À l’heure où le confinement numéro 2 impose sa loi à l’ensemble du territoire, les salles de concert doivent (à nouveau) fermer leurs portes, à notre grand regret. Nous avons tout de même pu profiter du début d’automne pour retrouver pendant quelques temps nos lieux préférés, là où la musique permet de s’évader ensemble. Aujourd’hui, on revient avec une dernière date à l’Aéronef avant la nouvelle fermeture. Une date qui a mis à l’honneur un local qui revenait à Lille après y avoir grandi, pour présenter de nouveaux morceaux ainsi que certains de ses classiques, on parle bien sûr de Voyou, en solo pour l’occasion.
Crédit Photos: Martin Sojka
À l’heure où les concerts reprenaient timidement, on s’était une remarque un peu égoïste, c’est vrai. Ces configurations assises rendaient forcément le travail de photographe de concert un peu plus difficiles. Liberté de mouvement restreinte, angles moins évidents, dispositions scéniques revues… Et puis avec le recul, ces petits désagréments sont tellement dérisoires en regard des contraintes auxquelles font face les publics, les artistes, les techniciens et bien évidemment les salles qui nous accueillent. Alors, pour démarrer ce live-report, on voudrait encore une fois remercier ces salles qui nous permettent de vivre une passion et mettant sur nos chemins les artistes qui illuminent les périodes sombres comme celle que nous vivons. Merci de briller d’ingéniosité pour nous présenter de nouveaux spectacles, dans des configurations qui chamboulent toutes les habitudes et en ce dimanche, nous permettent d’applaudir un enfant de Lille: Voyou. Coloré comme à son habitude, débordant d’énergie bien qu’un peu confus lui aussi du fait d’être entouré de public de tous les côtés, il apprivoise peu à peu la scène, au son de sa pop électronisée et chatoyante.
Jouant avec le public pour décider de quel côté il se tournera pendant ses morceaux, ou parcourant la scène de toutes les façons possibles jusqu’à l’essoufflement, il récite son live avec la même joie que l’audience l’accueille, celle de ceux qui ont été en manque. On redécouvre donc des morceaux que l’on connaît par coeur, issus notamment de son album Les Bruits de la Ville et de son EP plus récent Des Confettis en désordre. D’ailleurs, certains morceaux de cet opus ne nous avaient pas forcément convaincus mais la façon dont ils ont été présentés nous a poussés à réviser notre copie. En compagnie d’une amie violoncelliste, ils nous ont proposé des versions acoustiques et intimes bien plus sensibles et qui donnent tout leur sens à ces morceaux.
On pensait alors avoir vécu le moment d’émotion de la soirée, mais il n’en était rien. Dérogeant à ses habitudes, le chanteur décide de conclure sa communion avec le public en interprétant Lille, pour un moment rare. L’espace d’une chanson, les larmes ont coulé, les flashs des téléphones se sont allumés et les paroles furent reprises en écho, au bonheur de retrouver le plaisir des concerts. Peut-être pressentait-on que ce moment serait une nouvelle fin avant l’interruption que l’on connait actuellement, toujours est-il que l’on a tenu là l’un des instants les plus émouvants que l’on ait connu dans cette salle. Alors, à nouveau, merci.