Thomas Goldberg : « si j’arrive à faire du bien aux gens, j’aurais tout gagné »

Véritable multi-talents, ses premiers amours avec le cinéma l’ont conduit à un film à succès il y a quelques années. Puis il renoue aujourd’hui avec une passion longtemps enfouie en lui : la musique. Un premier album et une nouvelle série télé très attendue : voici le programme de ces prochains mois pour Thomas. A cette occasion, il se livre sur son parcours, ses hauts, ses bas et ses envies pour l’avenir dans cette interview.

La Face B : Pour ceux qui ne te connaissent pas encore, est-ce que tu peux te présenter rapidement ? Tu as notamment débuté dans le cinéma, maintenant tu as un nouveau projet avec la musique…

Thomas Goldberg : J’ai 27 ans, et effectivement je fais du cinéma depuis que j’ai 14 ans. J’ai commencé dans la nouvelle guerre des boutons où je jouais le méchant, et tout s’est un peu enchaîné ensuite. J’ai vécu quelques désillusions un peu compliquées psychologiquement à cause de cette industrie, qui m’ont fait tomber en dépression, et j’ai commencé à faire un peu de contenu sur les réseaux, où je parlais de santé mentale.

Puis j’ai écrit un livre. Je me suis rendu compte que j’avais laissé une passion de côté que j’avais depuis que j’étais jeune, que je m’étais toujours un peu interdit. On reste dans notre case et tout va bien. Je me suis dit : mais gars on n’a qu’une vie ! Là t’es au fond du trou donc si tu veux te relever c’est avec un truc qui va te passionner. Depuis le lendemain du concert de Billie Eilish à Bercy en 2022, j’ai pas arrêté de travailler une seule journée jusqu’à aujourd’hui. Je sors bientôt mon premier album. Je viens aussi de reprendre le cinéma avec le rôle principal d’une série sur les attentats du Bataclan qui sort en novembre. Ca m’a permis de me réconcilier avec cette industrie parce que j’ai eu la chance de tourner avec des gens humainement merveilleux.

LFB : Tu as traversé un moment difficile avec une dépression pendant quelques années, et tu as filmé tout le processus de ces années-là, tes moments de rechute, tes moments de guérison, et tu as décidé de publier ce condensé d’images-là sur Youtube. Tu es parti ensuite sur les réseaux sociaux, et je crois que ça a touché beaucoup de monde. Ca t’a fait quoi à ce moment-là d’avoir tant de visibilité, de public sur un sujet aussi compliqué ? 

Thomas Goldberg : Déjà je ne m’y attendais pas du tout, parce que j’ai ouvert mon compte TikTok, mis des vidéos de moi au cinéma, des extraits, j’ai commencé à avoir un peu d’abonnés, et pendant le Covid je me suis rendu compte que je me sentais très seul, et qu’on était beaucoup dans ce cas-là. Je me suis dit : parle avec les gens. Au début je laissais même du temps aux gens pour répondre. Et au final, oui, ça a touché beaucoup de gens.

Ce qui est assez fou dans tout ça, c’est que moi je retranscris l’éducation de mes parents, ma vision de la vie, et je parle comme si je parlais à un pote. Ca a, je crois, touché et aidé beaucoup de gens, ce qui m’a poussé à écrire un livre. En fait je ne l’ai pas fait pour moi, l’exercice ne me faisait pas forcément kiffer. Mais j’ai eu vraiment beaucoup de demandes de gens qui m’ont dit : on a besoin d’un truc posé, sur lequel on peut revenir, donc je me suis dit vas-y, pose ces choses-là à l’écrit.

LFB :  Pour avoir lu ton livre il y a quelques mois, je trouve que justement l’écriture elle est très tournée comme si tu nous parlais à l’oral. Ton livre s’appelle “Promis ça va aller”, dedans tu reviens sur ce moment de ta vie, mais aussi plus globalement sur des réflexions de vie, sur l’amitié, sur la famille, l’amour, l’adolescence. La période entre 20 et 30 ans est source de remise en question, où on réalise un petit peu tout ce qu’on a appris dans l’enfance, notre construction, et finalement qui nous sommes en tant qu’adultes. Est-ce que depuis la sortie du livre, tu as eu d’autres prises de conscience, d’autres réflexions, est-ce que tu as changé d’avis sur des sujets ? 

