Parce que les artistes sont avant tout des amoureux de musique, La Face B laisse carte blanche aux artistes qu’elle aime pour nous offrir une playlist à leur image. Après son passage aux Francos de Montréal et à l’aube de son passage aux Francofolies de La Rochelle, Vanille nous fait voyager dans le temps et nous partage les chansons qui ont créé qui elle est et ont inspiré son prochain album Un chant d’amour.

Make It Easy On Yourself – The Walker Brothers
C’est peut-être ma chanson favorite de tous les temps. Signée Burt
Bacharach et Hal David, cette version aux arrangements orchestraux et
chantée par mon interprète masculin préféré, Scott Walker, est sublime. Il y
a tellement d’éléments que j’aime dans cette pièce: le texte est absolument
déchirant, l’interprétation de Walker brise le coeur, on sent avec douleur la
plainte de l’amoureux délaissé…Et bien sûr, ça sonne tellement bien.
L’inspiration du Wall of Sound de Phil Spector est indéniable. Pour moi,
c’est une chanson parfaite.
And if the way I hold you, can’t compare to his caress
No words of consolation will make me miss you less
My darling if this is goodbye, I just know I’m gonna cry
So run to him, before you start crying too
Don’t Go Breaking My Heart – Roger Nichols and The Small Circle of Friends
Non, ce n’est pas la chanson que vous connaissez d’Elton John! Tout
comme la chanson numéro 1 de ma playlist, Don’t Go Breaking My
Heart est une pièce de Burt Bacharach qui est aussi chantée originalement
par Dionne Warwick. La version de Roger Nichols and the Small Circle of
Friends brille par ses arrangements mélodiques grandioses. Cet album de
sunshine pop est le plus raffiné que je connaisse et j’y retourne pratique
chaque semaine depuis que je l’ai découvert il y a environ 5 ans. La
production est impeccable, chaque son est magnifique.
My love will last ’til the sky falls down, even then
You’ll remain in my heart
La La Means I Love You – The Delphonics
Je pense que c’est la chanson que j’ai le plus écoutée dans la dernière
année. Cet album au complet est génial, les Delphonics sont les pros du
soul et de l’élégance mélancolique de la fin des années 60. J’adore le son
de la batterie, c’est ultra clear et tout sonne précis et rempli. J’y retourne
tout le temps parce que la production est scintillante et enivrante. J’ai
chanté le refrain tout l’été dernier et je continuerai de le chanter cet été!
Now I don’t wear a diamond ring
I don’t even know a song to sing
All I know is la, la, la, la, la, la, la, la, la, means I love you
It’s All in the Game – The Four King Cousins
Écrite en 1951 sur une musique de 1911, cette pièce est devenue un
standard pop dans les année 50. Popularisée par Tommy Edwards en
1958, puis reprise de nombreuses fois dont par Nat King Cole, The Four
Tops et Van Morrison, It’s All in the Game est une pièce qui fait partie du
Great American Songbook. La version que je préfère est plutôt inconnue,
c’est celle des Four King Cousins, groupe familial de chanteuses/actrices
de variété propulsé par NBC. Ce genre de projet fabriqué de toute pièce
par un major de la télé pourrait donner envie de se boucher le nez, mais le
résultat est étonnement très charmant. La production est superbe, les voix
harmonisées des filles sont célestes et me font penser au paradis. La ligne
de basse bondissante est vraiment rafraîchissante.
And he’ll kiss your lips and caress your waiting fingertips
And your hearts will fly away
Lost in your Eyes – Tommy James & The Shondells
Tout comme la pièce des Delphonics mentionnée plus tôt, je suis
obnubilée par le son de la batterie sur cette pièce. Pour moi, c’est aussi le
son le plus hip hop que j’ai jamais entendu. La chanson est soul, un peu
psychédélique, on est loin de Crimson and Clover (paru juste un an plus
tard, en 1968). La chanson échantillonne une pièce du Magicien d’Oz (I’ve Been Over the Rainbow). Lost in your Eyes a été une inspiration lors de
l’enregistrement de mon prochain album, Un chant d’amour.
Love is calling my name
Out of nowhere you came
Nothing I can do
I’m hopelessly in love with you
Hold Me – The Feminine Complex
The Feminine Complex est un projet qui a duré très peu de temps.
Composé uniquement de jeunes filles d’une école secondaire du
Tennessy, le groupe n’a sorti qu’un seul album avant de se dissoudre en 1969. L’album est devenu avec le temps un objet recherché des
collectionneuses de disques. Hold Me est une des pièces irrésistibles de
l’album. Comment ne pas tomber sous le charme de cette musique
d’adolescentes des sixties? On s’imagine danser mélancoliquement
pendant les teen hangouts des été ensoleillés de 68-69.
Sad Sad Girl – Barbara Mason
Pour continuer dans la même veine de filles tristes, on continue le périple
avec Barbara Mason, l’ultime sad girl. Cette chanson m’enveloppe dans
une couverture de satin; je me sens dans une autre époque quand je
l’écoute. La nostalgie me frappe de plein fouet comme si j’avais déjà, moi
aussi, eu mon jeune coeur brisé en 1965.
Never Can Say Goodbye – Isaac Hayes
Isaac Hayes est définitivement mon king de la soul. Je suis accro à ses
albums Walk On By (1969) et Black Moses (1971). Pour moi, c’est l’ultime
boss de la groove. Les arrangements sont magiques, comme c’est toujours le cas de mes chansons préférées! Cette pièce est originalement
des Jackson Five, (leur version est magnifique et n’a rien à envier aux
autres!), mais j’aime beaucoup aussi celle de Hayes.
Zzoto – The Daisy Chain
The Daisy Chain est un autre groupe méconnu entièrement féminin des
sixties. Tout comme dans The Feminine Complex, se sont des filles qui se
sont rencontrées au secondaire, cette fois dans l’Orange County de la
Californie. L’album Straight or Lame sort directement pendant le Summer
of Love, et j’aurais beaucoup aimé voir cette tournée!
Guess I’m Dumb – Glen Campbell
Cette pièce fut originalement écrite pour l’album Beach Boys’ Today! par
Brian Wilson et Ross Titelman. Rejetée par le groupe, Guess I’m Dumb a
finalement été offerte à un ami de Wilson en 1965, Glen Campbell. On ne
peut que se réjouir de cette décision, car l’interprétation de Campbell est
magnifique. J’aime beaucoup la progression d’accord et les paroles
déchirantes de Wilson. Le tout est parfait.