Temples : « Quand on est coincé en Angleterre, on rêve forcément d’endroits plus exotiques »

Quelques jours après la sortie de leur 4ème album studio, le quatuor anglais était invité par le programme Ground Control d’Arte pour interpréter sur scène leurs nouveaux morceaux : une expérience pop-rock psychédélique que Temples mûrit depuis 10 ans déjà. Au cœur de leur nouvel album se trouve l’île utopique d’Exotico : une île aussi paradisiaque que dangereuse, que le groupe nous invite à explorer au fil des morceaux. On a eu la chance de rencontrer Adam (clavier / guitare) et Reins (batterie) pour qu’ils nous en livrent les secrets !

VERSION ANGLAISE EN BAS / ENGLISH VERSION BELOW

LFB : Adam, Reins, comment allez-vous ?

Adam : Très bien !

Reins : Super, c’est sympa d’être à Paris pour notre premier concert depuis la sortie de l’album.

LFB : Il s’est écoulé 4 ans entre Hot Motion et Exotico, comment avez-vous profité de ce temps disponible ?

Adam : Eh bien, ça a été plutôt difficile car la pandémie a pris une grande partie de ce temps. On n’a pas vraiment pu tourner Hot Motion correctement, autant qu’on l’aurait voulu. Notre dernier concert était à Toulouse, nous étions ensuite censés partir en Espagne et au Portugal, et puis à la fin de l’année au Japon, en Chine, en Australie… Ça ne s’est donc pas produit. On n’a pas pu se rencontrer non plus donc on a écrit des chansons chacun de notre côté qu’on envoyait sur internet. Quand on a enfin pu se retrouver, on est directement allés au studio de James à Middleton, c’est là qu’on a commencé à enregistrer. La pandémie a duré longtemps et nous a aussi donné l’occasion de jouer dans d’autres studios en Angleterre, ce qu’on n’avait jamais fait auparavant. On est donc sortis de notre studio et on a joué avec Reins pour la première fois. Enfin, on s’est rendus aux Etats-Unis, au studio de Sean Ono Lennon pour finir l’album. Alors oui, quatre ans, ça paraît long mais c’est passé très vite !

LFB : Exotico exprime à bien des égards un besoin d’évasion. Comment est né ce besoin compulsif de nature et de grands espaces ?

Adam : Je suppose que c’est venu du fait de ne pas pouvoir voyager. Mais je pense pas que c’était quelque chose de conscient car on n’en a pas vraiment parlé entre nous, c’est venu naturellement. C’est la première fois qu’on ne s’était pas rendus à l’étranger depuis si longtemps, parce que Temples nous amène à beaucoup voyager. Et quand on est coincé en Angleterre, on rêve forcément d’endroits plus exotiques, comme l’île imaginaire d’Exotico. Mais l’idée n’est pas venue en premier, il y a d’abord eu quelques chansons. C’est à ce moment que l’idée a commencé à germer, puis d’autres chansons ont été écrites dans cette direction… mais ce n’est pas conceptuel.

Exotico – Album cover

“The promised land or a Shangri-La” – Gamma Rays

LFB : Il y a aussi un besoin d’échapper à la réalité avec Exotico ? Pourquoi cette fascination pour les Îles fantômes et Shangri-La ?

Reins : Je ne sais plus exactement d’où ça vient, quelqu’un l’a mentionné. Je crois que c’était toi, n’est-ce pas ?

Adam : Non, je pense que James a découvert le concept des îles fantômes. D’ailleurs ce concept n’était pas vraiment présent au début du processus de création d’Exotico, mais il a trouvé sa place dans l’album au fur et à mesure qu’on avançait. Et pourquoi cette fascination ? Probablement parce que nous ne pouvions pas quitter l’Angleterre, qui est elle-même une île étrange [rire].

LFB : Vous avez construit votre propre monde utopique dans Exotico, une île luxuriante qu’on découvre tout au long de l’album. C’est une véritable expérience que vous offrez, et c’est quelque chose d’assez nouveau dans votre discographie. Comment avez-vous imaginé cette expérience d’écoute immersive ?