Thomas Goldberg : Non j’ai pas vraiment de nouvelle prise de conscience sur des nouveaux sujets. C’est plus la suite de choses dont j’ai déjà parlé : me rendre compte qu’il y a une suite à l’histoire sur plein de choses. A un moment je parle de karma et de colère, et j’en veux à beaucoup de gens, notamment dans le milieu professionnel. Et j’ai réussi à écouter ma maman beaucoup de fois en me disant : “ok, ne cherche pas à faire du mal à quelqu’un, l’univers va faire les choses à ta place”. Et j’ai eu des preuves assez folles que ça se produit. La deuxième c’est d’être en train de me rendre compte que travailler, ça porte ses fruits.

Dans mon livre, c’est la période où je commençais à travailler. J’étais dans une nouvelle énergie et là j’arrive au bout de ce processus, puisque je viens de finir mon album. La série que je viens de terminer, c’est la première fois que je travaille vraiment au cinéma. Avant je bossais pas réellement, je pense que j’avais des petites prédispositions et je ne travaillais pas. Là, j’ai bossé comme un dingue. J’ai bossé des textes, j’ai travaillé comme un fou et je crois que c’est pas pour rien. J’ai bien fait de travailler et le résultat logiquement devrait suivre. Je me dis que je n’ai pas fait tout ça pour rien, je suis allé au bout des choses.

LFB : Cette nouvelle série, comment est-ce qu’elle est venue à toi? Parce que tu as fait une pause dans le cinéma pendant un moment finalement.

Thomas Goldberg : Oui à ce moment-là, j’avais quitté mon agent de cinéma, j’ai dit à tous les gens qui m’appelaient et qui m’envoyaient des propositions que je faisais plus ça et que je n’en avais plus envie. Et finalement on m’a appelé, on m’a demandé de passer le casting, j’ai dit non, j’ai dit que j’avais pas le temps. Au final j’y suis allé par égo, parce que l’assistante de la directrice de casting m’a envoyé un message, elle me dit “je te suis sur les réseaux, je te trouve hyper charismatique, t’es super, tu voudrais pas faire du cinéma ?”.

Donc je décide d’y aller, et en fait le casting se passe bien, et en sortant elle me dit : c’est six mois de tournage et c’est le rôle principal. A ce moment j’allais sortir mon album qui devait sortir bien plus tôt et du coup je lui dis que c’est mort, je peux pas, ça fait trois ans que je bosse sur un truc, je peux pas tout remettre en question maintenant. Le réalisateur a demandé à me rencontrer, j’ai dit non. Ca c’est un truc que je ne conseillerais à personne, c’est même irrespectueux.

Bref j’ai été un peu con sur le moment, et j’ai pris un gros coup de pression par ma maman, et ma meilleure amie qui est Camille Razat, qui a une expérience dans le cinéma maintenant assez folle, et là j’ai dit : « ok on y va ». C’était la meilleure décision de ma vie parce que le réalisateur c’est le mec le plus bienveillant que j’ai rencontré de mes dix ans de cinéma.

LFB : Et tu te vois continuer dans le cinéma quand même après ?

Thomas Goldberg : Oui je vais faire les deux. J’ai passé un moment sur le tournage où je me suis dit que j’étais fait pour faire ça aussi. Et surtout il y a des gens qui font les deux en France, ils ne sont pas beaucoup. Je ne connais personne qui cartonne dans les deux, c’est un peu mon ambition, c’est de réussir à bien maîtriser mon art dans les deux domaines. 

LFB : En 2022 tu as sorti un premier clip / court-métrage qui s’appelle REBORN, et dans lequel tu apparais dans une salle de cinéma pour présenter ce fameux film que tu aurais réalisé, et c’est là que tu te mets à chanter, à rapper plutôt. Tu y résumes ton parcours, ton vécu dans l’industrie du cinéma. Est-ce que c’était pour toi un moyen de démarrer un peu officiellement dans le milieu de la musique ?

