Velours Velours : “On s’attendait un peu à rien”

Au lendemain de sa performance de 24h lors du festival Pop Montréal, on a pu discuter un instant avec Raphaël Pépin-Tanguay, chanteur du projet Velours Velours, pour avoir son ressenti sur cette expérience peu commune de huis clos musical.

Crédits photos : Laurie Masardo

La Face B : Salut Raph, comment ça va ?

Velours Velours : Ça va super bien merci.

LFB : Du samedi 27 septembre 12h au dimanche 28 septembre 12h, tu as fait un show de 24h où tu a interprété seulement ta chanson “La fin” lors de Pop Montréal. Est-ce que tu peux nous raconter cette expérience pas banale que tu as vécu ?

Velours Velours : Mon dieu, c’était assez particulier. Je sais pas si je réalise encore. Ma gérante Flavie Mélançon et moi, on a conceptualisé ça ensemble. On a été backés par le label biens sûr, mais c’est une idée qu’on a eue et qu’on a mise en œuvre ensemble. Je ne réalise pas encore ce que l’on a fait je pense. C’est devenu plus gros qu’on pensait pendant qu’on le faisait. Ça a pris un sens assez particulier, autant avec les paroles de la chanson “La fin”, qu’avec la performance et les invité.e.s qui sont venus faire leurs propositions, puis qui m’ont accompagné là-dedans. Entre les artistes et le public qui sont venus, tout le monde a participé en somme.
On s’attendait un peu à rien. Tout ce qui s’est passé était tellement spontané. Le temps, les gens, notre état de fatigue qui avance, c’était vraiment très fort. Je ne réalise pas encore, je pense.

LFB : Quels sont les moments qui t’ont le plus marqué pendant ces 24 heures ?

Velours Velours : Il y en a tellement, mais je crois que ça a été le début de la performance. On s’est tout de suite mis à l’aise. On a jasé, on a jamé, on a fait une version de la chanson, et il y a eu beaucoup de jasettes. On a ri avec beaucoup de monde et il y a eu un genre de questionnaire, ça s’appelle “36 questions pour tomber en amour”. Je pense que c’est Salut, bonjour au Québec qui fait ça. C’est devenu très podcast de son crush ! 

Il y a aussi eu mon amie Nana Quinn qui est une artiste musicale, mais avant tout poète et qui fait des performances. Elle a écrit un dialogue qu’on a joué ensemble dans le moment. On a fait la version arrangée, on s’est amusé avec des trucs. Il y a aussi eu une chorale avec qui on a fait des versions absurdes. Marc-Antoine Barbier nous a offert une heure très expérimentale.

On a beaucoup jamé dans ces différentes versions de “La fin”, on a essayé beaucoup de choses. Daphné Brissette (Bon Enfant) a aussi passé 5 heures à dessiner !

Il y a eu plein d’affaires de même comme Bruno St-Laurent qui m’a réveillé le matin, enfin, pas vraiment comme je n’ai pas dormi, avec son “piano fou” comme j’aime l’appeler. Il y a mille effets dessus, c’était complètement absurde. On a terminé ces 24h avec mon band, ça faisait du bien de terminer entouré avec ma gang, on a vu les dernières secondes défiler ensemble. Il y a eu plein d’affaires qui sont passées, c’est très dur de choisir quelques moments. Ah oui je me suis fait tatouer aussi ! Je te dis, il y a plein de trucs qui sont passés, on aurait dit que c’était ma fête. Il y a des oiseaux qui sont venus aussi, j’adore les animaux, il y a plein de trucs qui étaient là pour me faire plaisir, Pour m’accompagner pendant la performance. C’était vraiment comme si c’était mon anniversaire !

LFB : Tu as vécu une vie entière en 24 heures !

Velours Velours : Oui quasiment. Et avec le nombre de personnes que j’ai vues aussi. C’était une manière pour moi d’explorer la chanson, d’explorer l’interprétation. Pour les fois où j’étais solo, j’ai essayé de faire différemment à chaque fois. Je me suis vraiment plu à re-découvrir la chanson.

LFB : D’où t’es venue l’idée de ce concept de 24h ?

Velours Velours : On avait envie de commencer l’automne, de lancer le deuxième cycle de l’album avec un événement spécial, et de centrer ça autour d’une chanson. On avait envie de faire les choses un peu différemment que juste autour d’un clip ou d’une live session. Le propos de la chanson et les paroles nous ont poussé à nous tourner vers la performance et le huis clos. On voulait aussi quelque chose où les gens peuvent intervenir et interagir. Dans nos discussions, on avait l’idée qui revenait de ce groupe 100 fois la même chanson de suite. On s’est librement inspiré de ça. Quand on a choisi de faire l’événement, on a aussi décidé de reverser les fonds à l’association L’Amour en Action qui aide les personnes en situation d’itinérance dans Montréal-Nord.

Tout le monde qui m’entoure, que ce soit ma maison de disques avec qui je fais la production, les personnes qui sont impliquées là-dedans comme les artistes ou les personnes à l’organisation, ce n’est que du monde full proactifs et créatifs aussi, et ils ont embarqués à pieds joints avec nous autres là-dedans.

