Il y a des choses qu’on ne peut pas cacher, alors autant les dire franchement : Chez La Face B, on a beaucoup aimé Diabolique, le premier album du « supergroupe » l’Epée. On était donc ravi de partir à leur rencontre pour parler de ce nouvel album, de l’impact de Bertrand Belin et d’Anton Newcombe et un peu du futur.
La Face B : Comment ça va ?
L’épée : Ça va bien.
Lionel Limiñana : Il manque deux trois heures de sommeil, mais ça va ! On est parti de chez nous très tôt ce matin en train, donc là on est un peu éclatés, mais ça va. On est contents d’être là.
Emmanuelle Seigner : C’est un très bel endroit.
LFB : Vous avez un bel album à défendre aussi.
L.L : Ouais, c’est vrai tu trouves ? Eh bah tant mieux.
LFB : On vous parle souvent du nom de votre groupe, moi j’aimerai vous poser plutôt une question sur le nom de l’album. Pourquoi vous avez appelé ça Diabolique ? Moi j’ai une petite idée mais je veux bien votre explication à vous d’abord.
L.L : : Je crois que c’est aussi Antonqui a proposé le nom de l’album.
E.S : Oui en fait il avait donné plusieurs possibilités.
L.L : Est-ce que ça serait pas une référence à «Un danger diabolique», le film ?
E.S : Ouais c’est une référence à ça, et puis la musique elle un peu comme de la lave comme ça qui s’étale.
L.L : Pour toi c’est un truc qui a un lien avec l’enfer ?
E.S : Oui, il y a un truc comme ça avec de la lave qui s’étale. C’est pas une musique qui est complètement directe. Elle est assez sophistiquée comme ça et du coup, elle a un petit côté un peu diabolique. Je sais pas, c’est mon interprétation.
LFB : Moi j’ai trouvé que pour moi dans les thèmes qui ressortent de l’album qu’il y a un côté vachement ésotérique par moment, vachement aussi diabolique justement et même une musique qui amène à la transe sur certains titres.
E.S : Oui c’est vrai.
L.L : Ouais c’est cool. Mais c’est toujours l’idée, moi je trouve, depuis qu’on a démarré avec les Limiñanas c’est le même principe de composition. On peut appeler ça de la technique de composition, c’est toujours le travail autour du riff et de la répétition pour la transe justement avec ou sans drogue.
E.S : Hypnotique.
L.L : C’est ce que j’aime dans les groupes comme Can ou les Stooges oudans des chansons comme Gloria c’est l’idée d’insister sur un riff à 3 accords et de créer sans prétention une forme de transe.
LFB : Je trouve par exemple la chanson sur le club, «la Brigade des maléfices»,pousse complètement la transe même dans les paroles. Je trouve que c’est hyper intense.
E.S : Ouais, elle est bien perchée.
LFB : Mais dans le bon sens du terme : y a une vraie recherche dans le son et dans les paroles.
L.L : L’idée était de donner une couleur un peu Jules Vernienne, ce truc là. On est tous fan de cet univers là et sans qu’on soit allé au fond du truc, ça fait comme une espèce de début d’histoire dont on a pas la suite dans le disque. C’était un peu l’idée quand même de démarrer une histoire qui soit dans cet univers entre Jack L’Eventreur, Sherlock Holmes et compagnie.
LFB : Cet album et l’Epée, c’est un truc fait pour durée ?
E.S: On espère
L.L : Ah oui, c’est pas du tout un coup de maison de disques ou un truc de ce genre là. Ça s’est fait naturellement et j’espère que la suite se fera naturellement aussi parce que je pense que ce serait sans problème qu’on pourrait recomposer des titres et les enregistrer tous ensemble.
LFB : On en avait déjà parlé en décembre.
L.L : c’était plus ou moins dans les tuyaux, on s’était pas vraiment dit les yeux dans les yeux, mais c’est un truc qu’on avait tous envie de faire quoi.
LFB : J’ai l’impression que chacun a un rôle très défini dans le groupe. Comment ça s’est passé exactement au niveau du travail ?
L.L :
Pour l’album Emmanuelle est venue nous voir. On a discuté de
l’idée de faire un album qui soit plutôt un album pour elle.
Moi j’étais en train de finir Shadow People et
on a commencé à maquetter des titres, qu’on a
envoyé à Emmanuelle, et en même temps écrire des textes, et
envoyer la musique à Bertrand Belin pour qu’il participe à
l’écriture.