Thomas Goldberg : Oui, il fallait, j’avais envie de réussir à lier les deux, c’est pour ça que c’est un court-métrage, c’est pour ça qu’il y a du texte avant, c’est pour ça qu’il y a du jeu, c’est pour ça que ça a été réalisé pas comme un clip mais comme un court-métrage. Même techniquement pendant le tournage, parce qu’en fait je trouve que ça aurait été un manque de respect d’arriver juste en disant: regardez, j’ai des abonnés, maintenant je suis un influenceur, je fais de la musique. On est cent mille à faire ça, et je voulais montrer que je respecte un peu plus cet art-là que ça.

LFB : Comment est-ce que la musique est arrivée dans ta vie ? C’est quelque chose que t’as en toi depuis un moment, ça te vient de de tes parents, de ton passé ? 

Thomas Goldberg : Alors oui, mes parents m’ont toujours fait écouter beaucoup de choses. Les deux écoutent vraiment que de la variété française, des textes françai. J’ai tout de suite été attiré par la beauté de la langue française et par le fait de manier les mots. J’aime l’exercice, et en tant qu’auditeur, je suis curieux depuis longtemps. Je pense que j’ai commencé à ressentir des émotions avec la musique, mes premiers chagrins d’amour, toutes ces conneries-là avec les Jonas Brothers. J’avais 14 ans, on est tous pareils… Toutes ces choses là, c’était peut-être pas parfait musicalement, mais en fait ça m’a fait ressentir quelque chose.

A la sortie de Feu de Nekfeu, j’ai 17 ans, là je me mets à écouter du rap. A tout décortiquer, à être comme un dingue, à tout vouloir chanter par coeur. Puis j’ai commencé à faire du son un peu avec mes potes, j’ai acheté un micro, j’ai pris GarageBand à l’époque, on a fait 2-3 chansons vite fait. Mais le problème c’est qu’on savait pas qu’il fallait topliner d’abord pour que ça sonne un peu bien. Donc on écrivait juste des chansons catastrophiques, mais il y avait déjà une envie. Et jusqu’au jour où j’ai eu le déclic le lendemain du concert de Billie Eilish. C’est une artiste qui m’a fortement touché. Ce qu’elle procure aux gens qui l’écoutent, c’est la sensation la plus précieuse que tu puisses procurer à quelqu’un.

Et si j’arrive à faire du bien aux gens comme Billie m’a fait du bien ce soir-là, c’est là que j’aurais tout gagné.

LFB : Tu fais la parfaite transition avec ma prochaine question parce que je voulais savoir un peu comment est-ce que toi tu te définissais en tant qu’artiste ? De quelle manière tu voulais contribuer à cet univers ?

Thomas Goldberg : Il y a deux facette. Une qui est très personnelle et très égocentrique et qui est même liée au manque de confiance en moi. Je suis très frustré de ne pas réussir à avoir le niveau des gens que j’idolâtre musicalement. Quand j’écoute des mecs que je trouve trop forts comme Nekfeu, Bécart, Hamza, Josman, je vois que je n’arrive absolument pas à effleurer leur niveau. A aucun moment. Je me rapproche petit à petit mais je vois que je n’y arrive pas . Donc il y a un un peu ce rêve de gosse. Je veux un jour pouvoir écouter une musique de moi où je me dis : Wow.

Et l’autre facette, c’est de ne pas se sentir tout seul. C’est pour ça que j’en écoute énormément. Je suis très solitaire. Je passe beaucoup de temps tout seul à me battre avec ma tête à longueur de journée. Les seuls moments où je suis un peu en paix c’est parce que je suis avec quelqu’un d’autre ou quand j’écoute de la musique. Les moments où tu te poses et où tu écoutes quelqu’un et que tu as l’impression que cette personne te parle et te raconte des trucs, c’est trop rassurant. C’est un mélange entre continuer ce que j’ai fait là sur les réseaux.

Je me suis rendu compte que j’avais peut-être une aptitude à faire du bien aux gens à travers mes mots. Du coup je me suis que si j’arrive en parlant il n’y a aucune raison que je n’y arrive pas en chantant ou en rappant. 

