Tess Parks : « Mes chansons sont comme des mantras que je porte en moi depuis longtemps. »

Tess Parks a un univers et une voix reconnaissables entre tous, une psych pop rêveuse et entrainante aux ondes positives. Après un premier album solo, Blood Hot (2013) puis deux opus réalisés avec Anton Newcombe (Brian Jonestown Massacre), l’artiste canadienne souvent basée à Londres sort en ce moment And Those Who Were Seen Dancing, un LP composé pour la plupart de morceaux écrits à ses débuts. Nous avons voulu en savoir plus et lui avons posé quelques questions. Nous avons parlé entre autres de danse, de méditation, et de La Fête à la Maison…

Tess Parks
Crédit photo : Baron Wolman

English version below

La Face B : Salut, comment ça va ?

Tess Parks : Je suis honnêtement si heureuse d’être de retour à Toronto ! J’ai droit à deux printemps, parce que tout est en train de fleurir maintenant. J’ai donc l’impression d’avoir plus de printemps. C’est chouette.

LFB : Et comment te sens-tu à quelques semaines de la sortie de ton deuxième album solo?

Tess Parks : Je n’arrive pas à croire qu’il va enfin sortir !

Oui, je n’avais pas réalisé que cela faisait presque 10 ans depuis le premier. Je me suis dit « Waw, ok ». C’est parce que pour moi, les albums que j’ai fait avec Anton (Newcombe du Brian Jonestown Massacre) sont comme mes albums, mais il les a produits. La majorité d’entre eux sont des chansons que j’ai écrites moi-même, donc c’est toujours amusant pour moi quand les gens disent : « Oh, c’est ton premier album solo depuis… ». Je veux dire, c’est ce qu’il est ! Mais je suis comme « Mais j’ai sorti des albums. Ce n’est pas comme si je n’avais pas… ». C’est juste, je ne sais pas, la façon dont les gens le formulnt, je suis comme, « Wow, huit ans, huit ans et demi » qu’est-ce que ça veut dire ? Je ne sais pas.

Je suis si nerveuse à l’idée de le partager, mais en même temps, j’ai juste besoin de le laisser partir.

LFB : Il les a seulement produits, je vois. Ma deuxième question était la suivante : quel effet cela fait-il de faire un album solo plutôt que de collaborer avec quelqu’un ?

Crédit photo : Luz Gallardo

Tess Parks : J’ai collaboré avec beaucoup d’amis musiciens sur cet album. Mon groupe, principalement à Londres, et puis nous avons ajouté mon père qui joue des claviers à Toronto, et mon ami Andrew McGill qui a joué de la guitare sur mon premier album.

C’est vraiment une collection de chansons que j’ai apportées à différents amis dans différents endroits. Et ce n’est pas très différent que de travailler avec Anton. C’est juste agréable de collaborer avec beaucoup de personnes différentes. Alors qu’avec Anton, c’était surtout nous deux. Et puis l’ingénieur et lui jouaient tous les instruments.

LFB : Et l’album a mis du temps à se faire. Et j’ai entendu dire que tu l’avais presque mis de côté à un moment donné parce que tu t’étais blessée. Peux-tu nous parler du processus d’écriture de l’album ?

Tess Parks : Alors oui, beaucoup de ces chansons sont de l’époque de Blood Hot (2013), ou même plus tôt. Je reviens souvent en arrière quand j’écris et je pense qu’à l’avenir… c’est la dernière fois où je vais chanter des chansons que j’ai écrites quand j’avais 19 ans. Je ne vais plus le faire. Sauf si c’est celles-là. Mais je ne vais pas continuer à replonger dans les archives.

J’aime juste l’état d’esprit dans lequel j’étais à cette époque. Je peux me replonger dans cette personne et je l’aime vraiment et j’aime vraiment… elle n’avait jamais fait de concert avec un groupe avant, tu sais. Donc pour moi, revenir en arrière et rassembler des chansons comme ça… comme Cocaine Cat que j’ai écrite quand j’avais 17 ans. On ne l’a pas sorti pendant des années. C’était avant même que je rencontre Anton, évidemment.

Alors oui, je suis retourné en arrière pour choisir des chansons. Il y a un esprit dans les vieilles chansons que j’aime vraiment retrouver. Mais je pense qu’à l’avenir, je ne veux écrire qu’en allant de l’avant.