Adam : Au fur et à mesure que l’idée progressait, on a essayé de penser à chaque chanson comme une sorte de lieu spécifique sur l’île que nous imaginions. Il y a pas mal de chansons calmes et sombres comme Afterlife, Giallo ou Cicada, mais aussi des chansons ensoleillées telles que Slow days ou Oval Stones. Mais je ne sais pas s’il y a une narration ou non, je pense que c’est bien que ceux qui écoutent l’album puissent créer la leur. Je ne dirais pas que c’est strictement conceptuel.

LFB : La magnifique chanson Fading Actor reflète parfaitement le dernier film de Damien Chazelle, Babylon. Je ne sais pas si vous l’avez vu ? On y suit une star du cinéma muet qui voit sa carrière s’arrêter brutalement avec l’apparition du cinéma sonore à Hollywood. Pouvez-vous nous parler de votre rapport à Fading Actor ?

Adam : James a écrit les paroles de Fading Actor, en effet elle parle d’une expérience similaire. Mais il y avait plus que ça, il en parlait l’autre jour, il a mentionné quelque chose d’autre. Qu’est-ce qu’il a dit ? Je ne m’en souviens plus [rire]. 

Reins : Moi non plus…

Adam : Sur Fading Actor, l’acteur de la chanson entre dans une galerie où se trouve toutes sortes d’œuvres d’art moderne. Invisibilisé par quelqu’un de plus connu, il finit à un moment donné par devenir un élément du mobilier.. C’est probablement une question pour James malheureusement.

LFB : Après avoir enregistré plusieurs démos dans votre home studio, vous êtes allés chez Sean Ono Lennon pour produire l’album. Comment avez-vous su que vous deviez de nouveau faire appel à lui pour Exotico

Reins : Nous avions déjà travaillé avec Sean Ono Lennon sur Paraphernalia, c’était la première fois que nous travaillions avec lui et ça s’était super bien passé. Il est venu avec de bonnes idées et de bonnes contributions. Il était également partant pour retravailler ensemble donc la connexion s’est faite très naturellement.

Adam : On lui a tout simplement demandé, n’est-ce pas ? Et il a dit oui. Comme pour Paraphernalia, on a dû commencer l’album à distance avant de pouvoir se rencontrer. On a d’abord travaillé deux chansons avec Sean sur Zoom : Gamma Rays et Afterlife. Puis on a fait le reste de l’album en face à face dans son studio, c’est à ce moment là que nous avons d’ailleurs terminé ces deux chansons.

LFB : Vous êtes partis à la recherche d’un nouveau son sur Exotico, où les guitares sont en retrait pour laisser de la place à une plus grande variété d’instruments. C’est un choix assez radical par rapport à Hot Motion. Quelle en a été l’inspiration ?

Reins : Je ne sais pas si c’était un choix. Je pense que c’est venu naturellement, et peut-être même que beaucoup de sons que tu entends sur l’album sont des guitares, mais ne sonnent pas comme des guitares.

Adam : Oui, c’est vrai.

Reins : Ouais, on a juste expérimenté avec des instruments en essayant de les faire sonner comme on n’a pas l’habitude de les entendre. Mais il y avait aussi beaucoup d’instruments chez Sean sur lesquels nous n’avions jamais joué, ce qui était une bonne occasion de les utiliser !

Adam : C’est certainement la raison pour laquelle il sonne si différemment d’Hot Motion et des autres. Nous avions un large éventail d’instruments à notre disposition, dont certains qu’on aurait jamais imaginé utiliser.

LFB : Comme le Marvin présent sur Cicada par exemple…

Adam : Oui, le Marvin. On aurait jamais pensé qu’une chanson d’Exotico aurait besoin de ce genre de sons métalliques qui viennent s’entrechoquer. Mais comme c’était là, on l’a fait et ça sonnait vraiment bien. On a donc choisi de le garder. Mais si on avait pas eu cet instrument sous la main, on aurait jamais imaginé que c’était exactement ce dont on avait besoin pour notre chanson. On a juste expérimenté avec tous les instruments de Sean, c’était génial. Et c’était quelque chose de différent pour nous, car nous enregistrons toujours au même endroit, pas forcément avec le même équipement parce qu’il se développe au fil du temps, mais avec des instruments plutôt normaux.

