Sorry : « Nous voulions faire un album classique moderne, c’était le programme. »

Après un premier album, 927, qui avait déjà marqué les esprits, Sorry est de retour ce vendredi avec Anywhere But Here. Un album surprenant, plus classique dans sa structure mais aussi plus humain. Nous avons eu le plaisir de rencontrer Asha et Louis à l’occasion de leur récent passage français, avant de les retrouver bientôt sur scène.

ENGLISH VERSION BELOW

portraits de sorry
Crédit : Célia Sachet

LFB : La première question que je pose toujours est : Comment ça va ?

Asha : Bien ! Et toi, comment vas-tu ?

LFB : Je vais bien, merci. Je suis un peu fatigué parce qu’on a fêté l’anniversaire du webzine hier soir…

Asha : Ah super !

Louis : Vous avez fait une fête ?

Asha : Tu as la gueule de bois ? C’est ce que nous aimons entendre ! (Rires)

Louis : Je pensais que les Français n’avaient pas la gueule de bois.

LFB : Je suis sobre depuis un an, donc je suis juste fatigué.

Louis : Bien, bien !

Asha : (à notre photographe) Toi, tu as la gueule de bois ! (rires)

LFB : Cet album est très différent de votre premier. Comment voyez-vous l’évolution entre 925 et Anywhere But Here ?

Asha : On a procédé différemment pour l’enregistrer, on l’a fait à l’envers. Par exemple, les choses que nous avons faites en post-production sur le premier album, nous les avons faites en pré-production et ensuite nous avons incorporé tous les sons que nous faisons via la production dans la chanson.

Et puis, on a aussi passé plus de temps sur la chanson… enfin, on n’a pas vraiment passé plus de temps dessus, mais les chansons avaient, je pense, plus de structure et ressemblaient un peu plus à des chansons classiques. Nous voulions trouver un fil conducteur pour l’ensemble de l’album afin de le rendre un peu plus cohérent que le précédent.

LFB : Y avait-il une pression particulière après le bon accueil du premier album ?

Louis : Je ne sais pas. C’est difficile à dire, parce que nous n’avons pas fait la tournée de l’album à cause du COVID. Nous ne savions pas vraiment comment il a été reçu.

Comme nous n’avons pas fait de tournée, c’était comme si nous le refaisions, d’une certaine manière. Donc je pense que nous n’avons pas ressenti trop de pression. Je pense que quand nous le réécoutons… À un moment, quand nous enregistrions celui-ci, nous avons réécouté le premier album et je pense que ça nous a fait un peu peur. Mais ça allait en fait.

LFB : J’ai une question sur le COVID, mais je la poserai plus tard. J’ai beaucoup de questions sur la signification de l’album et des paroles.

J’ai l’impression que cet album a été « contaminé » par la vie et ses choses imprévisibles, comme le COVID ou l’amour perdu, ce genre de choses… comme s’il était nécessaire de les laisser totalement s’immiscer dans votre musique.

Asha : Oui, je pense que ça touche beaucoup au fait d’apprendre à lâcher prise. Je pense qu’il porte sur la façon dont les choses sont imprévisibles, mais en allant un peu plus vers l’acceptation de ça.

LFB : Pour moi, quand je l’écoute, c’est aussi une chronique de l’Angleterre et des Anglais. Ça fait un peu « This is England 2022 » (rires). Comment les jeunes vivent en Angleterre aujourd’hui…

Asha : Peut-être que oui. Je pense que c’était une période un peu plus solitaire, surtout pour les jeunes. Mais c’est toujours aussi excitant. Londres est toujours excitant, être dans une ville ou être jeune en général est toujours excitant. Nous voulions donc trouver un bon équilibre entre les difficultés de la vie et le bonheur et la comédie.

LFB : Pour moi, une pièce essentielle de cet album est l’amour. Chaque chanson est hantée par l’amour, pour le meilleur et pour le pire. C’est la chose la plus importante dans la vie et dans les chansons.

Asha : Oui, je pense qu’elles parlent toutes d’amour ici (rires).