LFB : Toutes les chansons de l’album datent donc de cette époque ?

Tess Parks : Pas toutes. Il y a des chansons comme Brexit at Tiffany’s et la dernière chanson de l’album qui ont été écrites pendant la réalisation de l’album, mais pour la plupart, oui, l’ossature des chansons date d’une dizaine d’années.

LFB : Comment as-tu choisi toutes les chansons ?

Tess Parks : Il y a des chansons que tu… parfois une chanson reste dans ta tête par hasard et tu ne sais pas pourquoi. C’est la même chose avec les chansons que j’ai écrites il y a des années. Elles existent toujours quelque part et parfois elles surgissent à nouveau. Et je ne sais pas, oui, j’ai juste eu l’impression que plus elles se répétaient dans ma tête au fil des ans, plus j’avais l’impression qu’elles devaient…

LFB : … sortir dans le monde ?

Tess Parks : Je ne sais pas comment expliquer, c’est bizarre.

LFB : Et donc le titre And Those Who Were Seen Dancing est tiré d’une citation plus longue de Friedrich Nietzsche : « Et ceux que l’on voyait danser étaient considérés comme fous par ceux qui ne pouvaient pas entendre la musique ». Peux-tu nous parler du titre de l’album ?

Tess Parks : Il semblait vraiment approprié pour ce groupe de chansons. J’ai l’impression que pendant le processus de création de cet album, il y avait beaucoup d’opinions différentes sur la question de savoir si les chansons étaient assez bonnes ou si j’étais assez bonne ou si, tu sais, ma voix était assez forte… Il y avait tellement de choses négatives qui se passaient dans mon monde intérieur comme dans le monde extérieur.

Et, tu sais, qui peut dire ce qui est bon ou mauvais ou ce qu’est une chanson ? Ou tu sais, ce qu’est un son ? Vous pouvez danser sans musique et ça ne veut pas dire que la chanson n’est pas dans votre tête ou que vous ne pouvez pas l’entendre. J’aime cette citation depuis très longtemps, mais elle a pris tout son sens. La façon dont on m’a fait sentir que j’étais folle, mais en fait, tout le monde est fou. Et je danse et j’aime la musique.

LFB : Ça fait sens.

Et il y a beaucoup de citations littéraires. Il y en a quelques-unes au moins sur le disque. Le titre en est une et il y a la chanson intitulée We Are the Music Maker and We Are the Dreamers of Dream après le poète anglais Arthur O’Shaughnessy. La littérature semble prendre une grande place dans ta vie et dans ton art. Est-ce quelque chose que tu recherches activement ? Ou est-ce simplement…

Tess Parks : Oui, ce sont juste ces mantras toujours présents que je garde dans ma tête. Et je ne sais pas si tu peux voir mais j’ai écrit sur mon mur. C’est ma chambre d’enfant.

Quand j’avais 15 ans, j’ai commencé à écrire sur les murs, je ne me suis pas tournée vers la drogue ou l’alcool, mais j’écrivais tout le temps. Et donc j’ai en quelque sorte recouvert avec des choses plus récentes maintenant. Mais ouais, tu peux voir qu’il y a des citations écrites au sharpie…

C’est un peu comme des tatouages, comme beaucoup, beaucoup de tatouages au fil du temps. Je lis et j’en ajoute un autre. Je n’ai pas écrit dessus depuis que j’ai 18 ans ou quelque chose comme ça. Mais oui, ce sont des sortes de mantras. Et beaucoup sont des citations de E. E. Cummings ou des Beatles et d’autres trucs. Donc je veux dire, ouais. Et puis ma collection de livres, comme tu peux le voir.

LFB : Oui, il y en a pas mal !

Tess Parks : C’est juste qu’on a l’impression de devoir rendre hommage à tout ce qui nous a précédé et c’est juste ma version, et mon amalgame de toutes ces choses qui me tiennent à cœur, qui sont des phrases que je pense que les gens devraient entendre. Pas nécessairement les miennes. (rires)

LFB : La danse apparaît aussi assez souvent aussi dans l’album. Dans le titre, dans la vidéo de Happy Birthday Forever où l’on te voit à un cours de danse quand tu étais enfant et dans celle de Do You Pray ? où l’on voit un derviche faire une danse sacrée en tournant sur lui-même… La danse, comme la musique, est-elle un moyen d’atteindre des états mystiques ? Qu’est-ce que la danse pour toi ?

