Le quatuor montréalais est de retour avec son quatrième album, I Feel Alive, qui sent bon le renouveau, l’élévation après la destruction relationnelle, la réconciliation avec soi-même et l’espoir de jours meilleurs. Un album rayonnant duquel naît une musicalité lumineuse et solaire.
C’est sans doute l’album le plus ensoleillé de TOPS. Explorant un univers musical des années 60s jusqu’au années 90, la voix cristalline et unique de Jane Penny narre l’amour, dans ce qu’il a de plus contrasté. À travers les titres, le groupe explore l’ambiguïté d’une relation amoureuse : comment des points de négativité peuvent venir obscurcirent un tableau brillant, comment on peut se perdre soi-même, s’oublier, se dénigrer et se plonger dans un déni.
Bien loin de se laisser aller au pathos et à la complainte dégoulinante, l’album explore ce registre amoureux sur des productions chiadées, abordant le sujet d’une manière enthousiasmante et pleine d’espoir.
Direct Sunlight initie l’album en laissant apparaître les contours du leitmotiv musical proposé par le groupe. Une pop rock indé sautillante, teintée de sonorités puisées dans les années 80 et les influences disco. La voix cristalline de Jane confine à la douceur des mélodies une sensation de délectation, de brise d’air frais malgré que le sujet s’attèle à la part de noirceur de tous les jours heureux. C’est sans doute leur mantra dans cet album : malgré la dépeinte de l’amertume des relations échouées, demeure toujours une part de positivité.
Sur I Feel Alive, c’est un bon dans les années 60/70 qui est opéré, proposant une sorte de symphonie de l’amour, une célébration de la force du sentiment amoureux. Le titre démontre la force du groupe, très organique, basé sur des codes de la pop rock guitare-basse-batterie mais y ajoutant toujours une influence particulière rendant l’authentique inédit. Un titre enivrant que les Beatles salueraient sans doute.
L’album s’enchaine autour de cette thématique, on explore tant le vide laissé par une relation (Colder & Closer, Take Down), que la perte de soi et la réconciliation. Le groupe s’aventure également à l’exercice de la balade, lui rendant hommage avec notamment Ballads & Sad Movies. Jane Penny s’illustre dans tous les registres : dans son amplitude vocale et sa fausse candeur s’invitent les empreintes de Madonna et Gwen Stefani à leurs débuts. Tops réussi l’exploit de compiler des choix musicaux frôlant parfois avec le kitch pour en ressortir des sonorités détonnantes.
Ce qu’on ressent dans cet album, c’est une force, une cohésion de groupe qui, malgré l’affluence des styles, engendre une fusion naturelle plutôt qu’un bazar musical. I Feel Alive respire leur entente. Se détache une grande authenticité dans les productions qui rend cet album indispensable, tant dans le propos que dans la recherche de la symphonie.
Avec cet album, TOPS prescrit le remède analytique aux coeurs brisés. Ce n’est pas l’histoire d’une rupture. Ce n’est pas une complainte de l’abandon. Ce n’est pas non plus une mise en garde. C’est un récit, intime, un guide livré par un ami, les bras ouverts, qui invite à réfléchir, à analyser, et à aller de l’avant. C’est un bras familier qui ouvre les volets d’une fenêtre pour y laisser entrer les rayons du soleil. C’est une main tendue vers des jours meilleurs.