LFB : Pour faire le parallèle avec l’univers du cinéma, est-ce que tu as pu être confronté à des difficultés similaires avec celles que tu as eues dans le cinéma ? Est-ce que tu te sens mieux dans l’univers de la musique ? 

Thomas Goldberg : Je me sens mieux, oui. Un point important a été de me dire que j’étais plus libre. Sortir mes sons sur TuneCore, je le fais quand je veux. Sortir un film, si personne ne veut te faire travailler pendant dix ans, tu travailles pas. Et il y a des millions d’acteurs qui le savent en France. Et c’est pour ça que même avant j’avais réfléchi à YouTube et à Twitch, parce que je m’étais dit que j’avais besoin de personne non plus. Sauf que c’est un truc qui me passionnait moins. Je vois une grosse similitude déjà en peu de temps, avec le cinéma. C’est que l’argent et le pouvoir changent les gens. Vite et facilement.

LFB : Je voulais parler un peu du titre Tom, qui est sorti il y a quelques mois, qui est tourné un peu comme une lettre à toi-même, à ton futur toi, mais aussi à ton jeune toi. 

Thomas Goldberg : Comme à la fin du livre.

LFB : Exactement. Qu’est-ce que tu peux nous dire sur ce titre ? Qu’est-ce qu’il a représenté pour toi dans son écriture ? 

Thomas Goldberg : C’est un des seuls sons qui était nécessaire à écrire. J’ai vraiment ce besoin de poser mes réflexions sur le papier. Et encore, j’ai trié parce qu’il y avait un milliard d’autres choses. J’ai pensé à moi plus tard et au moi d’avant. C’est comme si on était trois, en fait. Moi qui parle à moi de 50 ans en lui disant “Ok, ça, on en est où ?”

Mais à côté de ça, il y a le moi de 14 ans où ma vie a drastiquement changé du jour au lendemain. Et qui me dit, alors ça, on en est où maintenant à 27 piges ? J’avais trop besoin d’écrire ça. J’avais trop besoin d’essayer de me rassurer et à la fois de poser le fait que ça ne va pas. Et il y a une partie de moi qui me dit : gars, c’est la merde. Le temps passe et il n’y a pas tant de choses qui bougent. Il y a une partie où je m’en veux. Il y a une autre partie où je suis fier.

LFB : Il y a aussi le titre J’écris où tu dis qu’il est assez différent du titre Reborn. La voix est plus chantée, la mélodie est aussi un peu plus douce. C’est plutôt une chanson à texte. Tu dis que tu écris pour figer ta peine dans le temps, pour essayer d’aider les gens. Pour que la nuit dure moins longtemps, parce que tu veux faire partie des grands. C’est un peu à ça, dont tu fais référence. Il y a beaucoup de choses qui se passent en toi, dans ta tête, et que ça te permet de mettre ça sur le papier.

Thomas Goldberg : Les quatre, ça résume tout. Tu ressors des éléments qui expliquent énormément de choses. J’ai jamais entendu ces phrases-là comme là je les entends quand tu me les lis. J’ai besoin de laisser une trace. Qu’elle soit visuelle, écrite, vocale, peu importe. En espérant, peut-être, qu’il y a une chance infime que dans 500 ans, il y ait une personne qui connaîtra mon nom. C’est purement de l’égo, c’est débile, mais j’ai envie, j’ai besoin. Mais tout seul, c’est nul. Pourquoi tu veux qu’on se rappelle de toi ? Tout ça me fait me dire que la trace que je veux laisser, c’est peut-être pour que les gens aillent mieux. 

LFB : Tu as sorti une douzaine de singles déjà. Est-ce qu’il y en a un qui t’a marqué un peu plus que les autres, hormis les deux qu’on a cités ?