Tess Parks : Absolument. Je n’ai jamais… Je veux dire, j’ai arrêté de danser essentiellement le ballet quand j’avais 14/13 ans, même si… Et je n’ai découvert le yoga qu’à l’âge de 21 ans et la marche à peu près en même temps. En gros, le mouvement. Je n’avais pas réalisé à quel point le mouvement était crucial, surtout la danse, toute sorte d’expression physique de soi.

Mais aussi le mouvement par la respiration, par le mouvement, par le yoga surtout pour moi maintenant. C’est comme si je n’avais pas réalisé à quel point c’est important de bouger. Tu es soit l’espace se déplaçant à travers le temps, ou tu es le temps se déplaçant à travers l’espace.

Et oui, c’est un moyen incroyable de guérir d’un traumatisme. Juste s’agiter, n’importe quelle sorte d’expression physique. Et oui, en revenant en arrière et en regardant ces vidéos de moi en train de danser quand j’avais six ans, c’est comme… c’est beau d’avoir un tel début quand tu es un enfant. Et je suppose que les enfants dansent naturellement par impulsion, non ? Peut-être que certains sont plus enclins à ça que d’autres, je suppose. Comme tout ce qui t’attire.

Mais oui, je viens juste de retrouver cet amour du mouvement et de l’expression de soi par le mouvement sans avoir à dire quoi que ce soit, à chanter ou à jouer d’un instrument. Ton corps peut juste être une expression en soi et tu n’as pas besoin de faire de son.

Oui, j’ai été beaucoup plus dans la méditation silencieuse et même pas tellement dans la musique. Je n’ai pas vraiment chanté depuis que nous avons terminé cet album et je travaillais sur… Ce n’est pas vrai ! Je travaille sur un nouvel album. J’ai chanté, je ne sais pas ce que je dis ! (rires) Mais c’est juste une approche différente maintenant. C’est une approche vraiment différente et je pense que la danse et même la méditation sur le concept de la danse et toutes les différentes sortes d’expression de soi qui viennent de la danse traditionnelle ou de la danse intuitive a été une chose vraiment amusante à explorer et à réfléchir.

LFB : Oui, c’est aussi un excellent mode d’expression, et cela va de pair avec la musique.

Tess Parks : Ça me fait me sentir vraiment… comme si j’étais vraiment gênée. Je pense que c’est juste bizarre d’avoir un corps. C’est juste que… je ne sais pas, je ne me suis jamais sentie à 100% à l’aise dans mon corps. J’ai l’impression que c’est normal d’être bizarre et de bouger. C’est juste une partie de la pratique pour moi. Je pense que je vais vraiment m’y plonger davantage. Je suis curieuse de connaître l’expérience des autres avec la danse. Les gens sont vraiment timides ou ils sont comme, « Je ne peux pas danser » ou comme, tu sais…

LFB : Brexit at Tiffany’s est un titre parlé et on pense à Patti Smith ou Lydia lunch. Peux-tu nous parler un peu de cette chanson en particulier ?

Tess Parks : C’était en fait une collection de mots et de définitions de mots que j’avais notés dans mon journal intime. Je n’avais jamais écrit une chanson comme ça, ou un poème, je suppose. Et puis, j’ai juste assemblé le tout. C’est une chanson bizarre. Et puis le titre « Brexit at Tiffany’s » est quelque chose que Ruari Meehan disait tout le temps. On a tous trouvé ça très drôle et ça allait avec ce que le poème a fini par devenir.

LFB : Et y a-t-il une chanson sur cet album qui te tient particulièrement à cœur ?

Tess Parks : Oui, je veux dire, chaque chanson que j’écris est comme un petit morceau de moi-même, n’est-ce pas ? Et ce sont comme des mantras que je porte en moi depuis longtemps. J’essaie de penser à une chanson… Je ne sais pas, oui, tout signifie beaucoup pour moi.