Louis : Tout englobe ce sentiment, donc c’est difficile de l’éviter. Même si tu essayes d’écrire sur quelque chose de différent ça s’insinue, de différentes manières.

LFB : Aviez-vous l’impression d’être nu lorsque vous écriviez les paroles de cet album ?

Asha : (hésitante) Mm, parfois un peu. Mais j’essaie de me cacher, de trouver le juste équilibre entre les choses personnelles et impersonnelles pour que les gens trouvent ça mystérieux, et essaient de comprendre le personnage et ce qui se passe, mais qu’ils puissent aussi se voir dans la chanson.

Donc je pense qu’en trouvant l’équilibre entre les deux, on ne se sent pas trop nu… et on peut toujours dire que ça parle d’autre chose. (Rires)

Louis : Je pense que les morceaux sont vulnérables. Mais je pense qu’ils sont vulnérables d’une manière à ce que l’on puisse s’y identifier.

LFB : Ce n’est pas vraiment cryptique dans les paroles, je pense que c’est très clair dans certaines chansons, le sens de la chanson et le fait que vous disiez que vous écrivez des morceaux classiques… mais dans les paroles aussi, je pense que tout le monde peut s’y identifier d’une certaine manière.

Asha : Oui. Je pense que oui, j’aime les classiques parce qu’ils sont universels. Nous voulions faire un album classique moderne, c’était le programme.

LFB : Et d’avoir plus de gens impliqués dans votre musique aussi, la rendre plus organique d’une certaine façon ?

Louis : Nous jouions beaucoup ensemble et nous voulions incorporer un peu ce son. On a essayé d’écrire des chansons de manière classique 70esque entièrement formulée, et ça se prête à être avec tout le groupe, les chansons sonnent beaucoup mieux. Donc on a essayé d’incorporer ça dans ces chansons.

LFB : Ça se ressent à l’écoute de l’album. On ressent l’envie de faire de la musique entre amis. D’une certaine manière, ça ressemble à de la musique live, c’est vraiment organique. Et on sent que c’est un peu motivé par le besoin de jouer en live et d’être avec les gens.

Louis : C’est un peu la raison pour laquelle nous avons commencé le groupe, c’était pour faire de la musique entre amis. Et quand un groupe devient plus sérieux, c’est un peu difficile de s’y tenir. Mais nous essayons toujours de le faire un peu et on espère que cela se reflète dans la musique.

LFB : En termes de son, pour moi, chaque chanson a sa propre âme et je me demandais si c’était important pour vous de proposer un album qui puisse être vu comme un recueil de nouvelles. Tout a un début et une fin, et il y a une histoire dans les paroles et dans la musique aussi.

Asha : Oui, je pense un peu. Nous voulions en quelque sorte que chaque chanson ait son propre monde et qu’on puisse traverser un peu chaque monde.

Mais je ne pense pas que c’était l’intention immédiate. J’ai l’impression que les chansons sont juste comme des petits souvenirs ou qu’elles sont juste connectées à une bribe d’une relation ou à une idée qu’on peut mettre de côté… C’était sur une période de temps. Donc en quelque sorte, ouais !

LFB : Avez-vous pensé à la tracklist pour avoir comme une trajectoire à travers l’album ?

Louis : Je pense que nous voulions simplement que les chansons aient des trajectoires en elles-mêmes. Nous avons décidé de la tracklist après avoir enregistré, et ça s’est fait tout seul. Je suppose qu’on parcourt l’album et qu’on a un peu de flux et de reflux. Et oui, nous voulions que les chansons atteignent des crescendos et soient un peu plus dramatiques, comme dans une histoire en quelque sorte.

LFB : C’est une sorte de montagne russe avec de vrais hauts et de vrais bas. Je pense que pour moi, c’est important dans la musique, parce que dans votre album on est toujours surpris par l’intention et l’impact de la chanson. Donc les gens l’écoutent.  

Vous parlez de souvenirs dans l’écriture et d’histoires… Comment vos vies et votre musique ont-elles changé au cours des deux dernières années avec le COVID et tout le reste ? Parce que vous êtes jeunes. Pour les gens qui ont la vingtaine, je pense que ça représentait des sacrifices (rires).

