Après une année passée à enregistrer et tourner avec The National et 3 ans après leur dernier album, Moonshine Freeze (2017), Kate Stables et son groupe This Is the Kit s’apprêtent à sortir Off Off On, un album tout en légèreté, composé de mélodies folk éthérées aux paroles introspectives, pour certaines comme prémonitoires… Nous avons posé quelques questions à la musicienne britannique installée à Paris pour en savoir un peu plus la conception de cet opus qui, comme chacune des sorties de This Is the Kit, est une bouffée de fraîcheur et de.’(apparente) simplicité, bienvenue en ces temps saturés par le vacarme général.
ENGLISH VERSION BELOW
La Face B : Comment ça va ?
Kate Stables : Okay. Oui, ça va, je me sens chanceuse d’être en bonne santé et d’avoir un toit et tout va bien pour moi pour le moment, c’est bien.
LFB : Off Off On, ton cinquième album sort bientôt, qu’est-ce que cela fait de sortir un album dans ces temps étranges ?
KS : Sortir un album est toujours assez étrange parce qu’il y a toujours une pression, et c’est juste comme « Oh, l’album sort dans 3 mois ! » « L’album sort dans 2 mois ! », « L’album sort le mois prochain ! », « L’album sort la semaine prochaine ! » et puis « L’album est sorti ! » … et rien n’a changé, c’est comme une sorte de porte invisible, mais… Donc je ne sais pas en quoi cela va être différent cette fois-ci. Je pense que cela va encore être comme une étrange porte invisible. Mais on verra !
C’est toujours sympa de sortir des albums, mais oui c’est toujours un peu immatériel. C’est juste un concept assez abstrait de sortir des albums. Particulièrement je pense que ça va être renforcé cette fois par le fait qu’il n’y a pas de concert pour la sortie. Et il n’y a pas de concerts autour de la date de l’album, ça va juste être « L’album est sorti maintenant… continuons à petit-déjeuner ou autre… »
Ça va être intéressant de voir ce que ça va faire. Il semble que… Oui tu as raison, c’est un moment étrange…
LFB : Off Off On est riche et lumineux avec votre son magique folk reconnaissable et les paroles sont profondes et introspectives et parlent de conflits intérieurs et du besoin de les surmonter. Dans quel état d’esprit étais-tu lorsque tu composais l’album ?
KS : Je pense que, parce qu’il a été composé sur une période d’un an, il y a eu différents états, je veux dire, avec chaque album il y a toujours des états d’esprit différents. Mais je voyageais et tournais beaucoup et je pense que rien que ça te mets dans un mode de penser assez intérieur. Tu es genre, je pense qu’il y a un truc quand tu es en tournée, parce que tu es avec tellement de gens tout le temps, genre 24h sur 27, 7 jours par semaine presque, tu te replies dans ton esprit des fois pour avoir de la solitude et tu finis par ressasser les choses en pensant à des trucs.
J’essaye de penser à un état d’esprit général. J’imagine que je pensais à la façon dont nous pourrions être meilleurs en tant qu’individus et comment nous pourrions être meilleurs envers nous-mêmes et envers les autres et la manière dont nous devons continuer à avancer.
LFB : As-tu eu des inspirations particulières ?
KS : Mm, bonne question. Lorsque je faisais la tournée avec This Is the Kit c’était juste mon groupe. Donc je pense que l’influence là était plus mes amitiés avec les membres de mon groupe, et juste, ce que tu apprends quand tu tournes avec tes amis. Puis la tournée que j’ai faite avec The National était plus comme, je me suis sentie, je veux dire, j’étais la bienvenue, c’était une tournée géniale, mais j’étais toujours une sorte d’outsider, parce que ce n’est pas le groupe dans lequel je suis normalement, c’est juste, c’était intéressant d’observer la façon dont les autres se voient et interagissent dans un environnement différent. Et puis aussi, bien que je n’y ai pas pensé avant, probablement juste le fait d’écouter les chansons tous les soirs et de les voir tous les soirs, je pense que cela a accidentellement imprégné une sorte d’étude de textes.
C’est toujours intéressant d’étudier l’écriture d’autres, c’est arrivé « sans faire exprès », juste en y étant exposée tous les soirs. Et j’aime bien penser que, j’espère que quelque part cela a trouvé sa voie, mais je ne sais pas, qui sait ? Je pense que mon écriture est la mienne à chaque fois, je ne suis pas très bonne à changer mon approche. Donc qui sait ?