Une grande partie est une sorte de dédicace à ma famille. Comme mes soeurs et la lignée, tu sais, générationnelle… Comme une ode à la famille. Je ne sais pas comment l’expliquer, mais il y a des thèmes récurrents dans chaque chanson. Mais c’est comme une dédicace ou comme une prière à… comme une ode à Dieu qui est mes parents, qui est leurs parents, qui est les parents de leurs parents et ainsi de suite. C’est mon interprétation de, ou comme mon hommage à la création.

Ce n’était pas du tout ta question !(rires) Tu voulais dire « dis m’en plus sur une chanson ! » et je suis à fond sur Dieu ! (rires)

LFB : Non, mais cela répond un peu à ma prochaine question, qui est : qu’est-ce que l’écriture de chansons pour toi ? Est-ce pour exprimer des émotions ? Pour raconter des histoires ou pour communiquer avec les gens ? Qu’est-ce que l’écriture de chansons pour toi ?

Tess Parks : Je pense que c’est l’un des moyens que je choisis pour communiquer avec le monde. Et je n’ai pas l’impression que c’est moi. C’est très dissocié. Comme lorsqu’on joue de la musique, qu’on chante ou qu’on entend le son de sa propre voix, on se dit « attends, quoi ? ». Cela vient d’un endroit différent.

LFB : Y a-t-il quelque chose que tu aimes tellement, comme un livre, un album ou un film, que tu ne veux pas le lire, écouter ou regarder à nouveau, pour ne pas l’épuiser ?

Tess Parks : Peut-être le Prophète de Kahlil Gibran.

LFB : Y a-t-il quelque chose en particulier que tu aimes et dont tu ne te lasses pas ?

Tess Parks : Regarder Matilda avec mes sœurs, ou n’importe quoi de notre enfance, vraiment. La série télévisée La Fête à la Maison (Full House). J’ai aussi été obsédée par les podcasts de Tara Brach et Florence Given.

LFB : Et vous passez votre temps entre Toronto, Londres et L.A. j’ai entendu dire ?

Tess Parks : Plus tellement L .A.. Pendant la pandémie, c’était Toronto et je n’étais pas à Londres pendant deux ans. C’était assez fou d’être loin pendant si longtemps. Ils m’ont retiré mon numéro de téléphone parce qu’il n’avait pas été utilisé pendant deux ans, j’étais si triste !

LFB : Qu’est-ce que chacune de ces villes t’apporte, à toi et à ton art ?

Tess Parks : Je ne sais pas. Je viens à Londres depuis que j’ai 15 ans. C’est bon d’être n’importe où. Je suis inspirée partout, mais surtout par le temps de mouvement entre deux endroits, je pense.

Je suis toujours de retour au Canada au moins tous les six mois. C’est toujours très inspirant, le retour au pays. Et oui, c’est plus sur l’idée de la maison quand tu es loin de la maison et puis même le sentiment d’être loin de la maison quand tu es à la maison.

LFB : Et comment as-tu vécu ces dernières années de pandémie ? Comment les as-tu traversées ?

Tess Parks : Je me suis remise aux arts visuels. J’ai commencé à dessiner beaucoup, beaucoup de points. Je vais te montrer. Ce sont des dessins récents que j’ai faits à Londres. C’est comme des tas et des tas de points.

LFB : Elles sont magnifiques. Tu vas les montrer quelque part ?

Tess Parks : J’aimerais bien. Ça m’a beaucoup aidé à passer le temps (rires).

LFB : Oui, ils sont méticuleux. Ils sont vraiment détaillés, cela a dû avoir une sorte d’aspect thérapeutique aussi…

Tess Parks : C’est sûr. Je les ai tous comptés ! (rires) Ce serait vraiment taré.

LFB : Y a-t-il quelque chose que nous n’avons pas mentionné et dont tu aimerais parler ?

Tess Parks : Je pense qu’il est important de mentionner le fait que je me sens très chanceuse de pouvoir sortir de la musique en ce moment. Mais il y a tellement d’autres choses tellement importantes dont il faut parler dans le monde. Et tu sais, ça semble vraiment stupide de faire de l’auto-promotion. Mais c’est vraiment agréable d’être choisi pour distraire quelqu’un du monde pendant un moment.

LFB : La dernière question que nous posons toujours est : Y a-t-il quelque chose que vous avez découvert récemment et dont vous aimeriez nous parler ?

