À peine un an après la naissance de son projet solo (qui s’est construit pendant le confinement de mars 2020), Thérèse nous présente déjà un formidable premier EP. Nous voici donc face à la Rêvalité, fruit d’une urgence de s’exprimer et de belles rencontres au bon endroit au bon moment, en un temps record. Bienvenue dans un univers qui refuse de rester en place, où le rêve et la réalité sont à la fois rivales et sœurs.
Crédit photos : Lily Rault
Premiers pas agiles
Avec ce premier disque, Thérèse s’impose déjà comme l’un des éléments les plus intéressants de cette nouvelle scène française en constante expansion. Sa force de caractère et d’engagement qui n’ont d’égale que son ardente sensibilité font d’elle une artiste assurément magnétique. Toujours vraie et sincère, elle nous propose 6 titres dans lesquels tout est permis : avec brio, elle n’hésite pas à mélanger tout en fluidité les langues (le français, l’anglais, le mandarin), les genres (la pop, l’électro, le hip-hop…) et les sonorités (occidentales, orientales). C’est dans cette diversité là que se trouve toute la beauté et la pertinence de ce premier disque. En effet, en jouant sur plusieurs tableaux, Thérèse propose une ouverture sur elle même et sur le monde qui nous entoure.
Son association avec Adam Carpels donne lieu à des compositions riches et profondes qui viennent envelopper des textes aux visées à la fois libératrices, cathartiques et empouvoirantes. Thérèse a su franchir l’étape charnière qui réside dans un premier projet pour en faire quelque chose à son image: vibrant. Elle ne s’excuse pas d’être là, elle n’a aucun compte à rendre et elle n’en demande d’ailleurs à personne non plus. Pour la plupart plutôt centrées sur elle-même (ou du moins sur le « je »), les 6 chansons parviennent pourtant à nous frapper nous aussi en pleine face.
La force des mots
Au milieu de tous ces morceaux éclatants, le contemplatif et plus calme Differently vient apaiser les âmes les plus agitées. Thérèse aborde ces fameuses situations asphyxiantes et récurrentes dans lesquelles on se voit tourner en rond malgré nous et ses mots sont une véritable invitation à élargir notre propre champ de vision et des possibles. C’est là une des grandes forces de l’artiste : toujours avec bienveillance, que ce soit à travers sa musique et/ou les combats qu’elle défend, elle ouvre la porte à des remises en question bénéfiques non seulement pour soi, mais aussi pour les autres.
Thérèse clôt l’immersion dans sa Rêvalité avec le fédérateur Private Party qui cherche à rassembler dans tous les sens du terme (pour la bamboche, on repassera) et qui met en lumière une notion malheureusement encore un peu inscrite aux abonnés absents de notre société : l’unité. Avec une soundtrack pareille, difficile de refuser cette chic invitation.
Avec ce premier EP prometteur, le futur s’annonce radieux pour Thérèse et on a qu’une seule hâte : pouvoir (enfin) la retrouver en concert.