The First Exit, l’uppercut musical de Tramhaus

Si, comme moi, vous comptiez les minutes depuis l’annonce de la sortie de ce premier opus, alors votre patience va être pleinement récompensée. Tramhaus vient de sortir The First Exit le 20 septembre dernier. Ce premier album prometteur les propulse sur le devant la scène noise/post-punk.

Une jambe fend le ciel pour sortir

Un quintet pépite né de la crise sanitaire.

Retenez bien ce nom car Tramhaus va envahir votre esprit avec ce premier album, prémices d’une belle carrière à venir. Originaires de Rotterdam, Pays-Bas, Julia Vroegh (basse), Nadya van Osnabrugge (guitare), Lukas Jansen (chant), Micha Zaat (guitare) et Jim Luijten (batterie) ont créé le groupe, comme beaucoup, durant la crise sanitaire en 2020. Plusieurs singles en ont rapidement découlés. Puis vint un EP en 2022, Rotterdam, dont le nom fait référence, vous l’aurez compris, à leur ville d’origine. Quelle joie pour nous d’avoir pu les interviewer l’année dernière en festival : le lien est disponible ici.

Une réputation forgée par d’innombrables lives.

Si le nom de Tramhaus vous paraît peut-être familier, c’est qu’iels ont écumé les routes d’Europe, battant le pavé de la scène chaque fois qu’iels le pouvaient. Ainsi, on a pu les voir programmés et jouer dans des festivals prestigieux tels que le Sziget, Dour, Lévitation, le Primavera Sound ou encore Les Vieilles Charrues

Le quintet a désormais une aisance en live sans pareille et a très vite réussi à se faire un nom. Pour cause, si vous avez pu assister à un de leurs concerts, vous savez pertinemment de quoi je parle ! Iels sont désormais presque plus à l’aise sur scène qu’en studio.

Les 5 membres du groupe

crédit photo Elmo Taihitu

Un premier album coup de poing.

The First Exit, premier album de Tramhaus, est sorti sous le label indépendant hollandais Subroutine Records. Enregistré aux Katzwijm Studios à Voorhout, cet album est axé sur le son live. Tous les morceaux sont façonnés et peaufinés de façon à garder la spontanéité de la prise unique chère au quintet. De plus, les artistes ont été accompagnés par Floyd Atema, technicien son, pendant leurs enregistrements.


Le premier titre, The Cause, rentre dans le vif du sujet sans concession. En effet, on attaque le morceau comme on saute à pieds joints dans une flaque d’eau. Rappelez-vous cette satisfaction d’avoir bravé l’interdit en un battement de cils juste pour pouvoir voir et entendre ce fameux splash si jouissif. C’est la même sensation ici. The Cause est entêtant, satisfaisant et on lui trouverait presque un petit côté psyché.

Et puis ça part en pop addictive !

Once Again, qui lui succède, est beaucoup plus lancinant en apparence. On assiste, agréablement stupéfait·e·s, au passage du côté pop de la force, constatation qu’on notera plusieurs fois sur The First Exit. Un riff répétitif scelle l’architecture du morceau et met notre ouïe en émoi. Finalement, Once Again se clôt sur la puissance du chant de Lukas Jansen en guise de conclusion. Il renoue avec l’esprit post punk indé propre à Tramhaus et fricote doucement avec le noise.

crédit photo Elmo Taihitu

La basse prend le lead en introduction et laisse place au tube Beech dévoilé en avril dernier. Beech côté sonore c’est l’envie d’en découdre avec les injonctions et de se défouler tel un pantin désarticulé libre de ses mouvements. C’est un appel à la liberté et à l’abandon de soi. Des moments simples qu’on ne prend pas assez le temps de vivre. En somme, ce titre est un lâcher-prise électrisant, comme une méditation nettoyant les parasites qui nous polluent l’esprit.

A Necessity, quant à lui, marque le quatrième titre de l’album. Marqué par la dualité de deux énergies opposables, pop et post punk/noise, A Necessity nous entraîne dans un ascenseur émotionnel. Ce morceau dynamise notre feu intérieur et cristallise notre énergie pour l’emmener au climax avant de dévaler brutalement l’échelle de l’intensité qui nous ramènera au point de départ de tout ça.


En ce qui concerne les autres morceaux, on laisse planer le secret (de polichinelle). Soyez assuré·e·s de la qualité et de l’efficience de ce qui va suivre. On vous évite ainsi trop de spoilers même si l’on retrouve parmi eux le récent Ffleur Hari.

Ce premier album est en tout point une réussite qu’il est nécessaire d’entendre en tant que mélomane qui se respecte et c’est ce qu’il faut retenir ici.

Un uppercut plus tard, Tramhaus s’impose désormais comme l’un des groupes de post punk indé les plus époustouflants et les plus exaltants du moment. The First Exit signe une entrée impressionnante et gage d’un horizon sans nuages pour nos Néerlandais·es. Comme on peut l’observer sur leur pochette d’album, iels font un pas de géant dans ce monde à l’image de leur entrée fracassante sur scène et dans notre collection de vinyles. Cet album est à ajouter d’urgence à vos playlists. Vous ne finirez pas d’en entendre les éloges. On a hâte de la suite !

D’ici là, on retrouve Tramhaus partout sur scène. En guise de très belle date, il est possible de citer leur co-plateau avec Rendez-Vous à La Coopérative de Mai, Clermont-Ferrand le 15 octobre prochain. Du côté de La Cordo à Romans-sur-Isère, on les verra le 18 octobre en compagnie de Howlin’ Jaws. Et pour celles·eux qui auraient raté le coche, rendez-vous au Gueulard Plus à Nilvange le 22 février 2025 pour une soirée insane où on retrouvera Tramhaus avec Servo notamment ! Pour le reste, c’est ici que ça se passe : https://tramhaus.com/shows.

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