Donc il a fait 3 textes, et ça s’est fait
comme ça, tout doucement. Emmanuelle a fait des aller-retours à la
maison, on a commencé à maquetter les voix, et comme moi je venais
d’aller avec Marie bosser avec Anton et qu’on avait
adoré et le résultat et le fait d’être à Berlin avec lui et
Andréa son ingé son, et qu’il fallait mixer ce disque,
j’ai proposé à Emmanuelle l’idée d’aller voir Anton quoi. On
est allé le voir et il a refoutu des couches et des couches de
trucs.
E.S : En fait Anton il s’est hyper investi et il adorait l’album et du coup c’était son idée de faire un groupe. Et un jour il m’a envoyé un texto à genre 5 heures du matin, comme souvent, en me disant «pourquoi on ferait pas un groupe ? ça serait mieux qu’un album solo de toi», et j’ai trouvé que c’était une bonne idée. Parce que d’abord notre énergie était plus comme un groupe.
L.L : Et toi t’avais pas spécialement envie d’être en avant plus que ça.
E.S : Non, j’aime mieux être la chanteuse d’un groupe que d’être sous mon nom.
LFB : Cette différence est importante par rapport à tes anciens projets ?
E.S :
Oui sauf le premier avec Ultra Orange. Et en fait j’avais
toujours gardé cette expérience, que j’ai beaucoup aimé, et
après j’ai moins aimé l’expérience des albums solos.
Et
du coup j’avais une petite nostalgie, mais j’aurais jamais osé
leur demander ou demander à Anton ou aux Liminanas.
C’est
lui qui a eu cette idée, et du coup j’ai demandé à Lionel et
Marie et ils ont été d’accord et c’était bien.
L.L : Mais je pense que toutes façons y a de grandes chances qu’on t’aurait sûrement accompagné en tournée, non ?
E.S : Ouais bien sûr.
L.L : Donc à mon avis ça se serait fait aussi naturellement.
E.S : Mais là c’est mieux comme ça parce que c’est vraiment du coup les gens écoutent l’album pour la musique, et pas pour des autres raisons, et souvent des mauvaises raisons.
LFB : Travailler avec les amis, c’est ce qu’il y a de plus important, tu penses ?
L.L :
Ah ouais, nous on bosse soit avec des gens très proches de nous avec
qui on est depuis très longtemps de manière régulière,
c’est-à-dire les gens avec qui on a monté des groupes toute notre
vie, qui sont pour la plupart restés dans la région où on vit, qui
sont des gens qu’on voit régulièrement et dont on aime le son.
Donc moi j’invite souvent des vieux potes de groupes à faire des
guitares ou des voix ou des choses comme ça.
Et après, ce qui
est intéressant dans le fait que ce soit du côté d’Emmanuelle
ou du notre, c’est
qu’on voyage pas mal grâce à la musique et on croise du coup des
gens régulièrement et c’est comme ça qu’on a rencontré des
nanas en Australie qui ont fait les chœurs sur l’album précédent
car elles chantaient comme les Ronettes ; on a rencontré Bertrand en
partant jouer à Melbourne et on est devenus amis.
Voilà, il y
a des tas de gens qui interviennent sur tout ce qu’on fait pour ces
raisons là. C’est arrivé qu’on demande directement à
quelqu’un, comme on vient de le faire avec Iggy Pop, on
avait écrit aussi à Peter Hook pour lui faire écouter des
trucs car on avait vraiment envie de bosser avec lui, mais
globalement ça s’est toujours fait sur des rencontres
E.S :Les hasards de la vie.
L.L : La plupart du temps c’est en tournée quoi. Ça sert aussi à ça c’est cool.
LFB : J’avais une question sur la pochette, mais ça revient un peu sur ce qu’on avait dit. Je trouve la pochette de l’album vraiment belle, et justement je trouve que ce qui était intéressant c’est qu’il n’y avait pas de mise en avant de personnes en fait. Ça revient un peu sur ce qu’on disait tout à l’heure. Mais vraiment, la pochette a ce truc
E.S : Voilà c’est la musique. Du coup y a pas d’a priori en fait.
LFB : C’est ça, si on sait pas qui est derrière on va écouter l’album en se disant que la pochette a ce truc un peu psychédélique.