Thomas Goldberg :  Celui que je préfère, que j’ai le moins de mal à réécouter et celui dont je suis le plus fier, je pense que c’est Couleur Velours avec Nochka. Parce que je trouve tout très quali. Je trouve la prod super, je trouve mon texte super, je trouve tout très fluide. Je me dis que ça fait partie des sons où je me rapproche des gens que j’aime bien. Il y a un côté un peu paradis artistique que j’aime bien. Et surtout, j’en suis trop fier parce que c’est la première fois que quelqu’un a accepté de collaborer avec moi. Mon syndrome de l’imposteur a été très heureux ce jour-là. « Waouh, il y a des gens qui veulent bien être sur mes chansons ! ».

A l’inverse, Reborn, je ne peux plus l’entendre du tout. J’ai hésité à l’enlever des plateformes. La seule raison pour laquelle je ne le fais pas, c’est que je n’ai pas envie que plus tard, on dise « Ah, il a enlevé son premier truc, il n’assume pas». Il y en a d’autres que je pourrais enlever, mais symboliquement parlant, je me dis que j’ai envie d’assumer !

LFB : Tes singles ont chacun des styles très différents. Est-ce qu’aujourd’hui tu sais dans quel style de musique tu veux évoluer ou est-ce que tu te cherches encore ?

Thomas Goldberg :  Je me cherche encore de dingue ! Je suis en train de me dire que je me chercherai toujours, et ça me rassure. J’ai l’impression d’avancer. Sur l’album, j’ai réussi à poser ma voix d’une manière où je me dis : ok, c’est pas cringe. Musicalement parlant, il y a un côté un peu bordélique qui me plaît beaucoup, que je n’ai pas encore sorti. Ce sera la première partie de l’album, qui est la partie triste. Il y a des sons que tu n’as pas envie d’entendre, des trucs un peu désagréables, des effets sur les voix qui sont un peu chelous, des trucs qui ne se superposent pas normalement.

Je suis très fan de la musique de Kanye West, de Kid Cudi, etc. J’ai envie que ça continue à se retrouver dans la musique. Mais à côté, je suis tellement un mec de Disney Channel ! J’ai une autre partie de moi qui rêve de faire un peu de la pop et faire des singles. Je n’estime pas chanter assez bien pour l’instant et ne pas pouvoir être assez fort en top-line pour faire des trucs vraiment compliqués, mais j’aime ça.

LFB :  Tu t’es entouré d’une team pour travailler. Comment est-ce que tu as formé cette équipe-là ? Tu les connaissais déjà ? Tu as posté une photo sur insta récemment

Thomas Goldberg : Non, Play 2, je les ai rencontrés parce que j’ai rencontré une fille géniale qui m’a permis de rencontrer des maisons de disques, et qui m’a permis de signer avec Play 2 car ce sont les gens en qui j’ai eu confiance. Je ne m’appuie plus que sur la confiance maintenance. Parmis les autres personnes qu’il y a sur cette photo, mon meilleur ami, qui est un des mecs les plus cultivés que je connais en rap français.

Ma meilleure amie, Camille Razat, et une autre très bonne amie à moi, Melanie Robert. Il y a plein de gens qui sont venus m’aider. J’avais une équipe d’Avengers. Autour de moi, il y a P-Prod qui réalise tout l’album. On fait tout ensemble, je lui parle de tout. Il n’y a plus rien qui sort sans qu’il ait validé, il n’y a plus rien qui sort sans qu’il l’ait retouché. Même si jamais demain, je fais une prod avec n’importe qui d’autre, je lui enverrai pour qu’il finisse le mix. Vraiment, c’est un virtuose.

Et puis il y a KIK qui depuis le début m’a mis pied à l’étrier. Il m’a présenté toutes les premières personnes, il m’a présenté tous les premiers beatmakers. Je lui ai fait écouter mes premières maquettes. Il a été là partout et depuis le début. Ce petit groupe-là qui est autour de moi, et c’est pas une phrase pour faire des violons, il ne se serait rien passé sans eux.

LFB : Tu as fini ton premier album à présent, c’est ça ? Tu en as parlé tout à l’heure. Est-ce que tu peux nous teaser un peu l’album ? De quoi ça va parler ? Comment est-ce qu’il sera composé ?  

