Seulement neuf mois après la sortie de son troisième album Glow, Alice Phoebe Lou nous prend par surprise avec son nouvel album Child’s Play.
C’est par un simple message sur les réseaux sociaux accompagné de quelques photos qu’Alice Phoebe Lou a annoncé, la veille au soir, la sortie Child’s Play, arrivant tout juste neuf mois après son troisième album Glow.
Un pas de plus dans la fulgurante carrière de celle qui à seulement dix-neuf ans quitta son Afrique du Sud natale pour s’installer à Berlin, où elle vit et compose depuis maintenant huit ans. Jouant d’abord dans les rues de la capitale allemande seule avec sa guitare, la jeune et talentueuse Alice gagna rapidement en notoriété, consacrée dès 2016 avec la sortie de son premier album studio Orbit, à la suite de plusieurs EPs, toujours auto-produits.
Comme pour le reste de son oeuvre, l’artiste a fait le choix de sortir Child’s Play de façon complètement indépendante. L’album fut enregistré en seulement dix jours et entièrement en analogue. Pour cette prouesse, la chanteuse sud-africaine s’est à nouveau entourée de ses acolytes Ziv Yamin (batterie, piano), Dekel Adin (basse) et David Parry (production), avec qui elle avait déjà collaboré pour son précédent album Glow sorti en avril dernier.
“Le processus a été simple et intuitif”, a évoqué Lou, “en utilisant un magnétophone à huit pistes et en permettant aux toutes nouvelles chansons de devenir elles-mêmes. On a travaillé sans relâche dans un temps très limité pour faire naître ces nouvelles chansons. Même si la charge de travail était immense, on se connait si bien après avoir travaillé ensemble sur Glow que ça nous a paru facile et agréable, chacun de nous quatre étant sur la même longueur d’onde”
Composé de dix titres, Child’s Play est une exploration des dynamiques amoureuses comme autant de jeux d’enfants, par celle qui auparavant se refusait à parler de sentiments dans ses chansons.
Débutant avec Underworld, Alice Phoebe Lou plante le décor: “Way down under the ground; Where we’ve got so much going on; Like a whole other hidden universe; And I don’t think that I wanna leave just yet; Can I just stay here, stay here; Here in our underworld?”. On la suit ensuite tantôt dans des états de solitude (Me and the Moon, Let Me), tantôt dans des explosions de sentiments teintées d’une pointe d’amertume, celle-là même que l’on retrouve souvent associée aux sentiments les plus passionnels (Care, End of the Road).
L’album se termine avec le morceau Child’s Play, dans lequel Lou semble exprimer la beauté du jeu amoureux qui résiderait dans une certaine quête de perfection – des sentiments, de la relation… – qu’on n’atteint finalement jamais: “Do it yourself, that’s the only time it’s done right ; I’ve tried a million times and I never really got it just right ; But that’s the beauty of the game; It’s a game and we don’t need to win”.
Evoluant au fil de la lente transition de l’adolescence vers l’âge adulte au rythme de ses créations musicales, Alice Phoebe Lou a néanmoins toujours su conserver ce brin d’espièglerie enfantine qui imprègne sa musique depuis ses débuts, et qui reste très présent dans ce dernier album. A l’image de sa production, Child’s Play est un album simple, spontané, peut-être un poil moins minutieux que Glow ou Paper Castles, mais avec une fraîcheur et un naturel plus qu’appréciables.
Avant de s’envoler pour une tournée en Amérique du Nord, Alice Phoebe Lou nous fera le plaisir de venir jouer sur la scène du Trianon le 13 février prochain.