L.L : Elle se rapproche vraiment de l’esthétique d’Anton. C’est vraiment le type de pochette qu’il adore sur son label. Il fait vachement de pochettes géométriques, avec des montages, des transparences.
E.S :
Ouais moi j’adore, et c’est vrai que quand on voit n’importe
quoi, on écoute la musique on voit un film, on a toujours des a
prioris des gens ou des trucs.
Et du coup là, bon il y a des
gens qui le savent, mais du coup on a un côté plus pur et plus
artistique en fait.
Et puis maintenant on voit toujours toutes
les têtes de tout le monde, sur Instagram et sur partout. On en peut
plus des têtes, quoi.
L’épée : Y en a marre des têtes.
L.L : Moi je vais plus du tout sur les réseaux sociaux, mais alors plus du tout. Ça fait du bien.
E.S : Moi j’ai juste un compte instagram car on m’a dit que c’était important de le faire, mais ça me plait pas. j’aime pas le faire quoi, c’est pas moi du tout.
L.L : Il faut pas que tu le fasses, alors.
E.S :Tu crois ? Ouais mais c’est utile quand même.
L.L : Mais ça pollue. Moi depuis que j’y suis plus, je fais deux fois plus de trucs.
E.S :On est dans un monde où il y a trop de mise en avant.Trop de mise en avant tue la mise en avant.
LFB : Est-ce que vous vous considérez comme des personnes nostalgiques ?
L.L :Non.
E.S : Moi, oui.
L.L :
Moi, non. Moi ma période préférée de toute ma vie c’est
maintenant et l’année dernière c’était l’année dernière.
Moi je suis bien dans mes bottes, dans ma vie d’aujourd’hui,
donc je suis pas nostalgique du lycée ou de ce genre de trucs.
Après, musicalement, c’est pas de la nostalgie parce qu’en fait
en gros on a tous brassé pleins de disques et écouté des tonnes de
trucs, et il se trouve que globalement la musique moi qui me plaît
le plus et qui me marque le plus, que je trouve la plus intéressante,
elle a été enregistrée entre le début des années 50 et le milieu
des années 80 en gros.
C’est ce qui m’intéresse le plus
dans la musique.
Et tu vois on se pose pas la question pour la
musique classique. Ça c’est un truc, cette réflexion là, elle
vient de Pascal Comelade qui m’avait parlé de ça un jour
et j’avais trouvé ça hyper juste. C’est vrai qu’on se pose
jamais la question ou rarement sur le jazz et la musique classique,
mais on est tout le temps sur le rock , la pop et le punk. C’est
juste que t’as des périodes vachement intéressantes, comme dans
le cinéma italien par exemple, et d’autres qui le sont moins tu
vois. Mais c’est pas de la nostalgie dans le sens où toi t’essayes
pas de t’habiller comme dans les 60s tu vois ce que je veux dire. Y
a pas de fétichisme ou de collection ou de trucs comme ça.
E.S :
Moi aussi je suis bien dans ma vie, mais j’ai l’impression que
les années 60, 70 80 jusqu’à l’an 2000, c’était un peu une
période enchantée dans le monde, parce que il n’y avait pas la
guerre en France.
Aujourd’hui on a pas la guerre, mais c’est
une autre forme de guerre c’est plus violent tout ce qu’il se
passe, les trucs de la planète tout ce qu’il se passe dans le
monde. On peut pas être complètement hermétique à ne pas voir
tout ce qu’il se passe dans le monde.
LFB : La grande différence entre maintenant et à l’époque, c’est que maintenant on a accès à toutes les informations. À l’époque la France était peut-être plus dans une bulle.
LL : Les périodes trash il y en a toujours eu.
E.S : Je trouve que le monde est devenu quand même plus dur.
L.L : Peut-être, ouais.
E.S : Et dans les années 60 ils étaient 2 milliards, et aujourd’hui on est 7 milliards. Donc y a ça aussi, tout simplement. On est trop de monde sur la planète, donc ça pose pleins de problèmes.
L.L : C’est vrai. Moi j’essaye de faire un effort, de pas jeter les piles de ma guitare dans la mer tout ça tu vois, on essaye d’être un minimum responsable. Mais par contre, encore une fois, moi je trouve que c’est une période pour nous en tout cas vraiment agréable et une super période à vivre. Parce qu’il nous est jamais arrivé autant de trucs excitants et intéressants et épanouissants, dans la musique ou ailleurs, avec mon gamin ou des tas de trucs.
