On pourrait l’appeler le dernier des survivants, le Rock in the Barn est l’un des rares festivals maintenu en cette chaotique année 2020 pour la musique live. Accueilli dans la ferme de Bionval en pleine Normandie, ce festival atypique aux racines rock de tous bords ne laisse pas de place au silence, puisque ce ne sont pas moins de 25 groupes français et internationaux qui se succèderont pendant ces deux jours de festivités. Petite sélection des groupes avec lesquels on a hâte d’oublier un peu la morosité des temps qui courent les 11 et 12 septembre prochain.
Pour sa 11e édition, le Rock in the Barn, niché dans la commune de Vexin-sur-Epte, a annoncé une programmation aussi décalée que pointue. Le festival, qui a vu passer des noms tels que Rendez-vous, We Hate You Please Die, ou encore Altın Gün et JC Satan, a su conserver son ancrage rock, hard, psyché et garage, en colorant sa programmation de pop et de groupes protéiformes. Pour commencer, la journée du vendredi s’annonce corsée en qualité avec Polycool, le groupe français à l’univers rocambolesque. Ce quatuor pop qui verse dans l’absurde avec un album nommé Lemon Lord, ou encore des titres comme Bisexual Trout ou John Lemon, officie en toute funittude depuis trois ans déjà. Une voix à la Kevin Parker, des synthés acidulés et des accents dream-pop, Polycool sert un savoureux cocktail auquel on a hâte de goûter.
Changement d’ambiance, on quitte le soleil et les citrons pour se rapprocher de Rouen et du Royaume-Uni avec MNNQNS et leur musique post-punk survitaminée, tantôt brute, tantôt psyché. Après la sortie de Body Negative, leur dernier album salué par la critique spécialisée, le quator a occupé son confinement en reprenant à leur sauce, des titres de Madonna des Beach Boys ou encore de Seal. Sur scène, ces quatre garçon dans le vent (ou plutôt la tempête) savent comment électriser la foule autant que faire rugir leur guitares avant d’en briser une sur scène ou pogoter parmi les spectateurs.
Chez Al-Qasar, pas d’instruments volants mais une irrésistible envie de bouger avec des titres de rock-psyché oriental, véritable fusion entre le gnawa d’Afrique du Nord et le rock qui tâche. Remarqués avec leur premier EP Miraj, le duo initial s’agrémente de plusieurs musiciens au oud classique et électrique et aux percussions. Le groupe avait également rompu le silence du confinement avec Al-Qasar Radio Hour, une émission lors de laquelle il proposait des mixs de pépites venant des quatre coins de la planète. Enfin, dernier groupe de notre sélection pour ce vendredi, The Mauskovic Dance Band, qui comme son nom l’indique, présente un savant mélange de rythmes afro-caribéens, disco, cumbia et de groove psyché futuriste qui ne vous laissera pas de marbre. Le groupe hollandais qui tend plus vers le collectif au vue de sa formation tentaculaire, a été notamment propulsé à l’international par son album éponyme en 2019. Un condensé vertigineux d’influences propice au lâcher-prise et à la fête.
ls avaient enflammé la scène des Inrocks, l’un des derniers festivals avant confinement, la tête d’affiche Warmduscher aura de l’énergie à revendre pour ce deuxième jour tout aussi qualitatif. Monté conjointement par les membres de la Fat White Family, de Paranoid London, Childhood et d’Insecure Men, ce groupe de garage rock originaire de Londres a lancé avec panache son dernier album Tainted Lunch l’année dernière. Digne héritier du rock britannique des années 70 et du punk qui en découle, le groupe aux morceaux bruts et aux paroles salaces délivre dans ses disques une atmosphère sauvage et jubilatoire transposée et décuplée sur scène.
Enfin, retour en France avec Bryan’s Magic Tears en ce samedi fort en sensations. Signés chez le prestigieux label Born Bad Records, ces rockers aux couleurs nineties proposent une salve de nostalgie avec leurs morceaux teintés de ce rock si savoureux du temps de Nirvana, Pearl Jam et Fugazi. Poétique et insolent sont les maîtres mots de 4AM, le dernier album de ce quintet, qu’il interprétera en live pour le bonheur des amoureux de grunge. Enfin, on notera la présence du collectif Les Eveillés qui clôturera en beauté les deux soirées du festival. Le collectif parisien s’est illustré par sa volonté de rassembler fête et engagement en organisant des concerts solidaires au profit des exilés. Un projet fort qui a rassemblé des artistes comme Jacques, Flavien Berger ou encore Agar Agar et qui saura (r)éveiller les consciences en musique, en ces temps plus que troubles pour tous.
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