Newcommer en puissance, Squidji joue entre le rap et le chant avec un esthétisme qui lui est propre. Très actif en 2020, il surfe sur cette productivité avec un projet plus conséquent nommé Ocytocine. Avant la sortie de ce projet, nous avons discuter avec l’artiste pour en apprendre plus sur la manière dont il envisage sa musique et cette étape du premier album.
LFB : Comment te sens-tu à l’approche de la sortie du projet ?
Squidji : Là en ce moment, j’ai vraiment hâte de connaitre un peu l’avis de mon public, voir les morceaux qu’ils aiment, ceux qu’ils aiment le moins. Je suis pressé de ouf.
LFB : Tu as été super productif en 2020, c’était important pour toi de surfer là-dessus ?
Squidji : Ouais, de fou. J’ai sorti Brahma et Saraswati, après l’EP il est venu juste après, Parades. J’essaye d’être réactif, d’être là pour mes auditeurs. Je pense que c’est important qu’ils voient que je suis là.
LFB : Sur ces projets, on a pu remarquer que tu proposais de la musique qui oscille facilement entre chant et rap. C’est important pour toi d’avoir ces deux facettes ?
Squidji : Bien sur ! D’être un peu sur les deux niveaux, ça me permet de peut-être prendre plus de risques plus tard. De faire plus de choses variées. C’est un plus en tout cas.
LFB : Tu as sortis pas mal d’EP, à partir de quel moment tu t’es dit que c’était maintenant que tu allais sortir un projet plus conséquent ?
Squidji : Je travaille avec une directrice artistique, une manageuse,… Je pense que c’était bien là de concrétiser et de montrer que je suis vraiment là. Puis, prendre ma place, prendre une position de nouveaux rappeurs « underground » qui veut faire du sale. C’est lourd de sortir un premier album.
LFB : Ca t’as pris du temps de travailler ce projet ?
Squidji : Ce projet en vrai de vrai, on l’a finit assez rapidement. Tout l’été dernier, en 2020, on a charbonné de ouf. On a fait séminaire sur séminaire. Même après, pour amener le projet, une histoire au projet, ça s’est fait vite. Tout a été bien fait, dans les temps, donc c’est carré.
LFB : Avec les premiers clips, on a pu voir qu’il y avait une vraie direction artistiques autour du projet. Peux-tu m’en dire un peu plus ?
Squidji : Pour l’esthétique, je travaille avec mon poto qui s’appelle Léo Joubert qui taff chez Yard en même temps. Je le connais depuis longtemps et il capte là où je veux en venir. Tous les clips que j’ai sorti, derrière il y a Léo, donc là on est sur une esthétique qui va rester tout le temps. C’est comme un patte, c’est important.
LFB : A quelle échelle tu prends part aux décisions liées à ton esthétique ?
Squidji : C’est mon image donc je suis toujours là, impliqué dedans. J’ai toujours mon mot à dire puisque c’est moi la tête du projet, la première chose que l’on voit à l’image. Ce n’est pas Léo où l’équipe qui est derrière moi. Donc, ouais j’ai toujours mon mot à dire.
LFB : Maintenant, on va parler des thématiques de ce projet. J’ai trouvé qu’on y retrouvait l’amour pour toutes les femmes de ta vie. A quel point où ont-elles pu influencé ta vie ?
Squidji : En fait, on va rentrer un peu plus dans le deep, j’ai eu des problèmes familiaux, j’ai du bouger de chez moi parce que j’étais un peu rebelle. Les personnes qui m’ont accueillies c’était des femmes, je suis resté un an chez une petite amie. Même à l’école en soit j’étais dans une classe où il n’y avait que des femmes. Donc, j’ai vraiment été entouré que de femmes. J’ai été élevé par ma mère. Donc ouais, j’ai cette relation avec les femmes qui sera toujours authentique et toujours là. C’est pour ça que j’ai décidé de parler de femmes dans mon projet et même en général, dans mes morceaux aussi. Ca c’est elles qui m’ont apporté de l’expérience dans la vie.
LFB : Justement, sur les cinq featurings du projet, on retrouve trois femmes. Dans ces collaborations, tu t’es mélangé avec des artistes d’une scène plus « émergeante » mais également avec des têtes déjà plus installée. C’était une volonté de ta part de mélanger une diversité d’artiste à travers tes collaborations ?
Squidji : Jäde elle s’occupe des interludes. Avec Lala &ce on a fait un morceau qui s’appelle BZ, le titre il est gang. Après, il y a Lous and The Yakuza qui est sur le morceau Cicatrices. En fait, ce morceau là, je ne voulais pas tout prendre pour moi-même parce que le thème il est un peu deep. Je ne voulais pas assumer un rôle que je n’ai jamais vécu. Je n’ai jamais vécu d’histoire comme dans Cicatrices. Moi je suis gars et je n’ai pas vécu tout ça. Je pense que Lous elle est là pour justement être une porte-parole pour toutes les femmes qui se sont faites agressées, qu’on les comprends, etc.
LFB : C’était important pour toi de lier ces deux pans du rap ?
Squidji : Ouais, parce que moi-même je suis en train d’émerger, je suis entre les deux. Même pour plus tard, me dire que j’ai collaboré avec des personnes déjà installées, je pense que c’est important. En tout cas, ça l’est pour moi d’être entre les deux.
LFB : En plus de parler d’amour, je trouve que dans le projet, tu dévoiles plusieurs facettes de ta personnalité. C’était aussi un des objectifs de ce projet ?
Squidji : Bien sur, c’est important parce que de base je suis quelqu’un de très réservé donc tout ce que je dis c’est dans mes morceaux. Je parle beaucoup dans mes morceaux, je vis ce que je raconte dedans aussi. Pour moi, c’est bien de montrer toutes mes facettes.
LFB : On peut dire que ta musique te sert un peu d’exutoire ?
Squidji : Exutoire ou moins je vois ça comme un journal intime. J’écris, mes morceaux c’est mon journal intime et les gens qui le lisent c’est mes auditeurs, mes confidents. C’est comme ça que je vois le truc.
LFB : Justement, ça ne te fait pas peur d’avoir autant de confidents ?
Squidji : Non, parce que je les vois comme ma famille, ils savent tout de moi.
LFB : Du coup tu n’as aucune difficulté à te livrer dans tes textes ?
Squidji : Non, aucune difficulté.
LFB : En plus de tout ça, on a aussi pu te voir dans des sessions lives, il y a également une reprise acoustique de Doudou. C’est une volonté de ta part de donner une seconde vie à tes morceaux ?
Squidji : Ouais, l’acoustique je trouve que c’est vraiment ma signature. C’est vraiment ma voix même si je fais une faute de notes, c’est pas grave car c’est authentique à fond. J’aime bien faire de l’acoustique.
LFB : Pour terminer, que peut-on te souhaiter pour la suite ?
Squidji : Un bon album, un disque d’or avec cet album et que du succès, c’est tout ce qu’on veut.