LFB : Est-ce que tu recommencerais un jour ce genre de concept ?

Velours Velours : La même chose non, mais je commence à habituer mon public à ce genre de truc là, à faire des choses un peu saugrenues ou surprenantes. C’est de loin l’affaire la plus intense et out of the box qu’on a fait à date. Je pense que je ne suis pas à bout de mes surprises. Je ne sais pas ce qui s’en vient pour la suite, mais j’essaie toujours de trouver une manière de me réinventer et de faire quelque chose de spécial.

LFB : Tu pars bientôt pour la France au MaMa, tu t’es préparé au décalage horaire en ne dormant pas durant 24h ?

Velours Velours : Malheureusement d’ici deux semaines j’aurais le temps de me remettre à l’heure du Québec ! Mais je ne suis pas très sensible au décalage horaire. Quand je suis allé faire le printemps de Bourges au printemps dernier, on avait réussi à faire notre journée et sortir le soir malgré que ça ait été une journée intense en choses à faire et en transport. Par contre, le retour avait été plus compliqué. Je pense que le voyage à l’aller et l’excitation de faire le show va me garder éveillé. On a deux dates de prévus en France, une le 16 octobre au MaMa et une autre au Hasard Ludique à Paris le 18 octobre. Je suis un peu fébrile de venir jouer ces deux dates mais j’ai hâte de faire découvrir notre projet et que de nouvelles personnes nous entendent.

LFB : De quoi tu as hâte une fois en France ?

Velours Velours : J’adore les terrasses et les cafés. C’est sûr que de pouvoir chiller sur des terrasses en automne, je trouve ça vraiment le fun. De se poser, jaser avec le monde, voyager avec mon band, ça va être incroyable. C’est rare qu’on a l’opportunité de se retrouver tout le monde ensemble pour une aussi longue période de temps, surtout aussi loin de chez nous. Les gens avec qui je partage la scène, ce sont aussi mes amis les plus proches, donc ça sera du temps de travail autant que du temps à profiter entre ami.e.s. Ça fait deux fois que je viens à Paris cette année. J’ai hâte de découvrir des trucs que je n’ai pas encore découvert et que j’ai manqué de faire les dernières fois.

LFB : On a vu aussi dernièrement que tu as signé avec BAAM Productions en France. Est-ce que tu vas leur faire un petit coucou à Lyon ? 

Velours Velours : Je n’aurais malheureusement pas le temps d’aller à Lyon, mais eux vont être au MaMa par contre. Il y a une partie que je n’ai pas encore rencontrée et j’ai hâte de découvrir cette belle gang ! On a vraiment eu un coup de cœur pour eux. Je pense que ça fait partie aussi de l’ambiance qu’on a développée et pourquoi ils ont eu envie de travailler avec nous. Au-delà de la musique, il y a toujours les affinités qui entrent en jeu, en tout cas de mon côté. C’est vraiment important pour moi de travailler avec des gens avec qui je sens qu’il y a quelque chose. Mais pour notre prochain passage, on va essayer de jouer à Lyon.

LFB : Comment tu te sens par rapport à cette nouvelle étape de ta carrière, cette sorte de conquête de l’Europe ?

Velours Velours : Je me sens bien parce que je ne sens pas que c’est ni trop rapide, ni trop tard.

Je suis dans une zone d’évolution qui est quand même cohérente. C’est toujours trippant de voir ces nouvelles opportunités arriver et de voir le projet se développer, c’est super excitant ! Ça me donne encore plus de jus pour la suite de voir qu’il y a un engouement chez les professionnels en France. Avec ça il y a du public que je commence à me découvrir là-bas, des gens qui m’écrivent qu’ils ont hâte de nous voir jouer. Il y a tout ça qui s’ouvre à nous, ça rajoute une dimension au projet. Cette année de l’album a été le moment de voir jusqu’où le projet nous mène, et il y a plein de nouvelles portes qui s’ouvrent, ça devient de plus en plus multidimensionnel.

LFB : Qu’est-ce que tu penses que tu vas amener à la France dans ta valise et avec quoi tu vas repartir ?

Velours Velours : On arrive avec un genre de folk alternatif assez acoustique, avec un accent et une culture distincte qui est à découvrir. Je ne pense pas qu’on va arriver comme des ovnis non plus, mais il y a quand même de quoi où je fais de la musique qui est très implantée dans mes influences québécoises, que ce soit par mon vocabulaire, la manière dont je parle ou même le son. Je pense qu’il y a une partie de ça que j’amène. J’espère qu’on va repartir avec plein de belles rencontres, notamment des artistes français.e.s. J’espère avoir vu des shows qui vont m’avoir fait tripper et peut-être découvrir des gens avec qui je vais avoir envie de créer.
On verra ce que ça donne. Surtout, j’aimerais ça faire en sorte qu’on puisse revenir pour une tournée à travers la France et qu’on découvre de plus en plus le public qu’on peut rencontrer là-bas.

LFB : On te le souhaite. Merci beaucoup Raph pour ton temps et pour toutes ces belles choses !

Velours Velours : Merci beaucoup, hâte de rejoindre le vieux pays !

Retrouvez toute l’actualité de Velours Velours sur Facebook et Instagram

Laisser un commentaire