LFB : Quand et comment Off Off On a été conçu ? Peux-tu nous parler un peu du processus d’écriture et d’enregistrement de l’album ?
KS : Je l’ai écrit seule, comme je le fais en général. Et puis nous sommes allés en Pays de Galles une semaine avec le groupe dans un petit cottage que nous avons emprunté et nous avons travaillé les morceaux ensemble, et on les a construits dans le contexte du groupe. Puis un mois après nous sommes allés en studio. On a enregistré dans un studio appelé Real World qui est situé dans un petit village dans l’ouest de l’Angleterre qui s’appelle Box (« boite ») qui est une nom sympa (rire). Il a été produit par Josh Kaufman qui est un musicien que je connais depuis des années. C’est un excellent musicien. J’étais vraiment contente qu’il veuille travailler sur cet album.
Donc on a passé une semaine avec le groupe, avec Josh et son ingénieur Dan. Il y avait une super atmosphère dans le studio, tout le monde l’adorait. Il travaillait très bien avec tout le monde, il a une intelligence émotionnelle, il mettait les personnes à l’aise si elles étaient un peu nerveuses, je pense qu’il est vraiment doué à ça. Et donc nous avons passé une semaine… c’était résidentiel donc nous dormions et travaillions là-bas toute la journée.
Puis tout le monde est rentré chez soi et à peu près le jour d’après, c’était le confinement en France et puis peu après le lockdown au Royaume Uni, donc on a juste réussi à faire l’album à temps. Puis tout le mixage et les finitions se sont passés sur internet car tout le monde était bloqué chez soi.
LFB : Votre premier single This Is What You Did est sorti en plein milieu du confinement et était/est complètement approprié. Il décrit les conflits intérieurs auxquels beaucoup d’entre nous étaient confrontés pendant ces temps-là…
KS : La façon dont ça s’est passé est étrange parce qu’évidemment j’ai écrit la chanson il y a à peu près un an et puis tout à coup c’est dans ce nouveau contexte et il y a toutes ces coïncidences étranges. C’est drôle la façon dont les chansons font ça, tu les mets dans un contexte différent et elles sont toujours aussi pertinentes que l’année d’avant mais sur d’autres choses. Comme une chose globale au lieu d’une chose personnelle. Oui c’était étrange il y en a quelques-unes qui font ça sur l’album. Il y a pas mal de moments où l’on a l’impression que je parle de la situation globale, quand en fait ce n’était pas le cas lorsque j’écrivais les chansons. Ce sont des coïncidences très bizarres. Je parlais même d’hôpitaux et d’essayer de ne pas tousser… Et qui aurait su que ça allait se passer ? (rire) C’est vraiment étrange.
LFB : C’est comme si tu avais pressenti ce qui allait se passer…
KS : Oui, c’est vraiment bizarre je pense que l’écriture fait ça, que ce soit pour les livres ou les chansons, je pense que l’on peut assez souvent par hasard… L’univers t’envoie des sortes de messages à l’avance ou quelque chose sans que l’on réalise. Je ne sais pas.
LFB : Il y a un thème de nature, de conte folk, mais l’album est intitulé Off Off On, qui est électrique ou digital…
KS : Je pense que je suis toujours influencée quelque part par les éléments et les trucs qui peuvent être vus comme assez folk parce qu’il y a beaucoup d’éléments comme le vent, l’eau, le feu et tout, c’est assez inévitable pour moi, je pense que cela s’immisce dans mes chansons. Mais aussi c’est vrai, ces temps modernes de choses qui s’éteignent et qui s’allument, et aussi ces changements émotionnels comme se sentir d’une certaine façon, puis d’une autre et changer d’avis. Ou Off Off On pour moi était assez… il y a le côté électrique, il y a le côté émotionnel de Off Off On, juste l’énergie que nous avons en tant que personnes, comme l’énergie que nous dégageons, ou la vibe qu’on renvoie ou juste nos humeurs.
Et juste les patterns de la vie, c’est souvent deux pas en avant et puis un en arrière. Et puis ça continue, c’est comme, en avant/en arrière, ce n’est jamais constant, les choses changent et s’inversent constamment et je pense que ce titre et cet album sont en partie ça.
LFB : Il y a un esprit arty DIY autour de This Is the Kit. Tu vas participer à Super Cool Drawing Machine, un exposition itinérante exposant des oeuvres de différents musiciens (comme François and the Atlas Mountain, Jeffrey Lewis, Poppy Ackroyd, Snapped Ankles…) Peux-tu nous parler de ton travail artistique en dehors de This Is the Kit ?