Tess Parks : Tout le monde devrait checker mon amie Tree Carr. C’est une guérisseuse. C’est une doula de mort et une guérisseuse. Elle a écrit des livres sur le rêve, le rêve lucide et le rêve conscient.

J’ai entrepris un voyage de guérison – en consacrant la plupart de mon temps à la méditation, au yoga et à l’art – et je n’ai donc pas écouté de musique ou regardé de films aussi intensément qu’avant.

LFB : Merci beaucoup !

Tess Parks : Merci beaucoup aussi !

Tess Parks
Crédit photo : Katy Newcombe

English version

Tess Parks has a world and a voice that are instantly recognisable, a dreamy psych pop oozing positive vibes. After a first solo album, Blood Hot (2013) and two records created with Anton Newcombe (Brian Jonestown Massacre), the Canadian artist often based in London is releasing And Those Who Were Seen Dancing, an LP mostly composed of pieces written in her early days as a musician. We wanted to know more and asked her a few questions. We talked about dance, meditation, and Full House…

La Face B: Hi, how are you?

Tess Parks: I’m honestly so happy I’m back in Toronto! I get two springs, because everything’s just blooming now. So I feel like I get more springtime. It’s good.

LFB: And how do you feel about releasing your second solo album in a few weeks now?

Tess Parks: I can’t believe it’s finally coming out!

Yeah, I didn’t realise it had been almost 10 years since the first one.  So it was just like “Waw, okay”. That’s because to me the album’s I did with Anton (Newcombe from The Brian Jonestown Massacre) are like my albums, but he produced them. The majority of them are songs I wrote on my own, so it’s always funny to me when people are like, “Oh, this is your first solo album in…”. I mean, which it is! But I’m like “But I released albums. It’s not like I wasn’t…”. It just, I don’t know, the way people have been phrasing it, I’m like, “Wow, eight years, eight and a half years” what does that mean? I don’t know.

I’m so nervous about sharing it but at the same time, I just need to let it go.

LFB: So he only produced them, I see. So because my second question is, how does it feel to do a solo album compared with collaborating with someone?

Tess Parks: I mean, well I collaborated with lots of different musician friends on this one. My band mostly in London, and then we added my dad playing some keys in Toronto, and my friend Andrew McGill who played guitar on my first album.

It’s really a collection of songs I brought to different friends in different places, I guess. And it’s not dissimilar to working with Anton. It’s just nice to collaborate with lots of different people. Whereas with Anton, it was mostly us two. And then like the engineer and he was just playing all the instruments.

LFB: And the album was a long time in the making. And I’ve heard that you’ve almost put it on the side at one point because you injured yourself. Can you tell us about the writing process of the album?

Tess Parks: So yeah, a lot of these songs are from the Blood Hot (2013) era, or earlier even. I go backwards a lot when writing and I think in the future… this is the last time where I’m going to sing songs I wrote when I was 19. I’m not going to do that anymore. Unless it’s these ones. But I’m not going to keep diving back into the archives.

I just like the mindset I was in at that time period. I can tap back into that person and I really like her and I really like… she’d never played a gig with a band before, you know. So for me to go back and collect songs like that… like, Cocaine Cat I wrote when I was 17. We didn’t release that for years. That was before I even met Anton obviously.

So yeah, I went backwards picking songs. There’s a spirit within the older songs that I really love to come back to. But I think moving forward, I want to only write from this perspective onwards.

LFB: So are all the songs from the album from back then?

Tess Parks: Not all of them. There are songs like Brexit at Tiffany‘s and the last song on the album that were written kind of during the making of the album, but for the most part, yeah, a lot of the bones of the songs date back almost a decade.

LFB: How did you pick all the songs?

Tess Parks: There’s songs that you… sometimes a song just gets stuck in your head randomly and you don’t know why. It’s the same with songs I’ve written years ago. They still exist in there somewhere and sometimes they would just pop up again. And I don’t know, yeah, I just felt like the more they would kind of refrain in my head over and over over the years, the more it feels like they need to…

LFB: … to be let out in the world?

Tess Parks: I don’t know how to explain, it’s weird.