Asha : Oui. Je pense que ce que nous disions, c’est que le temps avait passé mais que peu de choses avaient changé. Donc essayer de se débattre avec le temps qui passe était quelque chose dans cet album aussi. Je pense que nous avons juste vieilli.

Louis : Je pense que ça nous a affectés mais ça a affecté tout le monde, donc je pense que ça ne nous a pas affectés différemment. Parce que ça affecte tout le monde, ça affecte naturellement votre vie et la façon dont tu écris des chansons et autres. J’ai aussi l’impression que nous n’avons pas… il ne se passait pas beaucoup de choses… les expériences ne se sont pas vraiment produites. Donc tu dois trouver ta propre façon de grandir en tant que personne. Et donc c’était bien. Je suppose que ça s’est glissé dans l’album. 

LFB : Votre musique vous oblige à utiliser une sorte d’imaginaire ou à imaginer des histoires avec d’autres personnes…

Asha : Oui, je pense que la plupart des choses sont des rêves ou des désirs, ou quand tu es en colère ou que tu as une conversation avec toi-même… Je pense que quand tu les mets dans une chanson, tu es capable de les sortir de toi et d’en faire quelque chose d’autre.

LFB : D’une certaine manière, j’ai l’impression que vous êtes allés plus loin en vous-mêmes avec cet album. Je me demandais si vous vous étiez sentis plus exposés lorsque vous avez créé ces nouvelles chansons ?

Louis : Je pense qu’avec notre premier album nous étions un peu plus innocents. A cet âge, on a l’impression d’en savoir plus sur le monde que l’on ne sait. Je pense qu’avec cet album, c’est plus honnête et plus réfléchi.

LFB : Plus adulte peut-être ?

Louis : Oui… d’une certaine façon, oui.

LFB : 925 était plus adolescent et maintenant vous êtes libres d’être vous-mêmes sans aucune posture… J’ai eu le sentiment en l’écoutant que c’est un album très « vrai », très honnête…

Asha : C’est bien ! Oui, je trouve que c’est plus honnête. Je pense que je me sentais beaucoup plus dans les chansons. Plus que l’autre. J’ai l’impression que quelques chansons de 925 étaient un peu plus des astuces. Celui-là, j’étais plus dedans.

Louis : J’ai l’impression qu’à cet âge, on ne sait pas encore vraiment comment gérer ses émotions. Donc j’avais l’impression que nous nous cachions un peu derrière des trucs. Mais avec celui-ci, j’ai l’impression que c’est plus facile. En vieillissant, ça devient plus facile d’exprimer ses émotions dans la vie ou dans des chansons.

LFB : C’est peut-être le meilleur moyen de se connecter avec les gens et de les surprendre parce que, comme vous le disiez, vous n’êtes pas vraiment connectés avec les gens qui écoutent votre musique. Et cet album est comme un deuxième premier album, parce que vous n’êtes pas partis en tournée avec le précédent et que vous n’avez pas rencontré les gens qui écoutent votre musique…

Louis : Oui, exactement. Et je pense qu’avec celui-ci, les gens ont peut-être… je ne dis pas que les gens n’ont pas pu s’identifier avec le premier album, mais c’était peut-être un peu plus difficile de s’y identifier. Et je pense qu’avec celui-ci, les gens peuvent. C’est un peu plus accessible émotionnellement.

LFB : Avez-vous hâte de jouer cet album en live ? Je sais que votre concert en octobre en France est complet.

Asha : Oui, nous sommes super excités !

Louis : Oui, vraiment excités. Mais comme je le disais, c’était super bizarre de ne pas pouvoir voir une vraie réaction humaine à notre premier album.

Et nous avons fait la tournée de notre premier album il y a environ quatre mois, maintenant. C’est comme deux ans après sa sortie. Donc  l’excitation originelle autour de l’album, pour nous aussi, s’était un peu calmée. Donc je pense que jouer des concerts autours de la sortie de l’album et voir la réaction des gens aux différentes chansons, je pense que ce sera vraiment fou ! 