LFB : Vous arrivez à vous réinventer sur chaque album, tout en conservant ce son caractéristique de Temples, est-ce que garder votre identité vous semble parfois difficile ? Je pense par exemple à l’intro du morceau Time is a Light qui est très différente de ce que vous proposez jusqu’à présent.

Adam : C’est amusant, Time is a Light est le dernier morceau que nous avons enregistré chez Sean. On avait une démo mais elle a fini par sonner complètement autrement pour devenir le morceau que vous entendez aujourd’hui. Sûrement parce que c’était le dernier jour d’enregistrement et que nous étions tous un peu euphoriques. Et tu as raison, l’intro ne sonne pas particulièrement “Templesy”. C’est probablement en grande partie dû à la voix de James. Je pense que c’est ça, vraiment. Il y a aussi quelque chose d’autre avec Temples, mais je pense que si un autre chanteur interprétait Time is a Light, ça ne sonnerait pas comme du Temples.

LFB : Et vous arrive-t-il d’abandonner certaines idées parce que vous pensez qu’elles ne sonnent pas comme du Temples ?

Adam : Je pense que ça nous arrive parfois sur les démo, ou lorsque que nous enregistrons dans notre home studio. Certaines idées n’aboutissent peut-être même pas parce qu’on nie leur existence dès qu’elles s’éloignent de Temples. Mais avec Sean, nous étions prêts à le faire, parce que c’était bien d’avoir quelqu’un d’extérieur au groupe impliqué dans le processus. Et on était tous d’accord avec la plupart de ses idées. Ce n’est pas comme si on le laissait faire ce qu’il voulait non plus, c’était vraiment une collaboration. Il y a certainement des choses dans Exotico que nous n’aurions jamais faites auparavant parce qu’on aurait été inquiets qu’elles ne soient pas du style de Temples.

Reins : Quand Sean amenait une nouvelle proposition, on se demandait quand même parfois si c’était une bonne idée [rire]. Puis on finissait par essayer et, en fin de compte, tout est sur l’album.

portrait temples
Cédric Oberlin / @unsoundcolors

LFB : Vous venez de terminer une petite tournée en Angleterre, et vous allez ensuite vous produire aux Etats-Unis et au Canada. Comment avez-vous adapté ces nouvelles chansons qui nécessitent beaucoup d’instruments pour le live ?

Adam : C’est une bonne question. On ne joue que sept chansons de l’album pour le moment, soit moins de la moitié. Peut-être qu’on a laissé de côté les morceaux les plus difficiles parce qu’on a pas encore essayé de les jouer [rire]. Je joue sur un clavier midi en concert pour obtenir autant de sons que possible, il n’y a pas d’autre moyen de le faire. Ça aide beaucoup ! On essaye vraiment de jouer la version studio autant que possible, surtout sur les trois albums précédents mais, sur celui-ci, on propose davantage une version live. On ne joue pas exactement la même chose qu’en studio, ce qui est pour le mieux ! C’est intéressant car les répétitions deviennent des moments de création, ce qui n’est pas inhabituel, mais je dirais que c’est encore plus vrai pour cet album. Il y aura de nouvelles chansons ajoutées à la setlist au fur et à mesure de la tournée, c’est à ce moment-là que ça devient vraiment amusant !

LFB : Et quelle est justement la prochaine chanson d’Exotico que vous aimeriez ajouter à votre setlist ?

Adam : Je pense que Time is a Light serait amusant !

Reins : Time is a Light serait fun, c’est sûr.

Adam : Il faudrait pour ça qu’on intègre certains samples sur le SPD, ce qui est faisable en soit ! Il y a un sample de pluie par exemple. Nous avons intégré dans Time is a Light le son de la pluie qui tombe sur le toit de notre home studio. Il y a sûrement beaucoup de choses à penser avant de pouvoir ajouter cette chanson à notre setlist [rire].

Reins : Et le vocoder !