LFB: And so the title And Those Who Were Seen Dancing is taken from a longer quote by Friedrich Nietzsche: “And those who were seen dancing were thought to be insane by those who could not hear the music”. Can you tell us a bit about the title of the record?

Tess Parks: It seemed really appropriate for this group of songs. I feel like during the process of making this album, there were a lot of different opinions on whether the songs were good enough or whether I was good enough or like, you know, my voice was strong enough… There were so many negative things happening in my inner world as well as the exterior world.

And, you know, who’s to say what’s good or what’s bad or what a song is? Or you know, what sound is? You can dance to no music and it doesn’t mean like the song’s not in your head or you can’t hear it. I’ve loved that quote for a really long time, but it just really made sense. The way that I was made to feel like I was crazy, but actually, everyone else is crazy. And I’m dancing and I love music, you know?

LFB: It makes sense.

And there are many literary quotes. Well, there’s a few at least on the record. The title is one and there’s the song called We Are the Music Maker and We Are the Dreamers of Dream after the English poet Arthur O’Shaughnessy. Literature seems to take a great part in your life and in your art. Is it something that you actively go for? Is it just…

Tess Parks: Yeah, they’re just these ever present mantras that I keep in my head. And I don’t know if you can see but I’ve written on my wall. And this is my childhood bedroom.

When I was like 15, I started writing on the walls, because I didn’t turn to drugs or alcohol but I was writing all the time. And so I have been sort of covering up with more recent stuff now. But yeah, you can see that there’s quotes written with sharpies…

It’s kind of like tattoos, like lots and lots of tattoos over time. I read and add another one. I haven’t written on them since I was like 18 or something. But yeah, they’re kind of mantras there. And a lot of it is like E. E. Cummings quotes or like the Beatles and stuff. So I mean, yeah. And then my book collection as you can see.

LFB: Yes, there’s quite a lot!

Tess Parks: Just, it feels like you have to pay tribute to all the things that have come before you and it’s just my version, and my amalgamation of all these things that I care about, that are phrases that I just think people should hear. Not necessarily mine. (laughs)

LFB: Dance appears quite a lot also I feel on the album. In the title, in the video of Happy Birthday Forever where we can see you at a dance lesson as a child and in that of Do You Pray? where we can see a dervish doing a sacred dance turning endlessly on himself… Is dance, like music, a way to reach otherworldly states? What is dance for you?

Tess Parks: Definitely. I never… I mean, I stopped dancing essentially ballet when I was like 14/13 even so… And I didn’t find yoga until I was about 21 and walking around the same time. Basically movement. I didn’t realise how crucial movement is and especially dance, any sort of physical expression of self.

But also moving through breathing, through movement, through yoga particularly for me now. It’s like, I just didn’t realise how important it is to move. You are either space moving through time, or you are time moving through space.

And yeah, it’s an amazing way of healing through trauma. Just shaking, just any sort of physical expression. And yeah, going back and watching those videos of me dancing when I was six, it’s like, it’s beautiful to get a headstart like that when you’re a kid. I guess kids just naturally dance by impulse, right? Maybe some are more prone to it than others I guess. Like whatever you’re drawn to.

But yeah, I’ve only just refound this love of movement and self-expression through movement without having to say anything or sing anything or play an instrument. Your body can just be an expression itself and you don’t have to make sound.

Yeah, I’ve been a lot more into silent meditation and not so much music even. I haven’t really been singing since we finished this album and I was working on… That’s not true! I’m working on a new album. I’ve been singing, I don’t know what I’m saying! (laughs) But it’s just a different approach now. It’s been a really different approach and I think the dancing and even just meditating on the concept of dancing and all the different kinds of self-expression that come through traditional dance or just like, intuitive dance has been a really fun thing to explore and to reflect on.

LFB: Yeah, it’s a great mode of expression also, and it goes along with the music.

Tess Parks: It makes me feel really… like I get really self-conscious. I think it’s just weird to have a body at all. It just… I don’t know, I’ve always felt not 100% comfortable in my body. Feeling like it’s okay to be weird and just move. It’s just part of the practice for me. I think I’m really gonna dive into that more. I’m curious about other people’s experience with dance. People get really shy or they’re like, “I can’t dance” or like you know…

LFB: Brexit at Tiffany’s is spoken track and one think of Patti Smith or Lydia lunch. Can you tell us a bit about this song in particular?

