SuperJazzClub & Rich Amiri : deux soirées au Botanique

Les soirées de concert s’enchaînent au Botanique. Jouissant de quatre salles, le complexe culturel bruxellois se laisse porter par une programmation éclectique. La seconde semaine d’octobre l’a à nouveau prouver, puisqu’en l’espace de deux jours nous avons pu y voir le groupe SuperJazzClub et le rappeur américain Rich Amiri. On vous raconte.

SuperJazzClub at Botanique
@youbhz

SuperJazzClub – Witloof Bar (07/10)

La semaine a commencé en douceur. Sous les coups de 20h, on se rend au sous-sol du Botanique, dans sa plus petite salle mais aussi sa plus chaleureuse : le Witloof Bar. En son centre se situe la scène sur laquelle trône déjà les instruments du collectif SuperJazzClub. Mais déjà de la musique s’échappe des enceintes, c’est celle mixée par Monicashflow, DJ bruxelloise qui s’occupe du warm-up avec une proposition oscillant entre musique afro et amapiano ce qui place le public arrivant progressivement dans les meilleures conditions pour le reste de la soirée.

A la fin de son set, le public attend patiemment l’arrivée du groupe quand, la lumière s’éteint et l’on demande au public d’allumer son flash de téléphone. C’est dans cette nuée de lumière artificielle que le groupe traverse la salle pour se rendre sur la scène. Tout de blanc vêtu en référence à la pochette de leur dernier projet, MONOCHROME RADIO, les membres du groupe prennent place derrière les micros et instruments, le concert est sur le point de se lancer. Sous le coup des percussions du batteur placé en plein centre de la scène, le public rendre progressivement dans l’univers du groupe avant qu’un premier temps fort fasse prendre un virage au concert. Il s’agit du morceau OFF et de son introduction incandescente. Véritable petite dynamite il permet au public de se lâcher et au groupe d’entrer dans une partie plus dansante de son show.

SuperJazzClub at Botanique
@youbhz

En continuant à tirer le meilleur des deux mondes que sont le rap et le jazz tout en y incorporant une dose de musique afro issue de leurs racines ghanéenne, le groupe est dans sa zone de confort et cela se ressent sur l’énergie communicative qu’ils dégagent. Si les différentes voix s’entachassent avec cohérence, il en va de même pour les instruments qui souvent clôturent les morceaux avec brio.

Le second temps fort de la soirée est le morceau WICKED qui, dans la continuité de ce qu’il se passait déjà dans la foule apparait comme point d’orgue du concert.

Après cette bonne dose d’énergie, le groupe décide de faire redescendre progressivement la pression pour avancer doucement mais surement vers la clôture du concert.

SuperJazzClub a fait de l’intimité du Witloof Bar une réelle force en dialoguant physiquement avec un public qui a répondu présent. Pour cette première tournée en tant qu’headliner ils laissent transparaitre un vrai amour de la scène donnant à leur énergie une toute autre dimension.

Rich Amiri – Orangerie (08/10)

Rich Amiri at Botanique

De la plus petite salle du Botanique, on est passé à la plus grande : l’Orangerie qui accueille ce soir là l’américain Rich Amiri. Surfant sur la tendance sonore du label OPIUM du très influent Playboi Carti, c’est un nom qui a le vent en poupe ces derniers temps et nous étions curieux de voir ce que cela pouvait donner sur scène. Mais avant cela nous avant du prendre notre mal en patience.

Effectivement, après le passage de KreepThaGod, local bruxellois qui se fond également à merveille dans l’héritage de Playboi Carti, Rich Amiri n’est pas tout de suite monté sur scène. Il a préféré confié la mission à son DJ de chauffer le public et ce pendant trente minutes ! Une durée qui n’aura vraisemblablement pas gênée les vingtenaires peuplant la salle puisqu’elle est rythmée par la crème du rap US actuel et principalement des poulains du label OPIUM : Carti donc, mais aussi Ken Carson ou encore Destroy Lonely. Le public, réceptif se montre prêt à accueillir Rich Amiri qui déboulera sur scène sous le coup de 21h30.

Toujours aussi enjoué, le public l’accueille de la manière des façons. Galvanisé par ce que lui offre son auditorat, le rappeur multiplie les morceaux jusqu’à laisser entrevoir les premiers signes de lassitude au sein du public. Effectivement, s’il semble prendre du plaisir à être là, le rappeur oublie trop souvent l’utilisation de son micro, préférant jouer de son attitude. Heureusement, il est bien porté par ses productions chargées en basses saturées qui n’ont aucun mal à remettre le public d’aplomb.

Sans réelle surprise et à l’image de sa musique, Rich Amiri surfe sur une tendance sans vraiment se l’approprier. On est loin des concerts incandescent que peut offrir Playboi Carti ou du mysticisme diabolique d’un Destroy Lonely…Ici, le rappeur s’amuse de quelques coups bien sentis et de son aura pour égayer une prestation assez molle. Cependant, cette dernière n’aura pas dérangé une partie de son public aveuglé par l’artiste qu’il admire. C’est aussi ça la beauté d’une salle de concert, de rendre chaque expérience unique.

Pour en savoir plus sur le Botanique et sa programmation, c’est par ici.