hantait ! Et Alain me disait: « Cette mariée ne me quitte pas ! ». J’ai écrit une dizaine de versions différentes mais je perdais la sincérité du texte.

Alain a finalement enregistré la version initiale, à quelques mots près. Je me souviens du jour où il a enregistré la voix à ICP (Bruxelles). Je me faisais tout petit dans ce studio d’enregistrement, c’était un moment mystique, électrique même. Alain avait un gros rhume mais sa voix était là. Tendre et puissante.

Dix ans plus tard, Edith Fambuena a travaillé à partir de cette voix pour l’album posthume En amont. Elle a aussi cherché des arrangements différents pour cette chanson, a travaillé jour et nuit, est devenue folle ! Elle n’a finalement gardé qu’une simple guitare, celle qu’elle avait enregistrée au début des prises. Cette « mariée des roseaux » a porté bien des robes avant de trouver la plus simple qui soit. « C’est bien trop sérieux, une robe blanche /les amoureux s’accrochent aux branches »”

Maud Lübeck

« Nuit du 15 au 16 avril 2003.

Appartement haussmannien. Passage flou où j’ai entre les mains un texte d’Alain Bashung. Sa chanson passe en bande son du rêve. Lui même n’est pas loin. Texte fascinant. Un inédit. Malheureusement oublié au réveil. »

Extrait d’un rêve de Maud Lübeck