E.S : Moi aussi, mais en même temps quand on réfléchit au monde, je pense que le monde il est plus doux quand on avait 20 ans.
L.L : Je sais pas.
LFB : Moi je vous trouve hyper actuel. Je trouve pas du tout sur la nostalgie dans la musique et ma question c’était, finalement, comme vous dites il y a des références. Votre album c’est pas plus un fantasme de ce qu’était la musique avant, vu à travers le prisme de maintenant ?
L.L :
C’est un truc qu’on fait naturellement. Hier soir on s’est fait
démolir dans une émission que j’adore en plus, Dans La Dispute
(une très chouette émission sur France Cultures), et la meuf son
argument c’était qu’en gros, qu’elle voyait pas l’intérêt
de faire en moins bien une musique qui avait été superbe.
Elle
avait des tas d’arguments à la con comme ça et en fait. Nous on a
un petit studio de production à la maison et dans ce studio on
enregistre de la musique à peu près tout le temps.
Elle est
forcément influencée parce qu’on a ingéré toute notre vie en
terme de cinéma, en terme de littérature et de disque.Encore une
fois, la période moi qui m’intéresse le plus c’est celle qui
s’étend entre le début des années 50 et le milieu des années 80
parce que c’est comme ça.
Et globalement la musique avec
laquelle on a appris à jouer de nos instruments, assez mal encore
aujourd’hui, mais on fait avec, c’est de la musique à 4 accords
des 60s et le garage punk des années 60 et tout ces trucs-là. Et
vraiment moi j’aime ça profondément, mais on a jamais cherché à
reproduire un truc ou on a jamais été dans le vintage ou ces trucs
là. Nous on enregistre avec des ordinateurs. Moi j’aime autant le
son de basse de Peter Rourke que la musique psychédélique
australienne d’aujourd’hui, que ce que fait Anton, ce qu’a pu
faire Emmanuelle par le passé… On écoute des tonnes de trucs mais
on réfléchit jamais à la production du disque en se disant «tiens
on va aller vers là pour telles ou telles raisons». Tout ça
c’est vraiment fait tout seul quoi.
E.S :On peut pas plaire à tout le monde et tant mieux.
LFB : J’ai une question juste pour Emmanuelle : quand j’ai écouté l’album, j’ai eu l’impression que chaque chanson était interprétée dans la perspective d’un personnage différent ? Est-ce que c’était fait exprès ?
E.S : C’est vrai. C’est pas fait exprès mais c’est forcément le cas. C’est un peu comme ça que tu as écrit les chansons aussi. Que ce soit un personnage un peu différent chaque fois.
L.L :. C’est comme un film à sketch à l’italienne un peu.
E.S :Dans Springfield y a un côté enfantin, dans Last Picture y a un côté plus agressif. Donc c‘est un peu à chaque fois comme un rôle, et c’est sympa je trouve. Car si tu chantes toutes les chansons pareil bah c’est un peu ennuyeux quoi.
LFB : Justement ton travail d’actrice t’influence dans ton travail de musicienne ou pas du tout ?
E.S : Pas forcément et de toute façons mon métier c’est être interprète, donc qu’on chante ou qu’on joue, finalement c’est la même chose. Ça doit être la même chose si on fait bien son travail. Moi je sais que parfois je vois des gens qui parlent, et quand ils chantent ils ont plus du tout la même voix et ça va pas. Il faut que ça soit toujours la même personne qui joue, qui chante, qui fait tout ça, car c’est un travail d’interprète finalement.
LFB : Et l’idée d’alterner entre l’anglais et le français était présente dès le départ ?
L.L : C’est ce qu’on fait depuis toujours. On a toujours mis les chansons en anglais, même parfois en italien, on a eu une fois la chance de pouvoir bosser avec Paola, la chanteuse de JC Satan. Moi j’adore la musique italienne des 60s, même la variété je trouve ça mortel. Et ouais moi j’aime bien l’idée de mélanger les langues, c’est cool.
LFB : Le son de l’album est très rugueux, parfois un peu sale : est-ce que c’est important pour vous d’avoir l’aspect le plus organique possible sur le son de l’album ?
E.S : C’est le premier truc dont on a parlé quand je t’ai demandé. Quand je suis venue le voir j’ai dit moi je veux un album qui soit pas lisse qui soit un peu crasseux quoi.