KS : J’ai toujours aimé faire des choses visuelles, des fois plus des arts textiles et des fois photographiques ou même du dessin. Je pense que c’est le cas pour beaucoup de gens, définitivement celui des musiciens, mais tout le monde je pense. On est des êtres humains et je ressens le besoin de créer des trucs, comme nous tous à un certain degré. Mais oui, les arts visuels m’ont toujours intéressés. J’ai fait l’artwork du dernier album. Et celui du second album aussi. J’aime bien expérimenter avec des trucs visuels. Mais plus récemment, et les choses qui sont dans Super Cool Drawing Machine, je me suis vraiment mise à la photographie au sténopé (pinhole photography), et j’adore prendre des photos avec une machine faite maison… Mais oui, des photos que j’ai prises quand je voyageais, parce que c’est un procédé si lent, assez difficile, ce n’est pas si difficile, mais ça l’est plus que de simplement appuyer sur un appareil digital ou un téléphone ou autre.
Donc j’aime bien l’idée de voyager et de documenter avec cette méthode genre old school et primitive. C’est ce que j’ai beaucoup fait récemment et ce qui sera exposé.
(*SCDM: « The Musicians Art Show » en Novembre et Janvier dans différentes villes d’Angleterre – du 21 au 24 janvier au Studio 9294 à Londres)
LFB : Depuis combien de temps habites-tu à Paris ? Et pourquoi as-tu choisi d’y vivre ?
KS : Cela va bientôt faire 15 ans que j’habite à Paris et je pense qu’on a choisi de venir habiter ici parce que j’habitais à Bristol avec Jesse et nous nous sentions tous les deux de tenter une nouvelle aventure. Il avait habité à Bristol plus ou moins toute sa vie et moi depuis quelques années et cela nous semblait un bon moment pour commencer une aventure ensemble qui serait nouvelle et inhabituelle pour nous deux. Et comme nous avions quelques amis en France à Paris, à ce moment-là ils dirigeaient un label qui s’appelait Microbe, (je ne sais pas si vous en avez entendu parler, mais c’était un label qui existait il y a 15 ans). Donc on a emménagé ici juste pour voir comment c’était, pour avoir d’autres expériences et regarder. Et puis on a fini par y rester, et avoir une fille, et rester encore, et puis nous y sommes toujours.
C’est difficile. Je ne peux pas imaginer partir. Je veux dire, probablement un jour je partirai, je ne sais pas quand parce que nous nous sentons chez nous et les amis que nous avons ici sont si importants. J’espère que le Brexit ne signifie pas que nous allons devoir partir, je pense que ça va aller.
LFB : Y-a-t-il quelque chose que tu as découvert récemment que tu souhaiterais partager avec nous ?
KS : En ce moment je regarde plein de Taika Waititi, parce qu’il me donne de l’espoir envers le monde et sur le futur, et quoi que ce soit qui vienne de Nouvelle Zélande semble nous donner de l’espoir pour le futur (rire) . Mais oui j’essaye de regarder tous ses films. Son film Boy, je l’aime tellement. L’autre jour je regardais Eagle Vs. Shark qui est genial, Hunt for the Wilderpeople est juste brillant, je les regarde en boucle parce qu’ils me donnent de l’espoir envers le monde.
Je suis dans Taika Waititi, big time.
Et J’aimerais aussi mentionner l’artwork de l’album. Il a été fait par un artiste de Bristol qui s’appelle Joff Winterhart et je voudrais recommander son travail. Il fait ces très beaux romans graphiques et je les adore. Son plus récent s’appelle Driving Short Distances et c’est un livre génial. C’est un artiste brillant et un très bon batteur, il est dans un groupe qui s’appelle Bucky.
ENGLISH VERSION
La Face B: How are you?
Kate Stables: Okay. Yeah, I’m fine, just feeling lucky that I’m sort of healthy and have somewhere to live and, you know, everything’s okay for me at the moment, it’s good.
LFB: Off Off On your 5th album will come out soon, how does it feel to release an album in such strange times?
KS: Well, releasing an album is always kind of strange because there’s always build up, and it’s just like “Oh the album is coming out in three months!”, “The album’s coming out in two months!”, “The album’s coming out next month!”, “The album’s out next week!” and then, “The album’s out now!” And nothing’s changed, it just feels like this weird imaginary sort of invisible door, but… So I don’t know how it’s gonna feel different this time I think it will still feel like a strange invisible door. But we’ll see. We’ll see.