LFB : Et vous rencontrerez des gens en dehors de l’Angleterre. Je sais que vous étiez en tournée en Amérique. Et je pense que votre musique a un impact sur les gens de différentes manières dans différents pays. Par exemple, je pense qu’en France les gens sont plus intéressés par le son pour faire la fête, tu sais, par le rock n’ roll. Ce n’est pas comme en Amérique ou en Angleterre, où les gens peuvent vraiment s’intéresser aux paroles. Êtes-vous prêts à rencontrer des gens dans le monde entier ?

Asha : Je pense que nous sommes excités de rencontrer des gens. Je pense que c’est bien d’être un peu plus vieux que le premier album. Nous sommes un peu plus matures, donc je pense qu’on va un peu mieux assimiler. Être un peu plus ouverts envers les gens.

Louis : Je pense que tu as raison quand tu dis que les gens agissent différemment quand tu vas dans différents pays. Je pense que c’est juste une question de culture.

Quand nous jouons en France, j’ai toujours l’impression que les gens aiment le côté romantique de l’album et c’est toujours un peu comme, ouais, romantique. Et vous allez dans différents endroits et différentes personnes ont des sentiments différents à ce sujet. Mais c’est toujours agréable de se promener et de rencontrer plein de gens.

LFB : Que pouvons-nous vous souhaiter pour l’avenir de cet album ?

Asha : Nous espérons juste que nous pourrons jouer beaucoup, partir en tournée et que nous pourrons faire un nouvel album. Nous espérons que les gens le recevront de la bonne façon. Et puis nous pourrons aller de l’avant, faire un nouvel album.

Louis : J’espère juste que les gens vont l’aimer. C’est la chose la plus importante, n’est-ce pas ?

LFB : Je l’aime vraiment, j’ai précommandé le vinyle et le single.

Et avez-vous des coups de cœur récents à partager avec nous, des livres, de la musique ou des films ? N’importe quoi ?

Louis : La musique, j’aime le nouvel album de Daniel Rossen (You Belong There, 2022), c’est le guitariste de Grizzly Bear et son album est vraiment cool, c’est vraiment fou, c’est un guitariste fou. Alex G évidemment.

Asha : Alex G et les livres de Carlo Rovelli sur la physique. Ils vont un peu avec l’album en fait et tu aimerais probablement parce que ce n’est pas sur la physique, enfin ça l’est, mais c’est d’une manière poétique et c’est vraiment cool. Tu devrais les lire.

LFB : Merci beaucoup !

ENGLISH VERSION (VO)

LFB: The first question I always ask is: How are you? 

Asha: Good! How are you? 

LFB: I’m fine, thank you. I’m a bit tired because we celebrated the webzine’s birthday last night…

Asha: Oh nice!

Louis: You had a party?

Asha: Hungover? That’s what we like to hear! (Laughs)

Louis: I though French people didn’t get hangover. 

LFB: I’ve been sober for a year, so I’m just tired. 

Louis: Good good!

Asha: (to our photographer) You’re hangover! (Laughs)

LFB: This album is very different from your first one. How do you see the evolution between 925and Anywhere But Here?

Asha: We did it the process of recording it differently, we kind of did it backwards. Like the things that we did in the post production on the first record, we did as the pre production and then incorporated all the sounds that we do with the production within the song. 

And then we also just spent more time on the song… well, we didn’t even spend more time on it really, but the songs just had, I think, more of a structure and felt a bit more like a classic song. We wanted to find more of a thread that ran through the whole album to make it a bit more cohesive than the last one.

LFB: Were there a particular pressure after the good reception of the first one? 

Louis: I don’t know. It was hard to say, because we didn’t go out and tour the album because of COVID, we didn’t really know how well it was received. 

So it felt like… we’re just doing… because we didn’t move on tour, it just kind of felt like we were just doing it again in a way. So I think we didn’t feel too much pressure. I think when we listen back, there’s point when we were recording this one, we were listening back to the first one a bit and I think it maybe freaked us out a bit. But then it was fine. 

LFB: I have a question about COVID, but I’ll ask it later. I have lots of questions about the meaning of the album and the lyrics. 