L.L : Et en même temps, avec la meilleure volonté du monde, à cause des techniques d’enregistrement qui restent des techniques avec des moyens assez basiques, et un contrôle de mon côté (je ne parle pas d’Anton qui est très bon) mais nous on enregistre vraiment la musique de manière ultra basique et on la joue aussi de manière ultra basique donc du coup le résultat la plupart du temps amène plus vers des chansons avec des productions un peu raides qui sont vraiment des fois très proches du bricolage et de la démo que de la grosse production léchée à la protools où tu vas vraiment lisser toutes les crêtes et tout ce qu’Emmanuelle détestait, et tant mieux car on aurait eu bien du mal à le faire.
E.S : Ouais moi je déteste quand toutes les voix sont toutes corrigées. C’est un style, hein, mais moi j’aime bien quand c’est organique. C’est comme la différence entre les photos argentiques et les photos numériques.
LFB : Ce sont les petites imperfections qui font aussi la beauté de l’album, quoi.
L.L : Et Anton par dessus enregistre super fort, garde souvent les premières prises. Il mixe c’est raide.
E.S : C’est comme la chirurgie esthétique, ça enlève tout le charme des gens, c’est un peu pareil. Quand tu transformes tout, ça devient un truc complètement sans âme.
LFB : Est-ce que finalement c’est pas un album fait pour être écouté sur une platine vinyle ?
E.S : Ouais mais il sonne bien aussi en numérique.
L.L :Moi
j’ai plus d’avis là-dessus. Je suis un grand défenseur des
vinyles, c’est le format que je préfère, mais s’il y a un truc
qui est cool entre autre avec les nouvelles technologies – moi je le
vois quand on est en tournée dans le van ou à l’hôtel ou dans
les loges quand tu dois attendre très longtemps, moi j’adore
l’idée de pouvoir trimballer 90% de la production mondiale dans ta
poche.
Et le fait de pouvoir écouter de la musique partout,
moi j’écoute tout le temps. Je prends les chroniques de Nicolas
Ungemuth par exemple dans Rock’n’Folk, et après
j’écoute des tonnes de trucs sur Spotify quand elles y sont et
après je commande ou j’achète et voilà. Et moi ça me dérange
pas du tout que les gens écoutent l’album sur leur téléphone, en
ville ou en cassette, comme ils veulent.
LFB : Bertrand Belin est-ce qu’on peut dire qu’il est un peu le 5ème membre caché de l’équipe ? Quel a été son apport sur l’album ?
L.L :Il a fait 3 textes qui pour moi sont les 3 textes les plus forts. Et ça donne une couleur vraiment particulière au disque à mon avis qu’on aurait pas eu sans Bertrand. Et c’est comme ça : à partir du moment où tu travailles avec des gens aussi fort que lui, ça m’est arrivé avec Pascal Comelade par le passé, qui avec 3 notes de piano le disque prend une autre direction et c’est pareil avec Peter Hook et tous ces gens-là. Bertrand c’est un mec qui est vraiment très très fort et ça va au-delà du texte, y a aussi la mélodie de chant qu’il invente.
E.S : La mélodie de chant qui est toujours un peu étrange et vachement originale.
On a la chance qu’il ait fait un duo, avec sa voix. Je voulais vraiment en fait au départ quand c’était l’histoire de mon album solo, je voulais absolument faire un duo avec un homme. Toi tu voulais pas le faire. Après on a eu l’idée d’un acteur, et il a pas pu le faire.
L.L : Et puis on a commencé de bosser avec Bertrand.
E.S :On s’est dit pourquoi pas Bertrand car il a fait une chanson et c’est super beau sa voix elle est…unique.
LFB : Pour finir,est-ce que vous avez des coups de coeur récents à partager ?
L.L : On en parlait y a pas longtemps, il est sorti y a un petit moment mais il faut acheter le dernier album d’Iggy Pop, ou Persona de Bertrand Belin. On l’a pas encore écouté mais je suis sûr que le prochain Nick Cave est génial, il sort dans une semaine. IL y a une série qui s’appelle The Boys qui est vraiment mortel avec des super héros décadents là que j’ai trouvé vraiment super. C’est vraiment particulier mais vraiment cool. Et j’ai commencé celle sur Tchernobyl qui m’a retourné aussi.
Pour un weekend en amoureux, un weekend Tchernobyl ça peut fonctionner.