Wamen et RE : immersion dans un manifeste musical puissant

RE, premier EP de Wamen, est à la fois un acte de résistance et un chant d’espoir. Porté par une plume à la fois fragile et déterminée, ce projet fait résonner la voix d’une femme de 25 ans qui transforme ses blessures en hymne collectif, offrant ainsi un écho puissant aux expériences partagées par tant d’autres.

Les cicatrices à fleur de peau

Le disque s’ouvre sur Drapeau rouge, immersion immédiate dans l’intensité émotionnelle de l’artiste. Dans un souffle presque théâtral, Wamen dévoile ses souffrances et la méfiance qu’elles engendrent, jouant sur le double sens du mot “type” pour désigner à la fois l’“autre” et le genre qu’il incarne. Chaque note se fait cri libérateur, chaque mot trace la voie d’une guérison naissante.

Relations toxiques et liens sacrés

Avec Toxique, elle explore l’urgence de la fuite. La métaphore filée, “faut que je parte tant qu’il pleut car quand il fait beau le soleil m’embrasse”, illustre la précarité des relations toxiques : partir au bon moment devient un acte de survie. La mélodie, subtile et lancinante, renforce ce sentiment d’urgence qui pousse à rompre pour mieux se retrouver.

Aux amis qu’on perd résonne comme un contrepoint soul français, défi lancé à ceux qui doutent du genre. À travers un appel vibrant  « Écris-moi, appelle-moi » Wamen dévoile la fragilité des liens précieux et la force qu’il faut pour les préserver. Sa voix, empreinte d’émotion sincère, se pose en gardienne de la loyauté et du partage.

L’ombre et la lumière

Dans Chez moi, l’introspection devient manifeste. Wamen y affronte les ruminations et invite à lâcher prise : “laisse Dieu faire son taff, retourne au charbon”. Les refrains répétés (« À chaque fois que j’en règle un, je retrouve un problème », « c’est ta lumière le problème ») forment un écho obsédant, rappelant que l’adversité naît souvent de notre propre éclat.

L’ultime délivrance

Le voyage s’achève sur Je te pardonne, où l’artiste fait la paix avec son passé et se libère de ses douleurs. La phrase “je veux que tu me lâches” retentit comme un ultime cri, revendicatif et cathartique. Wamen transforme la douleur en force, scellant ainsi sa renaissance dans une mélodie apaisée, mais jamais effacée.

RE est plus qu’un témoignage intime : c’est un manifeste pour toutes celles et ceux qui portent leurs cicatrices en silence. Wamen y révèle une identité vocale affirmée et une capacité rare à sublimer la fragilité en éclat collectif.

Vous pouvez suivre les aventures de Wamen sur Instagram.

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