The Lemon Twigs : « J’aime calmer mon esprit et puiser dans mon subconscient »

Ils viennent de sortir leur troisième album, à nouveau enregistré sur cassette, cultivant leur vibe vintage et la sensation qu’ils sortent tout droit d’une autre époque. The Lemon Twins a répondu à nos questions, nous dévoilant leur technique de composition, leur inspiration et leur vision du monde.

Michael Hili

VERSION ANGLAISE PLUS BAS // ENGLISH VERSION BELOW

La Face B : Salut ! Tout d’abord, comment allez-vous ? 

The Lemon Twigs : Très bien ! 

LFB : Vous venez de sortir votre troisième album : comment vous vous sentez ? 

TLT : Je me sens bien. Chaque album que nous avons sorti a été meilleur que le précédent d’une manière ou d’une autre. Mais je me concentre toujours sur le prochain.

LFB : J’ai entendu dire que vous aviez enregistré l’album sur cassette, chez vous : pouvez-vous m’en dire plus sur ce processus ? 

TLT : Nous avons enregistré environ la moitié du disque à la maison, et l’autre moitié a été faite à Los Angeles, au Sonora Recorders, le studio de Rado. Nous travaillons toujours sur cassette. Cela sonne mieux qu’autre chose, et c’est une façon plus amusante de travailler en général. 

LFB : Pourquoi était-il si naturel pour vous de vous concentrer sur une ambiance vraiment vintage, à la fois sur la musique et sur votre processus de création ? 

TLT : Nous essayons juste d’écrire des chansons de la plus haute qualité, qui nous semblent géniales. C’est la seule chose à laquelle on pense, le temps n’a pas de sens.

LFB : Comment en êtes-vous arrivés à cette ambiance vintage ? Dans la musique et le style ? 

TLT : Je n’en suis pas sûr. Ce n’est pas le genre de chose que vous pouvez vraiment décider consciemment de faire.

LFB : Parlons de l’album : j’ai l’impression qu’il est plus rêveur, plus mélancolique aussi peut-être. Quelle était votre humeur quand vous avez commencé à composer ce troisième album ? 

TLT : Nous travaillions sur environ trois albums à la fois. L’un a été écrit dans un climat d’amour, l’autre dans un isolement amer et de haine, et celui-ci était quelque part entre les deux.

LFB : Quel est votre processus créatif : écrivez-vous les paroles avant, puis composez-vous les mélodies autour, ou est-ce que la musique vient en premier ? 

TLT : Généralement en même temps. J’aime écrire au moins un couplet et un refrain avec la musique, puis le compléter plus tard.

LFB : Où trouvez-vous l’inspiration pour votre musique ? 

TLT : J’aime calmer mon esprit et puiser dans mon subconscient si je le peux, sinon je me sers de mes doigts.

LFB : J’ai l’impression qu’il y a quelque chose dans cet album qui permet à l’esprit de s’échapper. Etes-vous d’accord avec moi ? 

TLT : Bien sûr. J’essaie de m’échapper de mon esprit autant que possible.

LFB : Ma chanson préférée de l’album est Ashamed : elle me rappelle presque une chanson folk américaine traditionnelle, ces morales chantées qui voyagent à travers les siècles, qui sont racontées à la guitare, au coin du feu, transmises par le bouche à oreille. Pouvez-vous m’en dire plus sur cette chanson ?

TLT : C’est la chanson de Michael. J’ai été époustouflé quand je l’ai entendue. C’est l’une des meilleures chansons que j’ai jamais entendues.

LFB : Pour l’enregistrement de l’album, vous avez utilisé un procédé très ancien, qu’en est-il de la pochette ? avez-vous travaillé avec un photographe de cinéma ? Aviez-vous déjà une idée pour la pochette ? 

TLT : Michael Hili a photographié la pochette. Il nous a aidé avec tous les éléments visuels de l’album. C’est un grand réalisateur et un grand artiste. Il a utilisé l’argentique pour la couverture. Tout ce que nous savions, c’est que nous voulions que ce soit une photo de nous sur la pochette. Et c’est exactement ce que nous avons fait.

LFB : Qu’est-ce que ça fait de sortir un album dans cette période bizarre du monde ? 

TLT : Toujours aussi bizarre. Mais ce n’est pas grave de ne pas avoir à tourner. 

LFB : Quelle est la prochaine étape pour vous ? 

TLT : Nous allons continuer à enregistrer des disques, en produire quelques-uns et en écrire d’autres. 

La Face B : Hi ! First of all, how are you ? 

The Lemon Twigs : Great!

LFB : You’ve just released your third album : how do you feel about that ? 

TLT : I feel good about it. Every record we’ve released has been better than the last in one way or another. But I’m always
focusing on the next one.

LFB : I heard you recorded the album on tape, at home : can you tell me more about that process ? 

TLT :We recorded about half of the record at home, and the other half was done in LA, at Sonora Recorders, Rado’s studio.
We always work on tape. It sounds better than anything else, and is a more fun way of working in general.

LFB : Why was it so natural for you at first to gravitate in a really vintage vibe, both on music and your creative process? 

TLT : We just try to write songs of the highest quality, that sound great to us. That’s all we think in terms of. Time has no
meaning.

LFB : How did you come to that vintage vibe ? In music, and style ? 

TLT : Not sure. It’s not the kind of thing you can really consciously decide to do.

LFB : Let’s talk about the album : I feel like it’s a more dreamy one, more melancholic as well maybe. What was your
mood when starting composing this third album ? 

TLT : We were working on about 3 albums at once. One was written in the throws of love, one in bitter isolation and hate, and
this one was somewhere in between.

LFB : What’s your creative concept : do you write the lyrics before, and then compose melodies around, or does music
come first ? 

TLT : Usually at the same time. I like to write at least a verse and chorus with the music, then fill it out later.

LFB : Where do you find inspiration for your music ? 

TLT : I like to quiet my mind and pull from my subconscious if I can, if not I just use my fingers.

LFB : I feel like there’s something about mind escaping in this album. Do you agree with me ? 

TLT : Sure. I try to escape my mind as much as possible.

LFB : My favorite song of the album is Ashamed : It almost reminds me of a traditional American folk song, those sung
morals that travel through the centuries, that are told on the guitar, by the fireside, transmitted by word of mouth. Can
you tell me more about that song ?

TLT : It’s Michael’s song. I was blown away when I heard it. It’s one of the best songs Ive ever heard.

LFB : For the recording of the album, you used a very vintage process, what about the cover ? did you work with a film
photographer ? Did you already have an idea for it ? 

TLT : Michael Hili took the cover. He helped us with all the visual stuff on the album. He’s a great director and artist. He used
film for the cover. All we knew was that we wanted it to be a picture of us on the cover. And that’s exactly what we did.

LFB : How does it feel to release an album in this weird period in the world ? Are you still going on tour ? 

TLT : Just as weird as ever. Not having to tour it is all right though.

LFB : What’s next for you guys ? 

TLT : We’ll keep recording records, produce a few and write some more.