Tess Parks: It was actually a collection of words and definitions of words that I had written down in my diary. I’d never written a song like that, or a poem, I guess. And, then I just pieced it together. It’s a weird one, I don’t know. And then the title Brexit at Tiffany’s is something that Ruari Meehan was saying all the time. We all thought it was so funny and it kind of somehow went with whatever this poem ended up being.

LFB: And is there a song on this album that is particularly close to your hearts? Or that has a story behind that you really want to talk to us about?

Tess Parks: Yeah, I mean, every song I ever write is like a little piece of yourself, right? And they’re like mantras that I’ve carried around with me for a long time. I’m trying to think of a song… I don’t know, yeah, it all means a lot to me, all of it.

A lot of it is kind of in dedication to my family. Like my sisters and the lineage, you know, generational… Like an ode to family. I don’t know how to explain but there’s running themes through every song I feel. But it’s like a dedication or like a prayer to… like an ode of God which is my parents, which is their parents, which is their parents’ parents and so on. This is my interpretation of, or like my tribute to creation.

That wasn’t your question at all was it? (laughs) You were “tell me more about a song!” and I’m all over God! (laughs)

LFB: No, but this answers a bit my next question, which is what is songwriting to you? Is it to express emotions? Is it to tell stories or to communicate with people?… What is songwriting to you?

Tess Parks: I think it’s one of the ways that I choose to communicate with the world. And it doesn’t feel like it’s me. It’s very disassociated. Like performing music or singing or hearing the sound of your own voice back, you’re like “wait, what?”. It comes from a different place.

LFB: Is there something that you love so much like a book, an album or a film that you don’t want to read or listen or watch again, so that it doesn’t wear out?

Tess Parks: Maybe the Prophet by Kahlil Gibran.

LFB: Is there something in particular that you love and don’t tire of?

Tess Parks: Watching Matilda with my sisters, or anything from our childhoods, really. The TV show, Full House. Also I have been obsessed with listening to Tara Brach and Florence Given’s podcasts.

LFB: And you spend your time between Toronto, London and L.A. I heard?

Tess Parks: Not so much LA anymore. During the pandemic it’s been Toronto and then I wasn’t in London for two years. It was pretty crazy to be away for that long. They took away my phone number because it had not been used for two years, I was so sad!

LFB: What would you say each of these cities bring to you and your art?

Tess Parks: I don’t know. I’ve been visiting London since I was like 15. It’s good to be anywhere. I’m inspired anywhere, but mostly the time of movement in between places I think.

I’m always back in Canada at least every six months. It’s always very inspiring; homecoming. And yeah, it’s more about the idea of home when you’re away from home and then even feeling away from home when you’re home.

LFB: And how have you lived through these past years of pandemic? How do you go through them?

Tess Parks: I got really into visual arts again. I started drawing lots and lots of dots. I’ll show you. These are some recent ones I did in London. It’s like lots and lots of dots.

LFB: These are beautiful. Are you showing them somewhere?

Tess Parks: I’d like to. It helped pass the time a lot. (laughs)

LFB: Yeah, they’re meticulous. They really detailed, that must have had some kind of therapeutic aspect to it as well…

Tess Parks: For sure.I’ve been counting all of them! (laughs) That would be really messed up.

LFB: Is there something that we didn’t mention that you would like to talk about?

Tess Parks: I guess it seems important to mention the fact that I feel very lucky to be able to release music right now. But there are so many other crazy important things to be talking about in the world. And you know, it seems really silly to be self promoting anything. But it’s really nice to maybe be chosen to be someone’s distraction from the world for a while.

LFB: The last question that we always ask is: Is there anything that you’ve discovered recently that you would like to tell us about?

Tess Parks: Everyone should check out my friend Tree Carr. She’s a healer. She’s a death doula and a healer. She has some books about dreaming, about lucid dreaming and conscious dreaming.

I’ve really been on a healing journey – devoting most of my time to meditation and yoga and art – so I haven’t really been listening to music or watching movies as intently as I used to.

LFB: Thank you very much!

Tess Parks: Thank you so much too!!

Lire nos chroniques de Brexit at Tiffany’s, Do You Pray et de Happy Birthday Forever.

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