Toute première fois #6: La nuit Magenta

Avec Toute première fois, La Face B met en lumière les premiers titres, les premiers clips d’artistes qui feront à coup sûr demain. Pour ce sixième rendez-vous, l’on embarque à la découverte de Magenta et de son premier titre Assez ?

La lame est aiguisée, la plume un peu moins. Tel un Laurent Baffie musical, le journaliste musical se délecte, se réjouit de pouvoir détruire, rappeler cinq lettres animales et les poncifs qui vont avec. Tutoiement, spoken-word, dépression… Les poncifs et les clichés s’accumulent, sans qu’il n’y ait forcément eu d’écoute, et nous interroge. Derrière un groupe, il y a des hommes, mais ces hommes ont-ils le droit d’évoluer ? Ont-ils le droit de changer, de proposer autre chose qu’une étiquette trop tapageuse et immense qu’on continue encore à leur coller ? Derrière Magenta il y a donc des humains, qui auront auparavant marqué au fer rouge une époque avec un groupe et un univers dont on taira le nom. Parce que vous le connaissez déjà sans doute, parce qu’on ne voit pas l’intérêt de le préciser une nouvelle fois. Tout simplement parce que cela ne nous intéresse pas. Ce qui nous donne envie d’écrire aujourd’hui c’est la nuit Magenta avec son premiers titre Assez ?. Sans stéréotype, sans idées reçues, juste juger un projet qui offre son premier titre sans chercher à l’accoler à autre chose. Nouvelle page, nouvelle vie, nouvelle univers.

Magenta propose avec Assez ? un monde proche de la danse et dans la transe, où la voix et les rythmiques se mélangent, où le texte se met en avant. C’est parfois maladroit, ça tombe parfois mais ça se relève. C’est une chanson remplie de spontanéité, qui vibre de la vitalité qu’elle essaie d’amener à la personne à qui elle s’adresse. Car la vie est là, devant nous et que finalement c’est assez pour nous retenir. Le titre n’est pas parfait, loin de là, la voix se fait parfois irritante mais se rattrape dans ce qu’elle a à dire. C’est le genre de mots qu’on aimerait dire, et parfois entendre, lorsqu’on voit la vie qui s’échappe, lorsqu’un proche s’éloigne et qu’on le voit peu à peu glisser loin de nous comme du sable qui s’échappe entre nos doigts.

Comme tout projet actuel, la vidéo prend une place centrale dans l’univers de Magenta. Vidéo qu’ils réalisent avec Arnaud Dufeys, qui renforce ce sentiment d’éloignement et d’impuissance qu’on peut ressentir par moment quand les choses s’évadent. Il paraît que c’est le premier titre d’une série interconnectée, de portrait humains qui se croisent. Une chose est certaine, qu’on aime ou pas, il est nécessaire de laisser à Magenta le droit d’exister, sans se préoccuper du passé.