It’s always nice to release albums but yeah it always feels a bit intangible. It is just a concept that is quite abstract, releasing albums. You don’t sort of… especially I guess, it will be, that will be reinforced this time by the fact that there’s no kind of release gig. And there’s no, there’s no gigs to do around the album date, it will just be like “The album is out now, on with breakfast or whatever”.
It will be interesting to see how it feels. I feel like it’s… Yeah, it’s a strange time you’re right.
LFB: Off Off On is very rich and luminous with your recognisable folk magic happening and the lyrics are deep and introspective and address internal conflicts and the need to overcome. Can you tell us a bit about the state of mind you were in while composing the record?
KS: Well I think, because it was composed over a year, there was different states, I mean, with every album there’s always different kind of states of mind. But I was travelling a lot and touring a lot and I think just that puts you in quite an internal way of thinking you’re kind of, I think there’s something about being on tour because you’re with so many people all the time, kind of 24 seven almost, you then kind of retreat into your mind sometimes to get the solitude and you end up just turning things over thinking about things.
I’m trying to think of a general state of mind. I guess I was just kind of thinking about how we can do better. As individuals and how we can be better to ourselves and to each other and to have to keep going.
LFB: Were there particular influences?
KS: Mmm, good question. I mean I guess when I was touring with This Is the Kit that was just my band, so I guess the influence there would be more like my friendships with my band members and just you know what you learn from being on tour with your friends, and then the tour and I was doing with The National was more kind of, I felt like, I mean I was welcomed into that, like it was amazing tour, but I still was kind of an outsider because I wasn’t, it’s not the band I’m normally in, it was interesting to kind of observe how people look after each other interact in a different setting. And also, although I’ve never thought about it until now probably just the fact that I was listening to songs every night and seeing them every night I feel like that probably soaked in a kind of accidental studying of maps texts.
It’s always interesting to kind of study the writing of other people that did kind of happen “sans faire exprès”, just by being exposed to them every night. And I like to think that, I hope that that found its way in somehow, but I don’t know, who knows, I feel like my writing is obviously my writing every time. I’m not very good at changing my approach so who knows.
LFB: How and when was Off Off On conceived? Can you tell us about the process of creation and the recording of the album?
KS: So I kind of I wrote it on my own, which is what I normally do. And then we went and I got together with the band for a week in Wales in a little cottage that we borrowed. And we worked on the songs together so they found our parts and we sort of build them into the band context. And then a month later, we went into the studio. In, so we recorded at a studio called Real World, which is in a little village in the West of England called Box, which is quite a nice name (laugh). And we, and it was produced by Josh Kaufman, who’s a musician, that I’ve known for a few years. And every time I’ve worked with him in the past, it’s just been such a pleasure. He’s just brilliant energy and communication and so good. He’s such a good musician. And so I was really pleased that he was up for doing this album. And so we spent a week together with the band and with Josh, and with his engineer Dan and just had an amazing time, It felt like a really good chemistry in the studio everyone really loved him. And he was really good at working with everyone and a good sort of emotional intelligence as well like, he was good at making people feel at ease if they were a bit nervous, I think he’s got really good skills at that. And so it was a week, we spent… It was a residential kind of thing so we slept there work there all day.
And then everyone went home and then pretty much the next day it was confinement in France and then a bit later there was lockdown in the UK so we’ve just managed to like, get the album made in time. And then, all of the mixing and finishing of stuff happened by the internet because everyone was just locked in their houses.
LFB: Your first single This Is What You Did came out right in the middle of lockdown and was/is right on point, describing the internal struggles that many of us were confronted to during those time…
KS: It strange how it happened because obviously I wrote the songs like a year ago or whatever and then all of a sudden it’s in this new context of the current times and there’s all these strange coincidences that kind of match up. So, yeah, it’s funny how songs do that, you put them in a different context and they’re still as completely relevant as they were a year ago but about a different thing. Like a global thing rather than a personal thing it’s yeah it was a strange one that there’s a few like the album does that. It’s a lot of moments in the album where it just sounds like I’m talking about this global situation, when actually. I wasn’t when I wrote songs but it’s, but it’s spooky the coincidences that have happened. I even talked about, I talked about hospitals and like trying not to cough.