I have the impression that this album has been « contaminated » by life and its unpredictable things, like COVID or love lost, these kinds of things… as if it was necessary to let it totally get into your music.

Asha: Yeah, I think it’s a lot about learning how to let go. I think it’s about how things are unpredictable, but it’s kind of more about acceptance.

LFB: It’s like for me, when I listen to it, it’s like a chronicle of England too and people in England like “This is England 2022” (laughs) you know. How young people live in England right now.

Asha: Well maybe yeah. I think it was a bit more lonely time for young people especially. But it’s also still exciting. London’s still exciting or being in a city or just being young in general is still exciting. So we wanted to find a good balance of the hardships of it and also the happiness and comedy in everything.

LFB: For me, an essential piece of this album is love. Every songs is haunted by love, for better or for worse. It’s the most important thing in life and in the songs. 

Asha: Yeah, I think they’re all about love here (laughs).

Louis: I like everything is encompassing that feeling, so it’s kind of hard to avoid it. Even if you’re trying to write about something different that kind of creeps in, in different ways.

LFB: Do you have the impression of being naked when you were writing the lyrics for this album?

Asha: (hesitantly) Mm, sometimes a bit. But I try and hide, just finding the right balance of things being personal and impersonal so that people find mystery, and trying to work out the character and what’s going on but then can also see themselves within the song as well. 

So I think finding the balance between them, you don’t feel too naked… and you can always say it’s about something else. (Laughs)

Louis: I think they are vulnerable. But I think there’s vulnerable in a relatable way. 

LFB: It’s not really cryptic in the lyrics I think it’s really clear in certain songs. The meaning of the song and the fact that you say you’re writing  “classic music”, but in the lyrics too, I think everyone can relate to them in some way.

Asha: Yeah. I think yeah, I like the classics because they’re universal. We wanted to make a modern classic album, that was the agenda.

LFB: And to have more people involved in your music too, you know, more organic in certain way? 

Louis: More people involved in making the music? 

LFB: Yeah. 

Louis: We used to play together a lot and we wanted to incorporate that sound a bit. We tried to write songs in a classic 70esque way that was fully formulated, and that lends itself to being with the whole band, the songs flow much better. So we tried to incorporate that into these songs.

LFB: You can feel it when listening to the album. You can feel the envy to make music with friends. In certain ways, it feels like live music, it is really organic. And you can feel it’s a bit driven by the need to play live and to be with people.

Louis: That’s kind of the reason we started with the band was to do it as friends. And as your band gets more serious, it’s kind of hard to hold on to that. But we still do try to do it a bit and which hopefully comes through in the music.

LFB: In terms of the sound, for me, each song has its own soul and I was wondering if it was important for you to offer an album that could be seen as a book of short stories, you know, everything has a beginning and an end. And there’s a narrative in the lyrics and in the music too.

Asha: Yeah, I think so little bit. We kind of wanted each song to have its own world itself a little bit and kind of you just go through each world a bit. 

But I don’t think it was the immediate intention, but I feel songs are just like little memories or like, they’re kind of just relate to a snippet of a relationship or like an idea that you can kind of put away… This was over an amount of time. Kind of, Yeah!

LFB: Did you think of the tracklist to have a journey in some way in the album?

Louis: I think we just wanted the songs in themselves to have journeys within them. We decided on the tracklist after we’ve recorded it, and it just kind of laid out. I guess you travel through the album and ebb and flow a bit. And yeah, we wanted the songs to reach crescendos and be a bit more dramatic, I guess storylike in a way.

LFB: It’s kind of a roller coaster with really highs and real lows. I think for me, it’s important in music because in your album  we’re always surprised by the intention and the song impact impact. So people listen to it.  

You talk about memories in the writing and stories… How have your lives and music changed during the last two years with COVID and everything? Because you’re young. For people in their 20s I think it was like sacrifices you know (laughs)

Asha: Yeah. I think what we were saying is the time had moved on, but not that much had changed. So trying to like grapple with how time had moved on was like something within that album as well.

Yeah, I think we just got older basically.