Adam : Le vocodeur oui, alors celui-là serait fun !


ENGLISH VERSION

LFB : Temples, how are you ?

Adam : Very well !

Reins : Good, nice to be in Paris for our first show since the release.

LFB : There was a 4 year gap between Hot Motion and Exotico, how did you make use of this time?

Adam : Well, quite a big portion of the time was taken up with the pandemic, so it was difficult. We didn’t really get to tour Hot Motion properly, as much as we would have done. Our last gig was in Toulouse, and then we were supposed to go off to Spain and Portugal and then at the end of the year in Japan, China, Australia bla bla bla… So that didn’t happen. And then we couldn’t meet up. So we wrote songs on our own, sent them over the internet to each other. And when we could finally meet up, we went to James’ studio in Middleton and started recording it. But then because of the pandemic being so long, he gave us the opportunity to go into different studios which we’ve not done before. So we went outside of our home studio, somewhere else in England, where we had Reins play for the first time. And then we went off to America to Sean Lennon’ studio which is great. So yeah, four years sounds like a long time. It flew by.

LFB : Exotico is in many ways an expression of the need for escapism. How did this compulsive need for travel and nature come about?

Adam : I suppose it probably did come from not being able to travel. But I don’t think it was like a direct thing, we didn’t really speak about it, maybe it just came out naturally. I think it’s the first time we hadn’t been abroad for such a long time cause we genuinely go out quite a lot to places. Being stuck in England, maybe you dream of the more exotic places such as wherever Exotico is. I suppose it’s that, we didn’t really think about it too much. And the idea didn’t come out first. There were already a bunch of songs when the idea started, it just came in and then some more songs were written, so you know it’s not conceptual.

“The promised land or a Shangri-La” – Gamma Rays

LFB : There is also a need to escape reality ? Why this fascination with Phantom islands and Shangri-La ?

Reins : I don’t know where it came from, someone just mentioned it. I think it was you, wasn’t it.

Adam : No, I think James found the concept of Phantom Islands. I supposed again it wasn’t really here at the beginning of the process and made its way into the album as it progressed. Why the fascination ? Probably again because we couldn’t leave England, which itself is a strange island you know [laugh].

LFB : You have built your own utopian world with Exotico, a lush island that listeners discover throughout the album. It’s a real experience that you are offering to the listeners, and it’s something quite new in your discography.. Can you tell us about the narrative construction of Exotico? And how did you build a truly immersive listening experience?

Adam : As the idea progressed we did try to think of each song as a sort of location or just general mood, place on the island. There are quite a lot of dark sounding songs as well as the sort of sunny ones such as Slow days or Oval Stones. But Afterlife, Giallo or Cicada are probably all quiet sort of dark moody songs. But I am not sure whether there is a narrative or not, I think that’s nice that whoever listens to it can create their own narrative. I wouldn’t say it’s like strictly conceptual.

LFB : Speaking of films, the beautiful song Fading Actor perfectly mirrors Damien Chazelle’s latest film Babylon : The innovation of talking pictures brought the silent film star’s careers to an abrupt end. I’d like to know your inspiration behind this song?

Adam : That one, James wrote the lyrics but it is about something similar to that. There was more to it, the other day he was talking about it, and there was something else he mentioned. What did he say, I can’t remember [laugh]?

Reins : Me neither…

Adam : The actor in the song goes into an art gallery. In the art gallery are all these sorts of modern art pieces and he almost becomes part of the furniture at some point. It’s probably a question for James unfortunately.

After recording many demos in your home studio, how did you know that you had to call on Sean Ono Lennon once again to produce the album ?

Reins : We worked with Sean Ono Lennon on Paraphernalia, it was the first time we worked with him and it went really well. He came with some great ideas and some nice inputs. And he was up for it as well. I think it came really easy.

Adam : We just asked him, didn’t we ? And he said yes. Also we started off the album, as we did with Paraphernalia, we did it remotely. We started two songs : Gamma Rays and Afterlife over the internet with Sean, with Zoom and stuff… But then the rest of the album we did it face to face and then we finished off Gamma Rays and Afterlife then as well. It all came together quite naturally.