Thomas Goldberg : J’ai voulu retransmettre les deux facettes de ma tête. Une ultra solaire, ultra saine. J’ai vraiment une partie de moi où je suis un mec bien. Le problème, c’est que ce mec-là, il est terni par le mec névrosé, triste, énervé, tout ce que tu veux. C’est vraiment ces deux parties-là de moi qui se battent en duel au quotidien. J’ai même des jours où ça va très bien, des jours où ça ne va pas. Des périodes où ça va bien, des périodes où ça va mal. Un peu comme tout le monde, mais c’est très fort chez moi.

Et du coup, je voulais le retranscrire. Il y a donc une partie où j’essaie de retranscrire la première part de ma tête qui galère, et la deuxième qui a un petit peu plus d’espoir. C’est pas joyeux pour autant, mais un peu apaisé. C’est 10 titres. Ok, peut-être un peu plus pour les gens qui achèteront en physique… Il y a une histoire, il y a des trucs qui se suivent, et ça, c’est un petit spoil que je peux dire : il y a des transitions dans l’album.

LFB : C’est un album qui s’écoute d’une traite finalement

Thomas Goldberg : D’une traite, exactement. Et vu qu’il ne dure pas si longtemps que ça c’est assez facile. Même pour des gens qui n’ont plus trop l’habitude d’écouter des albums, ça peut passer plus vite que prévu. Je suis assez content de ça. Et maintenant, je travaille le live. Déjà en travaillant un petit peu chez moi tout seul, je les entends d’une manière différente. Un mec comme moi qui a un giga syndrome de l’imposteur a besoin de la validation des gens.

LFB : Tu es aussi attaché aussi au CD physique, aux vinyles ?

Thomas Goldberg : J’ai quand même grandi avec les CD. C’est Grégory Lemarchal qui m’a fait découvrir la musique, c’est le premier CD que j’ai acheté, je l’ai écouté en boucle. Je sais que je ne serai pas écouté par des enfants de 8 ans parce que ce n’est pas du tout ma cible, mais je sais ce que ça m’a fait ressentir beaucoup de bien. J’aime trop le format physique. Je sais que plus personne va le mettre dans sa chaîne hifi parce que plus personne n’en a, mais le principe de pouvoir faire ça aux gens, c’est trop cool. C’est pour ça qu’il y aura un petit truc en plus pour mes albums physiques.

LFB : Tu te projettes aussi sur une tournée ensuite ?

Thomas Goldberg : Évidemment, le but, c’est de faire des concerts. Il n’y a que ça qui compte. En vrai, la partie disque, la partie studio, je kiffe, mais ça me stresse plus qu’autre chose. Je ne me trouve pas forcément à ma place parce que ça fait trop peu de temps et que je bosse avec des gens, ça fait 15 ans qu’ils sont dans le métier. J’attends que ça. J’attends d’être sur scène. 

LFB : Ça te stresse moins que le studio ?

Thomas Goldberg :  Ça me stresse 100 fois plus. Mais vu que ça fait 3 ans et demi que je conditionne ma tête que pour ça, ça devient inévitable. En fait, mon stress, je m’en fous.

LFB : Tu te sens prêt ?

Thomas Goldberg : Là, pour le coup, niveau live, non pas encore. J’ai vu 250 concerts à Bercy en 3 ans et je sais ce que c’est les artistes qui ne bossent pas. Je ne veux jamais être ce mec-là. Donc il va falloir que je travaille beaucoup, c’est ce que je compte faire. Mais il n’y a que ça qui compte. Quand j’ai fait le clip de REBORN, il y avait 500 personnes ce jour-là, que j’ai vues 10 minutes dans la salle. J’ai touché ce truc du doigt sans même chanter juste en ayant un micro dans la main. 10 minutes et déjà je me suis dit que c’est la meilleure sensation de la terre. Donc, pendant une heure et demie d’un show que j’ai préparé, que j’ai travaillé et dans un endroit où on est tous là pour ça, waouh !

LFB : Merci Thomas pour ce moment, c’était super intéressant, bonne continuation dans tes projets !

Thomas Goldberg : Super, merci à toi !

Crédit Photos : David Delaplace


Laisser un commentaire