Louis: I think it affected us but it affected everyone so I think it didn’t affect us any differently. Because it affects everyone, it just naturally obviously affects your life and the way you write songs and stuff. I also feel like we didn’t, there wasn’t much stuff… experiences didn’t really happen. So you kind of have to find your own way to grow as a person. And so that was good. I guess that kind of creeped into it.

LFB: Your music forces you to use some kind of fantasy or imagine stories with other people, you know. 

Asha: Yeah, I think most of it is kind of fantasy or desires or when you’re angry or you have a conversation with yourself but then you kind of… I think when you put it into a song then it’s able to move on from being able to put it outside of yourself and make it into something else.

LFB: In some way, I have the feeling that you went deeper into yourselves with this album. I was wondering did you feel more exposed when you created these new songs?

Louis: I think that with our first album we were a bit more innocent. At that age you kind of feel like you know more about the world than you do. I think with this album it’s more honest and self reflective.

LFB: More adult maybe?

Louis: Yeah… in a way, yeah. 

LFB: 925 was more adolescent and now you’re free being yourself without any posture… I had the feeling when I listened to it, that it’s a very “true” album you know, very honest.

Asha: Nice! Yeah, I think it’s more honest. I think I felt way more into the songs when they were happening at the time. Rather than the other ones, I felt like a few songs on 925 were a bit more gimmicky. And this one felt more in it.

Louis: i feel like at that age you don’t really know how to deal with your emotions yet. So I felt like we were hiding behind the gimmicks a bit. But then with this one I feel like it’s easier. As you get older it becomes easier to wear that emotion on your sleeve or in the songs.

LFB: It’s maybe the best way to connect with people and to surprise them because, as you said, you didn’t really connect with people who listen to your music. And this album is like a second first album, because you didn’t go on tour with the previous one and met the people who love your music…

Louis: Yeah exactly. And I think with this one, people maybe… not to say people didn’t relate with the first one, but it was maybe a little bit harder to relate to. And I feel with this one hopefully people can. It’s a bit more accessible emotionally.

LFB: Are you excited to play this album live? I know your show in October in France is sold out.

Asha: Yeah, we’re super excited.

Louis: Yeah really excited. But like I said it was super weird just not being able to see a real human reaction to our first album. And we toured our first album like four months ago, now. It’s like two years after it came out. So that kind of felt like the hype for it, for us as well, just kind of died down a bit. So I think that playing shows when the album has just come out and seeing people’s reaction to different songs and like, i think that will be really crazy.

LFB: And you’ll meet people from outside of England. I know you were on tour in America. And I think your music impacts people in different ways, in different countries. Like I think in France people are more interested in the sound to party, you know, to rock n roll. It’s not like in America and England , people can really get into the lyrics. Are you ready to meet people all over the world?

Asha: I think we’re excited to meet people. I think it’s nice being a bit older then the first album. We can experience it just a bit more mature, so I think probably take it in a bit better. Be a bit more like, brighter towards people.

Louis: I think you’re right when you say about people when you’re going to different countries people kind of act differently towards it. I feel it’s just the culture thing. 

When we play in France I always feel like people like the romantic side of it and it always feels kind of like, yeah, romantic. And you go to different places and different people have different feelings about it. But it’s always nice just going around and meeting loads of people. 

LFB: What we can wish you for the future for this album?

Asha: Just hoping that we can play lots, go on tour and be able to make a new record really. We hope that people receive it in the right way. And then we are able to move on, make a new album.

Louis: I just hope that people like it mainly. That’s the most important thing isn’t it?

LFB: I really like it, I preordered the vinyl and the single.

And do you have any recent favourites to share with us music books or movies? Anything?

Louis: Music, I like the new Daniel Rossen album (You Belong There, 2022), he’s the guitarist in Grizzly Bear and his album is really cool, it’s really crazy, he’s a crazy guitarist. Alex G obviously.

Asha: Alex G and Carlo Rovelli books about physics. They kind of go with the album a bit actually and you’d probably like it because it’s not about physics, well It is about physics, but it’s in like a poetic way and it’s really cool. You should read them. 

LFB: Thanks a lot!