And like, who knew that was gonna happen? (laugh) It’s really strange
LFB: It’s like you forseen what was going to happen…
KS: Yeah, it’s really strange I think just writing does that whether it’s like books or songs I think quite often you can accidentally… The universe sort of like sends you messages ahead of time or something without you realising. I don’t know.
LFB: And there’s a sense of nature, folk tale, but then your record is called off on which is kind of like electric or digital…
KS: I guess I’m always someone that’s kind of influenced by the elements and stuff that can be seen as being quite folk because there’s a lot of, kind of, I don’t how to describe it just the elements like wind and water and fire and stuff, that is kind of unavoidable for me I think it works its way into my songs. But also it’s true just these modern times of things going off and on and, but also emotional changes like feeling one way and then feeling another way and changing your mind or Off Off On to me was quite, there’s the electricity side of it, there’s the emotional kind of Off Off On, just the energy we have as people like the energy we bring into a room or kind of the vibe. We give off or just our moods.
And just, just the pattern that life does as well like you kind of you, kind of, quite often it’s like two steps forward and then one step back. And then, and then it carries on you know it’s like, forward, backwards like it’s never steady, things change, and they flip all the time and I feel like that is what the title, and this album, kind of, is in part about.
LFB: There’s a strong DIY arty feel in the world surrounding This Is the Kit. Your work will be shown at Super Cool Drawing Machine*, an art event showing pieces by different musicians (such as François and the Atlas Mountain, Jeffrey Lewis, Poppy Ackroyd, Snapped Ankles…) Can you tell us a bit about your art work outside This Is the Kit?
KS: I’ve always enjoyed doing sort of visual art stuff, sometimes more textile art based and sometimes photographic or just or drawing even. I think it is the case for a lot of people, definitely musicians, but just anyone I think. We’re human beings and I feel the need to kind of create stuff and in all of us to a certain degree. But, but yeah, visual arts always interested me, like a lot of, well the last album artwork I did. And then the second album I did as well. I like messing with visual stuff. But more recently, and the stuff that is in Super Cool Drawing Machine, I’ve been getting really into pinhole photography, so I just, I just love taking pictures on homemade… But yeah, just, you know, photographs that I’ve been taking while I’ve been travelling, because it’s such a sort of slow, kind of difficult, it’s not that difficult but it’s much more difficult than just clicking a digital camera or phone or whatever.
So I like the idea of bit travelling and documenting it with this kind of old school kind of primitive photography method. So that is what I’ve been into a lot recently and what is being shown in the exhibition.
(*SCDM: « The Musicians Art Show » which will travel to different cities in England in November and January)
LFB: How long have you been living in Paris? And why have you chosen to live there?
KS: Yeah, well, it’s actually coming up for 15 years I’ve lived in Paris and I guess we chose to come here because I was living in Bristol with Jesse and we both kind of felt like having a new adventure. He’d been in Bristol, pretty much all his life, I’d been there for a few years and it felt like a fun time to start a joint adventure together that was kind of equally new and unfamiliar to both of us. And as we had quite a few friends in France in Paris at that time they were running a label called Microbe, (I don’t know if you have heard of it) but that was a record label that existed you know 15 years ago. So we moved here just to see what it was like really just to have some different experiences and to have a look. And then we ended up staying, and then having a daughter, and staying some more, and then we just here now.
It’s really hard. I can’t imagine leaving, I mean probably one day I will leave I don’t know when because it just feels like our home now and the friends we have here are so important. Yeah. I hope Brexit doesn’t mean that we have to leave, I think it’ll be okay.
LFB: Is there something that you’ve discovered recently that you would like to share with us?
KS: At the moment I’m just watching a lot of Taika Waititi, because he sort of gives me hope about the world and about the future and kind of anything from New Zealand seems to be giving us hope about the future (laughs), but I just, Yeah, watching a lot of his films basically working my way through his back catalogue is that the word. But yeah, the film he made called Boy, I just love it so much. The other day I was watching Eagle versus Shark which is great Hunt for the Wilderpeople it’s just so brilliant I mean I just, I’ve just kind of watched them in one loop.
But yeah, that’s recently. What I’m into Taika Waititi, big time.
And I’d quite like mentioning artwork for the album, because it was done by an artist in Bristol called Joff Winterhart and I would just recommend his work to everyone. He does really, really pretty graphic novels and I love them. The most recent one he did was called Driving Short Distances and it’s just such a great book, it’s really good so yeah john. He’s just such a great artist and an amazing drummer, he’s in a band called Bucky.