You went in search of a new sound on Exotico, where the guitars are notably set back to leave more room for a wide variety of instruments. It’s quite a radical choice compared to Hot Motion? What was the inspiration behind?

Reins : I don’t know if it was a choice. I think it came really naturally as well and probably a lot of things you hear maybe are guitars but don’t sound like guitars.

Adam : That’s true.

Reins : Yeah, just experiments with sounds and everything you can do with an instrument except the things you hear a lot from that instrument. And of course, a lot of instruments at Sean’s place we never played on which was a great opportunity to use them.

Adam : That’s definitely why it sounds so different to Hot Motion and the other ones. Just because we had such a wide platora of instruments to choose from. Some we would have never imagined using.

LFB : The Marvin in Cicada for example…

Adam : Yeah, the Marvin. We would have never thought on Exotico that a song needed that sort of clanging metal sounds or something. But because it was there we just did it and it sounded really good so we kept it in. If we didn’t have that instrument, we wouldn’t think of that’s exactly what it needs. It was just experimenting with all of his gear which is great. It was different for us as we genuinely record in the same place, not the same equipment because it develops overtime, but generally with quiet sort of normal instruments.

LFB : You always manage to reinvent yourself, but it always sounds Temples, is it hard to keep your identity ? Do you ever give up on certain ideas because you think it doesn’t sound like Temples ? For example, the intro of Time is a Light is very different from what you have been doing until now.

Adam : It’s a funny thing again, that was the last track we recorded at Sean’s. We had a demo there but it ended up sounding very different because it was the last day, we were probably all a bit crazy and then it developed into how it sounds. You’re right the intro doesn’t sound particularly Templesy. A lot of it probably has to do with James’ voice, you know. I think he probably does, really. There is something else about Temples as well but I think if somebody else were to sing on Time is a Light I don’t think it would sound like Temples anymore.

And do you ever give up on certain ideas because you think it doesn’t sound like Temples ?

Adam : I think sometimes we’ve done that at the demo stage or when we would have ordinarily recorded it at the home studio. Some ideas might not even come into fruition because we might deny their existence because they don’t sound Templesy. With Sean’s we were open to do it because it was nice having somebody else in the process. So I think we all just sort of were kind of ok with most things. It’s not like we let him do whatever he wanted, it was clearly a collaboration. There were certainly things of Exotico that we would never have done before and maybe we would have been a bit worried that they weren’t sort of Templesy.

Reins : Sometime when Sean came up with an idea we might have thought : is it a good idea? [laugh]. Then just try it and at the end it’s all on the record. Most of the ideas. Let’s try it and see what happens.

LFB : You’ve just finished a small tour in England, then you’re going to tour the USA and Canada. How did you adapt these new songs, which require a lot of instruments, to the live setting ?

Adam : Well, it’s a good question. We’re only playing seven songs of the album at the moment, which is less than half. Maybe we’ve left the most difficult ones out because we haven’t tried to do it yet [laugh]. I play a midi keyboard live so I can get as many sounds as possible, there is no other way of doing it. That helps a lot ! We genuinely trying to play the studio version as much as possible, especially on the previous three albums but with this one I think it’s more a live version, it’s not exactly the same whatsoever, which is nice you know ! It’s interesting to do. Rehearsing has been a creative process itself, not that is not usual but probably more over this record I’d say. Which has been fun and that will develop because we’ve only played the songs live a number of times. You know as we go out touring hopefully there will be more new songs to the setlist, that’s when it becomes really fun.

LFB : What’s the next song from Exotico you’d like to add to your setlist ?

Adam : I think Time is a Light would be fun !

Reins : Time is a Light would be fun for sure.

Adam : We would have to get the samples on the SPD, which is doable ! And then there is the rain, cause we recorded the rain coming down on the roof at the home studio. So we would have to get a sample of that, and I’ll have to trigger it or something. There is probably quite a lot to think about in that one [laugh].

Reins : And the vocoder !

Adam : The vocoder yes, so that one would be fun !

temples temples temples temples temples temples temples temples

Temples